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Critiques de Laurence Biberfeld (71)
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étrange étranger

14 nouvelles noires sur le thême de l'étranger . Etranger chez lui ,étranger venu d'ailleurs .Ou ceux qui se sentent étrangers, pas à leur place, voire rejetés.

des nouvelles noires ,parfois terrible, parfois avec une pointe d'humour.

les 14 auteurs qui ont chacun montrer leur qualité d'écriture ont fait un vrai travail sur ce thème particulier , existant depuis si longtemps et plus que jamais d'actualité aujourd"hui.

Nous sommes toujours l’étranger de quelqu'un .



Petit recueil à acheter en faveur de l'association " la cimade" qui défends les droits des étrangers, des exclus, qui aide ceux qui en ont besoin.



on fait une bonne action ,tout en lisant de belles et terribles histoires.
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Ce que vit le rouge-gorge

Laurence Biberfeld traite ici un sujet difficile d'une manière bien particulière. En effet les animaux nous livrent leurs pensées, entrecoupées de divers sentiments déversés par les humains qui occupent le même environnement qu'eux.



Quand l'histoire se déroule au cœur d'une porcherie industrielle, nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Toutes ces pensées animalières pourraient prêter à sourire, si nous ne nous prenions pas en pleine face toute l'horreur des traitements subits par ces centaines de cochons, de la naissance à la la mort.

De quoi nous faire passer l'envie de s'enfiler travers, filets, côtelettes et saucissons ( enfin, presque).



L'arivisme de Jean-Michel et Marylène n'a aucune limite. Et pour eux les animaux ne sont que des animaux, cochons, chiens, oiseaux ou autres c'est du pareil au même. Un animal ça ne pense pas, donc ça ne ressent rien. En avant donc pour l'exploitation à grande échelle, et fi des conséquences humaines ou animales.



Pourtant cette machine bien rodée va se gripper avec l'arrivée de Garance, une femme d'un certain age qui se fait embaucher à la ferme comme domestique dans un but précis.

Et ce but nous le découvrons sous nos yeux ébahis de tant de douleur, notre esprit emplie de ces appels au secours "cochonesques ". Deux histoires en parallèle nous conduisent peu à peu vers l'indicible, l'inimaginable.

Frissons garantis pur porc et grande envie de pureté, de compassion et de soupe de légumes et salades de fruits ad vitam eternam une fois ce livre refermé.



C'est le premier livre que je lis de Laurence Biberfeld et j'ai vraiment aimé sa plume, acérée, sans concession et si pleine d'empathie pour la gente animale.

Ne passez pas à coté amis lecteurs.
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La meute des honnêtes gens

Un policier noir situé dans les Cévennes. En écho deux histoires que séparent plus d'un siècle et que relie un lieu : la filature de la soie, industrie qui connut son heure de gloire (?) au XIXe s. dans plusieurs régions de France, l'horreur des conditions de travail pour les femmes et les toutes jeunes filles "importées" d'Italie quand les paysannes cévenoles se révoltaient et en écho au XXIe s. des squatteurs floués par les honnêtes gens. Le style est vibrant, les paysages flamboyants ; l'intrigue bien construite pue le noir.
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Stop

Manifestation littéraire en marche pour 68 plumes afin de dire Stop !

Témoignages, hommages, constats, revendications, actes de résistance, rébellion, colère… des lignes et des mots, des dessins, des poèmes, des messages à faire passer, à hurler pour qu’ils sortent du silence où l’on tente trop souvent de les museler.

C’est publié à La Manufacture de livres qui reversera tous les bénéfices à diverses associations travaillant à l’échelle locale.

À lire de toute urgence.
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Panier de crabes

Bonjour,



Voici un roman court post-apocalyptique que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Panier de crabes" de Laurence Biberfeld aux éditions In8.



