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Critiques de Leni Zumas (121)
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Les heures rouges

Un roman que j'ai lu dans le cadre du masse critique de Babelio. Ayant dévoré les livres de Virginia Woolf et Margaret Atwood j'étais particulièrement intriguée par cette histoire.

Dans un avenir post Trump où les lois sur l'avortement et la PMA ont été durcies, nous suivons le destin de 5 femmes dont les vies s'entrecroisent : la biographe, la fille, l'épouse, la guérisseuse et l'exploratrice.

L'écriture est fluide mais recherchée, chaque narratrice a un style légèrement différent. L'intrigue n'est pas difficile à suivre, le nom de chaque narratrice est indiqué au début de chaque partie, de courts chapitres s'enchaînent en alternance, ce qui transforme rapidement le livre en page-turner.

Touchant, intelligent, révoltant, ces histoires évoquent en nous de nombreuses émotions, nous nous attachons rapidement aux protagonistes et nous n'avons qu'une envie : connaitre le dénouement.

L'autrice parvient, avec beaucoup d'adresse, à nous faire réfléchir sur le destin des femmes. Sans essayer de nous convaincre qu'il y a une façon meilleure qu'une autre d'être une femme accomplie, elle nous fait envisager différents points de vue sur un même destin de femme. En nous comptant des histories différentes et de différentes façons, nous terminons notre lecture avec la certitude que seules les femmes peuvent décider de ce qu'elles feront de leur vie et de leur corps, elles pourront trouver l'accomplissement de bien des manières, que seule compte la liberté de pouvoir décider pour soi même. Cette lecture nous rappelle également l'importance de rester vigilante, contrairement à la servante écarlate, ce roman s'ancre dans le réel, et nous rappelle qu'il suffira d'une crise ou d'un changement politique, pour que les droits fondamentaux des femmes soient remis en question.

Un très beau roman, actuel et nécessaire, qui devrait être mis entre toutes les mains.
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Les heures rouges

J'ai aimé mais sans plus. La lecture est très facile l'alternance des chapitres et la différence de typographie fait que l'on suit bien le cours de l'histoire.

Cela manque quand même de suspens.

La couverture est très alléchante mais on ne lit pas un livre pour la couverture.

Je ne l ai pas trouvé si humoristique que cela le sujet est assez grave et n'est pas traité avec légereté.
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Les heures rouges

Plusieurs voix de femmes se font écho dans ce livre : d'abord, la biographe, Roberta, professeur dans un lycée, qui a entrepris de raconter la vie d'Eivor Minervudottir, une exploratrice polaire, originaire des îles Féroé. ; ensuite, la guérisseuse, Gin, sorcière des temps modernes qui vit dans les bois et offre des potions aux femmes qui la consultent ; et puis la fille, Mattie, qui fréquente Éphraïm ; et enfin, l'épouse, Susan, femme au foyer, mère de deux enfants et mariée à Didier, collègue de Roberta.

Qu'est-ce qui lie ces femmes entre elles ? Leur rapport à la maternité : Roberta a 42 ans et veut absolument un enfant. Pour cela, elle consulte l'antipathique Dr Kalbfleisch ("viande de veau", vive l'onomastique!) qui doit lui faire une insémination. Elle sait que le temps lui est compté, car le 15 janvier entrera en vigueur, aux USA, une loi qui la privera du bonheur d'être mère. Elle consulte la guérisseuse pour savoir si celle-ci aurait une potion qui l'aiderait à être fertile. Gin a, autrefois, accouché et dû abandonner son enfant, qu'elle croit reconnaître en Mattie… Cette jeune fille de seize ans est tombée accidentellement enceinte ; elle ne sait pas comment elle pourra s'en sortir. Quant à Susan, elle s'occupe à plein temps de Bex et de John (6 et 3 ans), et elle n'en peut plus. Elle ne pensait pas qu'être mère lui causerait cette lassitude. de plus, elle n'aime plus son mari. Elle emploie comme nounou Mattie, qui est aussi l'élève de Roberta. Toutes sont donc liées d'une manière ou d'une autre, mais à la lecture, on végète.

