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Critiques de Kebir-Mustapha Ammi (23)
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A la recherche de Glitter Faraday

Je suis très partagée sur ce livre qui m'a été proposé dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée. Le résumé et le 4e de couverture vous expliquent que les Blacks Panthers avaient trouvé refuge à Alger après la guerre d'Indépendance, ville qui est devenue la ville championne de ces mouvements (rebelles, opprimés etc).

Naïvement je m'attends à découvrir Alger, ville rebelle. Je m'attends à essayer de comprendre pourquoi cette ville a pris ce statut, pourquoi les Blacks Panthers s'y sont refugiés.

Voilà mon premier et magistral bémol : 95% du bouquin se passent aux Etats-Unis. En fait la période "Alger" est un détail. Commentaire pour l'éditeur : revoir le résumé du livre et son 4e de couverture.

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On va suivre un narrateur ("je") dont l'identité nous sera révélée à la toute fin du livre (pour le coup j'ai bien aimé ce principe) qui part à la quête (aux Etats-Unis !) d'un manuscrit perdu d'un écrivain et poète algérien.

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Voilà pour l'histoire. Le problème c'est que ce narrateur va rencontrer de multiples personnages. Personnellement j'ai fini par m'embrouiller mais surtout je n'ai pas réussi à m'attacher à qui que ce soit car les personnages sont trop nombreux et donc trop survolés. Et difficile de s'attacher au narrateur vu qu'on ne sait pas de qui il s'agit ni le pourquoi du comment. Quant à Glitter, le Glitter du titre, il n'est pas assez central pour avoir le temps de l'apprécier. Pourtant c'était un personnage qui méritait d'être davantage fouillé.

A ce la s'ajoute un découpage chronologique un peu erratique.... et voilà j'étais perdue !

Manifestement je n'étais pas le public pour ce roman qui n'a pas répondu à mes attentes (dues au fameux résumé de présentation).

Mais si je maintiens une note moyenne en dépit de ma déception, c'est pour la très belle plume de l'auteur !
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A la recherche de Glitter Faraday

Ecrivain algérien, le narrateur se rend aux Etats-Unis pour y retrouver un manuscrit, remis à la fin des années 1970 à un certain Glitter Faraday, un Noir américain qui vécut quelques temps à Alger. Mais l’homme qu’il finit par rencontrer n’est plus que l’ombre de lui-même : à quelque soixante-cinq ans, cet ancien vétéran du Vietnam est un homme abîmé, à qui la ségrégation raciale a fait payer très cher son amour pour une femme blanche. S’il n’est plus en possession du manuscrit, perdu corps et biens semble-t-il, ses souvenirs, entre Amérique profonde et Algérie post-indépendance, vont révéler au lecteur des faits historiques méconnus et le jeter, en même temps que le narrateur, dans un road trip à travers les Etats-Unis d’aujourd’hui. Car, en réalité, le manuscrit a circulé de main en main. A mesure des rencontres jalonnant le jeu de piste pour le retrouver, l’on va comprendre toute sa valeur...





A la fin des années 1960, l‘Algérie fraîchement indépendante est devenue la Mecque de la lutte contre l’impérialisme. Les révolutionnaires du monde entier s’y rencontrent, le point d’orgue de la période s’avérant en 1969 le Festival panafricain d’Alger où se pressent des activistes de tout poil, mouvements afro-américains en tête, mais aussi journalistes, intellectuels, artistes, comme Nina Simone, Manu Dibango ou le jazzman Archie Shepp. Pourchassés par le FBI, les militants du Black Panther Party y trouvent refuge. Alors, après avoir failli périr lynché dans le sud des Etats-Unis, Glitter Faraday, le personnage central du roman, choisit de rejoindre lui aussi cette terre de fraternité. Malheureusement pour lui, l’utopie ne dure qu’un temps, l’Algérie des généraux réprimant de plus en plus violemment les alternatives démocratiques à sa dictature. Les dissidents nationaux sont bientôt réduits au silence et, en 1972, les Black Panthers sommés de quitter le territoire.





