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Critiques de Julie Otsuka (930)
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Quand l'empereur était un dieu

"Ressortissant d'un pays actuellement en détention", un père de famille japonais, bien installé dans sa petite vie bourgeoise américaine, se voit comme tant d'autres, au lendemain de Pearl Harbor envoyé dans un fort du Texas. Sa femme et ses enfants, devront eux déménager, "pour assurer leur protection", dans des baraquements froids (ou brûlants l'été), nimbés de "poussière crayeuse" et insalubres entourés de barbelés, où seule la radio et les lettres censurées de "Papa-san" les maintiennent en contact avec le monde extérieur.

Cette autofiction, écrite en mémoire de ses grands-parents japonais "déportés par le FBI en décembre 1941", écrite de manière sobre, est le premier roman de Julie Otsuka, témoignage fidèle de faits historiques passés sous silence. Le lecteur ne peut être que touché par chacun des membres de cette paisible famille qui du jour au lendemain passe à l'horreur la plus totale. Aucun membre n'est nommé, il est donc nombre parmi tant d'autres. La mère, juste avant le départ en camp, "une très belle femme", sans mot ni larme,comme si elle accomplissait une tache banale (ou quelque rituel barbare) tue le poulet d'un coup de balai, donne le chat au voisins, tue le chien confiant,libère le ara, enterre l'argenterie...et là on se dit...tout change d'un coup. L'innocence des enfants, persuadés de partir en vacances, émeut car elle s'oppose à la froide lucidité de la mère.

La fille, adolescente, s'adapte mieux. Le fils, plus jeune, lui cauchemarde, rêve que l'empereur Hirohito (dont le nom est interdit) est un Dieu (d'où le titre) et surtout espère revoir son père.

Julie Otsuka interroge le lecteur sur le racisme, le rejet qui fait que d'un jour à l'autre vous êtes perçu comme un ennemi, l'absurdité de la guerre, la culpabilité liée aux rumeurs et la négation de l'identité (à partir d'aujourd'hui vous êtes Chinois dit la mère pour protéger ses enfants) et américanisation à outrance (source de survie).

Un livre bouleversant!



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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Déjà couronné du prestigieux PEN-Faulkner Award for Fiction, Julie Otsuka mériterait d'être distinguée en France lors des prix littéraires, pour ce roman historique, sensible et majestueux.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un très beau roman, fort et émouvant, sur une période méconnue de l'histoire croisée du Japon et des Etats-Unis!



La narration particulière (narrateur polyphonique, "nous") est à la fois un atout pour le récit puisqu'elle renforce le côté "choeur de femmes" du livre et qui a aussi un côté un peu décevant puisque j'aurais souvent aimé suivre un peu plus longtemps et en détail les histoires évoquées.



Bref, un très bon moment de lecture qui donne envie d'aller plus loin et d'en savoir plus sur ces japonaises exilées et oubliées.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Un livre exceptionnel

Narration à la première personne, mais une première peresonne plurielle qui enbarque l'ensemble des expériences vécues par ces jeunes japonaises expédiées en Amérique auprès d'époux qu'elles n'avaient jamais vu

Histoire de ces émigrées sur la première partie du XXème siècle, des champs cultivés à la sueur de leur front, à l'apprentissage de la langue, l'arrivée et l'éducation des enfants, let la guerre qui les voit enfermées

Une très belle surprise que ce livre là :)

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Certaines n'avaient jamais vu la mer

"Certaines n'avaient jamais vue la mer" retrace l'histoire au début du XX ème siècle de ces femmes japonaises qui, dans l'espoir d'une vie meilleure, décidèrent de partir pour les Etats-Unis afin d'épouser des hommes qu'elles n'avaient jamais rencontré. On suit le parcours de ces femmes, de leur traversée en bateau, où naissent les doutes et les espoirs, à leur arrivée en Amérique, leur nuit de noces, le travail forcé, la naissance des enfants... C'est à la fois un texte intime, où se mélange toutes les voix des femmes, et poétique. L'auteur nous emmène loin, très loin grâce à une écriture fluide et puissante. A lire !
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka nous raconte la vie de femmes japonaises qui ont été mariées plus ou moins de force à des immigrés japonais vivant aux États-Unis en 1919.



Le parcours de ces femmes est varié. Certaines s'étaient écartées du chemin étroit de la morale japonaise, pour d'autres la misère et la promesse d'une vie meilleure les a conduit à accepter d'être mariées avec un inconnu.



Toujours est-il que ces femmes, à qui on avait promis bien des choses, se sont retrouvées pour la plupart à travailler dans les champs. Elles seront des déracinées.



