Kinky Friedman

Barry Gifford est un bavard qui adore les digressions. En lisant récemment L'Imagination du coeur, je suis tombée sur cette phrase:

« - Ce Friedman, c'est le Juif qui s'est présenté aux élections pour devenir gouverneur du Texas? demanda Beany.

- Exact. Il avait un groupe de rock qui s'appelait les Texas Jewboys. Il écrit des romans policiers aussi. J'en ai lu quelques uns, c'est pas mal.

- Il a du talent, ce bonhomme, dit Lula. »



J'en avais quelques uns, j'ai ouvert le premier, Meurtre à Greenwich Village (1986), intriguée par cet auteur, chapeau de cowboy vissé sur la tête, chanteur, auteur-compositeur, alias le « Frank Zappa de la country », acteur notamment dans Massacre à la tronçonneuse, homme politique et auteur de romans policiers. Avouez que c'est un profil intrigant.



« J'ai levé le mescal dans la lumière et regardé le ver glisser sur le cul de la bouteille. Un cadeau d'un ami qui rentrait tout juste du Mexique. le ver était blanc et gras et les grandes propriétés hallucinogènes qu'on lui prête lui conféraient une vague apparence de dangerosité. On était censé le gober et il était censé vous faire planer si haut qu'il vous fallait une échelle de corde rien que pour descendre vous gratter le fion. »



Bon, ça commence bien…

Meurtre à Greenwich Village est donc un polar ancré dans un périmètre petit par la taille mais grand par le nombre d'excentriques de tout poil qui y traînent, et dont le personnage principal et narrateur est un détective amateur qui ressemble beaucoup à son papa. Il se prénomme Kinky (vicelard), est chanteur de country, adore le café (enrichi au whisky), les cigares et son chat. Comme Sherlock, il a un alter ego du nom de Ratso, et se shoote, mais aux barreaux de chaise - « je déniche le mégot d'un cigare à demi fumé, plutôt bien préservé, et je l'ai allumé. Je me suis souvenu de Winston Churchill, à ce propos: « Ils sont encore plus juteux ressuscités. »- L'intrigue est plaisante, le style agréable, et Friedman a de l'humour. On dirait Groucho Marx crade coincé dans un Hammett. D'après les amateurs, Meurtre à Greenwich Village n'est pas son meilleur mais c'est une bonne mise en jambe pour arpenter la suite, Kinky étant le personnage de 17 romans.

Une verve à tout casser, des références érudites et populaires à toutes les pages, on sent bien que le tonus intellectuel de l'auteur est très en forme. Par contre, ça m'a un brin agacée et perdue. Mais c'est bien personnel. C'était une première rencontre pour moi avec Kinky Friedman et il faut véritablement apprivoiser le style. Un détective privé juif qui recherche un vieux pote de l'armée qui lui même est à la poursuite de nazis. Il y aura des morts, des attaques, des disparitions, bref plein de rebondissements , le tout narré dans une langue assez particulière. Bravo au traducteur qui a su aussi bien restituer expressions et figures de style propres à l'auteur.

Je reste, quant à moi, dubitative.

En toute objectivité, je ne saurai l'être avec cet auteur dont je suis une inconditionnelle (bah ouais c'est comme ça). Suspense, humour, personnages sympa et même attachants.... L'écriture est directe, sans fioriture. Voila, quoi!!! Qu'attends-je pour m'y remettre?!

Comment ça vous ne connaissez pas et du coup n'avez jamais lu Kinky!!! Alors, primo, vous allez sortir vos petits petons de vos charentaises, deuzio, vous allez mettre vos chaussures de ville ou autre voire même garder vos confortables charentaises et tertio vous allez aller de ce pas élégant chez votre libraire et acheter illico presto les livres de ce monsieur à l'humour délicieux....

Un pastiche de polar à prendre au troisième degré



"A l'instar de tous les métros qui ne mènent nulle part, tapissés de graffitis et halés par la motrice de l'ennui, le train de la vie s'arrêterait dans un strident crissement de freins et tous les passagers devraient descendre de voiture. Tout le non-dit ou le non-fait oublié à bord serait dérouté sur Tuladanldo, Arizona."



