Citations de Kathrine Kressman Taylor (349)
Maintenant je dois te demander de ne plus m’écrire. Chaque mot qui arrive dans cette maison est désormais censuré, et je me demande dans combien de temps, à la banque, ils se mettront à ouvrir le courrier. Je ne veux plus rien avoir à faire avec les juifs, mis à part les virements bancaires et leurs reçus
« Quatorze ans déjà que la guerre est finie ! J'espère que tu as entouré la date en rouge sur le calendrier. C'est fou le chemin que nous avons parcouru, en tant que peuples, depuis le début de toute cette violence ! »
Je ne m'attendais pas à te voir prendre les armes pour mon peuple parce qu'il est mon peuple, mais simplement parce que tu étais un homme épris de justice.
Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
Carleone haussa les épaules. Il tenait la politique en piètre estime : il lui semblait que l'exercice du pouvoir prenait toujours un tour vénal, autoritaire, ou tout au moins médiocre. Il en découlait un manque de respect pour l'ordre, qui ne peut être le fait que d'esprits libres et ouverts. Les bienfaits de la civilisation reposaient sur le calme et la douceur : des actes guidés par le ressentiment, l'envie ou la rancune ne pouvaient que saper ces fondations.
Elle le détestait. Les vers d'un poète oublié déchaînèrent contre elle leur férocité : "Mon coeur saigne, blessé par les épines de la vie ! " Il l'avait volontairement détruite et elle s'était éprise de lui.
Tu ne sais pas ce que c'est que d'avoir un bulletin à la main et de regarder une urne nazie. Ils prenaient nos noms quand nous avions voté. Comment pouvions-nous savoir si nos bulletins étaient mélangés dans l'urne ? C'était une urne nazie et nous n'en avons jamais vu l'intérieur. Les bulletins s'y empilaient peut-être en ordre, pour qu'ils puissent ensuite associer chaque vote à un nom. C'est le genre de choses auxquelles on pense quand on est là. On ne peut pas s'en empêcher. Si les gens ont eu peur, je ne peux pas le leur reprocher. (Il eut un geste de dégoût.) Il y a pourtant une chose dont je suis sûr, dit-il sur un ton de défi. Leur élection n'a pas été unanime, puisqu'il y avait au moins une voix contre.
-Bravo ! murmurai-je, et nous échangeâmes un sourire.
Qui est cet Adolf Hitler qui semble en voie d’accéder au pouvoir en Allemagne? Ce que je lis sur son compte m’inquiète beaucoup" écrit ainsi Max dans les débuts de leurs échanges, tandis que son ami lui répond : "Franchement, Max, je crois qu’à nombre d’égards Hitler est bon pour l’Allemagne, mais je n’en suis pas sûr (…). L’homme électrise littéralement les foules ; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d’un fanatique. Mais je m’interroge : est-il complètement sain d’esprit ?
Sentant l'intégrité de son corps amolli par le sommeil et le battement chaud de son coeur, il s'assit au centre des choses et ordonna au soleil de se lever. (p. 34)
Il restait recroquevillé, le menton sur les genoux, plein d'une douleur lugubre, et regardait le soleil se coucher sans son aide. (p. 60)
Le juif est le bouc émissaire universel. Il doit bien y avoir une raison à cela,et ce n est pas la superstition ancestrale consistant à les désigner comme les"assassins du Christ" qui éveille une telle méfiance à leur égard.
Je ne m’attendais pas à te voir prendre les armes pour mon peuple parce qu’il est mon peuple, mais simplement parce que tu étais un homme épris de justice.
Je t'ai sincèrement aimé non à cause de ta race, mais malgré elle.
Malheureusement, nous sommes tous embarqués sur la même galère. Nous sommes futiles et malhonnêtes parce que nous devons triompher de personnes futiles et malhonnêtes. C’est une fatalité qu’il faut bien accepter.
Par un phénomène incompréhensible et merveilleux, elle voyait son propre mystère dans le miroir, se déplaçant avec elle, soupirant avec elle, et pourtant distinct, pas même assurément en vie; un fantôme sans rien d'irréel, muet, une silhouette prisonnière du miroir, incapable de toute action qui n'eut pas été d'abord créée pour elle...
Vaincre le désespoir nous engage souvent dans des directions insensées.
Tu sais, mon ami, l’ancienne plaie s’est refermée, mais parfois la cicatrice me lancine encore.
L'homme électrise littéralement les foules; il possède une force que seul peut avoir un grand orateur doublé d'un fanatique. Mais je m'interroge : est-il complètement sain d'esprit?
Est-ce pour cela que l'on vit ? Pour gagner de l'argent par des procédés douteux et en faire étalage aux yeux de tous ?
Tu sais, mon ami, l'ancienne plaie s'est refermée, mais parfois la cicatrice me lancine encore.
Je ne trouve plus le repos après la lettre que tu m'as envoyée. Elle te ressemble si peu que je ne peux attribuer son contenu qu'à ta peur de la censure.