Magnifique ouvrage qui nous raconte les errances et turpitude de Myriam qui suit un groupe appelé "Les Sans Clôture". Avec eux, elle parcours la France à la recherche de viande. Avec l'abandon des fermes et des élevages industriels, les animaux sont livrés à leur triste sort. Sans une aide humaine, ils ne peuvent survivre. le groupe leur ouvre les portes vers la liberté.



Myriam qui repense à son fils Ben qu'elle n'a pas vu grandir, qui a été emprisonné pour avoir violé une gamine de 13 ans. Nathan, père de Ben et ex de Myriam est lui aussi accusé de viol sur mineure et emprisonné. Sa relation avec son fils semble au point mort, elle lui rend visite par simple formalité maternelle. Elle ne veut plus entendre parler de Nathan.



Et au milieu de tout ça, on apprend que Myriam a un cancer du poumon gauche. Un crabe qu'elle traine avec elle par fatalité, elle l'oublie rapidement pour se concentrer sur ce gamin, Gabin, qui a rejoint le groupe. Il lui fait penser à son fils, elle le prend sous son aile.



On découvre à travers ses écrits une France baignée dans un climat post-apocalyptique, une société effondrée où la nature sauvage reprend entièrement ses droits. La survie du groupe dépend surtout des efforts de chacun. Myriam apprécie l'ingéniosité de Gabin, une sorte d'amour-amitié fusionnel la relie à lui, effaçant les ratés qu'elle a pu connaitre avec Ben, son propre fils qu'elle ne reconnaît plus.



Beaucoup de poésie et d'émotion dans cette dure réalité de survivalistes. C'est sublime, l'ecriture est magnifique, tellement vraie, si franche et si douce à la fois. Un voyage, initiatique presque, dans une France comparée à un panier de crabes où justement chacun porte en lui les stigmates de cette pollution qui les ronge.



Vivre chaque jour comme le dernier fait partie de la philosophie de vie de ses survivants. Le temps égrène ses billes, hélas limitées pour tous. Jusqu'à quand ? On verra ça demain.. Récit poignant, d'une intensité sans égale. J'ai adoré !



Bonne lecture, amis Lecteurs !

Je remercie chaleureusement Josée pour l'envoi de ce roman.
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Ce que vit le rouge-gorge

"Vous en êtes encore aux steak-frites, au poulet du dimanche, au cassoulet-saucisse ou au sandwich merguez? Il est plus que temps de vous procurer Ce que chante le rouge gorge, livre salutaire de Laurence Biberfeld, qui donne la parole aux truies, chien, chats, souris et autres fouines ainsi que, comme son nom l'indique, au rouge-gorge.

Sous un titre inoffensif, se cache un implacable roman pamphlétaire qui s'en prend à l'élevage industriel et montre comment la pratique de la rentabilité à tout prix corrompt aussi, et forcément, les humains."

Extrait d'un article de Kits Hilaire pour DM




Lien : https://doublemarge.com/vous..
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Ce que vit le rouge-gorge

Nous sommes en Bretagne, dans une porcherie industrielle tenue par Jean-Michel et Marylène. Ils sont mari et femme, parce que leur alliance leur apporte cette réussite professionnelle qui gomme les regrets personnels. Garance, une femme d’une cinquantaine d’années se présente pour s’occuper des gamins et tenir la maison. Garance a fait quelques années de prison, et on se doute bien qu’elle est venue chercher quelque chose …



Quelques années auparavant, Sophie travaillait dans la porcherie. Elle tenait la dragée haute aux hommes qui passaient leur journée dans la saleté et la merde. Elle abattait un boulot monstrueux. Et Jean-Michel et Marylène savaient bien qu’ils avaient la possibilité de s’agrandir, de se faire encore plus de fric. Seulement, voilà, un jour, Sophie a disparu. Elle a fait ses bagages et est partie sans donner de nouvelles.



