Citations de Lanza Del Vasto (114)
« Violence » est tout ce qui viole l'ordre harmonieux des choses, en commençant par le mensonge, qui est le viol de la vérité ; l'abus, légal ou non, qui est le viol de la justice ; l'oppression, qui est le viol de la liberté ; le meurtre et la cruauté, viol de la vie ; l'avilissement et la corruption, viol de la dignité ; pollution et désintégration atomique, viol de la nature ; intolérance religieuse et idéologique, viol de la conscience. Et toutes ces violences-là sont des violences artificielles. Elles ont pour cause l'esprit de profit et la volonté de domination. Il en résulte guerres, révoltes, misères, servitudes, qui sont quatre fléaux faits de main d'homme, qui se préparent et se perpétuent avec toute la bénédiction de la légalité et de la moralité. Ils constituent les enchaînements et les déchaînements de la violence légitime. Et la moins artificielle des violences légitimes, c'est la défense légitime, qui, quand elle aboutit au meurtre, devrait plutôt s'appeler l'offense légitime. Et, naturellement, la suprême expression de la violence légitime, c'est ce que les hommes appellent « la justice », c'est-à-dire, cette espèce de démence de la raison, qui pense qu'il faut répondre à un mal par un mal, et qu'on doit appeler « bien » le mal qu'on rend. Ce qui fait qu'on redouble le mal et qu'on entre dans une chaîne qui n'en finit pas.
Propos enregistrés lors d'une émission de 1974 dans les après-midis de France Culture.
Va, fou, mets-toi donc en marche avec toute ta vie, et que la route fasse chanter ton corps de roseau sec et tes jambes de vent !
La lune , avec son beau gréement d'étoiles rares
Aborde au port qu'un banc de nacres barre
Mais l'homme ingrat aux beautés de la nuit
Leurré de rêves ou travaillé d'ennui
Roule à l'abri de ses volets avares .
Admirons la sagesse de ceux qui rêvent d'habiter la lune après avoir rendu la terre inhabitable.
Ne perdons pas notre temps à nous dépêcher.
Vagabond, sache la dignité de l'acte vertical uniquement humain qu'est la marche. Se tenir debout n'appartient qu'à l'homme. Même les oiseaux du ciel sont assis sur leurs pattes et couchés dans leurs ailes pour le vol.
Ce n'est pas l'ennemi que vous avez à combattre mais l'erreur de l'ennemi: l'erreur que commet votre prochain lorsqu'il lui arrive de se croire votre ennemi. Faites-vous l'allié de votre ennemi contre son erreur.
La charité, c'est la reconnaissance de soi en l'autre.
J'ai laissé pendre ma guitare dans les branches
Le vent chante tout seul , écoutez sa chanson
Il dit " Je veux , moi vent , moi le vent sans maison
Me reposer en toi , guitare aux belles hanches
Et toi tu nageras comme un poisson
Au ventre blanc dans ce ruisseau de sons ......
Lanza Del Vasto .
La machine a gagné l'homme. L'homme s'est fait machine, fonctionne et ne vit plus.
Ses gestes, ses désirs, ses peurs se mécanisent, ses amours et ses haines. Ses goûts, ses opinions. L'éducation des enfants, l'activité productrice, le sport et les divertissements, l'application des lois, la police et l'administration, l'armée et le gouvernement, tout commence à tendre à l'inhumaine perfection de la machine.
Quand vous aurez fait de l'Etat une machine, comment empêcherez-vous un fou quelconque de s'emparer du guidon et de pousser la machine au précipice ?
Quand vous aurez fait de l'Etat une machine, il faudra que vous lui serviez vous-même de charbon.
je me suis glissé sous l'écorce des arbres
Et je me suis glissé sous l'écorce des arbres,
J'ai rabattu sur moi mille paupières vertes,
Et d'un seul trait j'ai bu l'extase végétale.
Il s'agit de se distraire de cette grande vérité que nous ne sommes rien !
La non-violence,
c'est la révolution totale :
celle qui commence
par soi-même
et non par les autres.
les ombres des nuages passant sur les vagues de la mer, est-il un fou qui veuille en faire collection? Allons-nous perdre notre temps, ou pour mieux dire notre éternité, à conserver dans la mémoire ce qui se passe dans le temps? Souvenons-nous plutôt de l'être. L'être ne passe pas. Ce qui passe n'est pas. Cela ne fait que paraître. Comme le rêve à un dormeur. Et c'est le propre du dormeur d'ignorer qu'il dort et de croire à ses rêves.
Partir c'est toujours renaître un peu.
Que font-elles de nécessaires les villes ?
Font-elles le blé du pain qu'elles mangent ?
Font-elles la laine du drap qu'elles portent ?
Font-elles du lait ? Font-elles un oeuf ? Font-elles le fruit ?
Elles font la boîte. Elles font l'étiquette.
Elles font les prix. Elles font la politique.
Elles font la réclame. Elles font le bruit.
Elles nous ont ôté l'or de l'évidence et l'ont perdu.
Pour faire éclater une injustice, le meilleur moyen c’est d’être victime volontaire de l’injustice, parce que cela oblige les gens à voir l’injustice.
Si nous recevons le soleil en face, notre dos reste dans l’ombre et tout notre corps projette une ombre sur la terre, ainsi de l’amour.
Tout amour humain comporte ainsi son revers de haine et bien souvent l’envers dépasse l’endroit.
Si j’aime une femme à la passion, je hais tous ceux qui pourraient lui faire ou lui vouloir du mal, je hais aussi tous ceux qui l’aiment trop et cherchent à détourner ses faveurs. Et cela n’est rien encore. Car si d’aventure elle se prenait à aimer quelqu’un d’autre et me faisait la suprême injure de trouver son bien en dehors de moi, voici que mon grand amour me porterait à le haïr à mort. Que dire de l’attachement avare et jaloux des familles.
De toute ma vie, je n’ai rencontré qu’un seul homme qui m’ait dit : « Je suis un homme comme tout le monde. » Tous les autres m’ont affirmé avec force ou m’ont laissé entendre qu’ils n’étaient pas comme les autres. Tous étaient exceptionnels, excepté celui-là. Celui-là, c’était Gandhi.
J'ai ma maison dans la mémoire du vent,
J'ai mon savoir dans les livres du vent,
Comme la mer, j'ai dans le vent ma gloire,
Comme le vent, j'ai ma fin dans le vent.
( " Le chiffre des choses")