C’est ainsi que notre homme, « une belle révolution ayant été détournée par des tyrans et des prévaricateurs », se voit contraint de regagner le Sud américain et les persécutions qui l’y attendent. Du monde meilleur dont il rêvait, ne subsistent plus que les souvenirs d’un paradis perdu et un manuscrit taché de sang, arraché à la destruction. Un manuscrit alors encore loin d’avoir terminé son voyage, puisque de ce moment jusqu’à nos jours, comme la quête du narrateur écrivain va peu à peu le retracer, son cheminement de récipiendaire en récipiendaire contribuera, de façon on ne peut plus symbolique, à transmettre la flamme de l’espoir et de la lutte contre l’injustice et l’oppression, toujours autant d’actualité. « Il n’avait jamais cessé de penser à Alger. Je n’avais pas le droit de lui dire qu’il ne restait rien de cette pauvre ville et que ses principes, joyeusement estropiés par des soudards et leurs affidés, avaient fondu comme neige au soleil. » Sans parler des Etats-Unis, bientôt sous la coupe de « l’homme aux cheveux jaunes », où les protagonistes ne cesseront de se trouver en butte aux crimes et aux persécutions des suprémacistes blancs.





Tout en rendant hommage aux artistes engagés depuis les années 1960 pour la cause antiraciste aux Etats-Unis, en particulier les musiciens et les écrivains dont à la fois les constantes références au jazzman Charlie Mingus et le fil rouge d’un manuscrit circulant sous le manteau soulignent la puissance vectorielle, Kebir Mustapha Ammi reprend le flambeau face à l’éternelle violence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Comme le manuscrit sauvé, puis transmis de main en main dans cette histoire, ce livre est une invitation à ne pas perdre espoir.





Merci à Babelio et aux éditions Project’îles, engagées dans « la défense des valeurs humaines de fraternité » et « ouverte aux débats de société ».


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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A la recherche de Glitter Faraday

Une invitation, en somme, à réenchanter le monde en vue du bien commun, comme peut le faire un film… ou un roman.
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
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A la recherche de Glitter Faraday

Tout d'abord je voudrais remercier le site Babelio et les éditions Project'Iles pour ce Service Presse.



Le début de ce récit est déroutant : le narrateur veut récupérer un texte écrit par un algérien, en Algérie et il a écumé les Etats Unis pour le retrouver. Très vite, le lecteur se pose de nombreuses questions. Qui est ce narrateur ? Pourquoi veut-il ce texte ? Comment ce texte est-il passé de l'Algérie ? Pourquoi ce Glitter a-t-il ce livre ? Qui est ce Glitter Faraday ? Ces questions trouvent une réponse mais il faudra attendre certaines réponses jusqu'à la fin du roman.



Le roman est aussi déconcertant car c'est un triple portrait de personnes à la recherche de Glitter Faraday et pourtant le narrateur le rencontre dès les premiers chapitres. Une fois l'homme rencontré et écouté, que pourrait-on apprendre de plus sur Glitter Faraday ? C'est probablement parce que Glitter n'est que le sommet de l'iceberg qui cache tellement de vies qui cherchent la même chose que lui. Le roman offre une galerie de personnages qui s'entrecroisent, se cherchent les uns les autres mais se ratent. Ils commettent le crime d'espérer malgré la malédiction qui pèse sur eux.



J'ai beaucoup aimé ce roman mais il est difficile d'en parler sans en dévoiler trop. C'est un vibrant hommage aux personnalités qui ont marqué le mouvement des droits civiques aux USA, notamment Charlie Mingus. Un vibrant hommage aussi aux hommes et aux femmes ordinaires qui ont cru dans ce mouvement, qui l'ont fait vivre et qui ont pu subir les conséquences de leur engagement, les "héritiers de la malchance", comme le narrateur les appelle.



J'ai aussi été marquée par l'importance des mains, notamment dans la première partie mais un peu dans tout le roman : les mains, symbole du travail et de l'art, mains qui sont mutilées comme forme de torture ultime pour de nombreux "héritiers de la malchance", que ce soit les noirs américains qui luttent pour leur droit ou les algériens victimes d'un pouvoir autoritaire. Les mains se sont aussi les liens familiaux quand la grand-mère de Glitter l'emmène, le tenant par la main. Les mains symbolisent bien l'ambivalence des hommes dans l'histoire et dans ce roman : cette partie du corps permet aussi bien de produire un travail, de l'art, de prendre dans les bras comme de repousser, de frapper et de mutiler.
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Abd el-Kader

Un petit livre assez intéressant qui m'a fait découvrir le personnage d'Abd El-Kader. Néanmoins, j'ai trouvé l'écriture assez "bizarre", le fait que le récit soit au présent m'a un peu gênée ...
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Abd el-Kader



Sans doute la plupart des gens ne connaissent-ils que la chanson populaire qui porte son nom, ... Quel dommage ! Encore une grande figure réduite à bien peu ... Triste sort !