Au-delà de l’aspect descriptif d’une porcherie industrielle, qui nous montre en détail comment on élève en énorme quantité des porcs destinés à l’abattoir, Laurence Biberfeld nous montre aussi et surtout des hommes et des femmes dans des portraits saisissants. Il y a ceux qui bossent comme des fous, il y a Paco, Rémi et Léon, entre autres qui font tourner la boutique, laissant le sale travail à faire à Sophie. Il y a Jean-Michel qui est un amoureux des femmes et qui saute tout ce qui lui passe sous la main. Il y a Marylène qui a apporté l’argent du début et qui s’occupe de faire grandir l’exploitation, en en faisant le minimum. Il y a Garance qui s’occupe de toute l’intendance …



Et puis, il y a les animaux qui regardent toute cette usine avec leurs yeux et leur interprétation. Et ils nous parlent avec leur langage. Comme les humains, ils ont tous leur centre d’intérêt, des porcs bien sur au rouge-gorge ; du chien au chat. Cela nous aide à voir le monde d’un autre œil, et aussi et surtout de nous montrer ce que les ouvriers ne veulent ou ne peuvent plus voir.



Il va y avoir beaucoup d’événements qui vont secouer cette porcherie, beaucoup de drames qui vont intervenir. Et leur apparition va être soulagée par l’humour des animaux, cela va nous aider à supporter l’innommable, le drame final qui va vous retourner le cœur, va vous donner envie de vomir. Indéniablement, ce roman original dans sa forme, montre des aspects de l’agriculture à outrance que l’on aimerait ne pas voir mais qu’il fait savoir. Avec ses personnages forts, il devient un roman à lire, à ne pas rater.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Sous la neige, nos pas

Août 1983, une jeune institutrice, Esther et sa petite fille, Juliette,tout à fait ignares de l’âpreté de la vie quasi moyenâgeuse qui les attend, viennent s'arrimer sur les hauteurs de la Margeride en Lozère.

Une trentaine d'années plus tard, Esther revient sur cette expérience et sur ses conséquences, aussi bien pour ces deux ex-citadines que pour les habitants du village qui les avaient accueillies et protégées, sans qu'elles s'en rendent vraiment compte.

Personnalités atypiques, Esther et Juliette vont pouvoir donner libre cours à leurs "sauvagerie" dans cet espace de liberté où pourtant le monde de la ville va les rattraper. Elles découvriront aussi les beautés de la nature et les qualités humaines des habitants du village.

Si je n'ai pas été totalement séduite par le côté "noir" du roman, j'ai été totalement enthousiasmée par la langue de l'auteure et sa manière, tantôt lyrique, tantôt plus rude de décrire la nature et les animaux. Une magnifique découverte !
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Ce que vit le rouge-gorge

Ce sont les animaux qui vont commenter et imposer leurs discours en cette fin de récit, certains observent, d'autres subissent, souffrent. « îîîîî la nuit est tombée depuis plusieurs heures maintenant, ils ne devraient pas tarder à s'en aller, à nous laisser sortir, nous répandre, chercher, fureter, ronger, manger îîîîîîîî » On est un peu surpris au début par ces cris de bestioles qui interviennent au fil de l'histoire avec ces onomatopées Kh kh îîîîrkh parce qu'ils causent les bougres. Mais sait-on si un cochon a peur avant d'être émasculé ? On dit qu'il a peut-être le stress. En tous les cas, en mettant notre tenue de protection pour franchir la porte de cette exploitation de plusieurs centaines de bêtes, c'est déjà au niveau des odeurs que cela surprend. Ça fouette épais. Jean-Mi et Maryl s'en fichent, ils foncent, ce sont des gagneurs, ils vont exploser tous les chiffres et même bientôt agrandir. De tous les employés c'est le boulot de Sophie qui satisfait totalement le patron. Une bosseuse. Et cela ne plaît pas aux autres – et à la patronne. Parce que c'est un job de mâle, non ? On va comprendre que c'est quelques années plus tard que Garance va apparaître - l'auteure nous trimbale ainsi dans le temps sans prévenir afin d'asseoir son intrigue. Que vient-elle faire là ? Et puis la machine s'enraye avec des événements tragiques, un couple qui se délite, une exploitation en galère.

