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Citations de Julia de Funès (64)


Le coaching est à la psychanalyse ce que l'homéopathie est à la médecine.
page 44
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Nous voilà propulsés dans la "pensée positive", qui positive plus qu'elle ne pense.
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L’épanouissement personnel suppose le refus d’agir sous l’empire de directives extérieures, ou le concept est alors vidé de tout son sens. La manipulation sournoise consiste à donner l’impression d’être pleinement libéré de toute emprise, tout en invitant le lecteur ou le client à accomplir les tâches préconisées.
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« Si développement personnel il devait y avoir, ce serait au sens d’aider les êtres à devenir des personnes, c’est à dire des singularités libres. »
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La norme disciplinaire peut se comprendre comme une technique de comportement : en codifiant les bonnes pratiques à avoir, les procédures à suivre, les pouvoirs disciplinaires ont multiplié les techniques pour « dresser les corps et contrôler les esprits ». Ce sont des fabriques à produire des individus « dociles », dit Foucault, c'est-à-dire qui obéissent gentiment à la procédure, sous prétexte de gagner en gestion de temps et organisation de l'espace. Obéissance et rendement sont les deux objectifs des techniques disciplinaires. Ces dernières sont d'autant plus puissantes qu'elles avancent masquées…
Jamais elles n'usent de la violence, trop visible, trop dangereuse. Elles s'imposent insidieusement, de manière tentaculaire, jusqu'à prétendre gérer la vie entière.
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(p. 29)

Une reconstruction radicale

Si les idéologies identitaires se réclament de la déconstruction, force est de constater qu'elles ne mènent en réalité qu'à une reconstruction identitaire édifiante. Ainsi s'implantent à l'université - à la place des disciplines à traditionnelles considérées comme des formes cachées de domination à déconstruire - des studies, nouveaux découpages académiques centrés sur des sujets d'étude liés à l'identié sexuelle ou raciale.

La théorie du genre, qui entend abolir les distinctions du masculin et du féminin - pures constructions sociales arbitraires qu'il serait bien de déconstruire pour permettre à chacun de définir sa propre identité sous le signe de l'autodétermination - ne fait que créer des nouvelles identités. Puisque ce n'est plus le sexe qui détermine l'identité mais la volonté, les identités ne sont pas réduites à deux possibilités biologiques (masculin, féminin), mais deviennent multiples et toutes possibles. De fait, de nouvelles divisions genrées sont sans cesse ajoutées au sigle "LGBTQI+", afin que faque identité soit équitablement représentée. Nous voyons bien que la déconstruction des identités sexuées traditionnelles est une reconstruction de nouvelles identités toujours plus nombreuses car toujours plus spécifiques. Parmi ces nouvelles identités, et à force d'hyperspécification, certaines en deviennent inconséquentes. Pour les féministes woke les plus vindicatives, les homosexuelles nées femmes sont privilégiées par rapport aux autres femmes (qui peuvent avoir des pénis), puisqu'un homme se sentant femme est femme pour l'idéologie identitaire. Les sexuées femmes sont privilégiées par rapport aux femmes genrées femmes. Conséquence : les femmes avantagées devraient faire des efforts pour s'amouracher de femmes genrées mais pas nécessairement biologiquement femmes. De telle sorte que la situation devient pour le moins paradoxale puisque les homosexuelles devraient accepter de coucher avec des femmes ayant un pénis, autrement dit avec des hommes (qui se sentent femmes) ! Ne pas accepter ce raisonnement revient à faire preuve de préférences sexuelles discriminatoires selon les féministes les plus différentialistes. Refuser un tel raisonnement fait basculer les femmes dans une classification identitaire d'un nouveau genre (c'est le cas de le dire) : trans-exclusionary radical-feminist (terf), décrivant une énième identité, celle des femmes homosexuelles ne désirant pas de relations avec des femmes biologiquement hommes !
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Personne ne peut imaginer qu'il suffirait de suivre un certain nombre de préceptes établis une fois pour toute pour devenir "maître de soi", à moins de nier le principe même de réalité. L'individu en chair et en os semble bien tiraillé entre ce qu'il vise pour lui-même, et ce qu'il est et dont il n'a pas nécessairement conscience.
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Se développer, s’épanouir, accéder à soi-même prend du temps et s’inscrit dans une certaine temporalité. C’est grâce au temps que l’organisme s’organise, c’est grâce au temps qu’une conscience de soi peut se préciser, c’est grâce au temps que le « moi » devient lui-même. Être soi ne va pas de soi ! Or toutes ces techniques proposent une instantanéité, car une recette se veut rapide et immédiatement efficace. Les recettes n’entrent pas dans un « développement », un processus de vie évolutif, nécessaire à tout accomplissement.
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Là où l'esprit borné reste englué dans ses manières de faire, dans ses mécanismes, dans ses automatismes ritualisés, au point de juger qu'ils sont les seuls légitimes, l'esprit élargi propose un déplacement de point de vue et une autre perspective. Aussi parvenons-nous à prendre conscience et d'une situation et de nous-même de manière distancée. La pensée élargie donne ainsi, et de manière substantielle, du recul, c'est-à-dire du sens à nos actions, ce dont nous prive définitivement le process.
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Nous assistons à une montée en puissance de l'idéal du moi au point que rien ne semble désormais compter davantage que l'épanouissement pour justifier l'existence. Pourquoi l'épanouissement prend-il le dessus sur les autres aspirations, au point de devenir la nouvelle condition d'une vie réussie ?
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Comment le développement personnel ne peut-il pas devenir impersonnel en s'adressant à chaque lecteur comme à tout autre ?
C'est un des grands paradoxes de ce type d'ouvrage prétendant parler du moi le plus intime à des milliers de lecteurs !
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L’amitié est une disposition de tous les jours l’amitié consiste à aimer, aimer consiste à agir.en somme, l’amitié est un domaine d’excellence où il ne suffit pas de rire, pleurer, cliquer… Si le lieu de travail, exigeant, n’est pas toujours un lieu d’amitié, l’amitié, exigeante, est toujours en travail
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Expliquer ses actes relève de la peur, ou du besoin de se justifier, ou du besoin des autres que l’on se justifie. Or, l’acte libre consiste à ne se laisser déterminer que par soi-même, parce qu’on veut sa propre volonté.
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Il suffit de vouloir « être soi-même ». Mais quelle représentation de soi-même se faire, se construire ? Ici, les élaborations et les idées que l’on peut se faire du « moi » ne sont jamais mentionnées. « Être soi-même », serait-ce une idée suffisamment significative en soi ? Savoir ce que cette expression recouvre, comprendre à quelles visées elle peut correspondre, n’est jamais pensé.
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(p. 89)

