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Citations de Karl Marlantes (29)


Il lui serra la main fort, les yeux rivés à son visage comme à une bouée de sauvetage. Elle lui serra la main à son tour et sourit. Puis elle se mit à chanter.
Vasutäti chanta dans sa propre langue, un dialecte chinook. Ses notes claires et aiguës tremblaient d’un trémolo contrôlé et les graves étaient riches en harmoniques, amplifiées par ses mouvements de mâchoire et de langue. En l’entendant, Ilmari songea vaguement aux vieilles chansons entendues chez les maîtres chanteurs de Suomi qui donnaient de la voix en se tenant le bras, face à face dans une cuisine chaude, alors que dehors l’obscurité contrariée et le froid mordant semblaient gémir de frustration. Quand il fermait les yeux, il aurait pu jurer que la voix était celle d’une jeune femme.
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Le pouvoir est la capacité de récompenser ou de punir. Il peut prendre la forme de différentes monnaies : le sexe, qu’on donne ou qu’on refuse, la violence réelle ou sous la forme de menaces. La meilleure de toutes est l’argent.
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Le pouvoir est la capacité de récompenser ou de punir. Il peut prendre la forme de différentes monnaies : Le sexe,qu'on donne ou qu'on refuse, la violence, réelle ou sous la forme de menaces. La meilleure est l'argent.
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Certains soirs, elle avait l'impression d'essayer de changer le cours d'un paquebot en poussant sur sa poupe. Elle savait qu'elle s'efforcait de renverser plusieurs siècles de conditionnement où tous avaient appris leur place dans l'ordre social, appris à ne pas se plaindre, appris à encaisser, appris à la boucler.
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Grâce à la carte rouge, un homme tient sa dignité en main. La carte rouge dit au monde : « Respecte-moi. Je ne suis pas un esclave. Je ne suis pas une machine. »
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Les hommes disent toujours qu'ils attendent des excuses, mais ce qu'ils veulent vraiment, c'est qu'on les aime.
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Aino était stupéfaite de voir que non seulement les bûcherons ne tenaient aucun compte du danger, mais qu'ils avaient l'air fiers de ne pas en tenir compte et se reposaient sur leurs compétences et leur endurance pour remporter un pari quotidien contre la mort ou la mutilation — le tout pour une vingtaine de cents à l'heure. Mais voilà, les hommes faisaient ce qu'on attendait d'eux ou ils n'étaient pas des hommes. C'était aussi simple que ça.
(p. 184)
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Alors maintenant, on joue à cache-cache.
A cache-cache ?
Kyllikki avait pouffé.
C'est comme ça que j'appelle ce petit jeu. Les hommes cachent leurs sentiments et les femmes les cherchent.
Elles avaient ri toutes les deux.
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Karl Marlantes
Ton ego fait briller une lueur assez éclatante
pour tenir tes ombres à distance et t’aveugler dans la foulée.
Plus tu nies l’existence de cette ombre guerrière,
plus tu y deviens vulnérable.
Tu ne peux vaincre ton ombre,
il te faut vivre avec elle.
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Mais Jouka était finlandais lui aussi, et une bagarre dans un couple finlandais était comme une bagarre entre glaciers. Seul le craquement occasionnel de la glace révélait la puissance des forces qui s'opposaient.
(p. 368)
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James Rado dit que la conscription, c'est des Blancs qui envoient des Noirs se battre contre des Jaunes pour protéger le pays qu'ils ont volé aux Rouges. Aucun homme noir devrait être forcé de se battre pour défendre un gouvernement raciste. C'est le sixième article du programme en dix points des Black Panthers.
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— Peut-être qu’Aino a raison, dit Matti. Le patriotisme est une arnaque. Je me fiche que le bois aille aux Anglais ou aux Allemands. Le patriotisme ne fait que couper le marché en deux.
— Oui, convint Kyllikki. Mais sans cette « arnaque » il n’y aurait pas de guerre ni de hausse du prix de l’épicéa.
M. Saari et Matti se tournèrent vers elle, momentanément coupés dans leur élan.
— Le patriotisme existe, insista Matti en se tournant vers Emil Saari. On peut se faire de l’argent avec l’épicéa.
