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Critiques de Kebir-Mustapha Ammi (23)
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A la recherche de Glitter Faraday

Je suis très partagée sur ce livre qui m'a été proposé dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée. Le résumé et le 4e de couverture vous expliquent que les Blacks Panthers avaient trouvé refuge à Alger après la guerre d'Indépendance, ville qui est devenue la ville championne de ces mouvements (rebelles, opprimés etc).

Naïvement je m'attends à découvrir Alger, ville rebelle. Je m'attends à essayer de comprendre pourquoi cette ville a pris ce statut, pourquoi les Blacks Panthers s'y sont refugiés.

Voilà mon premier et magistral bémol : 95% du bouquin se passent aux Etats-Unis. En fait la période "Alger" est un détail. Commentaire pour l'éditeur : revoir le résumé du livre et son 4e de couverture.

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On va suivre un narrateur ("je") dont l'identité nous sera révélée à la toute fin du livre (pour le coup j'ai bien aimé ce principe) qui part à la quête (aux Etats-Unis !) d'un manuscrit perdu d'un écrivain et poète algérien.

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Voilà pour l'histoire. Le problème c'est que ce narrateur va rencontrer de multiples personnages. Personnellement j'ai fini par m'embrouiller mais surtout je n'ai pas réussi à m'attacher à qui que ce soit car les personnages sont trop nombreux et donc trop survolés. Et difficile de s'attacher au narrateur vu qu'on ne sait pas de qui il s'agit ni le pourquoi du comment. Quant à Glitter, le Glitter du titre, il n'est pas assez central pour avoir le temps de l'apprécier. Pourtant c'était un personnage qui méritait d'être davantage fouillé.

A ce la s'ajoute un découpage chronologique un peu erratique.... et voilà j'étais perdue !

Manifestement je n'étais pas le public pour ce roman qui n'a pas répondu à mes attentes (dues au fameux résumé de présentation).

Mais si je maintiens une note moyenne en dépit de ma déception, c'est pour la très belle plume de l'auteur !
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A la recherche de Glitter Faraday

Tout d'abord je voudrais remercier le site Babelio et les éditions Project'Iles pour ce Service Presse.



Le début de ce récit est déroutant : le narrateur veut récupérer un texte écrit par un algérien, en Algérie et il a écumé les Etats Unis pour le retrouver. Très vite, le lecteur se pose de nombreuses questions. Qui est ce narrateur ? Pourquoi veut-il ce texte ? Comment ce texte est-il passé de l'Algérie ? Pourquoi ce Glitter a-t-il ce livre ? Qui est ce Glitter Faraday ? Ces questions trouvent une réponse mais il faudra attendre certaines réponses jusqu'à la fin du roman.



Le roman est aussi déconcertant car c'est un triple portrait de personnes à la recherche de Glitter Faraday et pourtant le narrateur le rencontre dès les premiers chapitres. Une fois l'homme rencontré et écouté, que pourrait-on apprendre de plus sur Glitter Faraday ? C'est probablement parce que Glitter n'est que le sommet de l'iceberg qui cache tellement de vies qui cherchent la même chose que lui. Le roman offre une galerie de personnages qui s'entrecroisent, se cherchent les uns les autres mais se ratent. Ils commettent le crime d'espérer malgré la malédiction qui pèse sur eux.



J'ai beaucoup aimé ce roman mais il est difficile d'en parler sans en dévoiler trop. C'est un vibrant hommage aux personnalités qui ont marqué le mouvement des droits civiques aux USA, notamment Charlie Mingus. Un vibrant hommage aussi aux hommes et aux femmes ordinaires qui ont cru dans ce mouvement, qui l'ont fait vivre et qui ont pu subir les conséquences de leur engagement, les "héritiers de la malchance", comme le narrateur les appelle.



