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Critiques de Kate Reed Petty (126)
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True story

A l’arrière des berlines



(Plan séquence)

II bascule avec Suzy sur le grand lit de la suite en lui arrachant tous ses vêtements. La caméra se rapproche doucement de la jeune femme.

(Close-up sur ses yeux embrumés)

Au ralenti, les corps s’étreignent.

Désireux de masquer mon inexpérience, je récite toutes les postures du kamasoutra apprises consciencieusement :

(Split screen) Le Crapaud, La Pieuvre, L’Enclume…

Tu te dis : oh là, là, j’assure grave !

(Fondu au blanc.)

Allongé alangui, tu te tournes vers Suzy pantelante : alors heureuse ? dis-tu.

- …c’est que, vois-tu…

Tu sens le danger, le reproche.

- c’était pas mal, dit-elle, mais c’était peut-être un peu too much, non ?

Et là, elle parle de sentiments, d’oubli des performances…

- tu sais, parfois, moins, c’est mieux !

(Fondu au noir)



Eh oui, en amour comme dans l’écriture, multiplier les positions ne suffit pas toujours.

Kate Reed a construit son récit comme un patchwork, un kaléidoscope, utilisant divers procédés : récits directs, rapportés, dialogues imaginaires, extraits de lettres, de scénarios de films, de fausses-pistes, variations de points de vue…Jusqu’au dénouement qui donne la clef de l’ensemble.

Ce faisant, elle a créé une œuvre assez originale et plutôt prenante. On devine qu’elle a voulu reconstruire le trouble d’Alice, qui cherche depuis des années, à comprendre ce qui a pu lui arriver sur la banquette arrière quand deux garçons l’ont ramenée chez elle, dans un état d’ébriété poussé.



C’est techniquement irréprochable, mais la performance masque un peu le sentiment et perd le lecteur (d’ailleurs, à lire certains commentaires sur Babelio, des lecteurs ont loupé des éléments). J’avoue pour ma part, avoir survolé rapidement certaines parties un peu ennuyeuses.



Dommage car ce roman à la traduction impeccable est proche de quelque chose de grand.

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True story

Je n’avais pas particulièrement envie de lire un énième ouvrage contemporain sur le thème des agressions sexuelles, mais j'ai tenté le coup avec True Story, qui s'avère une excellente surprise.



En 1999, au terme d’une fête, deux adolescents ramènent chez elle une jeune fille complètement ivre et inconsciente. Plus tard, les garçons se targuent stupidement d’avoir profité d’elle. La rumeur se propage comme une traînée de poudre. La jeune fille ne se souvient de rien, mais son traumatisme n’en est pas moindre. Pendant une quinzaine d’années, nous suivons les acteurs de ce drame, principalement à travers les récits de la victime, Alice, et d’un témoin indirect, Nick, un ami des accusés.



Il s’agit du premier roman de Reed Petty, mûri puis écrit sur une période de dix ans. L’autrice mêle habilement les styles et les types de narration et manifestement elle sait comment raconter une histoire. Chacune des cinq parties du roman pourrait se suffire à elle-même, comme une nouvelle, mais tous les morceaux s’emboîtent parfaitement. Une réflexion sur l’air du temps, mais aussi sur le processus de création littéraire. Un page-turner ingénieux et abouti. Devrons-nous attendre dix ans avant de lire le deuxième roman de l’autrice, comme avec Donna Tartt? J’espère que non, mais parfois il faut le temps qu’il faut.

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True story

« True story » est le roman d’une rumeur concernant une agression sexuelle qui se serait déroulée à l’arrière d’une voiture, perpétrée par deux étudiants sur une jeune fille prénommée Alice. Les deux garçons concernés par cette affaire, très populaires au sein de leur équipe de Lacrosse se vantent d’avoir abusé d’elle. Alice se retrouve alors montrée du doigt, moquée, parfois défendue, mais elle est surtout totalement perdue, car elle ne se souvient de rien. Que s’est-il réellement passé dans cette voiture ? Sur une période de 15 ans, et à travers de nombreux supports narratifs différents, Kate Reed Petty retrace les tranches de vie de ses protagonistes concernés par la rumeur, mais aussi celles de personnages satellites impliqués de près ou de loin dans cette affaire. Dans notre société, et dans les écoles américaines (puisque c’est ici le lieu de l’action), les affaires de viol sont rapidement étouffées, surtout lorsqu’elles mettent en cause des garçons sportivement doués et promis à de brillantes carrières, ou carrément tues.L’auteur s’efforce de dénoncer cette « culture du viol » dans les lycées, ces attitudes qui normalisent ou encouragent le viol. Sa manière de le faire est singulière.D’abord, elle utilise un schéma narratif peu commun en utilisant tous les « genres » littéraires à sa disposition. Ainsi, vous trouverez par exemple dans « True Story » une partie du récit flirtant avec du fantastique, des brouillons de candidature pour entrer à l’université, des morceaux de pièces de théâtre écrites durant l’adolescence. L’auteur joue avec les temps, les lieux, les personnages et les styles. Cet assemblage de genres narratifs qui peuvent laisser le lecteur un peu perplexe durant la lecture finit par créer un vaste patchwork. Une fois les pièces assemblées, le lecteur entrevoit, petit à petit, ce qui se rapproche le plus de la tangibilité des faits laissés d’abord à sa libre appréciation, puis de l’authenticité des conduites pour aboutir à LA vérité crue et sans fard.