Cette phrase du livre représente pour moi un échantillon très représentatif de ce qui attend si vous avez la bonne idée d'ouvrir un roman du kinkster, alias Kinky Friedman. Un mélange d'humour décalé, grinçant et de poésie mélancolique à la Verlaine. Une certaine vision alambiquée de lui-même et du monde qui l'entoure.



Elvis, Jésus et Coca-Cola est un pastiche de whodunit dans lequel Kinky Friedman se met lui-même en scène pour résoudre des énigmes alambiquées. Dans cet opus, il s'agit de retrouver un film, ou plutôt un documentaire sur les imitateurs d'Elvis Presley; Le réalisateur de ce film n'est autre que Tom Baker, dit la Boulange, qui vient de passer de vie à trépas. Surtout c'était un grand ami du kinkster.

Mais mettre la main sur ce film qui a disparu va soulever quelques lièvres inattendus, et les cadavres vont s'accumuler. Voilà pour l'intrigue, ou plutôt le semblant d'intrigue. Oui je vous avertis tout de suite, l'intrigue est secondaire dans les polars de Friedman. En fait ce qu'il faut retenir de ce livre, c'est la recette de la salade au Coca-Cola (meuh oui ça existe!) que vous découvrirez dans les toutes dernière pages. Le reste c'est de la littérature.

C'est ça un livre du kinkster, ça part dans tous les sens, c'est à prendre au troisième, voire au quatrième degré! Dans les polars de Friedman, on rigole beaucoup, on accompagne l'auteur dans des situations improbables, on fait le plein de phrases désopilantes sorties tout droit de l'imagination passablement agitata du kinkster qui avoue avoir consommé beaucoup de substances dites récréatives durant sa jeunesse de chanteur de Country!



Il est vrai que le style parfois très imagé de l'auteur peut en rebuter plus d'un, le kinkster n'est pas toujours d'une lecture évidente, je vous conseille d'enchaîner ses romans, de vous faire une série.

Cela permet vraiment de vous habituer à son style désabusé, parfois mélancolique, mais tellement pétri d'humanité. Le kinkster a vraiment su imprimer sa "patte" dans l'univers si hétéroclite du roman policier. Une "patte" pleine d'auto-dérision!


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Rien à voir avec Claudia Cardinale, mais il n'empêche : cette Fille à la valise-là est une vraie petite gourmandise, délicieuse et légère, un plaisir (presque) pas coupable !



"Vous devez admettre que c'est sidérant. Chaque fois que je rencontre une jolie femme en avion, ça se termine inéluctablement par une atroce idylle façon amours contrariées, invariablement couronnée par une fin tragique."



Mélangez dans un shaker : un détective à la petite semaine, une fille et sa valise (capable de se volatiliser dans un avion), des espions en veux-tu en voilà. Ajoutez une bonne dose d'absurde, et une pincée de course-poursuite échevelée, avec un zeste d'ironie cynique. Agitez bien. Vous obtenez une mixture rafraîchissante et savoureuse.



Entre son style désopilant, ses péripéties invraisemblalbles à la Wilt et ses personnages barjos, Kinky Friedman (étrangement projeté dans son personnage principal) séduit. De quoi retenter l'expérience !
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Si le titre m’a séduite c’est tout ce qui me reste de ce roman. L’écriture se fait lourde, l’humour gras, et l’anti- héros est tellement prévisible !

Quelle déception : un groupe de danse (lesbiennes ) qui

Cassent le plafond à force d’entre chat étaient de bonne augure .. Sauf que l’auteur nous réjouit au travers de ses personnages , de blagues salaces , limite homophobe , si on est de mauvaise humeur et l’aventure n’est pas au bout des cigares que fument le héros pour tromper l’ennui et le mien ..

