J’ai reçu ce roman de Karen Joy Fowler lors d’un swap consacré à Jane Austen fait avec Dawn. J’en avais entendu parler depuis longtemps, et je savais qu’un film inspiré du roman, avec notamment Emily Blunt, était sorti. J’avais donc hâte de le lire – surtout que le principe diffère des austeneries que j’ai pu lire jusqu’à présent.
Cinq femmes et un homme se réunissent pour un club « Jane Austen », échanger autour des six romans achevés de l’auteure. Chaque chapitre est consacré à un personnage du roman et à une œuvre d’Austen.
Sauf que pas vraiment, et sauf que c’est très mal fait. Alors oui, il y a un petit prologue intéressant qui pose l’idée de base et qui pointe un fait souvent oublié : il n’y a pas une Jane Austen mais autant de Jane Austen que de lecteurs, car chacun en lisant l’un de ses livres ou un livre qui lui est consacré va se forger sa propre opinion d’elle, et il n’y a pas de vérité absolue. Il est vrai aussi que chaque chapitre a pour titre un roman de Jane et le nom d’un des six personnages. Mais au sein des chapitres, ça se mélange rapidement. Il faut dire que les chapitres sont assez longs, ce qui explique que l’auteur ne pouvait pas consacrer tant de pages d’affilée à un seul personnage ; on s’ennuierait encore plus qu’on ne le fait déjà. Mais il y a des chapitres qui n’ont plus grand-chose à voir avec le nom en tête.
Et surtout, les liens faits entre les romans de Jane Austen et l’histoire banale, plate, ennuyeuse à mourir des personnages du Club Jane Austen sont tirés par les cheveux (à part peut-être le lien entre Persuasion et Sylvia, encore que). Peut-être bien que Karen Joy Fowler aime vraiment Jane Austen et a voulu lui rendre hommage à sa façon – mais était-ce une raison pour nous imposer cette histoire à laquelle je n’ai trouvé aucun intérêt ?
Je me justifie : déjà, j’ai trouvé les personnages absolument pas attachants. Au contraire, je les ai trouvés repoussants. Je n’ai pas cru en eux, ils ne me paraissaient pas exister. L’auteure met en balance systématiquement leurs qualités et leurs défauts, mais je ne retenais que leurs défauts. Sans compter que tout ça transpire le cliché à plein nez. Et qu’il ne se passe rien. Et qu’on s’en fiche de leur passé, et de leur présent aussi d’ailleurs. Allez, j’exagère, je crois que j’ai bien aimé Sylvia quand même, qui représente à mes yeux la femme qui n’ose pas vivre pour elle. J’ai détesté Jocelyn, je n’ai pas vu le moindre intérêt ni la moindre crédibilité dans le personnage de Prudie, j’ai trouvé Bernadette ridicule, les ficelles du personnage de Grigg sont grosses comme une maison.
Donc la construction est bancale, les personnages pas attachants, l’intrigue quasi-inexistante et surtout inintéressante. Que reste-t-il ? L’écriture et le côté austenien. L’ennui du style, c’est que c’est une traduction, et d’après ce que j’ai vu sur le net, une très mauvaise, et je veux bien le croire (« theatres », quand on parle d’un film, ça veut dire « cinéma », et non pas « théâtre » par exemple). Même sans ces erreurs de traduction, je n’ai pas du tout été captivée par le style, qui n’a rien de marquant. Et en tant qu’austenerie, ce roman ne convainc pas non plus. Les citations extraites des romans de Jane Austen sont mal choisies, les parallèles faits entre ces livres et la vie des personnages de Karen Joy Fowler sont bancals, on retrouve peu l’ironie de Jane, pas du tout sa façon de croquer les caractères, et encore moins les relations qui ont fait chavirer nos cœurs. Seuls points positifs : le prologue déjà mentionné et les extraits de critique des romans austeniens à la fin. J’avais déjà lu les avis de l’entourage de Jane, par contre je ne connaissais pas toutes les critiques faites après sa mort. J’ai particulièrement aimé la référence de J. K. Rowling !
En bref, un roman barbant à souhait, que je suis bien contente d’avoir enfin sorti de ma PAL. Je m’en suis débarrassé, en fait. J’espère que j’aimerais mieux le film !
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