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Critiques de Aurélie Lévy (43)
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Queenie, la marraine de Harlem

Eh bien, en voilà une belle découverte empruntée dans ma petite médiathèque. Oui, oui, je vais en ravir certains en disant que cet ouvrage, cette fois-ci n'est pas destiné au pilon mais au contraire, à venir enrichir le fonds de la médiathèque, chose qui sera faite dès demain matin, une fois que je l'aurai catalogué et indexé - oui, je reconnais que c'est très agréable de travailler dans un tel lieu car, y travaillant seule, j'ai aussi le loisir de constituer ma propre politique d'achat et de choisir des ouvrages (certes pour tous les goûts et ô bonheur, lorsque ces derniers correspondent aux miens -ce qui n'est pas toujours le cas, sinon, cela ne serait pas du tout professionnel.



Ici, nous découvrons la vie de Stéphanie St Clair surnommée Queenie, la première femme noire à intégrer non seulement un monde d'hommes mais qui plus est, jusqu'à présent réservé aux blancs. J'avoue que si j'avais bien entendu parler d'Al Capone et d'autres et d'autres grands noms de la Mafia américaine qui sévissait dans les années '30, ce nom-là m'était totalement inconnu jusqu'à présent. Travaillant main dans la main avec Bumpy Johnson (j'ai longtemps cru qu'ils étaient en couple mois aussi...heureusement qu'il y a une brève biograpĥie des personnages réels en fin d'ouvrage qui m'a démontré le contraire mais il faut dire que je e suis pas la seule à être tombée dans le panneau car beaucoup, à l'époque, croyaient la même chose -c e qui arrangeait bien leurs affaires d'ailleurs -), je me suis bien volontiers séduire par cette femme qui n'avait peur de rien et qui savait se faire respecter (pas toujours de la manière la plus légale qui soit soit dit en passant). Différents trafics (je vous passe les détails), elle été crainte de tous mais aussi admirée et respectée !

Une femme aux poignes de fer, qui n'a pas eu une enfance facile mais qui a su prendre sa revanche sur la vie en devenant la femme la plus influente de tout Harlem !



Des images en noir et blanc (cela renforce le côté gangster) extrêmement bien travaillés) et un scénario historique / documentaire, romancé certes mais qui m'a réellement enthousiasmée ! Une lecture que je ne peux que fortement vous recommander et je n'hésiterai pas à faire de même auprès de mes lecteurs les plus curieux !
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Queenie, la marraine de Harlem

Le monde des gangsters américains est un monde d’hommes. Les femmes n’y ont leur place que dans le lit de ces messieurs ou pour les servir… C’est une règle, et comme toute règle, elle souffre une exception. Une exception d’autant plus étonnante qu’il s’agit d’une femme noire… Bienvenue à New York, plus précisément à Harlem, dans l’Entre-deux-Guerres, en 1933 !



Critique ;



En lisant « Queenie, la marraine de Harlem », vous allez immédiatement imaginer qu’il s’agit d’une fiction pour s’aligner sur les critères à la mode aujourd’hui où l’on veut rendre aux femmes une place égale à celle des hommes, et si en plus il s’agit d’une femme de couleur, alors, BINGO ! (Un exemple ? « La Ville de Bruxelles a choisi de la nommer rue Eunice Osayande. Cette travailleuse du sexe nigériane avait été sauvagement assassinée en juin 2018 derrière la gare du Nord. »)

Eh, bien, détrompez-vous car il ne s’agit nullement d’une fiction ! Stéphanie St-Clair a bel et bien existé et ce roman graphique en noir et blanc retrace son parcours alors qu’elle règne sur Harlem, mais avec des va-et-vient dans le temps pour comprendre comment cette femme née dans une famille à l’extrême de l’extrémité de la pauvreté s’est construite et a su s’imposer comme LA souveraine de la partie de New York peuplée par un nombre très conséquent de noirs, Harlem.



Le scénario d’Aurélie Lévy et d’Elisabeth Colomba est grandiose. Il donne une vision, probablement assez juste, de ce que cette femme a accompli, et même si c’est une gangster, on ne peut qu’être admiratif devant tous les obstacles qu’elle a su surmonter au cours de son exceptionnelle existence. Une fois ce roman graphique ouvert, vous ne pourrez plus le lâcher avant d’en avoir achevé la lecture.