Ici, Kebir-Mustapha Ammi signe un bon ouvrage de jeunesse qui permet de découvrir un héros national et le combat de sa vie pour sa patrie, la liberté et la dignité humaine.

Comme le nom de la cette collection jeunesse d'Acte Sud, l'émir Abd El-Kader fait partie des rares hommes courageux qui ont traversé l'Histoire de l'humanité car ils ont osé dire "non" de façon courageuse mais aussi de façon mesurée et intelligente à un phénomène injuste. Ici, on l'aura compris, il s'agit de la colonisation de l'Algérie et du comportement des Français face à la population locale.



Le livre pointe du doigt les actes inadmissibles de la France dans ses colonies - et surtout en Algérie évidemment - à une époque où la France a perdu ses idéaux de liberté et d'égalité pour devenir une nation intolérante et suffisante.

Le pire dans tout cela, c'est que chacun d'entre nous a en mémoire les tentatives récentes du gouvernement qui voulait nous faire croire que la colonisation a eu des effets positifs... Avec, en plus, une tendance à minimiser, pour ne pas dire oublier, tous les massacres arbitraires perpétrés par la soi-disant patrie des Lumières...

De quoi faire sérieusement réfléchir plus d'une personne.



Autre élément appréciable (pour les grand enfants!) : les éléments historiques pour approfondir le sujet.

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Abd el-Kader :

Toujours dans la collection "Ceux qui ont dit non", découverte de la personne d'Abd El-Kader, jeune lettré, qui à l'âge de 23 ans, alors qu'il n'a jamais tenu une arme, se voit confier la lutte contre l'armée colonisatrice française qui envahit l'Algérie. 15 ans de résistance et l'obligation de céder à un pouvoir violent et barbare. (Une petite recherche sur Google Maps, m'indique qu'il existe à Tours et au Havre une rue du Général Cavaignac, et à Toulouse une rue du Lieutenant Colonel Pelissier, tous deux responsables d'enfumades de populations civiles réfugiés dans des cavernes. L'appropriation d'un territoire qui n'est pas sien, hier comme aujourd'hui est toujours aussi condamnable.)
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Ben Aïcha

Avis mitigé pour ce livre dont la quatrième de couverture me faisait très envie. J'ai beau être une amatrice incontestée de l'époque de Louis XIV, l'histoire de Ben Aïcha et de Marie-Anne de Bourdon, présentée ainsi, n'a pas réussi à me captiver. Pour un livre aussi court, il est étrangement dénué d'action, l'auteur fait plus étalage de ses connaissances sur la cour du Roi Soleil, et notamment sur les personnages qui la composent, que de ses talents de romancier. Après 50 pages de descriptions sur le fils caché et homosexuel du roi, la gouvernante astucieuse de la princesse et l'interprète arabe féru de savoirs, on se demande un peu quand est-ce que l'histoire d'amour va finir par arriver. C'est un livre à lire plutôt pour se familiariser avec la cour de France en 1699 que pour découvrir véritablement l'histoire d'amour impossible de l'ambassadeur marocain avec une princesse de sang.
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Ben Aïcha

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman lors de la masse critique.

Ce livre est très court et il se lit très vite. L'écriture est un peu spécial et peu être dérangeante au début. Mais cela permet de dynamiser le récit.

J'ai trouvé très intéressant que des peintures ont été intégré au roman. Cela lui donne un petit truc en plus.

On a beaucoup d'histoire durant le roman, j'espérais qu'il y aurait un peu plus d'action ou tout du moment un peu plus de détail sur l'histoire d'amour. Parce que finalement c'est pour cela que je l'avais choisi et j'ai été un peu déçu. Mais bon il reste tout de même intéressant pour associer l'histoire à une histoire particulière.