La suite sur : http://bobpolarexpress.over-blog.com/2016/02/grouic-grouic-couic.html
Lien : http://bobpolarexpress.over-..
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RDV au pied de la statue

Recueil de nouvelles aux intérêts inégaux d'après moi, j'ai apprécié cependant particulièrement ce choix et cette diversité dans les écritures, et dans ces imaginations fertiles d'écrivains !

Traités sur le ton de l'humour, aidé par les nom de Jacob et Delafon et une fameuse oeuvre dadaïste qui s'y réfère, ou sur le ton inquiétant du polar, Rdv au pied de la statue est un florilège plus qu'intéressant.





Ma préférence va à Electricité statique, d'Aurélien Molas, qui du haut de ses 22 ans m'a impressionnée par sa plume talentueuse. Sa nouvelle m'a happée et le rythme de ses phrases qui s'enchaînent interminablement m'a plongée dans la terreur de la quête du pédophile internaute.



Avec la nouvelle L'enfance de l'art de Laurence Biberfeld par exemple, vous rirez beaucoup plus. A chaque auteur et chaque exercice d'écriture son ambiance, son style. Donc on attend novembre prochain pour un nouveau cru alors....
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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La B.A. de Cardamone

Je profite de babelio pour vous faire découvrir un auteur local : Laurence Biberfeld. C'est un roman policier, dont le début raconte la vie quotidienne de la narratrice, Lisa, divorcée d'un mari violent, et ayant un nouvel amant, Sandro. Celui-ci s'occupe d'une jeune fille en difficulté, Cardamone.

Lorsque Sandro va être assassiné, tout son entourage va mener l'enquête, à l'aide du commissaire Machin. Durant l'enquête, des secrets concernant les protagonistes vont être révélés.

C'est un livre sympa, rempli d'humour. Les personnages sont vraiment attachants. Ce n'est pas de la meilleure littérature, mais c'est sympa.
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Stop

STOP ! Cette injonction est forte et s’utilise lorsqu’il y a un danger immédiat.



Olivier Bordaçarre est à l’origine du projet STOP. Tout a commencé par un courriel envoyé fin 2022 à ses collègues auteur(e)s et son souhait de dénoncer tous les dangers que fait planer le capitalisme sur l’avenir de l’humanité avec de multiples outrages aux droits humains les plus élémentaires. Mais là le paroxysme est atteint, la nature, source de la vie, est en péril. L’adhésion à son projet a été immédiat et montre bien l’intensité de la colère collective.



STOP est le recueil des réactions de 68 artistes. Beaucoup ont choisi la littérature comme moyen d’alerte en s’exprimant en vers ou en imaginant une nouvelle. Les textes sont courts, la contrainte est forte pour trouver le mot juste, précis et efficace. D’autres moyens d’expression ont été choisis, le dessin et la photo. Tous dénoncent mais ce n’est pas seulement un constat, tous envoient un message d’espoir, celui de mettre un grain de sable pour enrayer un système criminel.



Pour parler de ces 68 créations, j’ai décidé de citer 68 mots ( ou groupes de mots ) choisis ( ou inspirés par les dessins et les photos ) dans chaque travail des 68 artistes.



Hiroshima et Nagasaki – forêt – essayer – respire – bienvenue - résistance – haine – compter les jours – arrêter et commencer – vocabulaire politique – désobéir – diversité – consommation – Lisa sait – matraque au vent – fait croire – toujours plus – rare – retroussons nos manches – sans-dents – hypocrisie – fin du monde – capital – grand patron – mare d’être noté – mon corps – arbres – herbe tendre – juste mesure – offrir pour que dalle – folle vision – roman noir – demain – vie réellement humaine – obus d’pouvoirs – sur la lune – chaos – citoyens – je crains – indifférence – alerte – capitalisme – réapparition – déchets – dans le mur – rejeter – transition véritable – rêver – littérature – une vie pour rien – humain – répression - vérité est en nous – dernière chance – obsolescence programmée – pour aider ma daronne – le poing en bannière – l’Homme au centre – les cons – leur sang est le même - on a toujours espéré – tout devint noir autour de Carol - bonnes résolutions – ( sa ) vie – écolo 2.0 – comme Hammett et Manchette



« Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action » ( Hannah Arendt )



STOP mais lisez encore, toujours .