Entrez dans l'univers irrévérencieux de Kinky Friedman



Kinky Friedman est un chanteur, auteur-compositeur, romancier et homme politique américain; Rien que ça! Et surtout il fume des barreaux de chaise, et descend le whisky comme si c'était de l'eau plate!

Ses polars partagent certaines ressemblances avec sa musique country, mettant en vedette une version fictive de lui-même résolvant des crimes à New York et offrant blagues, sagesse, charme texan et whiskey irlandais.

Fred Vargas et Bill Clinton le revendiquent d'ailleurs comme l'un de leurs écrivains préférés.



La première enquête du Kinkster remonte à 1986: Meurtre à Greenwich Village. C'est un premier whodunit de bonne facture, mais sans plus. Meurtres au Lone Star Café, son deuxième roman paru en 1987, est beaucoup plus réussi, c'est également un whodunit dans la plus pure tradition du genre: une série de meurtres liés entre eux, un tueur en série insaisissable, et Kinky qui mène l'enquête, à sa manière, et qui ira jusqu'à risquer sa peau pour démasquer le coupable, dont l'identité n'est connue que dans les toutes dernières pages du roman.



Je vous conseille de commencer par ce roman si vous souhaitez entrer dans l'univers du Kinkster. Je vous avertis tout de suite: il faut un peu de temps pour s'habituer au style imagé de l'auteur, et à son humour bien spécial; Mais ensuite, quels formidables moments de lecture vous attendent! Il faut lire Kinky Friedman pour son originalité, tant au niveau des dialogues que de l'atmosphère qui se dégage de ses romans. Une vraie marque de fabrique. Inimitable!


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Je n'avais pas d'a priori sur ce livre, et s'il m'a tiré quelques sourires, je dois dire que j'aurais mieux fait de passer mon chemin... j'étais pourtant attirée ar l'univers.

J'ai trouvé que c'était assez mal écrit / mal traduit, de très nombreuses répétitions, et l'intrigue n'est pas dingue.

Bref, il y a tellement d'autres polars à lire...

Le dernier mais aussi meilleur whodunit du Kinkster



Le vieux coup de la sauterelle est le quatrième roman de Kinky Friedman, chanteur-de-country-viré-au-détective-privé-amateur, c'est un whodunit palpitant dans la plus pure tradition du genre: au menu et dans le désordre, des cadavres qui s'accumulent, des gens qui disparaissent et qui réapparaissent, des skinheads, des nazis, la jungle très très dangereuse de Bornéo, et un Kinky au mieux de sa forme qui résout l'énigme tout en dispensant sa philosophie alambiquée de la vie.



Tout est ici subtilement et efficacement contrôlé, le Kinkster distille les indices et reconstitue un puzzle pour le moins surprenant; Une enquête pleine de rebondissements, mais surtout une symbiose très réussie entre l'humour irrévérencieux et le lyrisme poétique touchant d'humanité de l'auteur; Cette dernière facette n'est d'ailleurs pas présente dans les trois premiers romans et ajoute une touche de sensibilité bienvenue dans l'univers déjà bien singulier de l'auteur. Un roman totalement abouti.



J'ai précisé que c'était le dernier whodunit de la série, car les opus qui suivront sont davantage des pastiches de polars complètement déjantés, à prendre au troisième, voire quatrième degré. Enfin, mention spéciale au traducteur qui a su parfaitement retranscrire le style imagé et les expressions de l'auteur. Un univers à part plein d'humour et pétri d'humanité.


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La chatte a mangé la marquise à cinq heure. Pas de contrepèterie ici, elle lui a vraiment retourné la crinoline. Et autrement, c'est une blague maline déguisée en polar, plutôt rigolo. Une détective privé un brin véreux, des danseuses souples, des drames félins et un peu de sexe entre deux coups de feu, ça se mange sans faim accompagné d'un verre de whisky.

La situation de départ à elle seule fait sourire : le plafond de l'appartement de notre détective tombe en miettes. En effet, à l'étage au-dessus a lieu un cours de danse ... lesbien! Impossible pour Kinky de soutirer une quelconque indemnité à la directrice du cours Winnie Katz qui se fait un plaisir d'envoyer sur les roses notre héros.