Le roman, placé sous le patronage de Virginia Woolf et de Margaret Atwood, n'a rien à voir ni avec l'une ni avec l'autre. de Virginia Woolf, on peut lire l'exergue… Mais quel rapport entre l'auteur anglaise et ces histoires de femmes, assez fades et racontées dans un style qui devient vite ennuyeux ? Comparer ce livre à La Servante écarlate n'est pas plus pertinent : la dystopie n'est pas du tout développée. On lit les vies parallèles de ces femmes, on accède à leur vie intérieure, mais le contexte n'est qu'un simple prétexte : oui, la loi interdira l'avortement et la fécondation in vitro aux célibataires ; elle punira les femmes qui mettent un terme à leur grossesse, les obligera à financer les funérailles de leurs fœtus ; elle favorisera les adoptions, mais les célibataires en seront privées. On sait aussi qu'il y a le Mur rose et que le Canada coopère avec les USA pour leur livrer les femmes qui tenteraient de franchir la frontière pour avorter. Au-delà de cela, rien d'autre, juste ces voix de femmes qui font tendre le livre vers un roman à l'eau de rose, manquant beaucoup d'audace. Pour le rendre un peu poétique, l'auteur a intercalé les extraits de la biographie en cours d'écriture, à laquelle le lecteur n'arrive pas à s'intéresser ; et elle développe le thème de la baleine, introduit l'idée des cachalots qui échouent sur le rivage, peut-être comme une métaphore d'un monde qui court à sa perte ?

Les Heures rouges de Leni Zumas font-elles référence à The Hours de Michael Cunningham ? Certes, les destins convergent, mais le roman perd peu à peu de son intérêt, quand le lecteur comprend qu'il sera un simple témoin des désirs et frustrations de ces femmes plutôt lisses et qu'il n'en saura pas plus sur cette société conservatrice.

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Les heures rouges

Dans un petit village de l’Oregon, non loin de Salem, nous suivons l’histoire de 4 femmes :

- Roberta, la quarantaine, prof célibataire qui rêve de pouvoir devenir maman solo par le biais de la PMA. Elle rêve également de publier la biographie d’une exploratrice islandaise du XIXe siècle dont les extraits viendront agrémenter ce roman.

- Gin, recluse dans les bois, que les femmes viennent consulter pour obtenir des remèdes à base de plantes et dont les rumeurs disent qu’elle est une sorcière.

- Susan, mère au foyer, dont le couple part à vau-l’eau et qui songe à changer de vie.

- Mathilda, enfant adoptée, élève de Roberta, qui subit une grossesse non désirée.



Ces femmes se connaissent, se côtoient au quotidien ou ont un passé commun. Leurs destins vont se retrouver liés par des problématiques relatives à leur condition de femmes. Dans ce roman, l’avortement est interdit aux Etats-Unis depuis deux ans et dans quelques semaines l’accès aux PMA le sera également pour les femmes célibataires. Il n’est donc pas difficile de deviner que le roman va traiter des questions d’avortement, de PMA, du mariage comme modèle familial ou encore de l’adoption.



J’avais très envie de lire ce roman car j’avais lu qu’il était dans la lignée de La Servante Ecarlate et autres dystopies féministes. Alors certes, réduire les droits des femmes dans un futur plus ou moins proche classe ce roman dans les dystopies mais je n’y ai pas trouvé de réel engagement ou de critique acerbe.



C’est un agréable roman de femmes qui mêle leurs récits de vie et leurs combats. Par contre pour la dystopie, mouais bof. Il aurait tout aussi bien pu se passer à notre époque car, aujourd’hui aux Etats-Unis et alors même que les lois le permettent, les difficultés qu’elles rencontrent peuvent être tout autant de réels problèmes que dans un futur dystopique sans aucune originalité.

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La couleur du trois

La couleur du trois de Leni Zumas fait partie de ces romans qui remuent, qui écorchent quitte à vous faire verser quelques larmes. J'ai adoré cette lecture.

Quinn est une jeune femme anéantie par la mort de sa petite sœur il y a vingt ans de cela. Elle se sent coupable et la culpabilité est comme un ver qui se nourrit de tout son être alors surgissent les troubles alimentaires, les obsessions, l'automutilation comme des mécanismes de survie. Un mal-être que sa famille préfère ignorer, la douleur est si vive que parler de la petite sœur ou juste prononcer son nom leur est impossible.

Quinn est vulnérable et son instabilité s'intensifie quand elle perd son emploi et son logement, s'abaissant alors à demander de l'aide à son petit frère Riley. A tout cela s'ajoute le retour de son ex-petit-ami, Cam, et avec lui, le souvenir d'un autre drame...