STOP , 68 artistes s’engagent – Parution le 5 octobre 2023 , Éditions La Manufacture de livres . ISBN 978-2-38-3018-1



Tous les bénéfices de ce livre seront reversés à diverses associations travaillant à l’échelle locale.
Lien : http://romans-policiers-des-..
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Ce que vit le rouge-gorge

Un livre étonnant que je viens de découvrir.
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Sous la neige, nos pas

Un roman tout en contrastes, entre la beauté de la nature et la dureté des hommes, la lenteur des saisons et la force des tempêtes, la couleur des paysages et la noirceur des âmes.

Le temps passe au ralenti sur le Causse de la Margeride, en Lozère, et les habitants y vivent ancrés dans leurs traditions depuis des décennies. Comment vont-ils accepter cette jeune institutrice et sa fille, venues de Paris, pour prendre un nouveau départ ?

La vie des femmes du Causse n’est pas joyeuse et cette arrivée inattendue va bouleverser bien des habitudes et faire remonter de lourds secrets.

Pourtant la rencontre des habitants de la campagne profonde avec cette femme un peu perdue de la ville et son enfant hyperactive, se fait dans la douceur et l’on se demande, en fin de compte, qui de ces deux mondes en toutes choses différents, est le plus fragile.

Une belle surprise pour ce roman profond et très bien écrit, et la découverte d’une auteure que je ne manquerai pas de suivre.
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Sous la neige, nos pas

Un roman sous un drap de neige, la neige y est splendide, le roman quelconque. La neige, si tant est qu'il s'agisse de la drogue y joue un rôle décevant. Seule l'enfant mérite une attention.
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Sous la neige, nos pas

Les hivers sont rudes en Margeride. La neige étouffe tout dans ce coin de Lozère et les femmes fuient. Sauf Esther qui débarque avec sa gamine surexcitée et qui apprend à se fondre dans le paysage, qui côtoie les paysans du coin : Lucien aux yeux bleus et sa génisse, Lionnel le patron du bistrot et sa fille Alice, le Gari et ses coups de folie...



Il y aussi l'amie qui rend visite à Esther, Vanessa, malade du sida, camée, et qui traîne derrière elle des délinquants, vrais dealers, faux durs qu'un coup de pelle bien placé suffit à neutraliser avant qu'ils ne pourrissent dans la tourbe.



Il y a a neige, surtout la neige, comme un rideau opaque, comme un linceul, qui recouvre tout, les hontes et les secrets...



Et la prose de Laurence Biberfeld, précise et pourtant poétique, qui enveloppe, donne de l'épaisseur au roman et à ses personnages, fouille dans les âmes...
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Écoute les cloches

Je découvre à travers la masse critique de Babelio l’écriture de Laurence Biberfeld. « Écoute les cloches » n’à rien voir avec le dimanche de Pâques ou un quelconque appel à la messe. Les cloches, c’est le vocable sous lequel on désigne les clochards et les SDF, que l’on trouve de plus en plus nombreux dans les rues de nos grandes villes.

Gillian Von Stich, ancien mercenaire, à la tête d’un des services les plus discrets de l’Etat, organise, par l’entremise de clochards, de petits loubards et de petites frappes, organisés en groupes dénommés les ZUS, le désordre et les émeutes dans les rues de la capitale.

Son but est de réprimer durement ces émeutes et rétablir ainsi l’ordre républicain, pour influer sur le vote des citoyens aux prochaines élections.