Que va faire ce dernier ? Eh bien, commencer des travaux - qui en plus de s'éterniser, sont réduits à néant par le cours de danse qui fait régulièrement s'écrouler de nouveaux pans de plafond - et se plaindre à sa chatte, qui lui oppose un silence désinteressé...



A ce moment-là, Kinky, sous le coup de la colère, va s'amuser à envoyer une lettre de menace de mort à Winnie. Il regrette rapidement son geste quand cette dernière se fait agresser...



Ce qui n'était donc qu'une plaisanterie de mauvais goût va mettre dans notre détective dans une situation plutôt inconfortable, ne serait-ce qu'au niveau de sa conscience... Mais pas de panique, ses fidèles accolytes - ignorant que Kinky est l'auteur de la lettre - sont là pour l'accompagner dans l'enquête mais aussi le dérider! Car, que le lecteur se rassure, la loufoquerie de la situation de base continue dans tout le roman!



Pour commencer, l'humour pipi-caca de Kinky et de ses amis n'est plus à prouver. Dans ce nouvel opus, rien n'a changé et le lecture trouve de magnifiques perles au détour d'une communication téléphonique :



"- Un tas de choses nous paraissent déplaisantes, McGovern, qui, plus tard, après réflexion, nous semblent plus hideuses que simplement déplaisantes.



- Comme de répondre au téléphone quand on coule un bronze, par exemple?



- J'avais plus ou moins ressenti l'absence de ton éternel et si agaçant optimisme béat. Le détective chevronné que je suis aurait dû deviner la nature de tes occupations actuelles.



- Maintenant que tu es au courant t'as intérêt à faire fissa. Un seul regard à cet appartement aurait dû t'apprendre que je ne suis pas précisément affligé de rétention anale.



- Rappelle-moi quand tu auras terminé de couler ton Nixon."



Ainsi, si vous êtes très peu fan de cet humour au ras des paquerettes, mieux vaut ne pas ouvrir Une fessée pour Watson! Le livre est rempli de blagues sur le sexe, sur les matières fécales et est complètement irrévérencieux. De la blague sur Anne Franck aux grandes réflexions sur le peuple juif, Kinky et ses compères ne connaissent pas de limites... et c'est ça qui est bon! On frôle même l'absurde lors d'une digression de plusieurs pages sur Jésus! Mais ce que l'on préfère c'est l'histoire mythique du Pétomane et comment ce dernier faisait pour rendre ses spectacles au Moulin Rouge si variés et hilarants.



Si vous aimez ce type d'humour, vous aurez le sourire au lèvres tout au long de votre lecture. Ceci dit, l'intrigue en est considérablement ralentie, et là où le suspense devrait culminer, la cocasserie des situations l'annihile complètement. Pas de polar pur et dur ici donc. Mais une intrigue policière pleine d'humour et des personnages qui n'ont rien à envier à ceux des San Antonio !

Très bon polar. Vous pouvez le lire sans crainte, vous ne serez pas déçus.

C'est l'histoire de Kinky, détective privé américain, narrateur de ce roman. Un de ses amis, un peu "cas social" sur les bords, qui a été adopté, lui demande de l'aider à retrouver sa mère biologique. Il accepte, bien que sachant l'ami en question non solvable. Et cette enquête de routine va prendre un tour inattendu lorsqu'on découvrira que des inconnus sont prêts à tout pour que les recherches échouent. A tout, même à tuer... Mais qui est donc cette vielle maman qui sème les cadavres ?

Ce roman m'a plu, pas tellement par l'intrigue, sympa mais pas révolutionnaire. Surtout à cause du caractère du narrateur , fan de Sherlock Holmes , gaga de son chat et amoureux de sa voisine. Le langage de l'auteur fait penser à une sorte de Frédéric Dard américain (en mieux ?), et ça m'a plu.