J'ai aussi été marquée par l'importance des mains, notamment dans la première partie mais un peu dans tout le roman : les mains, symbole du travail et de l'art, mains qui sont mutilées comme forme de torture ultime pour de nombreux "héritiers de la malchance", que ce soit les noirs américains qui luttent pour leur droit ou les algériens victimes d'un pouvoir autoritaire. Les mains se sont aussi les liens familiaux quand la grand-mère de Glitter l'emmène, le tenant par la main. Les mains symbolisent bien l'ambivalence des hommes dans l'histoire et dans ce roman : cette partie du corps permet aussi bien de produire un travail, de l'art, de prendre dans les bras comme de repousser, de frapper et de mutiler.
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A la recherche de Glitter Faraday

Ecrivain algérien, le narrateur se rend aux Etats-Unis pour y retrouver un manuscrit, remis à la fin des années 1970 à un certain Glitter Faraday, un Noir américain qui vécut quelques temps à Alger. Mais l’homme qu’il finit par rencontrer n’est plus que l’ombre de lui-même : à quelque soixante-cinq ans, cet ancien vétéran du Vietnam est un homme abîmé, à qui la ségrégation raciale a fait payer très cher son amour pour une femme blanche. S’il n’est plus en possession du manuscrit, perdu corps et biens semble-t-il, ses souvenirs, entre Amérique profonde et Algérie post-indépendance, vont révéler au lecteur des faits historiques méconnus et le jeter, en même temps que le narrateur, dans un road trip à travers les Etats-Unis d’aujourd’hui. Car, en réalité, le manuscrit a circulé de main en main. A mesure des rencontres jalonnant le jeu de piste pour le retrouver, l’on va comprendre toute sa valeur...





A la fin des années 1960, l‘Algérie fraîchement indépendante est devenue la Mecque de la lutte contre l’impérialisme. Les révolutionnaires du monde entier s’y rencontrent, le point d’orgue de la période s’avérant en 1969 le Festival panafricain d’Alger où se pressent des activistes de tout poil, mouvements afro-américains en tête, mais aussi journalistes, intellectuels, artistes, comme Nina Simone, Manu Dibango ou le jazzman Archie Shepp. Pourchassés par le FBI, les militants du Black Panther Party y trouvent refuge. Alors, après avoir failli périr lynché dans le sud des Etats-Unis, Glitter Faraday, le personnage central du roman, choisit de rejoindre lui aussi cette terre de fraternité. Malheureusement pour lui, l’utopie ne dure qu’un temps, l’Algérie des généraux réprimant de plus en plus violemment les alternatives démocratiques à sa dictature. Les dissidents nationaux sont bientôt réduits au silence et, en 1972, les Black Panthers sommés de quitter le territoire.





C’est ainsi que notre homme, « une belle révolution ayant été détournée par des tyrans et des prévaricateurs », se voit contraint de regagner le Sud américain et les persécutions qui l’y attendent. Du monde meilleur dont il rêvait, ne subsistent plus que les souvenirs d’un paradis perdu et un manuscrit taché de sang, arraché à la destruction. Un manuscrit alors encore loin d’avoir terminé son voyage, puisque de ce moment jusqu’à nos jours, comme la quête du narrateur écrivain va peu à peu le retracer, son cheminement de récipiendaire en récipiendaire contribuera, de façon on ne peut plus symbolique, à transmettre la flamme de l’espoir et de la lutte contre l’injustice et l’oppression, toujours autant d’actualité. « Il n’avait jamais cessé de penser à Alger. Je n’avais pas le droit de lui dire qu’il ne restait rien de cette pauvre ville et que ses principes, joyeusement estropiés par des soudards et leurs affidés, avaient fondu comme neige au soleil. » Sans parler des Etats-Unis, bientôt sous la coupe de « l’homme aux cheveux jaunes », où les protagonistes ne cesseront de se trouver en butte aux crimes et aux persécutions des suprémacistes blancs.





Tout en rendant hommage aux artistes engagés depuis les années 1960 pour la cause antiraciste aux Etats-Unis, en particulier les musiciens et les écrivains dont à la fois les constantes références au jazzman Charlie Mingus et le fil rouge d’un manuscrit circulant sous le manteau soulignent la puissance vectorielle, Kebir Mustapha Ammi reprend le flambeau face à l’éternelle violence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis. Comme le manuscrit sauvé, puis transmis de main en main dans cette histoire, ce livre est une invitation à ne pas perdre espoir.





Merci à Babelio et aux éditions Project’îles, engagées dans « la défense des valeurs humaines de fraternité » et « ouverte aux débats de société ».