« - Ca ne marchera jamais, dit celui qu’il surnommait en son for intérieur le Gros-bouffi.

GVS sourit. Ce tas de gélatine faisait preuve d’un certain courage, motivé par une loyauté envers lui qui semblait indéfectible. Un bon élément, qui aurait été parfait s’il avait mieux surveillé son alimentation.

- Nous faisons ça tous les jours en Afrique, badine-t-il.

- En Afrique peut-être, mais pas ici, contredit le gros d’une voix mal assurée.

- En êtes-vous si sûr ? Souvenez-vous-en. Les Français sont des veaux disait le Général. La France est un pays de veaux. »

Pour financer les différentes cellules de cette organisation, Von Stich a prévu une enveloppe de neuf millions d’Euros, venant de fonds secrets. L’homme qui devait réceptionner les fonds, pris d’une soudaine envie d’indépendance, va subtiliser la valise de billets, et s’évanouir dans la nature. Suite à diverses péripéties, cet argent va bientôt se trouver entre les mains des cloches.

Nous suivons à travers ce roman les aventures de ces clochards et marginaux, dont l’application à semer le désordre avec une sorte de plaisir enfantin va bientôt dépasser les attentes des instigateurs du projet, et semer une indescriptible pagaille dans la capitale, une véritable révolte des miséreux dans des scènes qui nous évoquent la Commune de Paris.

Pour interpréter ce roman, Laurence Biberfeld nous gratifie d’une galerie pléthorique de personnages hauts en couleurs aux noms évocateurs, tels Bois-pourri, La Salpêtrière, Léon-la-science, La Marquise ou Cucu-paillettes.

Des histoires d’amour, de fric, de pouvoir, de haine et de vengeance sur fond d’une insurrection populaire.

Ça part dans tous les sens, c’est débridé dans l’action, le style et le langage, mais en gardant toujours en toile de fond du roman, la vulnérabilité des peuples à la manipulation politique.

Certains passages du roman comportent des descriptions béruréennes que n’aurait point désavouées le Frédéric Dard de la période San Antoniesque.

« Il y avait la queue de Léon, un monument de style nouille qui ne pouvait aller qu’au corps de Léon. Qui avait les nuances alcooliques de la trogne de Léon, une palette de mauves épidermiques. Le débit capricieux de la parole de Léon. Qui était hirsute jusqu’au col roulé, une particularité d’autant plus piquante que son propriétaire en concevait des complexes et la rasait méticuleusement. »

Tous ces personnages avec leur histoire, leurs qualités et leurs défauts, ont en commun une certaine humanité. Ils sont solidaires les uns des autres et ont le sens de l’entraide au sein de leur collectivité.

Située quelque part entre le thriller, le polar et le pamphlet social, c’est à une lecture un peu inhabituelle que m’a convié la Masse critique de Babelio, l’occasion d’un bon moment de lecture, hors des sentiers battus du polar traditionnel.

Éditions Au-delà du raisonnable, 2017

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Écoute les cloches

j'ai reçu ce livre dans le cadre de masse critique. Je remercie Babélio et les éditions "Au-delà du raisonnable " de me l'avoir adressé.



Ce livre déborde tellement de personnages et d' événements qu'il est pratiquement impossible de le résumer !



Gillian Von Strich (GVS), responsable d'un service très secret de l’État est chargé de fomenter des émeutes qui seront réprimées avant les élections présidentielles, conduisant le peuple à "bien" voter.

Il est secondé par des personnes dont le code est ZUS suivi d'un numéro.

Deux clochards, la Salpêtrière et Bois-Pourri, sont surpris par un gardien de parking - en fait un ZUS - en train de faire l'amour dans une rolls, propriété d'un sous-secrétaire d'état. Ce fait- divers sera à l'origine de la révolution des clodos bouleversant ainsi l'organisation de GVS.

