Les représentations de "Lecture de F. Nietzsche" qui se joue au Théâtre de l'Atelier à Paris, se termine par un dialogue entre Pascal et Nietzsche, se terminant lui-même par un autre dialogue entre Fabrice Luchini et un philosophe invité. La philosophe Julia de Funès prend part à cette émission de la grande librairie. Elle publie "Le siècle des égarés" aux éditions de L'Observatoire. "Le dialogue est l'exercice philosophique par excellence que Nietzsche déteste par ailleurs", raconte-t-elle.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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Le coaching est à la psychanalyse ce que l'homéopathie est à la médecine.
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Nous voilà propulsés dans la "pensée positive", qui positive plus qu'elle ne pense.
La norme disciplinaire peut se comprendre comme une technique de comportement : en codifiant les bonnes pratiques à avoir, les procédures à suivre, les pouvoirs disciplinaires ont multiplié les techniques pour « dresser les corps et contrôler les esprits ». Ce sont des fabriques à produire des individus « dociles », dit Foucault, c'est-à-dire qui obéissent gentiment à la procédure, sous prétexte de gagner en gestion de temps et organisation de l'espace. Obéissance et rendement sont les deux objectifs des techniques disciplinaires. Ces dernières sont d'autant plus puissantes qu'elles avancent masquées…
Jamais elles n'usent de la violence, trop visible, trop dangereuse. Elles s'imposent insidieusement, de manière tentaculaire, jusqu'à prétendre gérer la vie entière.
L’épanouissement personnel suppose le refus d’agir sous l’empire de directives extérieures, ou le concept est alors vidé de tout son sens. La manipulation sournoise consiste à donner l’impression d’être pleinement libéré de toute emprise, tout en invitant le lecteur ou le client à accomplir les tâches préconisées.
« Si développement personnel il devait y avoir, ce serait au sens d’aider les êtres à devenir des personnes, c’est à dire des singularités libres. »
Se développer, s’épanouir, accéder à soi-même prend du temps et s’inscrit dans une certaine temporalité. C’est grâce au temps que l’organisme s’organise, c’est grâce au temps qu’une conscience de soi peut se préciser, c’est grâce au temps que le « moi » devient lui-même. Être soi ne va pas de soi ! Or toutes ces techniques proposent une instantanéité, car une recette se veut rapide et immédiatement efficace. Les recettes n’entrent pas dans un « développement », un processus de vie évolutif, nécessaire à tout accomplissement.
Là où l'esprit borné reste englué dans ses manières de faire, dans ses mécanismes, dans ses automatismes ritualisés, au point de juger qu'ils sont les seuls légitimes, l'esprit élargi propose un déplacement de point de vue et une autre perspective. Aussi parvenons-nous à prendre conscience et d'une situation et de nous-même de manière distancée. La pensée élargie donne ainsi, et de manière substantielle, du recul, c'est-à-dire du sens à nos actions, ce dont nous prive définitivement le process.
L’amitié est une disposition de tous les jours l’amitié consiste à aimer, aimer consiste à agir.en somme, l’amitié est un domaine d’excellence où il ne suffit pas de rire, pleurer, cliquer… Si le lieu de travail, exigeant, n’est pas toujours un lieu d’amitié, l’amitié, exigeante, est toujours en travail
Comment le développement personnel ne peut-il pas devenir impersonnel en s'adressant à chaque lecteur comme à tout autre ?
C'est un des grands paradoxes de ce type d'ouvrage prétendant parler du moi le plus intime à des milliers de lecteurs !
Il suffit de vouloir « être soi-même ». Mais quelle représentation de soi-même se faire, se construire ? Ici, les élaborations et les idées que l’on peut se faire du « moi » ne sont jamais mentionnées. « Être soi-même », serait-ce une idée suffisamment significative en soi ? Savoir ce que cette expression recouvre, comprendre à quelles visées elle peut correspondre, n’est jamais pensé.