Citations de Lars Kepler (225)
"Seuls les morts descendent à Kymlinge." Elle se souvient de cette légende urbaine qui raconte qu'un train argenté circule la nuit sur les lignes de métro de Stockholm et transporte des morts. La plupart des variantes de l'histoire impliquent une jeune femme qui monte accidentellement dans le train argenté pour rentrer chez elle après une fête. Elle est retrouvée soit décapitée, soit errant complètement folle dans la station Kymlinge.
Seule et la première, ce n'est pas une bonne com-binaison, pense-t-elle.
Elle se souvient des fois où elle a été submergée par la panique. Quand son entraîneur de foot avait baissé sa culotte dans le vestiaire. Elle ignore ce qui se serait passé si les autres filles n'avaient pas fait du bruit devant la porte à ce moment-là. Quand elle avait vingt ans aussi. Elle avait prévu d'aller faire la fête avec sa sceur et était en avance. Le petit copain de celle-ci l'avait accueillie, lui avait donné un cachet, et quand elle s'était réveillée, elle était dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital de Danderyd.
En Suède, il a existé un tueur en série du nom de Jurek Walter. En termes de cruauté et de nombre de victimes, il a surpassé tous les autres tueurs d'Europe du Nord. Il a été arrêté par l'inspecteur Joona Linna.
Comme Joona ne croit pas au mal inné ou méta- physique, il préfère dire qu'au fil des années Jurek a perdu la part d'âme qui confère à chacun de nous son humanité.
C'est finalement le psychologue qui a changé le plus au fil des séances. Il a traité sa patiente comme si elle disait la vérité et a progressivement commencé à croire à la véracité de son histoire.
Elle comprend qu'il ne compte pas laisser tomber avant d'avoir capté son attention. Comme tant d'hommes, il ne semble pas comprendre que les femmes ont leur propre vie, leurs propres pensées, qu'elles ne vivent pas uniquement pour boire leurs paroles.
"Maintenant, nous échangeons nos âmes - tu tombes et je reste."
Le service psychiatrique d'Ulleraker est toujours en activité, malgré les importantes coupes budgétaires du début des années 90, quand un grand nombre de personnes atteintes de troubles psychiatriques s'étaient vues abandonnées à elles- mêmes après avoir vécu toute leur vie dans des institutions (…). Le nombre d'internés avait diminué mais les sans- abris avaient augmenté au même rythme. (P.457)
Je n'avais pas dit aux membres du conseil d'administration que l'hypnotiseur plongeait lui aussi dans une sorte de transe. A mes yeux, c'était une chose à la fois inévitable et positive? (P311)
-Si tu veux, tu peux prendre une douche chez moi, j'habite tout près d'ici, propose-t- il.
-Merci, mais je vais rentrer, répond-elle en réalisant au même moment qu'elle ne supporte pas l'idée d'être seule ce soir. Enfin, oui... si ça ne t'embête pas.
-Non, putain, aucun problème.
–OK... alors je veux bien, sourit-elle.
Les pétales sombres d'une fleur d'angoisse se déplient lentement dans son ventre.
L'aveu est une libération.
... la vérité n'appartient pas à l'ordre du pouvoir : elle s'apparente à la liberté.
C'est pas facile quand c'est difficile.
Les peuples africains sont traditionnellement agriculteurs, et une certaine rivalité a toujours existé entre ces derniers et la partie nomade de la population. Pourtant, c'est le pétrole qui constitue la motivation réelle du génocide. On a trouvé des gisements sur des terres habitées par les vieilles tribus africaines et on a voulu les déloger.
Comme le feu, exactement comme le feu. Ce furent les premiers mots du garçon hypnotisé. Malgré des blessures mortelles - des centaines de coups de couteau au visage, sur les jambes, le tronc, le dos, sous les pieds, sur la nuque et derrière la tête -, on l'avait plongé dans une hypnose profonde dans l'espoir de voir ce qui s'était passé à travers ses yeux.
J'essaie de cligner des yeux, dit-il d'une voix tremblante. J'entre dans la cuisine, mais quelque chose ne va pas, ça crépite entre les chaises et des langues de feu lèchent le sol.
L'agent de police qui l'avait découvert parmi les autres corps dans la maison d'un lotissement l'avait cru mort.
Il avait perdu beaucoup de sang, était en état de choc et n'avait repris connaissance que sept heures plus tard.
Il était le seul témoin survivant et l'inspecteur principal Joona Linna se disait qu'il serait peut-être en mesure de donner un signalement valable. L'auteur du crime avait eu l'intention de tous les assassiner, il était donc tout à fait possible qu'il n'ait pas pris la peine de se cacher le visage pendant l'acte.
Mais, si les circonstances n'avaient pas été si exceptionnelles personne n'aurait jamais eu l'idée de faire appel à un hypnotiseur.
Elle se trompe peut-être mais elle a l’impression qu’ils se trouvent de nouveau devant l’échiquier, Jurek et elle.
Elle a essayé de le débusquer en proposant une ouverture dans sa défense.
C’était en tout cas son idée.
Mais qu’a-t-elle reçu en retour?
Quelque chose, forcément, puisqu’on ne peut pas déplacer un pion sans laisser un trou.
Elle a l’impression d’avoir raté un détail important, un élément qu’elle a frôlé, une pièce qui pourrait s’imbriquer avec une autre.
Je collectionne des instruments à cordes qui se souviennent encore comment... Non,laissez -moi le formuler différemment... Si ces instruments sont manipulés comme il le faut, vous entendrez dans leur musique le regret d'une âme perdue.
Comme tant d’hommes, il ne semble pas comprendre que les femmes ont leur propre vie, leurs propres pensées, qu’elles ne vivent pas uniquement pour boire leur paroles.
Si tu détiens une chose, fais comme si elle te manquait : s’il te manque une chose, fais comme si tu la détenais.
- Ca vous arrive souvent d'avoir des pertes de mémoires ?
- Je ne m'en souviens, plaisante-t-il, et il baisse les yeux quand Joona rit.