On ne ressort pas indemne d'une telle lecture ! J'ai été happée par ce roman, submergée par les émotions. Leni Zumas frappe le lecteur avec des mots bruts, j'ai tourné les pages comme prise par l'urgence de savoir ce que ce drame renfermait, quelque chose qu'on a pourtant sous les yeux depuis la première page, depuis l'évocation de la mort de la petite sœur. J'ai trouvé ce roman brillant, Leni Zumas exprime avec puissance la violence de la tragédie, l'inacceptable deuil, la souffrance qui brûle le corps et le dégoût de la vie. Quinn est un personnage touchant et fascinant qui a des côtés tellement sombres et qui peut pourtant voir littéralement la vie en couleurs, en partageant avec sa défunte sœur une connexion spéciale, le don de synesthésie. La construction du récit est remarquable, mêlant habilement le présent au passé, les souvenirs surgissant au détour d'une phrase. Seul bémol, l'obsession pour le sang et les menstruations, motif qui apparaît tout au long du roman. J'ai parfois eu du mal à percevoir l'intention de l'auteure dans cette symbolique.

La couleur du trois est un roman captivant et percutant sur le deuil, cette douleur extrême au point de devoir se l'infliger physiquement, sur le sentiment de culpabilité dévastateur, sur cette absence insupportable. Un vrai beau roman déchirant.

Merci aux éditions Presses de la Cité et à la masse critique Babelio pour cette lecture.
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Les heures rouges

Le thème est très intéressant et son traitement par l'auteure est original.

En effet, on lit l'histoire de 5 femmes au destin croisé.

Adoption, avortement, divorce, célibat, désir d'enfant, orphelin. Tous les ingrédients sont là pour que chacune donne son point de vue, selon sa vie, son expérience, son passé.

J'ai adhéré à cette façon de passer d'une femme à l'autre, chapitre après chapitre.

Un petit bémol me concernant : j'ai eu du mal à m'y retrouver dans les personnages, chaque femme n'étant pas appelée toujours de la même façon selon qui parle.

Et j'étais quelque fois perdue par les digressions des personnages de temps à autres, car je ne savais pas toujours s'il s'agissait de l'histoire ou de la pensée des femmes.

Ceci mis à part, j'ai partagé les difficultés et les joies de chacune.

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Les heures rouges

Merci à Babelio et aux éditions 10/18 pour m’avoir permis de lire ce livre qui me faisait de l’œil depuis la parution grand format l’année dernière.



Aux USA, dans un futur proche, l’avortement est totalement interdit et toute l’aide à la procréation et même à l’adoption pour les femmes célibataires, interdit.



Roberta, Ro, la « biographe » est professeur au lycée, a 42 ans et essaye désespérément d’avoir un enfant toute seule, même si elle sait que ses chances sont minces.



Susan, l’ »épouse », a deux enfants, trois en comptant son mari qui ne l’aide jamais. Et de cette vie de femme au foyer, elle n’en peut plus.



Mattie, la « fille », est une brillante lycéenne. Mais elle se découvre enceinte et ne souhaite pas devenir mère si tôt.



Gin est la « guérisseuse ». A 32 ans, elle vit recluse dans une maison au fond des bois avec ses animaux, et aide les femmes qui ont des soucis gynécologiques.



En filigrane, la vie d’une 5ème femme se dessine, Eivor, une exploratrice du XIXème siècle dont la biographe écrit la vie.



Ce roman est une dystopie ou une anticipation très proche. De plus en plus de livres sont écrits sur le sujet, on pense évidemment à la Servante écarlate d’Atwood, mais avec une trame totalement contemporaine, le dernier Jodi Picoult est aussi sur le sujet. En effet, on a l’impression que depuis quelques années, en particulier aux USA il y a un recul de la condition féminine et de la façon dont elles sont autorisées ou non à gérer leur fertilité et leurs envies d’enfants.



Même si le début est un peu laborieux, pour situer les personnages et comprendre leurs motivations, plus on avance, plus c’est fluide et on lit vite. L’écriture est soignée et nous fait bien ressentir les points de vue des différents personnages. Je me suis sentie assez proche de la biographe, c’est celle, je trouve, dont on ressent le plus les émotions. J’ai trouvé que la guérisseuse était un personnage vraiment intéressant, mais pas assez approfondi. Avec Mattie, ça allait, en revanche, je n’ai pas du tout accroché au personnage de Susan, qui m’a plutôt agacé (comme en fait une partie des personnages secondaires et entre autre des hommes).



Donc un sujet intéressant, des personnages également, mais quelques défauts qui empêchent ce roman d’être un véritable coup de cœur.
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Les heures rouges

"le 15 janvier, la loi" chaque enfant à besoin d'un père et d'une mère " (upum) rétablira la dignité, la force et la prospérité des familles américaines". 