Elizabeth Colomba au dessin a opté pour un noir et blanc, très ligne claire, d’une grande lisibilité. C’est un travail magnifique, d’autant plus beau que la couverture se présente dans un style très Art Déco, élégant et raffiné.



De tels personnages réels dépassent tellement ceux issus de la fiction qu’on en vient à croire qu’ils sont imaginaires…



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Ma vie pour un oscar

Tout d'abord, merci aux Editions Plon et à Babelio de m'avoir permis de participer à masse critique de Mai.

John Bogus, acteur renommé à Hollywood, est un enfant gâté à l'égo surdimensionné,qui veut tout, tout de suite. Camille, la narratrice une jeune frenchie est son assistante personnelle.Elle est surtout corvéable à souhait 24 heures sur 24 heures. Pourtant, Camille accepte cette situation car elle-même fantasme la vie privilégiée de Bogus espérant connaitre un jour honneur et gloire. Mais les caprices de la star deviennent de plus en plus ingérables.

Aie. Ce premier roman d'Aurélie Levy est à l'image du monde qu'elle décrit, irritant, superficiel, stéréotypé, rien ne nous est épargné, aucune empathie pour les personnages grossièrement ébauchés, scènes qui s'enchainent dans le plus grand ennui. On reprend espoir, lorsque que nos héros sont solliciter par une ONG, espérant une prise de conscience de nos barroudeurs VIP, hélas trois fois hélas, Aurélie Levy continue sur la même partition.

Le livre se veut mordant, drôle, cynique il n'est seulement qu'affligeant et raté.

Alors, un oscar peut-être un jour (c'est tout le mal qu'on lui souhaite), mais ce qui est sur, pas de prix pour ce livre là.
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Queenie, la marraine de Harlem

Queenie,  quel personnage !

De sa Martinique natale aux quartiers de Harlem, l'ascension d'une femme que rien ne semblait conduire vers un tel destin.

Née Stéphanie St Clair, elle va devenir l'une des principales rivales des plus grands gangsters que l'Amérique ait connu, dans la première moitié du vingtième siècle.

Elle aura tout vécu.

Géré et construit sa fortune grâce à une loterie clandestine.

Frôlé la mort, fait de la prison, se sera alliée avec la mafia, aura distribué quelques pots-de-vin à des juges ou des policiers peu scrupuleux. Elle aura aussi côtoyé quelques artistes célèbres, Monk, Ellington.

Ce pouvait être une héroïne de roman, de cinéma ou... de bande dessinée, un personnage de fiction créé de toutes pièces, mais elle a bel et bien existé.

Elle était femme.

Elle était noire.

On était dans les années 30.

Et pourtant, tel un parrain, elle a réussi à s'imposer, à faire sa loi.

Elle ne pouvait être qu'intéressante à mettre en scène dans ce magnifique album qu'Elizabeth Colomba et Aurélie Lévy nous offrent aujourd'hui pour la découvrir.

Un excellent travail récompensé par le Prix BD Quais du polar

Album en noir et blanc,  mais pouvait-il en être autrement, qui se dévore littéralement.
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Le 21eme Homme



"Enquête en territoire masculin" est le sous-titre magnifiquement trouvé pour ce récit. A.Levy a compilé les témoignages d'hommes ayant déjà eu la possibilité d'avoir plusieurs vies, personnelles, familiales,professionnelles.

En fait , elle essaie de se faire une idée de l'homme nouveau, puisqu'elle même est célibataire depuis un moment(elle se renseigne) et elle va les aborder sans schémas construits mais avec bienveillance et une grande écoute. Ainsi mis en confiance ils se racontent: leurs regrets voire leurs remords, leurs attentes, leur besoins.

Il est loin le temps des machos et aussi du pater familias des années 50; maintenant les hommes tout en souhaitant construire une famille tiennent à partager les tâches, à avouer(plus difficile) leurs faiblesses, veulent toujours être le membre de la famille sur lequel on peut s'appuyer et avoir confiance, mais ne plus être que le pourvoyeur de ressources qui ne s'occupe pas de la vie du foyer.

Bien sur, tous les sujets sont abordés, vie sexuelle, enfants ,fidélité ou pas.