Les "clodos" sont également remontés contre les brigades d'intervention sociale qui ont pour mission de les "prendre en charge" pour les envoyer dans des "établissements médicaux sociaux d'insertion..........."

Il y aura bien des manifestations mais elles seront organisées non par les services très secrets mais par les clodos eux-mêmes, aidés par les punks et leurs chiens.



Au cours de la lecture on s'attache à certains personnages comme Nielsen, Bébert, Taddéo , on s'amuse des nom fleuris des autres : La souris-verte, jolie-jolie, Dédé-la-maffre, cul-de-mouche, Faubert-le manche...on découvre une histoire de France revue et corrigée par Léon-la- science !



Dans cet ouvrage, avec une écriture très personnelle, l'auteure nous parle d'amour, de liberté, de révolution, de violence, de vie et de mort, de détournement de fond.....



Je ne sais pas dans quelle catégorie classer ce livre, mais je sais que sa lecture non seulement ne m'a pas ennuyée, bien au contraire elle m'a amusée souvent, fait rire quelque fois,et même parfois attristée.











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Sous la neige, nos pas

Un roman de cette collection que j’aime d’amour. Chapeau à Cyril Herry et à Pierre Fourniaud. Ils ont le don pour trouver des textes qui tuent.

T’as remarqué que souvent je râle à cause du style qu’il y a pas, de l’impossibilité de reconnaître un auteur ou un autre à travers les mots posés sur le papier, de ne finalement pas trouver d’originalité dans les histoires racontées, comme si parfois certains écrivaient des choses qu’ils ont déjà dites, que tu as déjà entendues.

Pas là.

J’ai jamais lu une histoire comme celle-ci. Jamais. Et jamais, c’est pas souvent.

L’écriture a cette originalité d’être à la fois crue et poétique, même si, comme Desproges, j’y connais que dalle en polésie. Elle est dure, sans concession, mais elle t’emporte dans le village de La Margeride, tout au nord de la Lozère. Et là-bas, si t’es pas du coin, tu vas avoir du mal à t’y faire. Il fait froid. Quand le vent souffle dans la bruyère, c’est le feu dans la cheminée qui réchauffe les âmes. Les âmes, et les cœurs.

En 1985, Esther, elle arrive de Paris. La ville où il y a un ministère de la culture. Pas celle des poireaux, celle des livres. Et Esther elle est institutrice. Elle décide de tout lâcher et de partir vivre sur le plateau avec sa fille. La campagne, tout ça, pour les enfants, c’est bien. En plus, il y a des vaches, plein, et des chiens. Des hommes aussi, accessoirement. De ceux qui causent pas trop mais qui pensent. Ceux qui sont capables de t’accepter même si t’es pas d’ici. Ça te fait penser à quelque chose ?



La suite de cette chronique, sur le blog.
Lien : http://leslivresdelie.org/so..
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Les auteurs du noir face à la différence

Les compilations de nouvelles sont rarement satisfaisantes car le niveau des différents écrits qui les composent sont très divers. C'est le cas avec ce livre qui regroupe sous l'égide de l'éditeur Jigal des nouvelles policières en lien avec la différence ou le handicap.



Peut être du fait de ce thème imposé, les histoires sont globalement noires, voire très noires. Peu d'espoir et de lumière dans ces descriptions.



L'ensemble est assez faible, on sortira du lot « L'habit et le moine » de Laurence Biberfeld, sur les pickpokets dans le métro, « La petite mécanique de l'horreur » de Valéry Le Bonnec, sur le sort fait aux albinos dans certaines régions d'Afrique, « On a déconné » de Sébastien Gendron, nouvelle assez amusante au second degré, car imaginant l'enlèvement d'un ministre de la république par un groupe de roms, « Un fauteuil pour deux » de Gaëlle Perrin, qui sait bien conclure une histoire, et surtout « Asperger, mon amour » de Maxime Gillo, qui met le lecteur dans la tête d'une autiste.



Un ensemble à ne pas lire un soir de déprime.
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