Kate Reed Petty emmène progressivement son lecteur vers la réponse à la question suivante « Que s’est-il réellement passé ce soir-là ? » en utilisant un espace-temps d’environ 15 ans durant lequel le lecteur découvre ce que sont devenus les protagonistes. Elle exploite le sujet de différents points de vue : la façon dont on se voit, la façon dont les autres nous perçoivent, les choses dont on se persuade soi-même et ce que les autres disent de nous. Toutes ces « stories » nous définissent et sont susceptibles de changer notre futur. (C’est l’auteur qui exprime son point de vue dans une interview et je reprends ici ses propos pour expliciter mon ressenti) La fin du roman, ce moment tant attendu où enfin toutes les pièces du patchwork sont assemblées en est d’ailleurs un magistral exemple. Dans les affaires de viol, ici sur campus, chaque membre de la communauté a un rôle à jouer. Il doit porter sa part de responsabilité pour secourir une victime potentielle ou en protéger une autre. Lorsqu’un maillon de cette chaîne est défaillant, c’est toute la chaîne qui s’écroule. On ne sait plus distinguer le vrai du faux. Or, dans cette affaire, les apparences sont trompeuses. Les garçons considèrent ce qu’ils ont fait comme un faire-valoir, Alice ne peut qu’avoir honte lorsque l’école entière la considère comme une fille facile. Haley, son amie, en prenant sa défense est elle aussi harcelée, presque considérée comme une folle hystérique, féministe à outrance.



J’ai beaucoup aimé le mélange des genres dans ce roman, même si j’avoue avoir été songeuse sur le chemin pris par l’auteur, m’interrogeant sur ce qu’elle cherchait à nous dire, comment elle nous le disait, pour quelle finalité. Pour parvenir à assembler toutes les pièces du puzzle, il faut lire le roman jusqu’au bout. Je dois dire que la fin m’a scotchée (et il en faut pour réussir encore à me surprendre !) et que forte d’avoir toutes les cartes désormais en main, j’aurais pu recommencer ma lecture du début pour rechercher les indices laissés délibérément par l’auteur. Oui, dans cette lecture, il faut rester zen et savoir se laisser porter. Ne pas chercher à tout comprendre, tout de suite. Patiemment écouter ce que cherche à nous dire l’auteur, la laisser nous emmener jusqu’au bout du chemin. Cela prend un peu de temps et d’indulgence, mais le final en vaut la peine. J’ai particulièrement apprécié la partie sur les dissertations écrites par Alice pour ses candidatures dans diverses universités. Le sujet était d’écrire à propos d’une « expérience importante qui a eu un impact sur moi ». Alice doit donc parler d’elle et ce n’est pas si aisé. Cette partie, précisément, engage l’avis du lecteur sur ce qui est écrit. Ainsi, il donne silencieusement son avis sur le texte, devient partie prenante de l’exercice et c’est par ce biais que l’auteur permet au lecteur de plonger intégralement dans l’existence d’Alice. Alice est passionnée de films d’horreur (évocation du « silence des agneaux ») et l’une des pistes envisagées pour parler d’elle est de parler de cette passion. Le résultat des nombreux brouillons qu’elle produit, et des commentaires de sa professeur est passionnant.



« True Story » est un texte exigeant parce que le récit a l’air de partir dans tous les sens. Or, l’auteur sait exactement où elle va. Comment se construire après une rumeur ? Dans quelle mesure cette rumeur nous définit-elle ? Peut-elle orienter notre avenir ? Un premier roman magnétique et audacieux.


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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True story

En 1995, on n’est pas encore à l’ère des réseaux sociaux, mais les rumeurs ou les mauvaises réputations peuvent aussi se diffuser extrêmement vite. Kate Reed Petty propose un roman noir aux frontières du thriller et du fait social. Un livre qui m’a de suite séduit pas des styles d’écriture différents qui enrichissent le propos et relancent la dynamique de lecture. Ce jeu est parfaitement maîtrisé par l’autrice, qui perd le lecteur, le rattrape jusqu’à une fin inattendue, qui peut aussi être perçue comme de la manipulation. Mais être manipulé à ce niveau relève d’un grand art.