Juste pour la découverte, je recommande de lire ce livre !
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Feuille de verre

Feuille de Verre, c'est le surnom d'un gamin des rues de Tanger, un enfant de l'air, un adolescent que rien n'assujettit. À l'ombre de cette ville, il côtoie la misère de l'écrivain public Tebjé et du Docteur, et surtout la sensualité de Zineb. Cherchant à fuir les "Tendres" (les policiers), ce Gavroche marocain nous entraîne de petits boulots en période d'errance, avec pour seuls biens sa gouaille et sa débrouillardise.



L'avis de la rédaction : À une époque où l'actualité parle de ceux qui fuient, que deviennent ceux qui restent ? Dans ce roman, Kebir M. Ammi a su trouver un style incisif pour nous porter sur les pas de ce héros attachant et imprévisible, tandis que le ton hésite entre le loufoque, l'ironie et l'amertume. Une histoire grave, traitée avec une légèreté bienvenue.



L'avis de Thibaud, 9 ans 1/2 : Un enfant des rues raconte sa vie à un écrivain. Surnommé "Feuille de Verre" en raison de sa maigreur, il tente de survivre avec le Docteur. Son histoire nous révèle les rencontres et le déroulement de sa vie. C'est un livre poignant qui nous montre le quotidien de ceux qui vivent dans la rue : le vol pour survivre, les petits boulots…

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Le ciel sans détours

Une femme, vieille comme le siècle, raconte son histoire, une histoire qui se confond avec celle du Maroc depuis l'occupation par la France en 1912 jusqu'aux émeutes de Fès en 1990.

Le ciel sans détours est le portrait de cette femme libre, courageuse et d'une inébranlable dignité, qui ne transige jamais avec l'époque soumise à des tourments de toutes sortes. Son grand âge n'est pas un frein pour Fdéla qui a su, dans l'adversité, prendre le meilleur de ce qui s'offrait à elle pour devenir celle qu'elle est aujourd'hui, une femme qui ne baisse jamais les bras et qui continue de se battre, comme hier, avec la même pugnacité.

Des images, parfois violentes, se croisent et parcourent sa mémoire à rebours. L'évocation de sa vie, pleine de rebondissements et de rencontres avec des personnages inattendus, compose une fresque du Maroc avec ses zones d'ombre et de lumière.
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Le partage du monde

Brahim a choisi son prénom. Né au Maroc, il a été abandonné bébé le long d'une voie ferrée.

Celui que l'on nomme ' le fils du train' va vivre, si l'on peut appeler cela vivre, dans un orphelinat jusqu'à l'âge de 6 ans où, considéré comme assez grand pour se débrouiller seul, il est mis à la rue.

La faim devient son pire ennemi. Plus rien ne lui fait peur car ' il est mort plusieurs fois '.

À 9 ans, il décide de quitter Marrakech, la ville rouge, pour marcher jusqu'à Tanger, la ville blanche avec, comme objectif, la France, ce pays où des fruits en or poussent sur les arbres.

Ce récit a un côté enchanteur de par les descriptions du Maroc et de son histoire et par le voyage que Brahim fait également dans son esprit.

Mais ce regard sur la misère, la faim et l'indifférence est terrible.

L'auteur nous interpelle : qui s'est donné le droit de décider du partage du monde ?

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Le partage du monde

On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit d'un roman-route même si le protagoniste, le jeune Brahim, comme il s'est lui-même nommé, dans son errance, parcourt un chemin qui ira, dans un premier temps de Marrakesh à Tanger, de la ville rouge à la ville blanche, dans le but de chevaucher les vagues et la mer vers la France . Le voyage, c'est surtout dans l'esprit et l'âme insouciante de Brahim, qu'on le fait. C'est son voyage dans la vie jusqu'à ses dix ans au moment où il quitte Marrakesh. Le partage du monde, ce sont les efforts de Brahim pour exister, pour être et pour continuer, c'est son parcours, réel et imaginé, vers les pays d'abondance, ses rencontres hors norme, les discours que lui tiennent les ondes et l'échange épistolaire avec le président de la République. Le partage du monde, c'est un regard sur la faim, sur l'indifférence et sur un monde qui, aujourd'hui, doit prendre acte d'une crise sans précédent qui amène des peuples à se déplacer et à chercher ailleurs des raisons de rêver à nouveau.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Le partage du monde