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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A la recherche de Glitter Faraday

Une invitation, en somme, à réenchanter le monde en vue du bien commun, comme peut le faire un film… ou un roman.
Lien : https://www.lemonde.fr/afriq..
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Abd el-Kader :

Toujours dans la collection "Ceux qui ont dit non", découverte de la personne d'Abd El-Kader, jeune lettré, qui à l'âge de 23 ans, alors qu'il n'a jamais tenu une arme, se voit confier la lutte contre l'armée colonisatrice française qui envahit l'Algérie. 15 ans de résistance et l'obligation de céder à un pouvoir violent et barbare. (Une petite recherche sur Google Maps, m'indique qu'il existe à Tours et au Havre une rue du Général Cavaignac, et à Toulouse une rue du Lieutenant Colonel Pelissier, tous deux responsables d'enfumades de populations civiles réfugiés dans des cavernes. L'appropriation d'un territoire qui n'est pas sien, hier comme aujourd'hui est toujours aussi condamnable.)
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Le ciel sans détours

Une femme, vieille comme le siècle, raconte son histoire, une histoire qui se confond avec celle du Maroc depuis l'occupation par la France en 1912 jusqu'aux émeutes de Fès en 1990.

Le ciel sans détours est le portrait de cette femme libre, courageuse et d'une inébranlable dignité, qui ne transige jamais avec l'époque soumise à des tourments de toutes sortes. Son grand âge n'est pas un frein pour Fdéla qui a su, dans l'adversité, prendre le meilleur de ce qui s'offrait à elle pour devenir celle qu'elle est aujourd'hui, une femme qui ne baisse jamais les bras et qui continue de se battre, comme hier, avec la même pugnacité.

Des images, parfois violentes, se croisent et parcourent sa mémoire à rebours. L'évocation de sa vie, pleine de rebondissements et de rencontres avec des personnages inattendus, compose une fresque du Maroc avec ses zones d'ombre et de lumière.
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Ben Aïcha

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce roman lors de la masse critique.

Ce livre est très court et il se lit très vite. L'écriture est un peu spécial et peu être dérangeante au début. Mais cela permet de dynamiser le récit.

J'ai trouvé très intéressant que des peintures ont été intégré au roman. Cela lui donne un petit truc en plus.

On a beaucoup d'histoire durant le roman, j'espérais qu'il y aurait un peu plus d'action ou tout du moment un peu plus de détail sur l'histoire d'amour. Parce que finalement c'est pour cela que je l'avais choisi et j'ai été un peu déçu. Mais bon il reste tout de même intéressant pour associer l'histoire à une histoire particulière.

Juste pour la découverte, je recommande de lire ce livre !
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Ben Aïcha

Avis mitigé pour ce livre dont la quatrième de couverture me faisait très envie. J'ai beau être une amatrice incontestée de l'époque de Louis XIV, l'histoire de Ben Aïcha et de Marie-Anne de Bourdon, présentée ainsi, n'a pas réussi à me captiver. Pour un livre aussi court, il est étrangement dénué d'action, l'auteur fait plus étalage de ses connaissances sur la cour du Roi Soleil, et notamment sur les personnages qui la composent, que de ses talents de romancier. Après 50 pages de descriptions sur le fils caché et homosexuel du roi, la gouvernante astucieuse de la princesse et l'interprète arabe féru de savoirs, on se demande un peu quand est-ce que l'histoire d'amour va finir par arriver. C'est un livre à lire plutôt pour se familiariser avec la cour de France en 1699 que pour découvrir véritablement l'histoire d'amour impossible de l'ambassadeur marocain avec une princesse de sang.
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Le partage du monde

On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit d'un roman-route même si le protagoniste, le jeune Brahim, comme il s'est lui-même nommé, dans son errance, parcourt un chemin qui ira, dans un premier temps de Marrakesh à Tanger, de la ville rouge à la ville blanche, dans le but de chevaucher les vagues et la mer vers la France . Le voyage, c'est surtout dans l'esprit et l'âme insouciante de Brahim, qu'on le fait. C'est son voyage dans la vie jusqu'à ses dix ans au moment où il quitte Marrakesh. Le partage du monde, ce sont les efforts de Brahim pour exister, pour être et pour continuer, c'est son parcours, réel et imaginé, vers les pays d'abondance, ses rencontres hors norme, les discours que lui tiennent les ondes et l'échange épistolaire avec le président de la République. Le partage du monde, c'est un regard sur la faim, sur l'indifférence et sur un monde qui, aujourd'hui, doit prendre acte d'une crise sans précédent qui amène des peuples à se déplacer et à chercher ailleurs des raisons de rêver à nouveau.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Sur les pas de Saint Augustin

Sous une belle couverture ocre, couleur du désert d'Afrique, se cache un texte poétique qui emmène le lecteur sur les pas de Saint-Augustin. Un peu comme Saint-Francois d'Assise, Saint-Augustin n'a pas immédiatement embrassé la religion chrétienne. Il a pris le temps de vivre une jeunesse un peu débridée, de faire un enfant, de traîner dans les auberges et, quand même, d'apprendre la rhétorique et d'en devenir professeur. C'est à l'âge adulte qu'il a commencé à s'intéresser à la religion de sa mère, Sainte-Monique, et, dès cet instant, la vraie foi ne la plus quitté. Il a consacré le reste de sa vie au service des autres et à la prière.



