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Citations de Juliette Arnaud (32)


Juliette Arnaud
- Accusé de sexisme et d'agressions sexuelles, Eric Zemmour s'est défendu en expliquant qu'il fait la vaisselle.
- Non, attendez, ne jugez pas trop vite ! C'est bien connu : les mecs qui font la vaisselle, ils violent pas les filles. Regardez Mr Propre : aucune agression, jamais un geste déplacé.

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• Le Journal de 17h17, Guillaume & Juliette, France Inter, 09/03/2022
>> https://www.youtube.com/watch?v=GCf_8Sk7dpw
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Juliette Arnaud
S'il y a bien une chose que je déteste dans les films pornos, c'est cette scène récurrente : un type arrive et il dit 'Ouh la la, il fait chaud, non ?' et il enlève son slip. De là, multiples intrigues et autres cascades courses-poursuites - mais à mes yeux, c'est pas ça l'important. L'important, c'est cette couillonnade de base : personne n'enlève son slip sous le prétexte grotesque qu'on a passé 27°. Personne !... A part, évidemment, Patrick Bruel. (...)

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>> https://www.youtube.com/watch?v=SvGgmTku90Y
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Juliette Arnaud
■ 'Le Jeu de la Dame' : une merveille d'intelligence, de beauté et d'inspiration - bref, une princesse de contes.
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Juliette Arnaud se repose après les romans de 1600 pages qu'elle vient de lire et nous parle de la série Netflix 'Le Jeu de la Dame'.
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Ségolène Royal, animée d'une sainte colère récemment dans une interview, a déclaré : "Suite à la fermeture des librairies, on renvoie les gens vers Netflix, allez-y, regardez des films, abrutissez-vous, fumez, surtout ne lisez pas".
Alors. Plusieurs choses.
• "Fumez". Bon, déjà, je ne sais pas de quoi elle parle. Je n'ai pas envie de savoir, ça me fatigue.
• "Abrutissez-vous". Oui, c'est vrai. Elle a raison. Ça peut arriver devant Netflix. Ce sont des choses qui arrivent également en lisant certains livres. Non, je ne vais pas en citer, ça n'est pas ma manière. Mais "Abrutissez-vous devant Netflix", c'est particulièrement malvenu à mon sens, parce qu'en ce moment, il y a une série en sept épisodes d'une heure qui est tout en haut du hit parade France et qui, nonobstant, est une merveille d'intelligence, de beauté et d'inspiration - bref, une princesse de contes de fée.
Sauf qu'ici, la princesse, c'est une petite orpheline dans un orphelinat aux Etats-Unis, dans les années 1950. La petite fille, une rouquine au carré en casque est une gosse mal remise de la mort violente et choisie de sa mère. Elle a un visage trop sérieux, elle observe intensément, sans forcément tout comprendre. Et puis, un jour, la petite fille est envoyée nettoyer les brosses pleines de craie dans la cave. Et là, dans une faible lumière, dans le noir de la cave, il y a le concierge de l'école, un monsieur entre deux âges, bourru, face à un jeu inconnu d'elle.
(...)
Il y a des gens qui savent filmer l'intériorité, la concentration et l'incompréhensible.
(...)
La lumière des grands yeux noirs de Beth Harmon n'abrutit pas, Madame Royal, elle élève.

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>> https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-juliette-arnaud (13/11/2020)
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Ensuite l'espace de départ, instant de grâce si c'est la gare de Lyon, et instant de grâce renouvelé si le moyen de transport choisi est le train.
Il n'y a sans doute pas de meilleur endroit pour écrire, lire, ou rêver. Coursier idéal pour avoir l'illusion de laisser sa vie temporairement, d'enfin se reposer d'elle.
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Elle n'a pas que le titre de Princesse des Glaces, elle est aussi Gardienne des Morts ; dans son jardin sous deux arbres reposent les cendres de mon père et de Gros.
Un pommier à reinettes pour le chien qui aimait en manger, un châtaignier pour l'autre qui aimait l'odeur de ces fruits lorsqu'ils grillent.
Si on doit, un jour de récession, se séparer de la maison, je souhaite bien du courage au futur propriétaire ; ça n'a jamais réussi aux Yankees de saccager des cimetières indiens.
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Les hommes pleurent mal. Ça leur vient difficilement, parce qu’ils n’ont pas l’habitude, je suppose, alors quand finalement ça sort rien n’est maitrisé, il y a des hoquets, comme si au lieu de les libérer les larmes les menaient à l’agonie.
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J’ai l’intuition que les chansons nous attendent.
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Chanter me donne un contentement intense. Toute seule, dans la rue, et je siffle aussi. Aucune musique n’est en mesure de me déplaire intégralement, à part, mettons, le free jazz. Je suis accommodante et facile.
