Avec la participation des autrices Laurence Biberfeld, Rachel Corenblit, Catherine Dabadie et de l'autrice-illustratrice Cécile Dupuis.
Et la classe de 3èmeB du collège Gustave Courbet, Romainville (93).
Un grand merci à la professeure Émilie Restoueix.
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images
Henning Wagenbreth, L'Univers à l'envers, trad. de l'allemand Clément Bénech, Les Grandes Personnes
Avec le soutien du Goethe-Institut Paris.
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Je me demande ce que ça fait, quand un monde disparaît. Quand tout est détruit : les bisons, les prairies, les gens. Que même les mots sont détruits, avec le souvenir de ce qu'ils disaient. Que tout ce qui a été disparaît, que ça n'a jamais existé, que ça n'a servi à rien. Comme moi.
Plusieurs de mes romans font intervenir une autre langue ou un pan particulier de la langue, la romani, l’occitan, l’argot, ou les onomatopées figurant les sonorités du langage des différents animaux. Pour moi c’est la tour de Babel, c’est aussi mon enfance ou ma jeunesse dans des quartiers où on entendait toutes les langues sans les comprendre toutes. C’était juste le bruit que fait l’humanité, les milliers de façons dont le souffle passe à travers la poitrine et les cordes vocales, est modelé par la gorge et la bouche pour exprimer des choses voisines de tant de façons différentes.
Dans "Dr Laurence et Mrs Biberfeld, du roman social au polar déjanté"
https://doublemarge.com/une-conversation-avec-laurence-biberfeld/
C'est marrant, on ne se pose jamais de questions sur notre situation quand on est enfant. Les choses sont données et c'est tout.
J'aimais la montagne, une goulée d'air, l'épais de la neige, la vacherie du froid, les narcisses, la rivière. En ville, je serai morte. Entre quatre murs, à me cogner partout. Ici on respire, même écrasé, on respire, le regard s'arrête pas et l'esprit non plus, on vole, on plane.
Au fond, il savait qu'on n'aime jamais tant qu'au moment de la perte, de la fin.
Le procès de Nuremberg donnera raison au “désobéisseurs“ en posant comme principe non seulement le droit et le devoir de désobéir à des ordres iniques, mais aussi le caractère criminel de l'obéissance dans certains cas.
Alice les attendait dans la souillarde de Lucien, assise au coin de la cuisinière à bois. Elle lisait, une occupation qui avait le don de les intriguer mais qui semblait lui faire du bien.
Je ne connaissais pas les codes ni les nécessités de cette vie moyenâgeuse qui réclamait tant de courage, d’abnégation et d’ingéniosité. Je ne savais rien du lien, ambivalent mais lourd comme le câble d’amarrage de pétrolier, qui unit les bêtes et les hommes. Je ne connaissais pas la terre, ni les arbres, ni les herbes. Je ne savais rien des rivières. Un nourrisson.
Voilà mon identité : je suis de la planète du langage, et pour mon pays sans frontières, je parle et j'écris en français.
Le gamin marchait le long du trottoir sans nous regarder.Ses lacets traînaient dans la neige et sa démarche laissait supposer des séquelles de poliomyėlite, ou la superposition de quatre ou cinq pantalons.Le perfecto qu'il avait volé à quelqu'un de moins fort mais surtout de beaucoup plus petit que lui sciait ses aisselles et laissait voir deux tronçons de poignets blanchâtres. Mais ce qui tirait l'œil par-dessus tout,c'était sa crête blanche et bleue de stalagmites au cirage.Avec un gyrophare sur la tête ,il n'aurait pas davantage attiré l'attention.