Alice Lowet est une adolescente avec un certain talent littéraire. En fin d’une soirée très arrosée, deux garçons, membre de l’équipe de Crosse, la ramènent chez elle bien éméchée et endormie sur le pas de sa porte. Pourtant, dès le lendemain, une rumeur sordide impliquant les 3 jeunes s’amplifie sur l’ensemble du campus. Entre accusations, témoignages, groupes de pression, réalité déformée par l’alcool et la drogue, l’ensemble des protagonistes ne se tirent pas indemnes du procès. Plusieurs années plus tard, les rancœurs persistent, les idées de vengeance ou de pardon perdurent sans que l’on connaisse vraiment la vérité.



True Story oscille donc entre le roman noir et thriller. Très intelligemment construit, le lecteur navigue entre la réalité et le fantasme, ce qui trouble forcément la perception des faits. Mais ce trouble est lié à ce qu’une rumeur peut jeter sur les vérités. Kate Reed Petty signe donc un ouvrage dans lequel les chimères, les hallucinations, les mensonges et la vérité s’entrecroisent comme dans la vraie vie où les victimes de rumeurs sont dépourvues d’armes face aux allégations les plus blessantes. Une réalité d’autant plus prégnante, désormais, avec les réseaux sociaux.

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True story

Uh.



(je m’ai pas pris beaucoup de patates dans le bide dans ma vie mais je me rappelle que ça fait à peu près ce bruit/cette sensation là…)



Alors ça minou.e, ce True Story, ça relève du championnat des romans les plus intelligents à lire selon moi si t’as envie d’un avis.



Parce qu’au delà de mettre en avant la banalisation de la culture du viol, de mettre la tête de ses lecteurs dans leur propre merde (je parle de moi là, ça fait son petit effet Les Crocodiles de Mathieu Thomas si tu te rappelles…), Kate Reed Petty construit son histoire en te donnant elle-même des pistes à chaque début de chapitre sur sa façon d’écrire.



C’est un peu comme Tarantino quand il nourrit ses films d’ingrédients pour que les fans de cinéma se fassent brosser dans le bon sens du poil, à reconnaitre des techniques, des éléments de décors, des dialogues, des clins d’œil qui flattent les connaissances en matière de cinéma.



Kate Reed Petty fait exactement la même chose dans True Story. Dès le départ les gosses se foutent de la gueule de Bill Clinton ; l’histoire se déroule en 99, on est en plein procès Monica Lewinsky, à débattre à droite et à gauche sur qui à raison sans se préoccuper de l’état de la victime ni de son impact sur sa vie. C’est le propos même de True Story.



La meilleure amie d’Alice est fan de Scream et va voir le 3e volet avec son prétendant (qui est aussi le narrateur de la première partie du roman) ; plus tard ce même narrateur est en plein délire psychotique façon slasher et permet d’éclaircir sur beaucoup d’éléments nécessaires à la compréhension qui se planquent sous le roman.



J’ai adoré. Franchement je hurle ; c’est soigné, méticuleux, ça a beau te faire baisser la tête en mode « putain je suis vraiment un connard » pour tous les exemples de bienveillance toxique (ou de malveillance non assumée).



Ce roman est à lire absolument.



Je jure (cette fin est 🤯👌)



Et j’aime beaucoup le travail de traduction de l’🇺🇸 par Jacques Mailhos, ça fonctionne à merveille ici (rien que pour les références culturelles qui sont absolument pas foirées)



See ya !


Lien : https://www.instagram.com/p/..
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True story

Une soirée étudiante alcoolisée, la banquette arrière d'une voiture, 1 fille, 2 garçons, plusieurs versions...

Mais que s'est-il réellement passé ce soir d'été 1999? Car la rumeur enfle, une rumeur qu'on manipule au gré des intérêts des uns et des autres, une rumeur qui prend toute la place à tel point qu'elle peut bouleverser des destins.

Cette soirée nous est tout d’abord racontée par Nick, un des amis de l'équipe de Cross des 2 garçons au cœur de la rumeur, ce récit est donc tout à fait subjectif et nous laisse avec de nombreuses interrogations. Mais n’imaginez pas découvrir la vérité avant un bon moment, l’auteure va se délecter à nous promener d’un personnage à l’autre grâce à une construction vraiment très originale. Ainsi chaque partie est un peu comme une pièce d’un puzzle que vous ne pourrez admirer qu’à la toute fin.

Il m’a fallu un petit temps à la fin pour déterminer à quel point j’avais apprécié cette lecture car j’ai parfois eu le sentiment d’être perdue dans l’histoire principale alors que chaque partie m’avait pourtant vraiment tenue en haleine. Le tableau final rattrape heureusement tout cela.

Pour conclure je dirai que c’est un livre surprenant, beaucoup plus que ce à quoi on pourrait s’attendre, peut-être moins par l’histoire en elle-même que la manière dont celle-ci nous est dévoilée…
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True story

Kate Reed Petty nous dévoile ici son premier roman, True Story, dont le titre est non traduit mais où la traduction française semble très bien faite.



Deux sujets plutôt actuels sont évoqués ici : les conséquences d'une rumeur et les violences faites aux femmes.