Brahim est un enfant abandonné ; du haut de ses dix ans, il nous raconte les aventures qui ont ponctué sa jeune vie. Son premier souvenir est celui d'une mère qui le dépose à contrecœur près d'une voie ferrée, aux abords de Marrakech. Il passe ensuite les premières années de sa vie dans un orphelinat miteux où on le surnomme le "Fils du Train". Pour qui n'a rien connu d'autre, ce lieu est le Paradis sur Terre, et c'est l'âme en peine qu'il le quitte lorsqu'il atteint l'âge de cinq ans : en effet; le directeur de l'établissement considère qu'il est alors assez mûr pour gagner sa vie.



Forcément, le garçon se retrouve à la rue, et, plein de rêves et d'espoir, il se met en quête d'un emploi. Faut-il s'en réjouir ?, il en trouve sans trop de problème. Mais il s'est fixé un objectif bien plus ambitieux que porter les sacs des voyageurs qui descendent du train : quitter Marrakech, voir Tanger, traverser la mer et tenter sa chance en France, le pays des gros touristes riches et tout roses qui transpirent ! La faim et l'indifférence auront-elles raison de ses rêves et de son honnêteté ? Vaut-il mieux suivre un régime cafards ou voler des fruits à l'étalage ? On lui souhaiterait presque que le brouillard de l'enfance ne se lève pas trop vite sur la réalité du monde...



Son insouciance lui permettra d'accomplir des exploits au péril de sa vie, de rencontrer des personnages hauts en couleur qui tenteront de l'aider : un écrivain américain imbibé de vin, un marin estropié condamné à regarder passer les bateaux. Mais son imagination deviendra vite son seul vrai réconfort.



Le partage du monde fera réfléchir les jeunes et les moins jeunes sur les conditions de vie des enfants dans les pays pauvres : c'est forcément bon à prendre.


Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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Les vertus immorales

J'avais aimé "Mardochée" de ce même auteur, mais je n'ai pas du tout retrouvé de même plaisir avec "Les vertus immorales".

Ce marocain du XVIème siècle, érudit, ne m'a pas séduit : un surhomme intelligent, un peu comme ces héros de feuilletons ammiaméricains, instruit, tueur, capable de toutes les trahisons, y compris avec ceux qui l'ont formé, aidé, accompagné.

Trop de violence gratuite, de supplices, de crimes, de trahisons. Certes l'époque était violente, .... Des situations qui arrivent sans qu'on comprenne trop comment ni pourquoi, et d'autres qu'on aurait aimé que l'auteur développe.

Un érudit qui rencontre d'autres érudits comme Montaigne, ignorant et tenant des "propos affligeants sur l'Islam". Il devient conseiller du roi d'Espagne, puis trahit sa religion, les siens...Une confrontation entre les religions musulmane, catholique et les civilisations primitives, intéressant mais j'aurais aimé moins de violence, j'aurais apprécié ce livre s'il m'avait fait voyager dans les textes, les époques. Malheureusement il m'est apparu beaucoup trop superficiel, pas assez fouillé.

J'ai eu envie de le lâcher, à plusieurs reprises, mais j'ai résisté. Ouf, je suis arrivé à la fin de ces 200 pages
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Mardochée

Remarquablement écrit, un vrai plaisir de lecture. Une histoire étonnante des personnages troublants d'une époque fort mouvementée !
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Mardochée

Mardochée, vieux juif âgé d'une cinquantaine d'années sert de guide, de juin 1883 à mai 1884, au jeune Joseph Aleman (Charles de Foucault) qui s'est illustré dans des guerres, et qui souhaite explorer le Maroc. Tous deux déguisés en rabbins affrontent de nombreux périls, guerres tribales, trahisons, espions de tout genre, exécutions capitales, violences.... dans ce Maroc, hostile aux chrétiens, et attisant les velléités des puissances européennes, Angleterre, France.... Ils sont obligés parfois de tuer et toujours d'avancer en masquant leurs projets, en se masquant eux-mêmes

Devenu vieux il écrit un livre de souvenirs dans lequel il relate cette aventure, mais trace aussi un portrait pas toujours très reluisant de celui qui fut son maitre pendant cette année, de leurs relations de confiance mais aussi de leurs animosités de leurs querelles : un explorateur arrogant parfois, secret, hautain, manipulateur.