Ces 20 témoignages rapportés , le 21 ième étant je suppose la synthèse des autres , donnent l'idée de l'homme de ce siècle, pas si mal que ça, même s'il a pas mal perdu de sa virilité depuis quelques temps, la faute aux femmes? certainement.

L'image amusante me vient quand même : dans les années 70-80, des hommes posaient en majesté devant des Harley ou de puissantes voitures, maintenant ils se baladent en trottinette...

Merci aux Edts A.Carrière et à Babelio pour l'envoi de ce livre passionnant.
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Queenie, la marraine de Harlem

Quand on évoque la pègre au temps de la prohibition aux Etats-Unis, tout le monde pense à Al Capone ou à Lucky Luciano qui apparaissent dans maints romans, films ou bandes dessinées mais qui citerait Stéphanie Saint-Clair ? Or, cette dernière d’origine martiniquaise émigra aux USA et s’imposa à Harlem comme la reine des Numbers, la loterie clandestine. Elle fut « la banquière » : elle prenait les paris, rémunérait les éventuels gagnants et surtout empochait les bénéfices et, tandis que les bandes mafieuses rivales s’entretuaient, elle réussit toujours à sortir son épingle du jeu et amassa une immense fortune. Les autrices Elisabeth Colomba et Aurelie Levy réparent cet oubli et redonnent sa place à « la marraine de Harlem » surnommée Queenie dans un somptueux roman graphique de 176 pages paru aux Éditions Anne Carrière.

*

Elles choisissent de se concentrer sur l’année charnière 1933. Pourquoi ? Parce que cela marque la fin de la Prohibition quand les mafieux notoires doivent se reconvertir car l’argent de l’alcool se tarit. Alors, l’affaire florissante de « numbers » de Stéphanie suscite la convoitise des malfrats et en particulier de Dutch Schultz qui lui déclare la guerre. Elle va devoir ruser pour survivre dans ce milieu d’hommes violents où l’on tire d’abord et on discute ensuite ! Cette concentration donne un rythme et de la tension puisque l’héroïne est pressée par le temps et évite ainsi l’écueil d’une biographie linéaire. L’album ressemble à une grande saga de gangsters et oscille entre polar et biopic.

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On trouve ce côté polar dans l’utilisation du noir et du blanc qui donne à l’album la « patte » d’un film mythique hollywoodien façon Howard Hawks ou Preminger avec une élégance racée dans son utilisation de la ligne claire et d’un trait réaliste. On retrouve aussi un peu du Miller de « Sin City » dans son jeu d’ombres et de lumières. Certaines doubles pages sont également des clins d’œil au 7 e art et se présentent comme une séquence de film muet (« comment faire tourner un business de paris illégaux ») ou font preuve d’inventivité en prenant la forme d’un plateau de Monopoly. (« la manière Schultz »). On reconnaît l’art de la story-boardeuse qu’est Elisabeth Colomba dans cette grande maîtrise du découpage et du cadrage. Les autrices confessent sans façon que, profitant des nombreux « flous » dans la biographie de leur héroïne, elles ont inventé des personnages pour donner également du piment à l’histoire tel ce flic ripou fasciné par Stéphanie.

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Mais au noir et blanc s’ajoutent également des nuances de gris utilisées pour approfondir l’aspect biographique. Grâce au tramé on reconnaît d’emblée les séquences de flash-backs sur son enfance qui vont expliquer son parcours. Le « gris » qui est ainsi introduit, récuse tout manichéisme : le personnage n’apparait plus ni noir, ni blanc mais tout simplement d’une complexe humanité. L’ensemble est très documenté. On découvre alors des pages passionnantes sur le mouvement de la « Harlem Renaissance » et l’on croise le patron du Cotton Club, l’ancien boxeur Jack Johnson, Thélonious Monk, Duke Ellington, le militant W.E.B Dubois ou encore le photographe James Van Der Zee. La scénariste est également documentariste et ça se voit dans son sens du détail et de la précision historique. Mais en même temps, elle choisit de mythologiser son personnage. Stéphanie St Clair est ainsi présentée comme une super héroïne car elle en a toutes les caractéristiques : elle est orpheline, a un mentor (son patron juif), un costume (elle porte fourrures, vison, chapeau et rang de perles été comme hiver), un don : celui des chiffres et elle choisit de défendre les humbles en œuvrant pour les droits civiques des noirs et en publiant des tribunes dans la presse afin de dénoncer – déjà- les violences policières perpétrées à leur encontre. Mais Aurélie Levy en fait également un personnage retors, vénal et manipulateur qui a tout compris de la force de l’image et du pouvoir des médias et a soif de revanche sociale…