Je ne mets pas Prince plus haut que tout, ni Bach, ni même mes chers Beatles et j’ai d’abord aimé Springsteen pour son physique à te faire perdre ta culotte.
Moi, en musique, «Tout m’est un», comme Montaigne.
C’est prétentieux d’accoler «moi» et «Montaigne»?
C’est seulement une manière d’avertissement.
J’emmerde ceux qui disent: «New Order, c’est tellement de la merde par rapport à Joy Division», et aussi ceux qui disent: «Kiss de Prince? Tellement commercial…», mais également: «la Grande Musique» pour évoquer la musique classique et le reste.
Sans oublier : «Mais les paroles des chansons, on s’en fout ! T’as qu’à lire de la poésie, à ce compte.»
Voilà, tout le monde est prévenu, je m’autorise à causer de musique et je n’ai pas les diplômes.
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J’aimerais écrire qu’on se retrouvait bien, facilement.
D’ailleurs, ça aurait pu, disposée que j’étais à enrouler ma tiédeur à son corps venu du dehors, à lui enlever couche après couche, à faire descendre les humeurs toujours violentes, même les jours calmes, d’un service de nuit.
Seulement voilà, il y avait les yeux noirs de ces heures-là, «des matins gris-bleu».
R. arrivait fâché, en règle générale. Pas forcément contre moi. Enfin, ça, je le suppose seulement puisqu’il s’enfermait dans un genre de silence, fumant à la fenêtre qui donne sur le jardin de la Grande Maison, et s’il tournait son visage que j’aimais tant vers moi, ce n’était que pour me condamner de ces yeux noirs.
Me jauger seulement peut-être ?
Oui, sans doute, d’abord, mais prestement pointait le moment du jugement, et vite, très vite ensuite, la condamnation.
R., comme son initiale ne l’indique pas, n’est pas d’origine asiatique. Pourtant, dans cette humeur-là, ses yeux sont noirs. Noircis par une rage saisissante pour une nature aussi perméable que la mienne.
J’essayais de calmer les yeux noirs en ne bougeant ni pied ni patte, je lui proposais un café, un jus de fruits, un biscuit, que dans cette humeur-là il refusait.
Parfois, s’il était suffisamment saoul, ou drogué, oui la nuit ne se fait pas toute seule, je le savais déjà par mon frère, mon autre homme de la nuit, carrément, il refusait en crachant comme un chat. Et je ne pouvais pas m’empêcher d’en rire malgré ma peur. 
Les premiers temps de notre liaison, j’ai dû me cabrer contre les yeux noirs. Je ne m’en souviens pas très bien. Je veux le croire, mais j’ai dû me cabrer comme un poney fatigué, pas comme l’étalon noir de l’écusson Ferrari.
Qui sait ? Peut-être que si je l’avais fait, si je m’étais dressée, tout en puissance et agressivité, nous n’en serions pas là.
Non. Nous n’en serions pas là: R. serait parti beaucoup plus vite de ma vie. Sans avoir le temps de la saccager façon réserve indienne.
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(Parenthèse dans la parenthèse)
2003: J’étais venue à Saint-Étienne en catastrophe; Rosalie et sa chambre d’amie, dans son appartement parfaitement rangé, m’attendaient. J’ai dû y pleurer trois ou quatre jours, je venais d’avoir trente ans.
En couple avec l’Homme de Ma Première Histoire Adulte depuis quelques années, je venais d’apprendre qu’il me trompait.
Rosalie m’a écoutée. En me faisant à manger, en remplissant mon verre de vin. Dans les silences, me racontant des contes de sa jeunesse. Elle m’a écoutée jusqu’à ce que je parvienne à pleurer à moins gros bouillons.
À cet instant, elle m’a demandé si je l’aimais encore. 
J’ai répondu sans hésiter que oui, mais que je pressentais qu’il valait mieux que je concentre mes forces à le quitter. Qu’il recommencerait, quelles que soient ses promesses. 
«Mais ma pauvre truffe, on ne quitte pas quelqu’un qu’on aime.»
Et parce que c’était Rosalie, la meilleure amie de ma mère, et presque son exacte opposée, et que tout ce qu’elle disait depuis que j’avais l’âge de l’entendre me semblait l’expression de la Vérité Vraie, et bien qu’elle soit déjà à cette époque une femme sans hommes depuis longtemps, sans enfants depuis toujours – je suppose que de sales personnes disaient «vieille fille» à son propos –, je l’ai crue.
Je suis rentrée à Paris avec un de ses CD. «Fais-moi une place au fond de ta bulle et si j’t’agace, si j’suis trop nul, je deviendrai tout pâle, tout muet, tout petit, pour que tu m’oublies», F. Hardy / J. Clerc, Fais-moi une place, 1990.