Kebir Ammi donne la parole aux vestiges des lieux où il a vécu pour raconter sa vie, ses voyages, ses doutes, sa relation avec son père et sa mère... Il se met dans la peau d'un visiteur qui se promène dans les ruines des ville de Thagaste, Madaure et Carthage. Il essaie de retrouver la trace du saint homme à Rome, Milan et Hippone... Ses pérégrinations sont racontées dans une langue teintée de poésie et entrecoupées d'extraits des "Confessions" qui reflètent les états d'âme de Saint-Augustin vis-à-vis de sa relation à Dieu.
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Mardochée

Le sujet, la personnalité de Mardochée et le contexte historique, avait tout pour être romanesque. Le résultat hélas est un roman odieux plein de haine et de ressentiment contre Charles de Foucauld. Kebir Ammi falsifie complètement l'histoire véritable ce qui est malhonnête pour un roman historique. Foucauld n'a pas été un espion comme le prétend le livre presque toute les deux pages. Il n'a pas été payé par l'Etat ou le gouvernement (p 122), il n'était plus militaire, jamais dans son livre Reconnaissance au Maroc ( que Ammi n'a pas dû lire tellement il fait d'erreurs) Foucauld n'espère, ne suggere, ne prépare une invasion militaire. Le travail de Foucauld était publique (les anglais, allemands tous ont put lire son travail). Son prétendu "espionnage" a même été remis en main propre au sultan par Henri de Castries! Et si Foucauld était espion alors Mardochée était le patron de l'espionnage français ! Foucauld n'était pas né que Mardochée envoyait déjà des rapports (en 1858!) à Paris et en français... En 1874 il est même reçu par deux ministres à Paris ! (Honneur que Foucauld n'a jamais eu)

Ce roman est à charge contre Foucauld, qui rappelons-le ne croyait pas encore en Dieu au moment de son exploration, n'était pas homosexuel comme le suggère Ammi mais au contraire grand coureur de jupons...(et même s'il avait été homosexuel c'est pitoyable de la part de l'auteur d'utiliser cela dans sa haine)

La fin est odieuse quand Mardochée choisi d'écrire dans " la langue du saint Coran" quand on sait que le même jour des dizaines de milliers de musulmans s'apprêtaient à massacrer les juifs d'Alger... Le roman tait la condition intolérable des juifs au Maroc que Foucauld a mis en lumière. (Mais tout le monde a compris que M Kebir Mustafa est musulman et qu'il change et occulte ce qui l'arrange)

Enfin si Foucauld a choisi le déguisement juif c'est uniquement parce-que tout chrétien pénétrant à l'intérieur du pays était immédiatement massacré loin de tous ces étrangers qui vont et viennent tranquillement dans le roman de Kebir Ammi...

Les graves erreurs historiques sont légion dans ce roman, pire elles ne se justifient même pas pour des raisons romanesques! Inventer une amitié entre Foucauld et Pétain est complètement gratuit et sans raison dans la trame du roman. C'est dommage d'autant plus que Foucauld est rentré du MAROC avec une image positive de l'islam et des musulmans, loin du mot "fanatique" que lui prête Ammi...

Il écrit en rentrant "l'islam à produit en moi un profond bouleversements. La vue de cette foi, de ces hommes vivants dans une continuelle présence à Dieu..." . Bref j'invite tout le monde à lire la véritable histoire, qui est un vrai roman, sans mensonge. Mardochée est mort à Alger en s'occupant de ses passions, les herbes, les insectes, les souvenirs de ses voyages, voie dans laquelle la France l'a encouragé et permis de vivre, avec un passeport français. Assurement loin, très loin, d'un sentiment de trahison que lui impose Khebir Ammi dans ce livre plein d'hyppocrisie.
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Le partage du monde

Brahim a choisi son prénom. Né au Maroc, il a été abandonné bébé le long d'une voie ferrée.

