Ou toute seule je vais
Que gouffres et sommets
Où vais avec l'aimé
C'est un chemin coloré
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Elle suivait son propre chemin et sa seule réaction à la pression sociale était son sourire à fossettes.
Bien entendu, elle se soumettait sans un mot aux lois tacites de la contrée, mais celles-ci étaient pour elle comme le vent qui la décoiffait.
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Nous ne recevions pas d’argent. Les pauvres nous régalaient d’une slivovice que je sentais, dès la première gorgée, jusque dans mes doigts de pied. De chez les riches, nous emportions des paniers garnis : viande fumées maison, œufs, lard, beurre, grandes tartes aux fruits.
Mon savoir universitaire ne signifiait rien. Les leçons utiles, je les ai reçues ici. J’ai vu des chaumières à moitié vides, littéralement bues par la brute épaisse, des enfants battus et sous-alimentés, des petits vieux courbés, mais aussi des hommes fourbus, victimes de l’intempérance et de l’avidité des femmes. J’ai rencontré des mentalités arriérées, de l’égoïsme dépravé, une avarice insensée, et, d’un autre côté, une humilité angélique, la patience, la vaillance et l’amour.
Le monde de l’âme humaine, avec ses deux pôles irréconciliables, tournait ici comme une roue de moulin.
Bien que Joza ne m’eût jamais fait le moindre mal, au contraire même, je vivais dans un tension permanente. Des pressentiments me tourmentaient. Et si tout venait à changer ? Et si j’étais seulement en train de consumer mon ancienne supériorité de médecin, de la vider tout entière comme le contenu d’un ramequin ?
Un jour, le fond apparaîtra, l’heure de vérité sonnera et le mufle en mon mari se révélera.
Pour l’instant, nous jouons encore à ce vieux jeu du docteur et du patient.
L’incertitude, pourtant, flotte dans les airs comme une clochette qui tinte de temps à autre.
Mon savoir universitaire ne signifiait rien. Les leçons utiles, je les ai reçues ici. J'ai vu des chaumières à moitié vides, littéralement bues par la brute épaisse, des enfants battus et sous-alimentés, des petits vieux courbés, mais aussi des hommes fourbus, victimes de l'intempérance et de l'avidité des femmes. J'ai rencontré des mentalités arriérées, de l'égoïsme dépravé, une avarice insensée et, d'un autre côté, une humilité angélique, la patience, la vaillance et l'amour.
Le monde de l'âme humaine, avec ses deux pôles irréconciliables,tournait ici comme une roue de moulin.
Dire qu'il était courtois serait ridicule. Richard, lui, était courtois, et sa courtoisie était une parade ostentatoire.
Joza était tendre, tout simplement.
Seul demeurait le sentiment que la valeur des choses ne repose pas en elles-même, mais en nous.
Elle suivait son propre chemin et sa seule réaction à la pression sociale était son sourire à fossettes.
Bien entendu, elle se soumettait sans un mot aux lois tacites de la contrée, mais celles-ci étaient pour elle comme le vent qui la décoiffait.
Il faut un don pour chaque chose.Méme pour le bonheur.
Par une après-midi d'été, nous nous sommes assis au sommet d'une colline et nous bavardons.Le globe-terrestre est à nos pieds.
Nous venons, avec l'arrogance des ignares, de résoudre des questions vieilles comme l'humanité. NOus sommes grimpé jusqu'au sommet de la pyramide de points d'interrogations qui, pendant des siècles, a grandi en même temps que la connaissance.
Nous avons expédié la question du sens de l'existence en une tournemain, de façon grandiose: concevoir la causalité, c'est revivre notre passé.
Plus jamais je n'éprouverai une liberté si absolue, si impudente.
Plus jamais ?!