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On n’a donc pas de victimisation ni d’hagiographie dans cet ouvrage même s’il s’inscrit dans la continuité logique de la démarche de l’artiste peintre Elisabeth Colomba (Martiniquaise exilée à New York comme son héroïne) qui s’attache à restaurer les corps noirs oubliés de l’Histoire et en particulier les figures féminines dans de grands tableaux figuratifs et colorés. Elle avait au départ choisi de représenter Stéphanie Saint Clair sur l’une de ses toiles mais a rapidement jugé que cela ne lui rendrait pas suffisamment justice et décidé d’utiliser la bande dessinée pour pouvoir raconter sa vie au plus grand nombre. Avec son amie Aurélie Lévy, elles ont brillamment relevé ce défi pour leur entrée dans le 9e art (tout comme leur éditeur qui ne publie habituellement pas d’albums). Toutes deux ont choisi également de transcender parfois l’époque en dressant des parallélismes. Elles montrent ainsi combien la situation de Stéphanie St Clair et des Harlemites est semblable à celle des Afro américains du temps de James Baldwin (dont on trouve les propos dans certains dialogues des personnages dans un anachronisme voulu) ou créent des échos lors la scène glaçante de l’attaque du bus par le Klan avec les circonstances de la mort de George Floyd.

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Sélectionné dans de nombreux prix Bds (Fnac-France Inter, Landerneau …), cet album est à la fois une biographie, un thriller, un documentaire sur un mouvement culturel et artistique, un récit d’émancipation et un manifeste antiracisme. Il devrait également être porté à l’écran puisqu’ un grand studio américain en a déjà acheté les droits. On a hâte de découvrir qui va incarner cette femme hors norme à qui Raphaël Confiant consacra naguère un récit passionnant et foisonnant et que le bédéaste Mikael a choisi également de mettre en scène dans le 3e volet de sa trilogie newyorkaise à paraître en janvier prochain.

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Queenie, la marraine de Harlem

Une bien belle biographie dessinée de Stéphanie St Clair, aka Queenie, aka la marraine de Harlem.



Après une instructive préface, l'histoire commence en 1933, alors que Queenie sort de prison.

Entrecoupée de flash-backs, nous allons suivre sa vie, au top de sa gloire. De soirées artistiques en réunions d'affaires, St Clair gère son business avec maestria, bien secondée par Bumpy Johnson.

Au fil des pages, quelques noms bien connus croisent la route de Queenie. De Jack Johnson, le mythique boxeur noir, à Thelonious Monk, le grand pianiste, en passant par Duke Ellington et WEB DuBois. Mais aussi le gratin de la mafia new-yorkaise : Dutch Schultz et Lucky Luciano.



En creux de cette classique histoire de criminalité organisée, se brosse le portrait d'une femme incroyable, venue de Martinique sans contacts ni projet particulier et qui devint la figure majeure et la mécène d'un quartier en pleine ébullition artistico-intellectuelle : Harlem.



Le superbe dessin est mis en valeur par une narration qui sait se montrer inventive, jouant notamment avec les codes du cinéma le temps de quelques planches.



En fin d'ouvrage, une galerie de notices biographiques et un glossaire viennent compléter cet album solidement documenté.



Une réussite, dans un magnifique écrin - quelle couverture !
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Le 21eme Homme

Mais que veulent les hommes?



Aujourd'hui on change totalement de registre pour une enquête en territoire masculin, menée par l'écrivaine et réalisatrice, Aurélie Levy.

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42 ans mère et divorcée, l'auteure n'en reste pas moins pleine d'espoir et continue de croire au couple et aux relations homme femme saines, simples, de celles qui vous apaisent et vous sécurisent. Mais elle se questionne aussi sur la place de l'homme au sein de la société et du couple aujourd'hui face à ce phénomène de "masculinité toxique" et notamment du mouvement #metoo. Du coup elle se lance dans une enquête auprès d'hommes âgés de 35 à 55 ans et issus de divers milieux sociaux, pour tenter de creuser un peu le fond de leurs pensées.