À Paris, j’ai repris le cours de ma Première Histoire Adulte. Encore quelques heureux moments. Puis il m’a à nouveau trompée, et nous nous sommes séparés.
J’aurais pu en conclure que l’Oracle de Saint-Étienne avait merdé.
J’ai au contraire fait mienne cette maxime : «On ne quitte pas quelqu’un qu’on aime.»
(Parenthèse de la parenthèse fermée)
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INCIPIT
J’ai l’intuition que les chansons nous attendent.
 J’ai toujours aimé Comment te dire adieu.
 La batterie d’abord, le piano aussi agaçant qu’une comptine enfantine, et puis la voix chantée et digne de Françoise Hardy que les trompettes moquent un peu. Quand elle parle et ne chante plus aussi, avec comme une nuance de vocodeur, les violons pour sentimentaliser l’affaire.
J’ai admiré Gainsbourg et ce modèle parfait d’allitération en EX, presque aussi parfait techniquement que celui en INGUE/ANG de Comme un boomerang.
Oui, je l’ai toujours beaucoup aimé et admiré.
Il aura fallu R. et sa fugue finale, sans annonce, sans EXplication, mais blindée de fausseté, pour que je l’entende.
La chanson m’attendait, les chansons nous attendent tous.
Plus de deux années de liaison, plus de huit saisons, et pas d’adieu. C’est la première réflexion que je me suis faite.
Il ne m’a pas dit adieu.
Il ne l’a pas jugé utile. C’est son droit, j’imagine, comme c’est le mien d’attraper, au hasard d’une lecture, le vade-mecum de Montherlant quand il fait dire à l’un de ses personnages, Costal : « Apprends qu’un écrivain a toujours le dernier mot. »
«Comment te dire adieu»: je vais m’y coller.
Que veux-tu, R.! J’ai Costal de mon côté et puis, j’ai été élevée comme ça, la politesse, tout ça tout ça.
Je viens seulement de piger, après des décennies à l’aimer et à l’écouter, cette chanson, que le mot important n’est pas «adieu», c’est «dire».
Et crois-moi, mon pauvre, je vais dire.
Parenthèse nécessaire: cons de chats/pitoyables humains
«I don’t wanna play in your yard / If you can’t be good to me», H. W. Petrie, 1894.
C’est pas compliqué, non?
C’est pas compliqué comme une chanson de gosses, avec un qui dit à l’autre : «Moi, je viens plus jouer dans ta cour si tu ne peux pas être gentil avec moi.»
Cette base-là, cette petite idée enfantine, à être appliquée, nous sauverait les miches à nous, adultes.
Et puis, il y a les chats. Et certains humains.
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Jouer avec des gens plus forts/doués/aguerris que soi-même a l'immense avantage qu'on NE PEUT PAS gagner. Et si on ne peut pas gagner, c'est qu'on ne peut pas perdre non plus, puisque c'est plié d'avance. Voilà. C'est tout simple, c'est confortable et rassurant.
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Rassurée, je rentre chez moi, m'interrogeant sur la possibilité que m'arrivent à moi tant de choses spectaculaires. est-ce seulement possible? Ne manqué-je pas d'intensité? ne suis-je pas trop raisonnable pour ça. Pour autant, est-ce que j'en ai envie? Ah oui, potentiellement, oui j'en ai envie.
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J'ai fait payer de longues années à mon frère de onze ans les posters de Samantha Fox et Sabrina ; et moi, femme adulte, cérébrale somme toute, et armée de convictions inversement proportionnelles à celles de mes bonnets, je me fais cueillir par cette blonde peroxydée, fluette mais qui s'est fait rajouter des seins comme si elle devait instamment exercer la profession de nourrice. [Il s'agit de Dolly Parton].
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" J'écoute de la musique de blanc, voire de blanc raciste car oui j'ai une faiblesse coupable ( je comprends les paroles ) pour Sweet Home Alabama."
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Je sais aussi que c’est joli de se manquer quand on est assuré de se revoir.
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Il n’empêche que j’avais dans l’ensemble, une appréciation de moi qui frisait l’injure.
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La plupart du temps, ceux qui partent tâtonnent autour de la vérité. Tâtonnent seulement parce que: la lâcheté, la fatigue, le désir de ne pas faire plus de mal.
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Gamine, j'avais peur d'un gros lion orange pétard, alors j'attendais que mes parents soient couchés pour exiler le lion, et toutes mes autres peluches, par sens du collectif, derrière la port de ma chambre, et de fait, je faisais moins de cauchemars. Et ça faisait beaucoup rire mon père de le trouver chaque matin bien alignées contre le mur. Coup double.
Qu'on se souvienne que ce qui fonctionne avec les gros lions orange est plus hasardeux avec les souvenirs du passé.
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Je sais ce que je voulais savoir : mon amour peut tout à fait supporter la déterritorialisation.
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