Celui que l'on nomme ' le fils du train' va vivre, si l'on peut appeler cela vivre, dans un orphelinat jusqu'à l'âge de 6 ans où, considéré comme assez grand pour se débrouiller seul, il est mis à la rue.

La faim devient son pire ennemi. Plus rien ne lui fait peur car ' il est mort plusieurs fois '.

À 9 ans, il décide de quitter Marrakech, la ville rouge, pour marcher jusqu'à Tanger, la ville blanche avec, comme objectif, la France, ce pays où des fruits en or poussent sur les arbres.

Ce récit a un côté enchanteur de par les descriptions du Maroc et de son histoire et par le voyage que Brahim fait également dans son esprit.

Mais ce regard sur la misère, la faim et l'indifférence est terrible.

L'auteur nous interpelle : qui s'est donné le droit de décider du partage du monde ?

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Feuille de verre

Feuille de Verre, c'est le surnom d'un gamin des rues de Tanger, un enfant de l'air, un adolescent que rien n'assujettit. À l'ombre de cette ville, il côtoie la misère de l'écrivain public Tebjé et du Docteur, et surtout la sensualité de Zineb. Cherchant à fuir les "Tendres" (les policiers), ce Gavroche marocain nous entraîne de petits boulots en période d'errance, avec pour seuls biens sa gouaille et sa débrouillardise.



L'avis de la rédaction : À une époque où l'actualité parle de ceux qui fuient, que deviennent ceux qui restent ? Dans ce roman, Kebir M. Ammi a su trouver un style incisif pour nous porter sur les pas de ce héros attachant et imprévisible, tandis que le ton hésite entre le loufoque, l'ironie et l'amertume. Une histoire grave, traitée avec une légèreté bienvenue.



L'avis de Thibaud, 9 ans 1/2 : Un enfant des rues raconte sa vie à un écrivain. Surnommé "Feuille de Verre" en raison de sa maigreur, il tente de survivre avec le Docteur. Son histoire nous révèle les rencontres et le déroulement de sa vie. C'est un livre poignant qui nous montre le quotidien de ceux qui vivent dans la rue : le vol pour survivre, les petits boulots…

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Le partage du monde

Brahim est un enfant abandonné ; du haut de ses dix ans, il nous raconte les aventures qui ont ponctué sa jeune vie. Son premier souvenir est celui d'une mère qui le dépose à contrecœur près d'une voie ferrée, aux abords de Marrakech. Il passe ensuite les premières années de sa vie dans un orphelinat miteux où on le surnomme le "Fils du Train". Pour qui n'a rien connu d'autre, ce lieu est le Paradis sur Terre, et c'est l'âme en peine qu'il le quitte lorsqu'il atteint l'âge de cinq ans : en effet; le directeur de l'établissement considère qu'il est alors assez mûr pour gagner sa vie.



Forcément, le garçon se retrouve à la rue, et, plein de rêves et d'espoir, il se met en quête d'un emploi. Faut-il s'en réjouir ?, il en trouve sans trop de problème. Mais il s'est fixé un objectif bien plus ambitieux que porter les sacs des voyageurs qui descendent du train : quitter Marrakech, voir Tanger, traverser la mer et tenter sa chance en France, le pays des gros touristes riches et tout roses qui transpirent ! La faim et l'indifférence auront-elles raison de ses rêves et de son honnêteté ? Vaut-il mieux suivre un régime cafards ou voler des fruits à l'étalage ? On lui souhaiterait presque que le brouillard de l'enfance ne se lève pas trop vite sur la réalité du monde...



Son insouciance lui permettra d'accomplir des exploits au péril de sa vie, de rencontrer des personnages hauts en couleur qui tenteront de l'aider : un écrivain américain imbibé de vin, un marin estropié condamné à regarder passer les bateaux. Mais son imagination deviendra vite son seul vrai réconfort.



Le partage du monde fera réfléchir les jeunes et les moins jeunes sur les conditions de vie des enfants dans les pays pauvres : c'est forcément bon à prendre.


Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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Les vertus immorales

J'avais aimé "Mardochée" de ce même auteur, mais je n'ai pas du tout retrouvé de même plaisir avec "Les vertus immorales".