Nous voilà aux Etats-Unis pays qui a rendu l’avortement illégal, et qui est sur le point d’adopter une loi interdisant l’adoption aux personnes célibataires, à suivre des femmes ou des filles à qui le corps n’appartient pas vraiment.



Mattie (la fille) est enceinte, ne veut pas garder l’enfant mais doit se débrouiller pour s’en débarrasser. Ro, la biographe, enseignante et célibataire, a dépassé la quarantaine, et essaie désespérément de tomber enceinte avec plusieurs traitement. Le 15 janvier est sa date limite. Elle ne pourra plus adopter ni bénéficier de la vente de spermatozoïdes. Susan, l’épouse, a elle deux enfants, un mari complètement lourd et se trouve enfermée dans une vie qui ne lui plait pas mais pour laquelle a dû abandonner ses études. Gin, la guérisseuse se retrouve accusé d’avoir voulu avorter une femme qui s’est blessée suite à l’absorption de la potion.



Une roman dont l’écriture m’a fait peur à cause de la distance prise avec les personnages notamment en ne les désignant pas avec leur prénom, qu’on connaît quand même; mais par leur fonction comme la biographe, la fille ou l’épouse. Je craignais de ne pas m’attacher aux personnages mais en fin de compte la magie a opéré. Par un joli coup de de plume plein de douceur, j’ai adoré me retrouver au milieu de ces personnages auxquels je me suis accrochée avec plaisir pour suivre leur tourments. J’ai aimé les liens que l’auteur tisse entre les personnages pour nous dévoiler délicatement les traits de ces femmes, leur parcours, leur combat. S’il s’agit là d’une fiction, la frontière avec la réalité est vraiment très fine.Ce qui rend la lecture assez effrayante.



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Les heures rouges

Beau roman !

Nous sommes aux États Unis, de nos jours ou presque. L’avortement a été requalifié de crime, les femmes, même mineures sont passibles de peine de prison si elles tentent de mettre fin à une grossesse. Plus de PMA, l’adoption est sur le point d’être réservée aux seuls couples formés d’une mère et d’un père. Alors quelles solutions pour une femme seule en désir d’enfant ou pour une jeune fille de 15 ans qui se retrouve enceinte beaucoup trop tôt ?

L’auteur parle de ces femmes avec bienveillance, elles sont quatre et ont toutes un rapport à la maternité différent : Ro qui rêve d’être mère, jusqu’à l’obsession et presque sans se l’expliquer, Susan qui est tellement maman qu’elle s’en oublie en tant que femme, Gin, Mattie…Elles sont toutes si imparfaites et si touchantes, menacées par un système qui ne leur laisse que peu de choix mais volontaires, résistantes, solidaires.

L’écriture de Leni Zumas ne manque pas de poésie, d’humour un peu grinçant aussi.
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Les heures rouges

Traduit par Anne Rabinovitch

L'histoire de quatre femmes qui vivent dans le même village de Newville, près de Salem dans l'Oregon. Le 15 janvier, la loi UPUM qui stipule que « chaque enfant a besoin d'un père et d'une mère » doit être votée. Nous sommes le soir d'Halloween. Roberta est professeure et à ses heures perdues, rédige une biographie qui lui tient à cœur, celle de l'exploratrice polaire Eivør Mínervudottír. En attendant, célibataire en mal d'enfant, elle tente de trouver un remède à sa stérilité. Nous la rencontrons la première fois, les pieds dans l'étrier du gynécologue en train de lui examiner l'intimité avant de lui prescrire un traitement ! Pendant ce temps, Mattie, presque 16 ans, décide, par curiosité, de se laisser déshabiller par Ephraïm. Susan s'occupe de son mari qui enseigne dans le même établissement que Ro et de ses deux enfants infernaux. Dans sa maison en retrait du village, dans les bois, Gin Percival prend soin de ses remèdes à base de plantes. Elle vit en paria, les gens du village la considère comme dérangée, mais les femmes désespérées viennent souvent la consulter en secret. Souvent, elle part observer la fille à la sortie du lycée, en cachette, elle aussi ! Un jour des cachalots s'échouent sur la plage. L'un d'eux explose, comme pour se venger des hommes...