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D'un questionnaire bien travaillé au départ, elle finit par laisser libre court à la parole de ces messieurs, artistes, universitaires, paysans, banquiers, chômeur, détective privé, psychologue, pour tenter de les comprendre sans parti pris ni jugement. Et eux se prennent au jeu, se mettent à nu et témoignent sur des sujets très divers et avec une belle sincérité. Ils évoquent leurs contradictions, leurs doutes, leurs faiblesse, leurs objectifs de vie, leurs rôles et place au sein du couple et de la famille.

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Alors vous serez parfois bouche bée, d'autres fois tout sourire ou alors complètement choqués mais vous ne sortirez certainement pas indifférents de cette lecture. Une enquête très riche et intéressante à lire en mode détente et sans préjugés.


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Queenie, la marraine de Harlem

J'ai lu cette BD, mais j'ai l'impression d'avoir survolé le sujet. Ca va très vite, je n'ai pas bien compris les liens entre les différents chefs de mafia, réunis dans la "commission". D'ailleurs, c'est dommage que le glossaire de certains mots ou personnages se trouve à la fin de la BD, j'aurais aimé avoir les définitions en note de bas de page, pour éviter de couper la lecture pour aller lire la définition, traduction ou explication sur tel ou tel personnage historique.

Le dessin en noir et blanc est magnifique, c'est une très belle bande dessinée avec des grands aplats noirs et blancs. Mais j'ai parfois eu du mal à distinguer les différents personnages (les chefs de mafias, les policiers, les politiques...)

Stéphanie St Clair est assurément un personnage passionnant, une vraie héroïne de l'Histoire avec un grand H, une femme qui s'est battue pour se faire une place dans un monde d'homme. Et cette BD lui rend un bel hommage. Mais je suis un peu passée à côté de la complexité de l'univers mafieux de l'époque, je pense.
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Queenie, la marraine de Harlem

J’ai découvert cette bande dessinée à l’occasion de mon Club de lecture car elle fait partie de la sélection du Printemps du livre 2022 qui aura lieu à Grenoble du 30 Mars au 6 Avril prochain. J’ai été très intriguée par le sujet car je ne connaissais absolument pas cette femme noire Stéphanie St Clair qui a dirigé la loterie clandestine de Harlem dans les années 20-30 au moment de la Prohibition. Pour en revenir à Queenie, j’ai beaucoup apprécié les dessins en noir et blanc qui sont très expressifs. En revanche, j’ai eu un peu plus de mal à suivre l’intrigue ; je l’ai trouvée un peu confuse avec ses allers et retours dans le passé de Queenie. Après ma lecture, j’ai donc dû me renseigner pour replacer dans l’ordre les éléments de sa biographie.
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Le 21eme Homme





Aurélie LEVY, Le 21ème homme, enquête en territoire masculin. Aurélie fait ici œuvre de beaucoup de perspicacité, de volonté, de résilience. Elle a donc interrogé 20 hommes, âgés de 30 à 50 ans. C’est la tranche d’âge choisie pour mener à bien sa tâche. Elle les a rencontrés de visu : pas de visioconférence, pas de conversation via Skype ou d’échange par internet. Ces conversations à bâtons rompus, entre notre écrivaine-réalisatrice et les hommes qui, volontairement ont bien voulu témoigner.

Ces intervenants représentent notre société, au temps t, dans le contexte économico-politique de l’année 2019. Nous rencontrerons, un avocat, un chômeur, un artiste, un professeur de faculté, un gestionnaire de banques d’affaires, un directeur de musée, un policier, un homme politique, un employé de la SNCF, un comédien, un anthropologue, un psychologue, un humoriste, etc…Tous, ils sont ou ont été en couple, ont des enfants, ont quittés une première épouse ou ont été quitté, ils mènent tous une vie de famille , ont une profession ou vivent « aux crochets » de leur épouse ou grâce à leurs économies.Tous les sujets inhérents à notre quotidien sont abordés, pas d’impasse. Ils sont d’origine modestes ou issus de famille aisée, occupant une certaine place dans la société. Certains se sont faits tout seuls, d’autres doivent leur fortune à leurs ancêtres. Ce sont de hommes de confession diverses, d’éducation plus ou moins élevées selon la volonté de leurs parents, Pas de sujets tabous, qu’il s’agisse de la vie professionnelle, de la famille, de la santé, de l’éducation, de l’épanouissement personnel, des relations homme-femme et des relations sexuelles, tous ces sujets font débat entre les deux interlocuteurs.

