Elle tenta de ne pas prêter attention à l'océan. Mais ne pas prêter attention à l'océan, c'est un peu comme feindre l'indifférence devant un homme armé : c'est impossible.
Elle tenta de ne pas prêter attention à l'océan. Mais ne pas prêter attention à l'océan, c'est un peu comme feindre l'indifférence devant un homme armé : c'est impossible.
Une mère, pensait-elle, était quelque chose de vital, comme l'air et l'eau. Même une mère de papier valait mieux que rien du tout. Même une mère imaginaire. Une mère , c'était un lieu où déposer son cœur. Une aire de repos où reprendre son souffle.
Il respirait la bonté là où d'autres se contentaient d'oxygène, et la courtoisie coulait dans ses veines.
S'il venait à heurter un réverbère lorsqu’il marchait en lisant, il ne manquait pas d' excuser et de s'assurer que le réverbère était indemne.
- Mais qu'allez-vous faire d'elle ?
Charles prit un air perplexe.
- Je vais l'aimer, dit-il. Cela devrait suffire, à en croire les poètes que j'affectionne.
J'ai bien peur d'avoir plus de facilité à comprendre les livres que les humains. Il est si simple de s'entendre avec les livre.
Elle n’avait jamais eu moins peur de toute sa vie. C’était peut-être ça, l’amour. Non pas quelque chose qui vous procure le sentiment d’être unique. Mais plutôt quelque chose qui vous donne du courage. Comme une ration d’urgence dans le désert, ou une boite d’allumettes au fond d’une foret obscure. L’amour et le courage: deux mots pour désigner la même chose. Peut-être n’était-il même pas nécessaire que la personne soit avec vous. Il suffisait qu’elle soit en vie, quelque part. La mère de Sophie était tout cela, depuis toujours. Un lieu où déposer son cœur. Une air de repos où reprendre son souffle. La carte d’une constellation.
"Mai qu'allez-vous faire d'elle!".
Charles prit un air perplexe.
"Je vais l'aimer, dit-il. Cela devrait suffire, à en croire les poètes que j'affectionne"
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- Je me demande simplement : si elle est en vie (et je suis sûre qu'elle l'est), pourquoi n'a t-elle pas cherché à me retrouver ?
- Mais on a du lui dire que tu étais morte, Sophie. Si nous n'avons pas pu obtenir la liste des survivants, eh bien, elle non plus. Tu n'étais dans aucun hôpital. Personne en France n'a jamais entendu parler de toi.
- Je sais. Je sais tout ca. Mais... Ils m'ont dit, à moi, qu'elle était morte, elle, et je ne les ai pas crus. Pourquoi l'a-t-elle cru ? Pourquoi n'a-t-elle pas continué à chercher ?
- Mais, ma chérie, parce que c'est une adulte.
Sophie se dissimula derrière ses cheveux. La colère lui brûlait le visage et contactait ses traits.
- Ce n'est pas une raison.
- Si, mon amour. On enseigne aux adultes de ne jamais rien croire, à moins que ce ne soit déplaisant ou ennuyeux à mourir.
- C'est stupide, dit-elle.
- Triste, mon enfant, mais pas stupide. Il est difficile de croire à des choses extraordinaires. C'est un talent que tu possèdes, Sophie. Ne le perds jamais.
"Qu'est-ce qu'elle te disait, la secrétaire?
- Entre autres choses, qu'elle te trouvait très jolie. Je lui ai un peu parlé de toi. Elle a dit que tu avais un visage de guerrière.
Bonsoir. Je suis.. Je suis une chasseuse. Une chasseuse de maman. Et je crois que vous êtes celle que je cherche.
On enseigne aux adultes de ne jamais rien croire, à moins que ce ne soit déplaisant ou ennuyeux à mourir.
Je l'ai vue, Charles, c'est vrai. Et je me souviens du violoncelle. Toujours les mêmes arguments. Comment faire pour que les gens vous croient ? se demanda-t-elle. La tâche était trop laborieuse et trop complexe. C'était peine perdu. "Je l'ai vu flotter. Je t'assure !"
Elle serra les poings.