Dans ce roman polyphonique, Leni Zumas peint le portrait croisé de ce choeur de femmes qu'elle désigne par le nom qui les détermine aux yeux des autres dans la société - la biographe, la fille, l'épouse, la guérisseuse. Différentes les unes des autres, tant par leur âge que par leur statut, la loi sur l'identité risque de bouleverser leur vie, d'une manière ou d'une autre. Chacune d'entre elle va devoir s'engager pour rester maîtresse de sa vie, de son choix de vie. Elles vont faire fi des tabous et des préjugés et puiser au fond d'elle-même les ressources nécessaires pour s'affranchir des conditions qu'une société étriquée voudrait leur assigner, déchirer leurs chaînes pour devenir ou rester des femmes libres.



Une histoire pleine d'humour et d'ironie sur un sujet très sérieux, à savoir le droit des femmes à disposer d'elles-mêmes. Leni Zumas ne s'encombre pas de tabous, bien au contraire. Les esprits chagrins pourraient bien être choqués par sa plume libre mais j'ai adoré ce roman aux personnages attachants, parfois hauts en couleur, avec un gros faible pour Gin, la guérisseuse écolo au cœur d'or, dont le caractère un peu bourru cache un passé meurtri.



Un roman féministe porteur d'espoir, à la fois distrayant et sérieux, des personnages fouillés créés par une plume originale. La recette d'un roman intelligent dont on se rappellera sans doute longtemps après l'avoir refermé.
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Les heures rouges

"Les heures rouges" est un roman choral dystopique où les voix de quatre femmes en proie avec les paradoxes et violences morales de la nouvelle société (décrétant les modes de reproduction, d'éducation des individus) se mêlent, s'essoufflent, gonflent et éclatent.

4 femmes à 4 âges différents traversent l'âge adulte et leur féminité en lutte avec le sentiment de maternité, d'inclusion sociale et d'acceptation de soi. L'écriture est pudique et renvoie dès le départ chaque héroïne à son rang familial ou social : la fille est lycéenne et découvre l'amour et se laisse trahir par son corps et sa fertilité, la biographe est romancière et à l'aube de ses 40 ans est prisonnière de son désir, de son corps et son infertilité, la mère est dépassée par ses enfants et sa condition de femme à la maison, la guérisseuse est prise en étau par sa marginalité.

Et comme une vague revient le récit d'une aventurière aux portes de l’arctique. Bref un roman que j'ai dévoré et adoré.
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Les heures rouges

Abandonné après 155 pages, ça m'arrive très rarement car je suis du genre persévérante et je me sens frustrée de refermer un ouvrage sans connaître le fin mot de l'histoire, mais cette fois, je ne me voyais pas continuer. Le résumé était pourtant très intrigant et avait tout pour m'intéresser. C'est le style d'écriture très distant et vraiment froid qui m'empêche de ressentir le moindre intérêt pour les personnages et ce qu'il va leur arriver.

Merci
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La couleur du trois

La couleur du trois

Leni Zumas



J'avoue que j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman. Un style décousu, des allers- retours permanents dans le temps sans ligne directrice. La narratrice, Quinn nous parle des personnages comme si on les connaissait déjà. Elle vivote, inapte à planifier sa vie, ancien membre d'un groupe de rock qui aurait pu connaître la gloire. Elle évoque ses souvenirs d'enfance, aînée d'une sœur féminine et populaire et de Riley, leur petit frère, tout dévoué aux jeux parfois cruels de ses sœurs. Apprendre qu'un membre du groupe et ancien amant est de retour en ville accentue encore son désarroi.

Petit à petit, on découvre les raisons de son mal-être: à l'adolescence, sa sœur est morte de manière violente.

Ses névroses l'accompagnent du bar où traînent ses amis, d'autres laissés-pour- compte, à son domicile, où elle entend des grattements étranges, de la librairie désertée où elle travaille, aux repas familiaux qu'elle vit comme une épreuve quand elle visite ses parents.

Ses obsessions du sang, qu'elle voit couler partout, de la nourriture, qu'elle imagine comme un ennemi insidieux prenant le contrôle de son corps la hantent en permanence. C'est un roman sur le deuil qui n'a pu se faire, sur la souffrance.