Ce marocain du XVIème siècle, érudit, ne m'a pas séduit : un surhomme intelligent, un peu comme ces héros de feuilletons ammiaméricains, instruit, tueur, capable de toutes les trahisons, y compris avec ceux qui l'ont formé, aidé, accompagné.

Trop de violence gratuite, de supplices, de crimes, de trahisons. Certes l'époque était violente, .... Des situations qui arrivent sans qu'on comprenne trop comment ni pourquoi, et d'autres qu'on aurait aimé que l'auteur développe.

Un érudit qui rencontre d'autres érudits comme Montaigne, ignorant et tenant des "propos affligeants sur l'Islam". Il devient conseiller du roi d'Espagne, puis trahit sa religion, les siens...Une confrontation entre les religions musulmane, catholique et les civilisations primitives, intéressant mais j'aurais aimé moins de violence, j'aurais apprécié ce livre s'il m'avait fait voyager dans les textes, les époques. Malheureusement il m'est apparu beaucoup trop superficiel, pas assez fouillé.

J'ai eu envie de le lâcher, à plusieurs reprises, mais j'ai résisté. Ouf, je suis arrivé à la fin de ces 200 pages
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Un génial imposteur

Ce roman ressemble au journal intime d’un caractériel malfaisant. Le héros prend du plaisir à faire du mal. Il se délecte de trahir ses amis, de torturer, de tuer. Plus il en fait, plus il a du pouvoir et plus il grandit dans l’entourage de ses pseudos amis qu’il mystifie. C’est le récit du parfait manipulateur. Tant de noirceur dans un seul homme laisse songeur. Je me plais à penser que cet être n’existe pas et me pose des questions sur l’auteur. MB.
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Mardochée

Mardochée, vieux juif âgé d'une cinquantaine d'années sert de guide, de juin 1883 à mai 1884, au jeune Joseph Aleman (Charles de Foucault) qui s'est illustré dans des guerres, et qui souhaite explorer le Maroc. Tous deux déguisés en rabbins affrontent de nombreux périls, guerres tribales, trahisons, espions de tout genre, exécutions capitales, violences.... dans ce Maroc, hostile aux chrétiens, et attisant les velléités des puissances européennes, Angleterre, France.... Ils sont obligés parfois de tuer et toujours d'avancer en masquant leurs projets, en se masquant eux-mêmes

Devenu vieux il écrit un livre de souvenirs dans lequel il relate cette aventure, mais trace aussi un portrait pas toujours très reluisant de celui qui fut son maitre pendant cette année, de leurs relations de confiance mais aussi de leurs animosités de leurs querelles : un explorateur arrogant parfois, secret, hautain, manipulateur.

Un livre confession : Mardochée demande pardon à son peuple, à son pays d'avoir les avoir trahis , en accompagnant Charles de Foucault, celui qui grâce aux informations cruciales qu'il recueillit permit l'établissement du protectorat français. "Ce journal est ma seule réponse, puisque ma voix, que nul ne souciera jamais de prendre en compte, n'a vocation que de se mélanger à la poussière et au silence".

Un livre vérité : Mardochée souhaite relater sa version des faits, face aux écrits de son maître qui le laisse sous silence.

Une découverte de ce Maroc du 19ème siècle, mais aussi du travail trouble de ces hommes qui accompagnant ces explorateurs arrogants, trahirent leurs pays, leurs peuples.

Une question : quelle est la part de vérité, quelle est la part romancée de ce livre?

Un auteur que j'ai découvert, et dont je vais poursuivre la découverte

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Sur les pas de Saint Augustin

Un beau petit livre qui suit saint Augustin pas à pas dans ses pérégrinations tant géographiques que spirituelles. Il le suit autrefois, mais recherche également sa trace aujourd'hui en des lieux qui en ont perdu le souvenir, mais dont les pierres en garde la mémoire.

Le texte de style poétique est émaillé de citations des Confessions fort à propos.
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Un génial imposteur

­Kebir M. Ammi nous offre ainsi le portrait d’un homme sans aucune illusion, dont l’existence est tout entière marquée au coin du nihilisme. C’est écrit maigre, en chapitres très courts qui semblent correspondre aux humeurs du personnage.
Lien : http://new.humanite.fr/cultu..
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Abd el-Kader

Un petit livre assez intéressant qui m'a fait découvrir le personnage d'Abd El-Kader. Néanmoins, j'ai trouvé l'écriture assez "bizarre", le fait que le récit soit au présent m'a un peu gênée ...
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