
« Violence » est tout ce qui viole l'ordre harmonieux des choses, en commençant par le mensonge, qui est le viol de la vérité ; l'abus, légal ou non, qui est le viol de la justice ; l'oppression, qui est le viol de la liberté ; le meurtre et la cruauté, viol de la vie ; l'avilissement et la corruption, viol de la dignité ; pollution et désintégration atomique, viol de la nature ; intolérance religieuse et idéologique, viol de la conscience. Et toutes ces violences-là sont des violences artificielles. Elles ont pour cause l'esprit de profit et la volonté de domination. Il en résulte guerres, révoltes, misères, servitudes, qui sont quatre fléaux faits de main d'homme, qui se préparent et se perpétuent avec toute la bénédiction de la légalité et de la moralité. Ils constituent les enchaînements et les déchaînements de la violence légitime. Et la moins artificielle des violences légitimes, c'est la défense légitime, qui, quand elle aboutit au meurtre, devrait plutôt s'appeler l'offense légitime. Et, naturellement, la suprême expression de la violence légitime, c'est ce que les hommes appellent « la justice », c'est-à-dire, cette espèce de démence de la raison, qui pense qu'il faut répondre à un mal par un mal, et qu'on doit appeler « bien » le mal qu'on rend. Ce qui fait qu'on redouble le mal et qu'on entre dans une chaîne qui n'en finit pas.
Propos enregistrés lors d'une émission de 1974 dans les après-midis de France Culture.
Va, fou, mets-toi donc en marche avec toute ta vie, et que la route fasse chanter ton corps de roseau sec et tes jambes de vent !
La lune , avec son beau gréement d'étoiles rares
Aborde au port qu'un banc de nacres barre
Mais l'homme ingrat aux beautés de la nuit
Leurré de rêves ou travaillé d'ennui
Roule à l'abri de ses volets avares .
Admirons la sagesse de ceux qui rêvent d'habiter la lune après avoir rendu la terre inhabitable.
Ne perdons pas notre temps à nous dépêcher.
Vagabond, sache la dignité de l'acte vertical uniquement humain qu'est la marche. Se tenir debout n'appartient qu'à l'homme. Même les oiseaux du ciel sont assis sur leurs pattes et couchés dans leurs ailes pour le vol.
Ce n'est pas l'ennemi que vous avez à combattre mais l'erreur de l'ennemi: l'erreur que commet votre prochain lorsqu'il lui arrive de se croire votre ennemi. Faites-vous l'allié de votre ennemi contre son erreur.
J'ai laissé pendre ma guitare dans les branches
Le vent chante tout seul , écoutez sa chanson
Il dit " Je veux , moi vent , moi le vent sans maison
Me reposer en toi , guitare aux belles hanches
Et toi tu nageras comme un poisson
Au ventre blanc dans ce ruisseau de sons ......
Lanza Del Vasto .
La machine a gagné l'homme. L'homme s'est fait machine, fonctionne et ne vit plus.
Ses gestes, ses désirs, ses peurs se mécanisent, ses amours et ses haines. Ses goûts, ses opinions. L'éducation des enfants, l'activité productrice, le sport et les divertissements, l'application des lois, la police et l'administration, l'armée et le gouvernement, tout commence à tendre à l'inhumaine perfection de la machine.
Quand vous aurez fait de l'Etat une machine, comment empêcherez-vous un fou quelconque de s'emparer du guidon et de pousser la machine au précipice ?
Quand vous aurez fait de l'Etat une machine, il faudra que vous lui serviez vous-même de charbon.
La charité, c'est la reconnaissance de soi en l'autre.