Sans prétention aucune, je trouve qu'il demande un effort intellectuel pour pouvoir comprendre toutes les métaphores et symboliques évoquées, ce n'est pas une lecture légère, les images s'entrechoquent, nous prennent la gorge parfois. Je pense qu'il peut être adoré ou nous laisser au bord du chemin, pour ma part je me suis accrochée mais n'ai pas été totalement séduite...mais il me trotte encore dans la tête...
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Les heures rouges

Comme une alerte, comme une couleur : rouge. Ecoutez la voix intime et politique de la romancière Leni Zumas, qui nous met une claque subtile à la figure. L’air de rien, comme on entre en lecture dans une nouvelle. Dystopie, un livre si nécessaire que l’émotion viendrait presque contraindre et enfermer l’élan « critique ». Des chapitres qu’on lit à travers 5 personnages de femmes : la biographe, la guérisseuse, la fille, l’épouse et l’exploratrice. Toutes cinq si attachantes, tour à tour brillantes, brumeuses, hardies ou bien encore pâles et froides, toutes confrontées à des difficultés dont on mesure pour chacune l’importance. Il y a tant du Réel dans ce récit : les tables de cuisine, les téléphones qui sonnent, les invités et les courants d’air. Il y a tant de magie dans les histoires, mais un enchantement viscéral aussi, on parle de « tisane pour l’utérus », de saignements, de procès en sorcellerie. On est au cœur de la maternité ou non-maternité avec au centre la question du droit à disposer de ce corps : le nôtre. La poésie, enfin, d’abord parce que c’est beau, un coup de plume assez singulier (tout en étant accessible, simple) et puis ensuite pour le sujet avec sa colère, juste ; avec ses Espoirs. Ça m’évoque la solidarité des femmes, guidées par un chœur sombre, puissant et enchanteur.









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Les heures rouges

« Dans la lignée de la Servante Ecarlate. » Voilà la phrase que vous pouvez retrouver sur le bandeau du roman de Leni Zumas. Une phrase qui au début de ma lecture m’a horripilé. Il faut l’avouer. Pour une fois, je dois dire que je vois où la maison d’édition veut en venir en écrivant cela.



Un sujet simple dans les Etats-Unis de demain, les extrémistes ont pris le pouvoir, l’avortement est désormais interdit, et surtout punissable. Peu importe votre âge, dès 16 ans vous êtes amenés à finir en prison si vous osez subir un avortement illégal. Je me suis rapidement dis « mais où va le monde ? » Parce qu’il faut le dire, c’est clairement d’actualité. Beaucoup trop d’ailleurs. Et ce n’est pas tout, Leni Zumas qui créer un monde où l’avortement est illégal, va plus loin. Nous sommes à l’aube d’un monde où l’adoption rime avec « un papa et une maman ». Le monde part en sucette. Et encore Leni Zumas ne va pas jusqu’à parler d’homosexualité, une légère mention y est faite, mais ne soyons pas naïfs, c’est tabou.



En tant que femme, j’ai été profondément agacée, outrée même par la condition féminine abordée dans ce livre. J’ai été de nombreuses fois tentées de balancer mon livre et de ne plus mettre le nez dedans. Mais c’est le but. Créer la révolte face à un sujet plus qu’actuel. A l’heure d’aujourd’hui, aux Etats-Unis, le droit à l’avortement est fortement remis en cause grâce au chef de l’état.



La plume de Leni Zumas se révèle captivante. Au début, c’est assez flou. Cinq destins de femmes, très différents qui finalement vont se révéler liés par une même condition. Je dois avouer que c’est en terminant ma lecture que tout a pris sens. Des chapitres alternés sur 4 femmes, et entre ces chapitres, une ou deux pages sur le destin d’une cinquième femme mais pas dans notre époque. Bien au contraire. Cette cinquième femme, c’est Eivør Mínervudottír née en 1841, exploratrice islandaise. Comme mentionnée dans le résumé, les quatre autres femmes sont Roberta, un professeur de quarante-deux ans, une jeune fille Mathilda (Mattie) de presque 16 ans, Gin, une guérisseuse d’une trentaine d’années, puis Susan une mère au foyer qui elle aussi oscille dans la quarantaine. Cinq femmes, deux époques différentes et une condition féminine étonnamment similaire.



Leni Zumas imagine un futur où le passé à repris ses droits. Où les évolutions des droits de la femme ont complètement disparu. Un futur extrémiste où l’homme (mâle) est maitre de l’univers. Un futur effrayant qui se trouve plus réaliste que tout autre chose.



« Dans la lignée de la Servante Écarlate » contrairement à Margaret Atwood, Leni Zumas aborde un sujet bien plus probable à court termes, instaurant une peur non dissimulée. Je dois dire qu’en sortant de cette lecture, mon âme de féministe se trouve comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, prêt à tout détruire sur son passage.



Une lecture coup de poing.
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Les heures rouges

Les heures rouges est une fiction qui nous décrit un futur hostile aux femmes et à leur droit de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent. dans cette histoire, on suivra une femme en mal d'enfant, une adolescente qui souhaite mettre fin à sa grossesse, une parfaite épouse à la dérive et enfin une "faiseuse d'anges" pour le mins énigmatique.