L'originalité de ce livre est aussi sont défaut. L'auteur nous raconte la vie de chacune de ces femmes comme une sorte de chorale. Plutôt que de choisir trois ou quatre points de vue et de nous faire entrer dans leur histoire, l'auteur tient à nous raconter l'histoire de Toutes ces femmes. Cela la conduit à de longues énumérations parfois fastidieuses.



Mais ce livre a le mérite de mettre en lumière une histoire méconnue et peut-être de réparer l'injustice dont ces femmes ont été victimes.
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Certaines n'avaient jamais vu la mer

Julie Otsuka : Certaines n’avaient jamais vu la mer

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau

A paraître chez Phébus, le 30 août

Pour Cette rentrée littéraire, les éditions Phébus traduisent le deuxième roman de Julie Otsuka, écrivain californien d’origine japonaise.

Et c’est justement de femmes japonaises et de Californie qu’il est question. Ce livre est dédié à celles qui, après l’exil aux Etats-Unis, connurent l’ostracisme et la déportation lorsque le Japon entra en guerre aux côtés des forces de l’Axe. Une histoire largement ignorée. Elles s’étaient embarquées pour épouser des inconnus, s’installèrent avec leur discrétion coutumière puis exploitèrent les vergers qui s’étendent dans les plaines immenses du sud-ouest de San Francisco. Soudainement, ces femmes et leurs familles devenues suspectes furent déplacées dans le désert et curieusement effacées des mémoires. Comme disparues sans laisser de trace. Ce qui rend cette évocation particulièrement émouvante, c’est la forme qu’invente Julie Otsuka à mi chemin entre le récit (riche en détails naturalistes) et la litanie, pour construire une sorte de mémorial de mots. Une heureuse réussite qui a valu à son auteur le Pen Faulkner price for fiction.

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Quand l'empereur était un dieu

L'auteur évoque une partie de l'histoire dont on n'entend pas trop parler. Je connaissais un peu ces événements grâce à un épisode de «Cold case», l'épisode 11 de la saison 5: «Famille 8108». Je suis surprise que cette partie de l'histoire ne soit pas davantage connue. Cet épisode n'est pas glorieux pour les États-Unis, mais ce n'est pas une raison suffisante, étant donné que nous connaissons d'autres moments où ils s'illustrèrent par de la répression extrêmement abusive...



L'auteur ne tombe jamais dans le pathos, et pourtant, il y aurait de quoi. Elle use d'un style à la fois simple, percutant, et dépouillé, afin de plonger le lecteur dans la vie de ces personnages.

Ceux-ci agissent parfois de manière qui pourrait paraître insensible. Je pense notamment à ce qui est fait aux animaux dans le chapitre 1. La femme ne pouvait pourtant pas agir autrement. Son apparente absence d'émotions est plutôt, je pense, un signe de douloureuse résignation. Son mari ayant déjà été arrêté, elle sait ce qui l'attend...

[...]

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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Quand l'empereur était un dieu

Lecture jeune, n°128 - L’histoire de Quand l’empereur était un dieu se déroule aux États-Unis en 1942. Le gouvernement américain considère les Japonais comme des ennemis potentiels et la plupart sont arrêtés et conduits dans des camps. À travers ce roman, nous suivons une famille japonaise dont le destin est brusquement bouleversé par les épreuves qui lui sont infligées. Le père étant déjà déporté vers le Nouveau-Mexique, la mère et leurs deux enfants prennent le train de la honte qui les conduit dans le désert de l’Utah. Les rideaux sont tirés pour éviter la lapidation.



La narration se focalise tantôt sur les enfants, tantôt sur la mère. Le garçon âgé de 7 ans souffre de l’absence de son père, la jeune fille de 10 ans perd ses repères et la mère se désintéresse de tout. À la fin de la guerre, le père devenu un vieillard ne pourra plus réintégrer la société. Les personnages ne portent pas de nom, l’anonymat renforce ainsi la déshumanisation et l’injustice dont ils sont victimes. L’auteur retrace la douloureuse histoire de ses grands-parents. Elle permet de découvrir un épisode honteux et méconnu de l’histoire américaine.



Cécile Robin-Lapeyre
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Quand l'empereur était un dieu

Un petit bouquin obligatoire pour prendre connaissance d'une sombre page de l'histoire US : après Pearl Harbor, tous les américains d'origine nippone sont évacués dans des zones de regroupement, bref en d'autres termes, déportés dans des camps de concentration.

D'une voix blanche, Julie Otsuka nous conte l'horreur tranquille vécue par ses grands-parents.

Presque sans émotion, elle décrit le quotidien le plus banal. Le plus terrible.

Derrière un style d'apparence glaciale, couve l'émotion.

Alors, pour ne pas rester aveugle, il faut lire ce petit bouquin qui cache sous son écriture d'apparence froide et placide, un véritable réquisitoire.

Une belle histoire humaine aussi.
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