Le sentiment de soi : un sentiment plus qu'une identité.

Savoir et sentir d'où l'on vient et où l'on va est une nécessité vitale. Aucun sujet ne peut s'affranchir des catégories structurantes, nécessaires à la construction de soi. Mais celles-ci ne sont pas suffisantes, et souvent aliénantes. Nous en avons trahi les limites idéologiques, conceptuelles et individuelles. Il ne s'agit pas dans ce livre de nier l'importance du sentiment de soi mais de montrer que l'identité n'y répond pas. Le sentiment de soi ne consiste pas à se réfugier dans une identité. C'est même tout l'inverse. Le sentiment de soi est une chose, l'identité en est une autre. L'identité fige, fixe, stabilise, tandis qu'être à soi épouse le mouvement de la vie. L'identité est une construction sociale, intellectuelle ou culturelle, le sentiment de soi est de l'ordre du ressenti, de la sensation personnelle et intime. L'identité subsume l'être l'être sous une catégorie, le sentiment de soi subordonne la catégorie au moi. Dans l'identité, la catégorie peut nous englober jusqu'à faire disparaître notre singularité. Le sentiment de soi ne nous perd jamais, car aucune case ne vient noyer le "moi". L'identité chosifie et homogénéise, le sentiment de soi ré réhumanise et distingue. Si l'identité nous dépossède de nous-mêmes et nous perd dans un ensemble, privilégier le sentiment de soi à la fixation identitaire évite de nous égarer. Comment cultiver le sentiment de soi au détriment de l'ancrage identitaire ?
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Les réseaux sociaux favorisent un environnement relationnel dense, où les interactions sont nombreuses. Mais ces connections multiples n'encouragent pas tant l'attention à l'Autre que le soucis du "moi" par rapport aux autres. Il s'agit moins de reconnaître autrui que de se faire reconnaître par autrui. La relation à l'Autre s'en trouve altérée. " Notre société fait qu'il es t de plus en plus difficile pour un individu de connaître une amitié profonde et durable, un grand amour, un mariage harmonieux. "
...
Aussi, la fidélité, l'effort ou le devoir, présupposant l'idée de temporalité, de prolongement dans le temps et de dépendance à l'égard d'autrui, deviennent des valeurs décadentes.
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La perte de soi est aisée, car très vite nous pouvons devenir des automates conscients agissant par conformisme plus que par volonté singulière. Les rôles que nous jouons forment avec le temps des prisons sournoises dans lesquelles nous nous enfermons nous-mêmes […]
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La discipline n'est pas le droit, elle n'est pas une sanction juridique. Présenter ma carte à l'accueil n'est pas légal ou illégal, mais néamoins obligatoire. Là où le juridique protège universellement les droits des individus, la discipline contraint et constitue les individus en sujets obéissants, par le biais d'un rituel.
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Pouvoir suppose une double condition : être autorisé à le faire et en être capable.
...C'est un confort pour l'ego de croire que tout ce qui hors de portée provient d'un interdit et non d'une incapacité.
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Narcisse demeure attentif au nombre de like sur ses posts, et à la vitrine de lui-même qu'il compose avec soin sur les réseaux sociaux. L'écran a remplacé le lac, mais Narcisse 2.0 préfère encore et toujours l'image idéale qu'il renvoie à la réalité fragile de ce qu'il est. Le renforcement de l'image est inversement proportionnel à la dévitalisation du " moi ". (p 32 )
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