Après une soirée arrosée de l'été 1999, une rumeur court concernant Alice Lovett et deux joueurs populaires de cross sur un campus américain : Alice aurait été raccompagnée et violée par ces deux joueurs.



J'ai littéralement adoré la forme narrative de ce récit qui est indéfinissable : une narration principale, des mails, une pièce de théâtre, différents styles d'écriture... Impossible de définir un genre littéraire pour ce livre si particulier, et c'est ce qui fait sa force aussi.



Haley Moreland était la meilleure amie d'Alice. Nick, lui, était amoureux d'Haley, mais c'est aussi celui qui a été accusé.



Quelles sont les conséquences sur une fille d'une jeune fille violée jeune par ses camarades ?

Quelles sont les conséquences d'une rumeur sur les personnes impliquées au court de leur vie ? Quelles vont en être les répercussions pour les autres interagissant autour des principales personnes concernées ?



Nous allons suivre ici leur parcours de vie, sous cette narration étrange, avant d'avoir à la fin un twist final intéressant qui va accorder toute la lumière sur cette sordide soirée d'été.



Contrairement à ce que j'ai pu lire, je n'ai pas trouvé que c'était un livre dédié à la suprématie des hommes sur ce type d'histoire, mais au contraire un point de vue des "deux" parties et une quête pour savoir comment démêler le vrai du faux.



En bref, je recommande à 100% ce roman si original et tant d'actualité.



Petite parenthèse concernant les éditions Gallmeister et la collection Totem, je découvre depuis peu leurs livres et je dois dire qu'ils aiment dénicher et éditer des pépites à chaque fois !
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Enquête en eau trouble

Ruth rêve d'être journaliste. Elle a créé une newsletters où elle décrypte des faits locaux pour ses abonné.e.s. Des choses du quotidien assez légères, jusqu'à ce qu'elle remarque une étrange substance sur les rives du lac...



L'eau est une ressource inestimable. Malheureusement, elle est souvent mise à mal par l'activité humaine. Ce roman graphique s'inspire d'un fait dramatique pour évoquer la protection de l'environnement, la guerre de l'information, le trafic d'influence, le poids de la parole des adultes contre celui des enfants, etc. C'est une histoire très bien construite, avec de chouettes illustrations et d'une grande pertinence sociétale. A lire à partir de 9/10 ans.
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True story

Tout a été dit sur la construction astucieuse de ce roman qui croise différentes voix et différents supports d'écriture, avec une certaine habilité.

Mais ce qui retient davantage mon attention, plus encore que le thème de la rumeur mis en avant dans les critiques , c'est celui de la dénonciation de la culture du viol qui sévit sur les campus américains.



Ainsi le discours glaçant du coach sportif qui convoque Nick lorsque le scandale éclate :" Le coach parlait de nos week-ends, et il dit que ce que nous faisions le vendredi soir après les matchs, ca nous regardait. Les garçons, c'est les garçons dit-il. Puis il rit pour lui-même et regarda le plafond. Crois-moi, je sais ce que c'est qu'être un garçon ". Et d'ajouter que le problème n'est pas ce qui arrive à la jeune fille, mais ce qui risque de ternir la réputation de l'équipe.



Tout est dit : lorsque l'on est un garçon, on doit se comporter en garçon et donc avoir une attitude sexuelle agressive. Et ceux qui, comme Richard ou Nick, n'adoptent pas d'emblée cette posture sont moqués et humiliés.

Autre paramètre de cette culture du viol, la fille est jugée responsable de ce qui lui arrive. Nick va jusqu'à s'insurger :" Ils allaient s'en prendre à nous parce qu'elle était sortie avec deux gars ? Ils voulaient nous punir, nous, parce qu'elle buvait trop, parce qu'elle était facile ? Alors qu'il y avait des putains de tonnes de gars qui faisaient ce genre de truc tous les jours de la semaine. "



Toutes les cases sont cochées et la vie d'une jeune fille est détruite. De tentative de suicide en dépressions et en relations toxiques, les tentatives de prendre le contrôle sur son histoire, démontrent bien que pour Alice, peu importe que le viol ait réellement eu lieu mais ce qui compte, c'est que ce viol ait été rendu possible par le contexte.



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True story

La première idée qui me vient à l'esprit au moment de partager mon ressenti, c'est que la construction est particulièrement atypique et originale.

Rien que pour cette raison, le roman mérite que l'on s'y arrête.

Personnellement, j 'ai beaucoup aimé. Certes, certains chapitres m'ont beaucoup plus interpellée que d'autres, mais globalement l'ensemble est réussi.



Une écriture diversifiée donc, avec des chapitres écrits sous forme de roman épistolaire, des chapitres à la prose "classique", des extraits de pièces de théâtre écrits par les héroïnes durant leur enfance...D'ailleurs qui est vraiment l'héroïne dans l'histoire ? Y a t-il seulement une héroïne ? Il y a une victime, c'est certain. Victime d'un viol ? Pas sûr...victime d'une rumeur, il n'y a pas de doute.