C'est un livre engagé, qui nous parle des femmes et de leurs droits, mais aussi de ce que la société fait peser sur leurs épaules tout au long de leur vie. De la bonne élève à la bonne épouse, puis à la bonne mère. Avec l'auteure, on se demande de pages en pages ce que nous décidons vraiment ou ce que la société nous a aidé à choisir. C'est un livre prenant, qui nous pousse à réfléchir sur le monde dans lequel nous vivons, mais aussi sur celui que nous aimerions laisser à nos filles. Parce que ce monde-là est en construction et que nous en sommes les architectes.





Cependant c'est un roman qui n'est pas simple à lire : la profusion des personnages, nommés parfois de façon impersonnelle ("la fille", "l"épouse", "la biographe") entrave parfois la lecture, tout comme les nombreux extraits liés à l'exploratrice sur laquelle la biographe écrit un livre. L'écriture est simple, parfois un peu trop détachée, comme si l'auteure souhaitait relater des faits, on a du mal à s'attacher aux personnages, c'est dommage.



Bref, ma lecture a été ardue, mais je ne la regrette pas. "Les heures rouges" est une dystopie percutante, qui nous rappelle, une fois de plus, qu'avoir gagné quelques combats ne met pas fin à la guerre.


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Les heures rouges

Les heures rouges m’a beaucoup rappelé La servante écarlate de Margaret Atwood pour le côté angoissant concernant la reproduction et le contrôle des corps féminins. Ici, l’avortement est puni par la loi, les femmes célibataires ne seront bientôt plus autorisées à avoir des enfants seules, et le modèle père-mère est vu comme le seul environnement viable pour élever un enfant… Bref, c’est une société dans laquelle il fait bon vivre !



Mais contrairement à La servante écarlate, il n’y a pas de dimension dystopique. Le récit est complètement ancré dans la réalité, et c’est d’autant plus effrayant que cela fait écho à ce qu’il se passe politiquement aujourd’hui dans le monde entier, avec la montée de l’extrême droite ou des partis conservateurs dans certains pays.



J’ai beaucoup aimé ce roman pour sa construction. La narration est divisé entre quatre personnages principaux, chacune étant appelée par sa profession ou son statut : la biographe, la fille, l’épouse et la guérisseuse. Cela contribue à les déshumaniser en quelque sorte, et je trouve le choix de l’autrice très pertinent compte tenu de la société dans laquelle elles vivent.



La narration peut paraître froide et détachée au début, mais je m’y suis rapidement faite. Ce style particulier contribue à rendre le livre encore plus intéressant. On plonge dans les pensées des personnages : leurs inquiétudes, leurs aspirations, leurs désirs…



Ces quatre femmes, Roberta, Mattie, Gin et Susan, sont chacune liées à la dimension de procréer, au contrôle de leur corps :



L’une veut des enfants mais ne peut pas

L’une en a mais n’en peut plus, voudrait ne pas en avoir

L’une peut en avoir mais veut avorter

L’une en a eu un mais l’a abandonné à la naissance

Ce sont donc quatre points de vue différents sur l’avortement, la PMA/GPA et la maternité. Cela permet de balayer toutes les situations auxquelles les femmes sont confrontées dès qu'il s'agit de leur corps et de faire des enfants. 



Les Heures Rouges prend aux tripes, je l’ai dévoré. J’ai tout aimé, que ce soit le style de l’autrice, les personnages, les enjeux, la critique de la société, la sonnette d’alarme tirée...
Lien : https://boldreadings.wordpre..
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Les heures rouges

Etats-Unis, Oregon.

L'amendement 28 a été voté. Toute tentative d'avortement est considérée comme une tentative de meurtre.

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4 destins.

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La biographe.

Roberta, 42 ans et célibataire, souhaite avoir un enfant à tout prix.

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La guérisseuse.

Gin soigne les femmes et tente de les aider grâce à des concoctions.

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La fille.

Mattie n'a pas encore 16 ans. C'est une élève brillante. Elle est amoureuse d'Ephraïm.

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L'épouse.

Susan a deux enfants. Sa vie de mère au foyer la désespère.

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Pendant les 50 premières pages de ce roman, je me suis demandée où j'avais mis les pieds.

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Mais une fois les personnages cernés, j'ai lu la suite avec une impatience non dissimulée.