Dans cette étude, brillamment menée, Aurélie, rencontre des hommes intègres, qui n’hésitent pas à se mettre «tout  nu » devant elle. Ils lui font part, soit de leur réussite, soit de leur difficulté à vivre en couple, en tant qu’homme, en mâle. Certains n’ont pas de problème pour partager leurs peines, leurs joies, les aléas de la vie, le quotidien, l’usure du couple au fil des ans, surtout s’ils ont des soucis, de santé, de travail. Ils sont tous intègres, sensibles, pudiques. Il leur a fallu, cependant, beaucoup de courage pour apporter leur pierre à l’édifice, transmettre leur vécu. . Ils ont du faire confiance à Aurélie. Elle les a tous rencontré, leur a parlé, face à face. Ce n’est pas elle qui a posé les questions, les sujets se déroulent au fil de la conversation, de la narration de chaque vie.

Chaque être est composé d’affects. Nous sommes tous différents et tous semblables. Tous, nous connaissons des soucis, des angoisses, des peurs, trouvons des embûches sur notre chemin. Mais nous réagissons de façon différente.

J’ai été très touché par Philippe. Son cas m’a émue aux larmes. Il s’accuse d’être responsable de la mauvaise santé de son fils, due à une malformation, et qui, dès sa naissance a nécessité et nécessite encore des soins et une surveillance continue. Il porte sa croix et refuse de céder sa place. Quelle abnégation !. Quel courage !



Aurélie nous permet de partager, de vivre auprès de vingt hommes, une vie de couple, les rapports existants au sein de ces foyers. Nous avons vingt cas différents… Si elle avait croisé 50 ou 100 mâles, nous verrions 50 ou 100 vies s’ écouler sous nos yeux. Ces récits témoignent tous des difficultés susceptibles d’émailler nos chemins. Il faut, dans un couple, que ce soit dans la vie quotidienne, ou dans la vie professionnelle beaucoup de complicité, de dialogue, de respect, d’humanité, d’humilité, de sensibilité pour parvenir à accepter l’autre tel qu’il est et à s’accepter soi-même tel qu-il est. Il ne faut pas oublier de vivre, l’un pour l’autre, mais aussi, l’un avec l’autre et avec les autres (les enfants, les parents, les relations professionnelles, etc ….)Il y a beaucoup de désir à aimer et à être aimer, à partager, à transmettre cet amour. C’est une belle leçon de vie, avec des cas concrets que nous offre aurélie.

Je me permets de rapprocher ce livre de celui d’Ivan JABLONKA : Des hommes justes : Du patriarcat aux nouvelles masculinités. L’étude de ce dernier nous dévoile l’origine, l’évolution de la féminité, l’importance de l’émancipation des femmes et la place que la femme doit avoir Les deux ouvrages sont à mettre en parallèle et sont de très bonne qualité.

J'ai compté, recompté le nombre de discussions: je n'en trouve que 20. Où est le 21 ème homme ? S'agit-t-il de l'ex d'Aurélie, de son père, ou de son nouveau compagnon ? Qu'importe ! L'analyse est complète et réussie...

Je remercie Babelio et les Éditions Anne carrière de m’avoir offert ce document.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Queenie, la marraine de Harlem

J’avoue, je ne connaissais absolument pas Stéphanie St. Clair qui fut cependant un chef de gang respecté et redouté dans le Harlem des années folles, ce qui pour une femme et de surcroit noire relevait de l’impossible.

La petite Stéphanie est arrivée depuis son île natale de la Martinique en 1911.

Elle va peu à peu grimper les marches qui la conduiront aux plus hauts sommets du crime.

Et c’est cette histoire hors du commun que noue relate ce bel album tout en noir et blanc.

Un joli graphisme pour une belle découverte qui nous plonge dans les heures sombres de la mafia au cours desquelles nous rencontrons tous ces noms restés dans les mémoires tels que Lucky Luciano ou encore Dutch Schultz, mais qui nous fait aussi croiser d’autres grands noms tel que Duke Ellington.