Si la quatrième de couverture laisse à penser que le roman se consacre au personnage d'Alice, ce n'est pas toujours le cas.



J 'ai beaucoup aimé le chapitre consacré à Nick. Outre le fait qu'il y règne un climat angoissant, les ravages de l'alcool sont particulièrement bien exposés.



Un roman qui fait réfléchir aux conséquences qui peuvent découler d'un moment d'égarement et d'oubli, un roman qui est également un véritable plaidoyer contre l'alcool.



Car il ne faut pas oublier que la rumeur naît d'une soirée bien arrosée...

















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True story

« Rumeur » : bruit, nouvelle de source incontrôlée qui se répand. Comment une rumeur peut avoir des conséquences désastreuses sur votre vie, et votre construction en tant que personne ?



Alice a-t-elle été abusée sexuellement par ces deux adolescents qui l’ont raccompagnée chez elle ? Que s’est-il passé sur cette banquette arrière ?



Après une soirée fortement alcoolisée, Max et Richard, deux lycéens de l’équipe de Crosse, raccompagnent Alice, ivre morte, chez elle. Ils se vantent de l’avoir touchée alors qu’elle était inconsciente, avant de revenir sur ces déclarations et déclarer avoir tout inventé. Mais le mal est fait. La rumeur court, se répand dans les moindres recoins et transforme la vie d’Alice en enfer. Qui est Alice ? Fille facile ou dommage collatéral ?



Peu importe ce qu’il est arrivé ou ce qui n’est pas arrivé, cela a façonné la personne qu’elle est devenue : une victime. Un destin fracassé par les rumeurs.



A travers plusieurs voix narratives, l’autrice raconte comment se font les histoires. Entre mensonge et vérité, la frontière est parfois étroite. Pourquoi ment-on?



En toile de fond, elle dénonce la pression constante du patriarcat, et la culture du viol auxquels les adolescents sont confrontés.



C’est un premier roman intéressant, le style est maîtrisé. Mais je ne suis pas entièrement convaincue. J’ai été un peu perdue par cheminement narratif labyrinthique. J’ai trouvé la construction trop complexe mais le roman a du bon. A découvrir pour rencontrer cette nouvelle autrice et pour se faire son avis !



Un grand merci à Lea, au Picabo River Book Club et aux éditions Gallmeister
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True story

Voilà un roman protéiforme, original, doté d'une construction complexe et cohérente, et c'est sa plus grande richesse selon moi. Il y est beaucoup question du pouvoir de la fiction et l'autrice le fait à travers une thématique extrêmement sensible : la rumeur. Celle qui court, qui s'emballe, qui échappe à son créateur et ravage tout sur son passage. Quand tout le monde a donné sa version, comment revenir à l'histoire telle qu'elle a eu lieu? Comment restituer aux victimes des « on-dits » le pouvoir de se réapproprier leur vérité ?



L'histoire : Alice participe à une fête un samedi soir et se retrouve passablement éméchée sur la banquette arrière d'une voiture en compagnie de quelques garçons. Plus tard cette nuit-là, la mère d'Alice la retrouve allongée sous le porche de la maison, sur ses épaules le blouson de l'un des garçons. Mais que s'est-il vraiment passé dans cette voiture ? Alice n'en a aucun souvenir. Les garçons, eux, vont raconter leur version des faits, immonde et tragique. Mais Alice ne se souvient toujours de rien! Que pourrait-elle dire alors?



Ainsi Kate Reed Petty donne voix à travers des matériaux narratifs très variés (scripts, lettres, transcription d'enregistrements audio, …) à ceux qui ont participé d'une manière ou d'une autre à cette nuit de 1999 qui va bouleverser à des degrés divers les existences de tous les protagonistes.



Réflexion vertigineuse sur le poids de la rumeur, sur la nécessaire réappropriation par les victimes de la parole, j'ai beaucoup aimé « True story ». Si j'ai trouvé l'ensemble inégal, si les différents procédés narratifs m'ont empêchée de vraiment m'approprier ces personnages, ce puzzle littéraire m'a tenue en haleine, à l'image du parcours mémoriel d'Alice.



Sur le thème de la rumeur assassine, j'ai beaucoup pensé à la série « 13 reasons why » dont j'avais adoré la première saison (bizarre, je n'ai toujours pas eu envie de poursuivre !).
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True story

Alice Lovett est prête-plume et depuis toujours, elle raconte la vie et les histoires des autres. Pourtant, sa propre histoire, celle qui la hante, elle ne la raconte pas. Jamais. Quinze ans se sont écoulés depuis que deux camarades se sont amusés à lancer une rumeur à son sujet : elle aurait été abusée sur la banquette arrière d’une voiture après une soirée très arrosée mais ne se souvient de rien. Deux versions se sont confrontées et se confrontent toujours, alignant sans cesse de nouveaux doutes au tableau de ses souvenirs. Mais lorsque le passé fait surface pour se mêler au présent, comment faut-il réagir ?