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Les histoires se répondent avec ironie. Ces quatre femmes partent dans des directions différentes mais rejoignent l'universel.

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Désir d'enfant. Envie de vivre sa vie sans entrave. Souffrances. Amour. Détestation. Routine.

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Il suffit d'un petit glissement pour déclencher une foule de questionnement. La réalité de ce livre n'est pas si éloignée de la nôtre. Le propos est politique et sociétal.

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Leni Zumas signe un premier roman complètement addictif et génial !

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Encore un livre lu grâce au #picaboriverbookclub !
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Les heures rouges

*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*



Les Heures Rouges est un roman qui a remporté un vif succès Outre-Atlantique, un roman qui peut rappeler La Servante Écarlate, un roman engagé dans une Amérique où l'égalité entre les sexes n'est pas encore acquise.



Dès le départ, Leni Zumas fait preuve d'une originalité de forme. Ainsi la construction narrative peut surprendre voire perturber le lecteur mais c'est surtout parce que nous sortons des sentiers battus. Cela rend le texte, le contenu d'autant plus intriguant à mes yeux. Cela nous interpelle.



À première vue nous pensons être dans un roman d'anticipation et pourtant nous ne sommes pas si loin de notre réalité... À mes yeux, ce type de roman (dans la lignée de la dystopie) est extrêmement important car il permet de mettre en exergue les dangers présents et à venir, de voir où tout cela peut nous mener si nous continuons sur cette voie.



Leni Zumas est donc une primo-romancière très prometteuse qui signe un premier roman réussi, féministe où nous pouvons suivre le destin de quelques personnages féminins qui doivent se battre pour leurs droits ou accepter la déchéance et l'injustice. Un roman fort et essentiel à notre époque.



En définitive, j'ai beaucoup aimé ce livre qui porte un message important pour notre génération.


Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Les heures rouges

Tout d’abord un grand merci à Léa du Piccabo River Book Club et aux Editions Les Presses de la cité pour ce partenariat.



Il s’agit d’une dystopie. Dans un futur proche le nouveau président américain va promulguer une loi qui interdit l’avortement ainsi que la procréation médicalement assistée et l’adoption aux femmes célibataires dans le but de favoriser la famille traditionnelle. Dans une petite ville de l’Oregon, quatre femmes se battent pour leur liberté.



Il y a Roberta, professeure d’Histoire et biographe d’une exploratrice polaire du dix-neuvième siècle, elle est est stérile et veut absolument faire un bébé toute seule. Elle a déjà fait plusieurs tentatives d’insémination artificielle, elle espère de tout son coeur que la dernière sera la bonne, car à partir du 15 janvier cela sera interdit.



Susan est mariée et mère de deux enfants. Elle étouffe dans sa vie quotidienne et les tâches répétitives. Elle a renoncé à sa carrière d’avocate pour sa famille, mais elle est malheureuse et songe souvent au suicide et au divorce.



Mattie a quinze ans, elle est tombée enceinte accidentellement, ce qui compromet gravement son avenir. Pour elle aussi le temps presse, elle est déjà à douze semaines et il est devenu impossible d’aller avorter au Canada, il reste les cliniques clandestines.



Gin est une guérisseuse traditionnelle qui vit aux marges de la communauté et aide les femmes avec ses plantes et ses connaissances. Certains la considèrent comme une sorcière et elle se sent complètement rejetée par les habitants de la région. C’est le seul personnage du livre que j’ai trouvé sympathique et attachant.



Entre les chapitres, Roberta la biographe nous révèle la vie d’ Eivor Minervudottir, une exploratrice polaire que les conventions de son époque ont empêché de s’exprimer et d’être reconnue pour ce qu’elle était.



On suit le destin de ces cinq personnages qui se battent pour leurs droits.



Et maintenant vient le moment pénible de cette chronique : Ce livre était un cadeau et il est toujours difficile de dire qu’on n’a pas aimé un cadeau, mais je ne veux pas être hypocrite, j’ai vraiment détesté ce livre tant dans sa forme que dans son fond. Je ne dis pas que le livre est mauvais mais c’était une rencontre ratée pour moi. Cette lecture a vraiment été une corvée. Le fait que je ne partage pas du tout les opinions de l’auteure y est aussi sans doute pour beaucoup. Je ne vais pas m’étendre sur ce point pour ne pas polémiquer. Je n’aime pas rédiger des chroniques négatives, celle-ci ne prétend pas à l’objectivité, mais simplement à exprimer mon ressenti et j’avoue que ce livre m’a hérissée du début à la fin.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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