Un livre confession : Mardochée demande pardon à son peuple, à son pays d'avoir les avoir trahis , en accompagnant Charles de Foucault, celui qui grâce aux informations cruciales qu'il recueillit permit l'établissement du protectorat français. "Ce journal est ma seule réponse, puisque ma voix, que nul ne souciera jamais de prendre en compte, n'a vocation que de se mélanger à la poussière et au silence".

Un livre vérité : Mardochée souhaite relater sa version des faits, face aux écrits de son maître qui le laisse sous silence.

Une découverte de ce Maroc du 19ème siècle, mais aussi du travail trouble de ces hommes qui accompagnant ces explorateurs arrogants, trahirent leurs pays, leurs peuples.

Une question : quelle est la part de vérité, quelle est la part romancée de ce livre?

Un auteur que j'ai découvert, et dont je vais poursuivre la découverte

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Mardochée

Le sujet, la personnalité de Mardochée et le contexte historique, avait tout pour être romanesque. Le résultat hélas est un roman odieux plein de haine et de ressentiment contre Charles de Foucauld. Kebir Ammi falsifie complètement l'histoire véritable ce qui est malhonnête pour un roman historique. Foucauld n'a pas été un espion comme le prétend le livre presque toute les deux pages. Il n'a pas été payé par l'Etat ou le gouvernement (p 122), il n'était plus militaire, jamais dans son livre Reconnaissance au Maroc ( que Ammi n'a pas dû lire tellement il fait d'erreurs) Foucauld n'espère, ne suggere, ne prépare une invasion militaire. Le travail de Foucauld était publique (les anglais, allemands tous ont put lire son travail). Son prétendu "espionnage" a même été remis en main propre au sultan par Henri de Castries! Et si Foucauld était espion alors Mardochée était le patron de l'espionnage français ! Foucauld n'était pas né que Mardochée envoyait déjà des rapports (en 1858!) à Paris et en français... En 1874 il est même reçu par deux ministres à Paris ! (Honneur que Foucauld n'a jamais eu)

Ce roman est à charge contre Foucauld, qui rappelons-le ne croyait pas encore en Dieu au moment de son exploration, n'était pas homosexuel comme le suggère Ammi mais au contraire grand coureur de jupons...(et même s'il avait été homosexuel c'est pitoyable de la part de l'auteur d'utiliser cela dans sa haine)

La fin est odieuse quand Mardochée choisi d'écrire dans " la langue du saint Coran" quand on sait que le même jour des dizaines de milliers de musulmans s'apprêtaient à massacrer les juifs d'Alger... Le roman tait la condition intolérable des juifs au Maroc que Foucauld a mis en lumière. (Mais tout le monde a compris que M Kebir Mustafa est musulman et qu'il change et occulte ce qui l'arrange)

Enfin si Foucauld a choisi le déguisement juif c'est uniquement parce-que tout chrétien pénétrant à l'intérieur du pays était immédiatement massacré loin de tous ces étrangers qui vont et viennent tranquillement dans le roman de Kebir Ammi...

Les graves erreurs historiques sont légion dans ce roman, pire elles ne se justifient même pas pour des raisons romanesques! Inventer une amitié entre Foucauld et Pétain est complètement gratuit et sans raison dans la trame du roman. C'est dommage d'autant plus que Foucauld est rentré du MAROC avec une image positive de l'islam et des musulmans, loin du mot "fanatique" que lui prête Ammi...

Il écrit en rentrant "l'islam à produit en moi un profond bouleversements. La vue de cette foi, de ces hommes vivants dans une continuelle présence à Dieu..." . Bref j'invite tout le monde à lire la véritable histoire, qui est un vrai roman, sans mensonge. Mardochée est mort à Alger en s'occupant de ses passions, les herbes, les insectes, les souvenirs de ses voyages, voie dans laquelle la France l'a encouragé et permis de vivre, avec un passeport français. Assurement loin, très loin, d'un sentiment de trahison que lui impose Khebir Ammi dans ce livre plein d'hyppocrisie.
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Mardochée