Le premier roman de Kate Reed Petty a toutes les qualités d’un vrai page turner à l’américaine. Le narrateur plonge son lecteur dans l’intimité d’un petit lycée et de ses fêtes entre copains à la fin des années 1990, des premiers flirts mais aussi les excès et les drames que cela engendre parfois. Roman à plusieurs voix, True Story nous lance dans une rumeur, l’accident d’Alice, raconté par plusieurs protagonistes et l’impact que cet évènement a eu sur leur vie. Avec brio, l’auteure y dénonce les faux-semblants, les mensonges et les actes que l’oubli ne connaît pas.



On découvre la double casquette de Kate Reed Petty, également cinéaste, qui s’adonne régulièrement à des scénarios dignes des films d’horreur qui ont fait frissonner la terre entière tout en donnant à ses personnages ce même goût pour le septième art. Littérature et cinéma se fondent parfaitement pour sublimer l’atmosphère oppressante qui se dégage de son intrigue, et qui n’est pas sans rappeler certaines œuvres de Stephen King – ce qui devrait ravir les adeptes du genre.



En définitive, True Story relève des questions philosophiques : faut-il toujours pardonner ? Accepter les drames passés ? La vengeance est-elle parfois une solution ? Féministe par son parti pris sur la culture du viol, il explore les abysses des faits divers dont nous entendons encore parler vingt ans après et qui restent irrésolus, cette douleur inébranlable des personnes ciblées et cette quête de vérité, nécessaire pour reconnaître, espérer, et parfois sauver. Un roman noir d’une grande intensité.
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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True story

Il est difficile de résumer True story, car les points de vue et les formes narratives se mêlent, brouillant fortement les pistes.

Essayons tout de même : lors d'une soirée entre lycéens plaçant le curseur de l'amusement au nombre de verres ingurgités et de conquêtes féminines, une jeune fille reconduite inconsciente chez elle se retrouve au centre d'une terrible rumeur. Les deux gars qui l'ont raccompagnée se vantent de l'avoir violée alors qu'elle dormait à l'arrière de leur voiture. La vie d'Alice est bouleversée par cette rumeur. Les deux garçons sont des champions populaires de l'équipe de crosse du lycée : c'est donc Alice et son amie Haley, prenant sa défense, qui deviennent victimes de harcèlement...

La rumeur et ses conséquences extrêmes sont au coeur du roman ; son essence même est illustrée par le doute que ressent le lecteur jusqu'à la fin, espérant apprendre si la rumeur est fondée ou non.

D'autres sujets forts sont récurrents dans le roman : l'amitié, entre hommes et entre femmes, celle-ci se confondant parfois avec l'amour entre soeurs. L'amitié va de pair avec la confiance et la loyauté.

On peut également ressentir que l'autrice déplore la misogynie dans cette communauté, car la parole des garçons a plus de poids que celle des filles ! La scène où le coach distribue des préservatifs aux garçons, pour qu'ils puissent enchainer les conquêtes impunément est assez glaçante. On voit bien l'importance des performances sportives pendant le lycée, qui permettront aux jeunes d'obtenir une bourse pour l'université, à condition qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes, niant parfois qui ils sont vraiment.

Le narrateur principal du roman est Nick, un des gars de l'équipe de cross, simple témoin des événements mais toujours solidaire avec ses copains. Nick enchaine les ennuis ; la vie semble l'avoir choisi pour être celui qui expie pour les autres le thème du châtiment revient souvent dans le roman.

La tension va crescendo dans cet excellent thriller, très original par sa forme. La psychologie d'Alice est finement amenée dans ses lettres de candidature pour l'université ou dans les scenarii qu'elle a écrits avec Haley. L'autrice profite de la passion d'Alice pour les films d'horreur pour rendre hommage à Stephen King ; le harcèlement dont Alice est victime fait inévitablement penser à Carrie.

L'autrice joue avec les nerfs du lecteur, qui a du mal à faire la part des choses entre la réalité et la fiction. On ressort de cette lecture comme en descendant des montagnes russes à la fête foraine, après avoir été ballotté et secoué dans tous les sens, mais regrettant que cela soit déjà fini.

Un premier roman très abouti à tous les points de vue, et chapeau bas à Jacques Mailhos pour la traduction remarquable !