— Mais on fera des bénéfices grâce à la guerre, souligna Kyllikki.
Matti se tourna vers elle.
— Ce que font les gouvernements ne me regarde pas, et donc ne nous regarde pas.
Kyllikki n’émit aucun commentaire.
(p. 392, Chapitre 8, Partie 3, “1910-1917”).
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Gagner une bataille, c'est comme coucher avec une prostituée. L'espace d'un instant, le rush physique fait tout oublier, mais après, il faut filer son fric à la femme qui vous fout à la porte. On voit la crasse sur les murs, son triste reflet dans le miroir.
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— Le ravitaillement a pas dû être facile.
— Non. Ç'a été très simple.
— Ah bon ?
— Y en a pas eu.
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— Pourquoi t'appelles tout le monde Jack ?
Goodwin ouvrit les yeux et l'observa.
— C'est plus facile pour se rappeler les prénoms.
— Ah. Bien sûr.
Goodwin referma les yeux.
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Debout sous les nuages gris de la mousson, Mellas se tenait sur l'étroite bande de terrain dégagé séparant la lisière de la jungle et la sécurité relative du périmètre protégé. Il essaya de se concentrer pour compter les treize autres marines de la patrouille qui émergeaient de la jungle en file indienne, mais l'épuisement lui rendait la chose difficile. Il tenta aussi, mais sans succès, d'occulter l'odeur de la merde qui clapotait dans l'eau dont les latrines à ciel ouvert étaient à moitié pleines, là-haut, au-dessus de lui, de l'autre côté du grillage. La pluie gouttait du rebord de son casque, dégoulinait devant ses yeux, éclaboussait le tissu satiné vert olive qui retenait le blindage de son encombrant gilet pare-éclats tout neuf. Le tee-shirt et le boxer vert foncé que sa mère avait teints à peine trois semaines plus tôt lui collaient à la peau, lourds et moites sous sa veste et son pantalon de camouflage. Il savait qu'il trouverait des sangsues agrippées à ses jambes, à ses bras, à son dos, à sa poitrine, sous ses habits mouillés, même s'il ne les sentait pas encore. C'est comme ça avec ces bestioles, songea-t-il,. Elles étaient tellement petites et fines avant de se gorger de sang qu'on les remarquait rarement-sauf si elles vous tombaient dessus du haut d'un arbre-, et jamais on ne les sentait percer la peau. Il y avait une espèce d’anesthésique naturel dans leur salive. Ce n'était que plus tard qu'on les découvrait, gonflées de sang, accrochées à son corps tels de minuscules ventres de femmes enceintes.
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— Non parce que [...] si on a le droit de buter un Viet qui nous a rien fait du tout, alors pourquoi on ne descendrait pas un putain de raciste qui nous fait chier tous les jours de notre vie ? C'est rien que du bon sens, bordel !
— Non, c'est un meurtre, le corrigea Mellas.
— Un meurtre ! [...] Me-erde, tiens. On est tous des meurtriers.
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Quand je traîne avec vous autres, chucks, je suis noir avant tout, et qui j'suis vraiment, ça vient qu'après. Mais quand je traîne avec les splibs, c'est moi qui passe en premier et il est plus question d'homme noir. Ça a rien à voir avec les Blancs. C'est comme ça, c'est tout. Y a pas de complot vaudou là-dedans. On fait que traîner ensemble, et on avance comme on peut.
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Quelle bonne blague... savoir que Mellas décrocherait certainement une médaille pour avoir tué un de ses propres hommes ! Il semblait approprié que le président soit probablement réélu pour avoir fait la même chose, et à une échelle bien plus importante.
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(...) il savait maintenant qu'il ne ferait pas le mort. C'était ce qu'il avait fait tout au long de sa vie. Il ne s'échapperait pas dans la jungle pour se sauver : cet homme-là ne lui semblait pas digne d'être sauvé. Il choisirait de rester sur la colline et ferait de son mieux pour secourir ceux qui l'entouraient. Ce choix le réconforta et le calma. Mourir de cette façon était une meilleure façon de mourir, car vivre de cette façon était une meilleure façon de vivre.
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