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Queenie, la marraine de Harlem

J’ai vraiment aimé ce roman graphique qui nous plonge dans la vie de Stéphanie St Clair, la reine d'Harlem, fondatrice d'un empire criminel. L'ouvrage alterne des périodes racontant le passé de Queenie, sa vie en Martinique, son arrivée à New York et la construction de son empire, à des planches de sa vie dans les années 30 où on la voit lutter contre la police et des mafieux. L'histoire nous fait côtoyer de nombreux personnages historiques qui nous montrent l'effervescence artistique qu'il y avait à cette époque dans le quartier d'Harlem. Les illustrations sont très belles, en noir et blanc, telles des gravures.

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Queenie, la marraine de Harlem

Enfin une très belle "biographique" romancée d'une femme inconnue ! C'est une véritable plongée dans les grandes heures d'Harlem que nous proposent les autrices, une immersion authentique et édifiante, aux références nombreuses mais amenées sans lourdeur.



La vie de la martiniquaise Stephanie St. Clair est passionnante et terrible. le trait d'Elizabeth Colomba est efficace et sensuel, badass, précis et fort, comme l'est finalement son héroïne "Queenie" dont la mère lui laissera ses quelques mots, sublimes, qui m'ont frappée au coeur:



"Ma vie n'a jamais été un grand soleil. Il y a eu des éclaircies. Des jours de soleil, mais si peu. Je peux dire que cela a été un hiver pas trop froid. J'espère qu'à l'automne de ma vie, ce sera un soleil si éclatant qu'il fera même chaud dans mon passé."
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Queenie, la marraine de Harlem

(SC971) Une biographie intéressante de Stéphanie St-Clair, cette femme née en Martinique qui a régné sur Harlem, au début des années 30. On a maintes fois entendu parler d' al Capone et Lucky Luciano, mais jamais de Queenie, qui "amassa une fortune et mourut de vieillesse dans son lit". Aidé par son fidèle Bumpy, elle régna en maître sur le système des paris clandestins, tout en agissant en faveur des plus déshérités et des artistes, tel un Robin des Bois en jupon. Un beau portrait de femme, tout en nuances, servi par un dessin magnifique en noir et blanc, tout en finesse. J'ai particulièrement apprécié les planches qui évoquent la jeunesse de Queenie en Martinique. Oui pour la sélection de cet album en lycée.

(MAB971) Oui lycée

(LX971) Une belle réussite graphique. On regrette presque la présence des dialogues. J'ai aussi beaucoup apprécié les pages sur l'enfance en Martinique, avec l'usage du créole + traduction qui plus est pour un large public. le récit est juste un peu confus parfois en raison des ellipses dans la narration. Oui en lycée

(IK971) Un album au graphisme magistral, indispensable à mon sens pour le Prix. Il évoque avec Brio la Martinique dans les planches sur l'enfance de Queenie, la ségrégation, la condition féminine, la pègre et Harlem le tout dans une peinture alléchante d'un New York des année 20. Un scénario maîtrisé prêt pour une adaptation cinématographique ? Grand Oui pour le Prix.
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Le 21eme Homme

Nous entendons beaucoup parler du féminisme ; le combat féministe est au cœur de l'actualité. Mais comment se situent les hommes dans tout ça ? Pour une fois (car ce n'est pas souvent) une auteure donne la parole aux hommes, à 20 hommes, d'horizons divers. Nous les découvrons dans leur intimité, leurs questionnements, leurs doutes, leurs envies... et cela sans jugement ; leur parole est simplement accueillie. A chaque lecteur/trice donc d'en tirer ce qu'il/elle souhaite.



Une évolution est en cours, mais la place de chacun, femme ou homme, n'est pas simple à trouver. Nous sommes tous (plus ou moins) emplis de stéréotypes masculins et féminins. La femme doit être comme ci. L'homme doit être comme ça. A travers ces témoignages variés, nous découvrons la diversité de points de vue... de sensibilité aussi...

Le couple est un nouveau challenge : il faut réussir à équilibrer les relations pour que chacun s'y sente bien, alors qu'individuellement, nous sommes déjà en train de chercher notre place.



Je suis pour que les femmes soient libres de vivre comme elles l'entendent, en ayant par exemple le même salaire à compétences égales, mais je suis contre le féminisme qui fait culpabiliser tous les hommes, et qui ne leur laissent plus vraiment de place.