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True story

Alice est retrouvée en pleine nuit par sa mère sur le seuil de sa porte, fortement alcoolisée. Elle ne se souvient de rien, hormis des cris tragiques de sa mère envers deux de ses camarades qui l’ont ramenée. De sa soirée, seule version : celle de ces derniers, largement déformée pour impressionner leurs « potes ». Elle aurait couché - été violée - avec - par - les deux jeunes hommes qui l’ont ramené chez elle…



Ce livre, c’est l’histoire de la soirée, volée à Alice, à la fois par ces jeunes hommes, mais aussi par les autres lycéens qui colportent les faits, les déforment. L’histoire de l’impossibilité d’Alice de récupérer les rennes de sa vie d’adolescente. Sa vie d’adulte aussi lui échappe ; car elle se façonne à partir de cette soirée oubliée. Là, se dessinent les enjeux : quelle est la vérité ? Comment se construire après un drame que l’on n’a pas vécu ? Quelles sont les conséquences des traumatismes adolescents sur la vie adulte ? Comment créent ils des schèmes dans lesquels celui qui les porte s’enferme ?



Aussi, du côté des « présumés » agresseurs, quelles conséquences de ce viol qui semble n’exister que par une rumeur ? La parole leur est donnée au travers de quelques chapitres narrés par ces adolescents qui boivent – beaucoup, en quantité et souvent, très souvent, tant qu’ils en deviennent caricaturaux.

Quelques parties du texte sont trop étirées et auraient mérité d’être plus concises. Certaines scènes qui reviennent sans arrêt font sentir au lecteur « l’importance » des éléments rejoués. Et s’il en a déjà saisi les enjeux, c’est lassant.



L’on reste en dehors de cette histoire, malgré les réelles prouesses de Kate Reed Petty dans le montage et l’assemblage des différentes parties de ce livre, dans les différents procédés stylistiques qui le compose.



La lassitude qui plane sur le lecteur est toutefois brisée par l’étonnante et unique structure du roman. Construit en cinq parties bien différentes et séparées dans le temps et l’espace, elles se révèlent en réalité inter-reliées. Si l’incipit du roman prend place dans une première partie « classique », la deuxième écrite sous forme d’une lettre de motivation, interpelle. Une autre, sous forme de scénarios de films d’horreur, secoue. Jusqu’à ce que l’on comprenne que ces multiples formats ont leur – relative – importance…



Après un final tout aussi insaisissable et ubuesque, l’on reste à côté de ce livre pourtant inventif et unique, qui relève plus de la démonstration stylistique que de la création littéraire.

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True story

Un texte qui permettrait aux vieilles dames aigries de cracher: « de mon temps, on savait se tenir ». Car au premier abord, ce roman relate la jeunesse de lycéens américains des années 90 comme on en trouve plein: forts en sport, occupés sans motivation à se trouver une place en fac et aimant faire la fête le weekend avec beaucoup de bière, beaucoup de beuh et beaucoup de filles. Sauf que l’histoire dérape, comme deux des ados susmentionnés qui profitent de l’état d’ébriété d’une lycéenne. Ce roman qui jusqu’ alors ne cassait pas de briques devient plus profond et interroge: sur le consentement, sur le mensonge, sur la justice, sur les ravages d’une simple rumeur, sur les limites d’une amitié. Dommage que le roman soit trop brouillon: ça saute trop les années, ça alterne trop les points de vue, ça varie trop les techniques narratives. A une page de la fin on comprend la motivation de l’auteur, mais ça ne console pas de la dure lutte que le lecteur a menée page après page pour suivre l’histoire. Avec un récit mieux construit ce roman aurait eu tout bon.
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True story

Deuxième roman coup de coeur pour moi cette année (roman sorti en 2021) avec "Les mémoires d'un chat" de Hiro Arikawa.



" True story" ou comment une rumeur née dans un lycée, concernant une adolescente, a traumatisé et empoisonné la vie de la femme qu'elle est devenue.



Difficile d'en dire beaucoup sur ce livre sans rien dévoiler. Le livre dans le livre. Une mise en abîme habile.

Un questionnement sur le réel, le point de vue de chacun(e) sur ce dernier, la conviction que l'on peut avoir de détenir la vérité, la rumeur dévastatrice, la résilience...



Les récits de plusieurs personnages s'entrecroisent, suivant des allers-retours d'une époque adolescente à une époque adulte, passant du "je" au "tu", du "il" à "elle", dans un style parfaitement maîtrisé.

L'autrice nous tient en haleine jusqu'aux dernières lignes pour enfin tout nous expliquer.

Espérons que Kate Reed Petty nous offre encore ce genre de merveilles littéraires à l'avenir.
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True story

Un soir après une fête, Richard et Max, deux joueurs de l’équipe de crosse du lycée raccompagne Alice chez elle, trop alcoolisée pour rentrer seule. Plus tard, ils rejoignent Nick, Haley et le reste de leurs amis pour débriefer comme à leur habitude la soirée qu’ils viennent de passer. Très vite, Max se targue d’avoir fini la soirée en apothéose puisqu’ils auraient, Richard et lui profité de l’inconscience d’Alice. Des propos que Richard, connu pour son sérieux, confirme et qu’Haley, amie de la victime condamne à haute voix.

Début de la rumeur de la jeune fille violée sur la banquette arrière qui se propage tous azimuts jusqu’aux oreilles de la police.

