Ce troisième tome de la série de bandes dessinées La bicyclette rouge semble délaisser ce que je croyais être le personnage principal, le facteur qui se promenait allègrement dans Yahwari, au profit des couples âgés anonymes qui croisent son chemin matin et soir. Je l'admets d'emblée, mon intérêt s'émousse. D'abord, parce que l'effet de la nouveauté n'est plus là (et c'est normal) mais surtout parce que, même si tout est encore un peu poétique et enchanteur, ce l'est quand même moins que dans les tomes précédents.
Beaucoup des petites histoires concernent les relations de couples entre personnes du troisième âge. C'est un sujet qui m'attire moins. Ces aînés, dans leurs vieilles habitudes, ils s'aiment tendrement mais ils sont d'une autre époque, un peu maladroits. Ils ont trimé dur toute leur vie, ils continuent à s'occuper de leur petit lopin de terre mais leurs enfants sont partis à la ville. Lors des rares visites de ces derniers, le gap entre les deux générations devient évident et un peu malaisant. Les jeunes ont changé, leurs valeurs ne sont plus les mêmes, ils sont devenus ingrats. Est-ce la réalité en Corée, où la modernité est apparue trop rapidement après la Deuxième guerre mondiale ?
Dong-Hwa Kim se fait l'apôtre de la vie rurale, qui ne peut être que sereine, idéale, en même temps qu'il montre un parti pris pour ses aînés (même s'il n'est pas toujours tendre avec eux). Est-ce juste ? Pourquoi le mode de vie des personnes âgées à la campagne doit être meilleur ? Pourquoi les jeunes de la ville doivent être égoïstes ? Ce n'est pas mon point de vue ni ma réalité. Pas tous les citadins sont pressés, avares et incultes.
Je n'ai rien de plus à ajouter en ce qui concerne les dessins. Je les aime bien, ils colorés, réalistes mais pas trop. En effet, l'auteur-dessinateur se permet quelques fantaisies, ses personnages deviennent quelque peu caricaturaux quand ça se prête à l'histoire. Il ne reste qu'un tome alors, assurément, je le lirai aussi.
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Je retrouve avec beaucoup de plaisir mon facteur préféré qui parcourt à bicyclette le village de Yahwari, petit pois sur la carte de Corée. On est au début de ce siècle. le volume est centré sur les anciens, leur vie quotidienne, leurs préoccupations et leur imaginaire. Il est question d'isolement, d'enfants qu'on attend en vain tout en donnant le change, de traditions et de modernité, de relations conjugales et amicales mais aussi de rêves et de promesses. le ton touche au coeur. J'aime toujours beaucoup les dessins pleins de justesse et de tendresse. le visage parcheminé, le sourire édenté et le dos voûté de la grand-mère qui a une sacré caractère et beaucoup d'humour. le corps amaigri et tanné par le soleil de son époux, un philosophe mélancolique particulièrement touchant. Et le facteur ? Eh bien, le facteur prend le temps de les écouter.
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Toujours à travers le regard du facteur, on entrevoit la vie quotidienne des personnes âgées dans un petit village au coeur de la campagne en Corée. C'est un regard tendre posé sur ces gens appartenant à un temps révolu. Ce tome n'est pas aussi poétique que les deux premiers mais cela ne m'empêche pas d'avoir envie de découvrir le quatrième tome.
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Tout comme les 2 premiers tomes, celui-ci est une pépite de poésie ! Les histoires qui tiennent sur 3 double-pages maximum, se déroulent toutes dans le même village, avec les mêmes personnages. Les dessins sont superbes, le trait est beau, et le couleurs très apaisantes. Les petites histoires sont comme des petites bulles de bonheur.
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Au coucher du soleil,
le dos appuyé contre un mur de pierres noires,
ma mère contemple la route.
Elle regarde au delà des fleurs de bignone.
Elle regarde plus loin encore que le parterre des peupliers.
Son coeur voyage le long du chemin sinueux
au gré des vents et des nuages.
Tandis que ses mains parcourent inlassablement
les champs et les rizières,
les yeux de ma mère continuent à rêver.
Tandis qu'elle contemple les pétales roses des fleurs,
son coeur voyage avec la grâce d'un papillon
aux ailes multicolores.
(Janvier 2005).
Au coucher du soleil,
le dos appuyé contre un mur de pierres noires,
ma mère contemple la route.
Elle regarde au-delà des fleurs de bignone.
Elle regarde plus loin encore que le parterre des peupliers.
Son coeur voyage le long du chemin sinueux
au gré des vents et des nuages.
Tandis que ses mains parcourent inlassablement
les champs et les rizières,
les yeux de ma mère continuent à rêver.
Tandis qu'elle contemple les pétales roses des fleurs,
son coeur voyage avec la grâce d'un papillon
aux ailes multicolores.
- Je veux tenir une promesse que j'ai faite à ma défunte épouse.
- Tu m'impressionnes! C'est déjà si difficile de tenir les promesses faites aux vivants.
Les épreuves qui te secouent signifient que tu es vivant. Un arbre vivant accepte de se faire malmener par le vent pour éviter que ses branches ne se rompent.
Puis un beau jour, ses branches finissent par se couvrir de fleurs
Père et fils
[...]
- Je vous demande pardon, père.
- A propos de quoi ?
- Je vous ai menti sur l'état de mes finances. La plupart des jeunes du pays ont mieux réussi que moi. J'ai fait comme si cette voiture était à moi pour que vous puissiez être fier de moi.
- Ceux qui réussissent précocement sont comparables à des fleurs de printemps... Mais toi, tu es comme une fleur d'automne qui s'épanouit après le passage des intempéries... Tu as été trop impatient alors que ce n'est pas encore ta saison.
Allons ! Haut les coeurs !
Les épreuves qui te secouent signifient que tu es vivant. Un arbre vivant accepte de se faire malmener par le vent pour éviter que ses branches ne se rompent. Puis, un beau jour, ses branches finissent par se couvrir de fleurs.
Sois patient, mon fils. Ton tour viendra. A-t-on jamais entendu parler d'un arbre qui oublie de fleurir ?
Trailer du coffret des quatre volume de "La bicyclette rouge"