Homme, femme, ou personne hors genre, tout le monde a le droit au respect, et à sa liberté de vivre comme il/elle l'entend, sans avoir à subir des discriminations et des jugements à tout bout de champ. Nous

sommes tous différents, mais il serait bon de ne pas hiérarchiser ces différences, et plutôt d'apprendre à vivre tous ensemble, dans un esprit de coopération.
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Queenie, la marraine de Harlem

J'ai fait l'acquisition de Queenie, cette BD en "Noir et Blanc" qui parle des Harlémites des années de galère de l'entre-deux guerre, parce que j'ai achevé, il n'y a pas si longtemps, le roman de Raphaël Confiant sur le même sujet : Stéphanie Sainte-Claire (plus tard, Saint-Claire), Martiniquaise devenue cheffe de gang à Harlem dans les années 30.



Cette BD se propose de réparer les oublis de l'histoire, fréquents quand il s'agit des femmes. Elle est intéressante à un autre titre, comme Raph. Confiant, Elisabeth Colomba est aussi une artiste martiniquaise ; elle travaille à NY. Elle est talentueuse et avec Aurélie Lévy, elles ont produit toutes les deux un très bel album.



Pat
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Queenie, la marraine de Harlem

Il était une fois Harlem

Est-ce parce que c’est une femme ou parce qu’elle fut noire que la vie de Stéphanie St Clair, alias Queenie, est moins connue que celle de Capone, Luciano, Costello, Schultz ou Torrio ?



La scénariste Aurély Lévy et l’artiste Elizabeth Columba se proposent de nous raconter la vie tumultueuse de celle qui devint la Reine de Harlem en bâtissant un empire criminel sur fond de pari truqué, qui tint la dragée haute à Dutch Schultz, membre du puissant Syndicat du Crime de Luck Luciano et qui fut la bienfaitrice d’un quartier en pleine renaissance culturelle, intellectuelle et artistique.



Se centrant sur l’année charnière que fut pour elle 1933, les autrices s’attachent aussi à son enfance tourmentée qui permet de comprendre comment elle est devenue Queenie, la Marraine de Harlem…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Le 21eme Homme

Comment s'affirmer dans un couple sans écraser l'autre?



Aurélie Levy nous retranscrit les entretiens qu'elle a eu avec 20 hommes. Les témoignages sont assez libres. C'est finalement une discussion où les hommes vont finir par penser à voix haute.



Ces entretiens m'ont donné l'impression que peu importe l'âge, il y a une vraie quête d'identité et du bonheur. Malheureusement seulement un seul des 20 hommes interrogés semble avoir atteint cet état de plénitude : l'agriculteur.



Je trouve cela assez drôle que ce soit l'homme quotidiennement au contact de la terre qui soit le plus heureux. Est-ce qu'on doit en tirer quelque chose ? Je ne sais pas, faites vos propres conclusion



L'amour semble également être important pour ces hommes. Ceux dans une relation amoureuse (heureuse, atypique ou chaotique) semblent tous attachés à leur partenaire. Et ceux qui n'ont pas de partenaire souhaitent une relation.



Bref, l'amour est quelque chose d'important mais même là, peu importe la situation, il y a une certaine frustration.



Je trouve dommage que tous les hommes interrogés viennent ou évoluent dans un milieu assez aisé. J'aurais apprécié une certaine diversité car selon moi selon les expériences et le milieu, on appréhende la masculinité, les rapports familiaux et amoureux différemment.

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Ma vie pour un oscar

Camille, une parisienne de vingt-deux, rêve de briller sous les projecteurs. Elle s’envole pour Los Angeles où elle est embauchée en tant qu’assistante personnelle de John Bogus, une star du cinéma américain. En attendant le rôle de sa vie, elle doit être disponible vingt-quatre-heures sur vingt-quatre-heures pour John Bogus.



L’auteure raconte dans ce livre son propre récit. Et oui, sous les pseudos de Camille et de John Bogus, il s’agit d’Aurely Lévy et d’un acteur très connu. Au départ, Camille est ébahie par ce luxe cette démesure et s’étonne des caprices de John Bogus, elle pense rester elle-même. Non, Los Angeles ni John Bogus ne déteindront pas sur elle !



La suite sur :

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Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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