Citations de Kim Dong-Hwa (171)
p.208.
Ihwa a raison. Une femme n'a pas besoin de prétexte pour se faire belle. Elle le fait avant tout pour son propre plaisir.
p.178-9.
Mère d'Ihwa : Comme je la plains. La vie de femme mariée est déjà si pénible*. Elle sera en plus privée de l'affection d'un époux digne de ce nom.
Ihwa : Pire encore, elle va devoir s'occuper de lui comme si c'était son propre enfant.
Mère d'Ihwa : Quand la vie chez la belle-famille se fait trop dure, la jeune mariée n'a pas d'autre refuge que les bras de son époux. Le sort a été bien cruel avec la pauvre petite !
Ihwa : Justement, elle était en train de pleurer toutes les larmes de son corps quand je l'ai croisée. Je suis si triste pour elle.
Mère d'Ihwa : Sais-tu pourquoi le soja a un goût aussi salé ? C'est parce qu'il a été assaisonné par les larmes des belles-filles. Ne dit-on pas qu'une femme mariée accomplie doit vivre 3 ans comme une muette, 3 ans comme une sourde, et 3 ans comme une aveugle ? Et ce n'est pas tout ! Tout gamin qu'il est, son futur mari est l'aîné de la famille et elle va avoir encore plus de responsabilités.
Ihwa : Quel cauchemar !
p.64.
- Des fleurs ? N'avez-vous pas peur du ridicule* ?
- Qu'importe, du moment qu'elles plaisent à la dame.
- Certes, mais je n'en connais pas beaucoup qui sauteraient de joie en recevant des fleurs de chou !
* N.d.t : la société coréenne était autrefois très machiste et il était inconcevable pour un homme adulte de se promener avec un bouquet de fleurs dans les bras.
p.52.
Après tout, Ihwa a bien raison d'être exigeante. Elle mérite ce qu'il y a de mieux ! Mais si l'éclair peut vous éblouir sur le moment, c'est le modeste feu du foyer qui vous tient chaud toute la nuit. Ma fille est encore trop jeune pour comprendre cela.
p.295.
Tu sais quoi, Ihwa ? J'ai cru au début que tu serais aussi importante qu'une toute petite graine de fleur. J'ai cru que le vent finirait par t'emporter comme une graine de pissenlit.
Mais je me suis trompé.Tu as pris racine dans mon cœur et ton ombre est devenue aussi immense que les feuillages d'un Ginkgo. Tu occupes maintenant une place aussi grande que ces lettres tracées au sol.
p.226.
Ne dit-on pas que les papillons refusent de se poser sur l'épaule d'une veuve ? C'est parce que sa solitude fait constamment souffler un courant d'air froid...
p.204.
L'herbe serait-elle plus verte ailleurs ? Vous les hommes, vous passez votre vie à courir les jupons alors que vous avez ce qu'il faut à la maison.
p.199.
Heureusement il nous reste ces quelques plaisirs. De l'alcool pour les hommes... et des produits de beauté pour les femmes...
p.79.
Je trouve qu'elle a du mérite. Elle n'a jamais perdu sa dignité au milieu de tous ces hommes.
p.67-8.
- Moi, je préfère les arbres. Ce qu'ils font est tellement plus joli. Ils ont de la chance de faire des fruits rien qu'en se touchant du regard.
- C'est parce que tu es encore trop petite. Nous concevons dans la joie et nous enfantons dans la douleur. Voilà pourquoi nos petits nous sont si chers. D'ailleurs ne dit-on pas qu'il est possible de s'enfoncer son enfant dans l’œil sans avoir mal* ?
N.d.t. : un vieil adage coréen pour exprimer l'amour des parents pour leur progéniture.
- Alors, Quand le printemps viendra-t-il?
- Il y a quelques jours, le ruisseau était complètement gelé mais aujourd'hui je sens qu'il y a un écoulement timide en dessous de la glace. C'est comme le battement de cœur d'un petit poussin. Quand le bruit sera tel le souffle d'un chiot endormi, le printemps s'installera définitivement.
- Je veux tenir une promesse que j'ai faite à ma défunte épouse.
- Tu m'impressionnes! C'est déjà si difficile de tenir les promesses faites aux vivants.
- Même la mort ne me fait pas peur si c'est avec toi.
Rien ne peut faire davantage plaisir à une mère que les compliments de ses enfants sur sa cuisine.
- À la campagne, il est aussi important d'aimer le parfum des fleurs sauvages que de savoir apprécier l'odeur du fumier. Ça sent un peu fort au début mais vous verrez, c'est une chose qui se bonifie avec le temps. Si les engrais chimiques sont comparables à la médecine occidentale, le bon vieux fumier rappelle notre médecine traditionnelle.
- L'être humain est bien plus sale que la crotte. Il suffit d'enlever le fumier pour que tout redevienne propre. Mais les traces laissées par un être humain restent indélébiles.
Qu'est-ce que ça peut faire s'ils sont dépareillés? Ces bols en céramique avaient été achetés à l'occasion de notre mariage. À cela s'est ajouté un bol en laiton à la naissance de l'aîné... puis un bol en maillechort pour le cadet... et un autre en inox quand la petite dernière est née. Ils ont été achetés au fur et à mesure que la famille s'agrandissait. Rien d'étonnant à ce qu'ils soient de couleurs et de formes différentes. Je les aime beaucoup parce qu'ils me rappellent chacun de mes enfants. Et ma rue voudrait que je m'en débarrasse sous prétexte qu'ils sont dépareillés? Petite insolente! Ces bols sont comme un journal intime qui raconte l'histoire de toute ma vie. Ce n'est pas la beauté de l'écriture qui compte mais le contenu!
Les femmes de pêcheurs d'étiolent dans une interminable attente sans jamais songer à refaire leur vie.
Nous continuons à y croire même lorsque tout est perdu car une attente sans espoir est toujours préférableau deuil de l'être aimé.
(dans Chapitre 5. "La barque de camélias")
Il y a toujours une bonne raison de boire ! Un coup pour se rafraîchir, un coup pour se réchauffer, un coup pour se motiver, un coup pour se consoler... Ainsi va la vie et à la fin, il ne reste plus qu'à trinquer à la santé du défunt.
(dans Chapitre 6. "L'alcool de fleurs")
L'attente et le chagrin sont le lot des femmes de pêcheurs. Et quand tout est fini, elles n'ont que leurs yeux pour pleurer.
(dans chapitre 5. "La barque de camélias")