L’équipe de crosse qui compte sur ses résultats sportifs pour décrocher des bourses et intégrer l’université, fait front commun et tous démentent cette histoire.

Affaire classée ? Pas tant, marquée par cet évènement réel ou fictif, Alice n’aura de cesse de rechercher la vérité.

Une quête menée par la victime mais aussi par les principaux protagonistes de cet évènement qui s’étend des années 90’ à 2015 et qui voit son magistral dénouement dans les toutes dernières pages du roman.



A la manière d’un kaléidoscope, le récit alterne plusieurs supports d’écriture (brouillons de lettres d’entrée à l’université, des scenarii cinématographiques, des correspondances, des narrations à la 1ère personne ou à la 3ème personne, des enregistrements de conversations…) comme pour figurer la mémoire morcelé d’Alice et le désordre qui règne dans son esprit depuis l’évènement. Les pistes sont brouillées, changent, se complètent et s’imbriquent tel un puzzle dont la dernière pièce donne la clef de compréhension et révèle la subtilité et l’intelligence du récit.

Un roman d’une grande qualité d’écriture, construit avec une originalité peu rencontrée et qui fait appel à la lucidité du lecteur.

Complètement sous le charme, quelle maestria !


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True story

Quel drôle de roman !! Une belle surprise. Je suis passée par bien des stades :



- le premier = me demander ce que j'étais en train de lire.. . Un roman américain pour ado, à l'écriture facile, rédigé à la 1ère personne, à la mode de 13 REASONS WHY? Des adolescents très ordinaires, dont l'équipe de sportifs, boivent à n'en plus finir et cherchent à se vivre LA soirée, celle où chacun pourra "coucher", LA soirée LA plus mémorable. Mais évidemment ça dégénère. Ou plutôt, ça semble dégénérer et la rumeur s'emballe.



- le deuxième = exercice littéraire intéressant et très intelligent : les différents brouillons corrigés, transformés, commentés puis aboutis , de candidature d'une jeune femme pour la faculté.



- le troisième = l'incompréhension : des extraits de scripts rédigés par des copines pré-adolescentes sur fond de thriller.



- le quatrième = un vif intérêt pour le récit (à la 3ème personne) , très bien écrit, de la descente aux enfers d'un de ses ados qui a saboté sa vie à coups de goulots.



- le cinquième = récit haletant à la 1ère personne d'une jeune femme sous le joug d'un sociopathe de première catégorie. Effrayant. Rondement mené.



- et enfin = tout s'éclaire !!! Nouveau changement de point de vue, mise en place du puzzle et dénouement !!



Quelle aventure ! Quelle lecture !! Quelle belle perte de repères littéraires.

C'est plutôt inédit. Et surtout bien écrit.

À lire !!!!
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True story

Nous sommes au lycée où les principales préoccupations des garçons sont le sport et les filles. De fête en fête, on cherche des soirées mémorables, des trucs à se raconter encore et encore... Puis vient LA soirée mémorable, celle qu'on ne pourra jamais oublier ! Alice, ivre morte, est raccompagnée chez elle par Max et Richard. Inconsciente sur la banquette elle ne se souviendra pas de ce qui s'est passé ce soir là. Pourtant, une fois repartis les garçons se venteront d'avoir eu des rapports avec elle, avant de se rétracter. Mais c'est trop tard la rumeur est lancée, on ne peut plus l'arrêter ! Que s'est-il vraiment passé ce soir là ?



Alerte Ovni littéraire ! Quel roman ! Quel talent ! C'est un roman très original assez déroutant par son style, sa structure et son approche. Chaque partie aborde un point de vue différent pointant très justement les répercussions de la rumeur sur la vie de chacun des protagonistes. Le récit alterne entre journal intime, rédaction, scénarios, textos, mails dans une ambiance parfois effrayante... L'autrice aborde la culture du viol aux États-Unis, la période charnière de l'adolescence, le besoin des garçons d'exister par le sexe mais aussi la construction d'une rumeur, l'incertitude sur ce qui est arrivé ou pas. Il y a ce besoin vital de protéger les garçons pour qu'ils puissent eux continuer de vivre en obtenant leurs bourses et poursuivre leurs études. Mais Alice, qui ne se souvient de rien, qui s'en soucis ? Elle vivra toujours avec ce doute sur ce qui s'est réellement passé. Comment se reconstruire ? Est-ce que la vérité pourra réparer les conséquences de cette rumeur ? Ce roman interroge également la notion d'amitié : qui soutenir ? quelle version choisir ? Nick et Haley devront choisir sans eux même connaître la fameuse vérité ! Ces versions qui changent au fil du temps...  Le lecteur devra assembler toutes les pièces de ce puzzle pour comprendre petit à petit cette histoire dans laquelle vérité et fiction se confondent. Après sa lecture, le livre doit décanter, faire son bonhomme de chemin dans nos esprits. Telle la rumeur il viendra longtemps nous hanter une fois refermé! On ne peut que saluer sa singularité et son engagement !
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