Me voilà avec sur les bras un livre bien difficile à commenter, car je n’ai certainement pas la culture nécessaire. La vie et les idées de Charles de Foucauld me sont totalement inconnues, de même que l’histoire du Maroc pris dans la tourmente des appétits coloniaux dans la seconde moitié du XIXème siècle. Me voilà donc bien attrapée, avec ce livre acheté sur un coup de tête samedi dernier à cause de la photo, sur le bandeau littéraire, du personnage qui donne son nom au récit. Moi que d’ordinaire les bandeaux littéraires insupportent, me voilà bien attrapée, je le redis…

Une fois le décor posé et après avoir tourné autour du pot, il me faut bien rentrer dans le vif du sujet… Mardochée Abi Serour fut, à cinquante ans, le guide de Charles de Foucauld lorsque celui-ci, jeune homme dissipé et patriote, quitta l’armée pour se lancer dans un voyage d’exploration dans un Maroc insoumis et fermé aux chrétiens. Un an plus tard, il en ramènera des informations que d’aucun jugent avoir été cruciales lors de l’établissement du protectorat français et un livre, Reconnaissance au Maroc qui établira la renommée de son auteur.

Explorateur sûr de sa supériorité et fier de lui-même (à l’image de la plupart des explorateurs, est-ce un trait de caractère nécessaire pour avoir la témérité de se lancer dans une telle aventure et la chance nécessaire pour en revenir ?), Charles de Foucauld passe sous silence la part que son guide a pris à la réussite de son voyage. C’est ce silence qui est à l’origine de ce roman, où le guide prend la parole pour raconter sa version des faits. Prémisses intéressantes, mais qui ne débouchent pas sur grand chose de concret dans ce livre. Certes, de Foucauld a la morgue caricaturale des Français et la supériorité attendue des chrétiens en terre étrangère. Mais n’est pas là un trait de l’époque ? Alors oui, certains propos prêtés à de Foucauld dans ce livre sont choquants à l’aune de notre ère post-coloniale. Mis dans la perspective de ce deviendra Charles de Foucauld, ils seraient intéressants si ce livre touchait la question du changement du regard, de l’abandon des préjugés, de comment ce voyage a changé la pratique de sa propre foi. Mais ceci n’est pas le propos de ce livre.

Et c’est là que le bât blesse. Si le propos de ce livre est de dénoncer l’arrogance des explorateurs, dont acte. Cela a été dit et redit, cela est connu, et ce livre n’apporte rien de nouveau, ni sur la forme ni sur le fond. Si le propos est autre, hélas, je suis passée à côté. Il y avait plein de questions intéressantes que j’aurais aimé voir soulevées, comme les tourments de celui qui se rend compte qu’à son insu il a livré son pays pieds et poings liés à l’envahisseur (seulement effleurés sur la fin). Ce livre, qui heureusement se lit assez rapidement, m’a donc laissée sur ma faim.



Post-scriptum : Intriguée par ce livre, j’ai trouvé une interview de l’auteur dans l’émission Cultures d’Islam sur France Culture. L’auteur, qui parle mieux qu’il n’écrit, explique que le principal sujet de son roman est le port de masques, le jeu avec les identités (Charles de Foucauld se déguise effectivement en juif pendant ce voyage). Je dois avouer que je suis complètement passée à côté de ce thème, mais que les invraisemblances de l’intrigue (les personnages croisés et recroisés aux plus improbables des moments) et ce qui m’a semblé être des attaques gratuites (comme l’amitié avec Pétain, compagnon de promotion à Saint-Cyr, donné comme un grand ami de de Foucauld. Est-ce condamnable, qui pouvait savoir ce que Pétain deviendrait alors qu’on est en 1883 ! Cette lourde insistance qui n’apporte rien à l’histoire m’a juste parue déplacée.) m’ont empêché de profiter de cette lecture que, malgré un thème a priori intéressant, je ne recommande pas.
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Sur les pas de Saint Augustin

Un beau petit livre qui suit saint Augustin pas à pas dans ses pérégrinations tant géographiques que spirituelles. Il le suit autrefois, mais recherche également sa trace aujourd'hui en des lieux qui en ont perdu le souvenir, mais dont les pierres en garde la mémoire.

Le texte de style poétique est émaillé de citations des Confessions fort à propos.
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