Karen Traviss

- Petit salopard ridicule et assoiffé de pouvoir, lança-t-il avec douceur, souriant comme un grand-père indulgent. Vous avez également fait tuer Gejjen, n'est-ce pas ?

Page 320 (Fleuve Noir - novembre 2009)

Il y a pire sort qu'être mangé.

il était au service de l’intérêt général. Les gangsters étaient motivés par l’argent, par le désir ou par une envie perverse d’être craints. Il n’était pas un criminel. Il ne trafiquait pas de drogues, ne volait personne. Il avait fait ce qu’il avait à faire, parce que nul autre ne voulait faire face à l’anarchie ou se dresser contre les anciennes élites du pouvoir. Pensaient-ils qu’on pouvait changer la galaxie en demandant poliment aux gens de cesser d’être monstrueux les uns avec les autres ? Tout cela devait être fait.

- Tout va bien, affirma Medrit en toisant le docteur. (Il était assez grand pour faire hésiter un Wookie.) J'y ai décongelé un paquet de ces trucs. C'est comme ça qu'on transportait les carcasses à viande lorsque je travaillais sur Olanet.
Beluine ouvrit son sac pour en sortir un plateau de distributeurs pneumatiques et de fioles de médicaments.
- Comme c'est rassurant, dit-il. Il faudra que j'écrive un papier là-dessus dans le journal galactique d'endocrinologie...

Page 79 (Fleuve Noir - décembre 2010)

Personne n'avait jamais survécu au Sarlacc, moi si. Si l'on désire très fort quelque chose, si l'on se motive assez, tout est possible.
Même survivre contre toute attente.
Même ressusciter un empire.
Même combler le fossé avec son unique enfant.
Oui, l'on pouvait tout accomplir. Il était Boba Feet. Il était ce que son père avait fait de lui : un survivant.

Page 361 (Fleuve Noir - novembre 2008)

- Fais-moi confiance. J'ai déjà ressenti ça auparavant avec quelqu'un que je poursuivais et là aussi j'avais mal interprété les choses. Une histoire d'amour compliquée et douloureuse peut créer un ressenti très sombre chez les gens. Toute cette colère et cet amour désespéré.

Page 54 (Fleuve Noir - novembre 2008)

Nous rationalisons les choses pour nous convaincre que ce que nous voyons n’est pas mal. C'est ça qui m'agace. C’est en s’administrant les choses à petites doses qu’on peut arriver à les considérer comme normales. Ça rend le mal plus facile à avaler, n’est-ce pas ?

Il n'y a pas de passion, seule existe la sérénité.
-Foutaises! cracha Altis. Foutaises! Où est la passion pour la justice? Où est la passion pour la paix? La passion pour les droits? Nous avons besoin de passion! Il n'y a pas de passion - rien que de la suffisance ! Nous avons oublié ce que nous sommes venus faire ici.

- Ne te fais pas tuer, papa. Tu sais ce que ça à fait à Boba Feet. Je n'ai aucune envie de finir comme lui.
- Super riche ?
- Non, occupé à faire briller le vieux vaisseau de mon père et à harceler oncle Han.
- Tout ira bien Jaina pourra t'obtenir un pont prix pour une propriété du côté de Keldabe

Page 255 (Fleuve Noir - décembre 2010)

- Selon le nombre d'invités de Fraig, je pourrais avoir besoin de toi. Essaie de ne tuer personne, sauf s'ils le cherchent.
- Oui, Monsieur le Président !
- Je te préférais sans le sens de l'humour.

Page 123 ( Fleuve Noir - décembre 2009)

- Tu es remarquablement tolérante ces derniers temps, fit remarquer Luke.
- Je suis plus âgée maintenant, et plus soucieuse de ma propre famille que des problèmes de la galaxie, répondit Mara. Ça a tendance à vous adoucir une femme.

Page 344 (Fleuve Noir - novembre 2008)

- C'est une tradition familiale pour lui de terroriser la population, lança un capitaine dont les pieds étaient posés sur une table. Il fait exactement comme son grand-père. Quand est-ce qu'il va opter pour une cape noire et un casque assorti ? Et plein de soldats en armure blanche ?
Certains officiers dans le mess éclatèrent de rire, mais la plupart donnaient l'impression d'avoir envie d'être ailleurs.

Page 256 (Fleuve Noir - novembre 2008)

— Il n’y a pas eu de mutinerie, et Shan Frankland n’a assassiné personne. (C’est juste un bon flic, aurait voulu dire Eddie, mais ce n’était pas le moment.) Et le biotech, c’est de la spéculation, rien de plus. (Signée Eddie Michallat. Moi et ma grande g…) On ne sait pas de quoi il s’agit. On ne sait pas si ça rend invulnérable. Donc, il reste les extraterrestres. C’est déjà ça.

(Il se pencha en avant, les bras sur la console, et espéra que la caméra donnerait l’impression qu’il dominait le gosse.) Je suis le seul journaliste à moins de deux cent mille milliards de kilomètres. Tout ce que je soumets est une exclu. Alors maintenant, tu es gentil et tu vas finir tes devoirs.

Parce que tous les rédacteurs en chef sont des connards, répondit Eddie en cherchant dans ses poches le kit de comm et la caméra abeille. Si vous leur présentez l’article que vous préparez, ils décident à l’avance de ce que ça doit donner. Après, ils vous cassent les noix si vous ne rapportez pas ce qu’ils voulaient. Alors on ne leur dit rien avant d’envoyer. Ça évite les ennuis.

Réaction compréhensible pour un jeune homme entortillé dans les hiérarchies strictes de la Royale. Non, la Rédaction ne pouvait pas l’atteindre ici. Shan Frankland lui aurait au moins appris cela. Quand on est seul et sans renforts, on prend ses propres décisions et on s’y tient.

Quand on perd son gosse, on perd aussi la tête. (Observateur objectif mon cul. Il était partie prenante de tout ça, depuis la seconde où il avait refusé de soumettre certains articles sur Shan.) Lindsay a donné le jour à un bébé prématuré et maladif. Voilà ce qui arrive quand on n’est pas habitué à l’oxygène raréfié de la planète. Les installations médicales de la colonie sont assez primitives.

Heureusement, les bezeri avaient un corps mou et ne connaissaient pas les armes, hormis leurs mandibules perçantes. Sans cela, les excuses de Shan n’auraient pas eu grande importance pour eux. Il lui tendit la main.

Ce n’était pas son seul problème. Avec le temps – et elle n’en manquerait jamais – elle devrait accepter que toutes ses connaissances vieillissent et meurent, la laissant seule avec Aras. Il savait où se trouvait son devoir. Il lui devait bien cela. Mais elle avait raison. Ça aurait pu être pire. Elle aurait pu se retrouver à vivre les souvenirs d’autres êtres.

Une fois les villes noyées sous le feu et les habitants abattus, il avait lancé les nanites de récupération qui avaient dévoré les maisons désertes. Cinq cents ans plus tôt, d’après le calendrier de Constantine. Mais il se rappelait tout, et pas seulement de son propre point de vue. À l’époque, il ne se doutait pas que les isenj possédaient une mémoire génétique.