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Critiques de Leye Adenle (51)
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Lagos lady

Guy collins, trente-six ans, ex-avocat reconverti depuis peu dans le journalisme pour une start-up londonienne, s'est porté volontaire afin de réaliser un reportage sur les prochaines élections présidentielles au Nigéria. Surpris lui-même par son geste mais guidé par la nostalgie d'une relation amoureuse, son ex est mi-négériane mi-irlandaise, il saute dans le premier avion pour Lagos. A peine débarqué, le journaliste qui devait lui servir de fixeur (guide, traducteur) lui fait faux bond... Il suit alors les conseils du concierge de l'Hôtel et entreprend une virée nocturne qui va le conduire hors des sentiers battus, le catapultant dans une sordide et sombre histoire dont il se serait bien passé. En effet lors d'une virée en solo dans un bar recommandé, le Ronnie's, il est témoin d'un fait divers: le corps sans vie d'une prostituée mutilée est retrouvée devant l'établissement gisant dans le caniveau.



Leye Adenle dans Lagos Lady brosse le tableau d'une société nigériane où le sexe et la perversion cohabitent avec la violence et la mort. Dans ce Nigeria des années 2010, où le souvenir de deux décennies de dictature (1975-1999) est encore prégnant mais qui est à présent sur le chemin de la démocratie grâce à des élections plurielles, les disparitions, enlèvements irrésolus sont monnaie courante. De plus les mutilations rituelles semblent être l'objet d'un commerce pour la magie noire, le «  juju », afin d'obtenir succès, réussite et argent dans le domaine politique, financier ou économique. Les victimes de ces crimes sont quant à elles des proies faciles: prostituées, jeunes enfants. ... "Business is business".

Entre traditions et modernisme, notre reporter britannique déboussolé va avoir du fil à retordre pour y voir clair car contre toute attente il va être embringué et impliqué dans un dossier explosif suite à son interpellation devant le Ronnie's.



Un jeu dangereux où trois protagonistes prennent le devant de la scène suite à leur rencontre dans les locaux du Commissariat.

Guy Collins, pleutre représentant de la gent masculine tour à tour desservi puis auréolé par son statut de reporter britannique.

Amaka, la Lagos lady, présidente d'une association caritative, la "Mère Teresa" de toutes les prostituées de la capitale!

Et enfin l'inspecteur Ibrahim très soucieux de l'image internationale de la police nigériane faisant tout ce qu'il peut en son pouvoir et, c'est parfois difficile, pour éviter un incident diplomatique et des éclaboussures médiatiques malveillantes: il gère en effet une équipe indisciplinée, violente, et sous l'emprise de stupéfiants divers et variés.



Le suspect numéro 1, un richissime Chief aux mains sales qui a acheté son titre pour prétendre à la respectabilité et à la reconnaissance.

Une intrigue bien construite, un rythme soutenu permettent aux lecteurs de participer à la traque en toute sécurité car à travers les protagonistes et la multitude de personnages secondaires Leye Adenle tisse patiemment une toile d'araignée pour le prendre au piège.

La distanciation narrative, l'ironie et l'humour évitent d'enfermer le lecteur dans une simple et sordide descente aux enfers en lui donnant les clés pour appréhender la complexité des enjeux, des paradoxes d'une ville en constante mutation.

Ainsi la découverte de Lagos, mégapole africaine qui draîne un flot important de migrants, est très intéressante. Une ville tentaculaire et frénétique se dessine peu à peu sous nos yeux au fil des péripéties entre bidonvilles (Ojuelegba) et quartiers résidentiels (Victoria Island ).



J'ai apprécié ce court séjour à Lagos en retenant surtout la figure féminine d' Amaka,un personnage solaire, une superwoman belle et brillante, énergique et persuasive qui se bat contre la violence faite aux femmes et à qui je prêterai volontiers les traits de la chanteuse nigériane Tiwa Savage.

Lagos Lady premier roman de Leye Andele témoigne de quelques imperfections mais augure d'un avenir prometteur pour cet auteur " considéré par sa famille comme la réincarnation du roi des Oshogbos".



Traduit de l’anglais par David Fauquemberg il a été publié en 2016 aux éditions Métailié
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Lagos lady

Parler à Mel et pourquoi pas la reconquérir...C'est un peu court comme motivation mais c'est en tout cas ce qui a poussé Guy Collins, juriste reconverti en journaliste, à accepter de couvrir les élections au Nigeria. La belle métisse est née là-bas, d'un père nigérian et d'une mère irlandaise et quoi de plus palpitant que de pouvoir lui raconter son voyage et ses aventures dans son pays natal ? Mais d'abord, il faut y aller, atterrir en territoire inconnu, ne pas trouver son contact sur place, se débrouiller seul à Lagos, ville trépidante et tentaculaire. Et puis, oser sortir le soir, aller dans un bar, alors qu'on lui a déconseiller de le faire. Et c'est là que commencent les problèmes. Devant la boîte où il pensait se divertir, une voiture largue le corps d'une femme, sans doute une prostituée, méchamment mutilé. Guy, sorti par curiosité, se retrouve embarqué par les flics et la police, au Nigeria, ne fait pas dans la dentelle. Les coups pleuvent, les insultes fusent et le seul moyen de s'en sortir est de graisser la patte de ces fonctionnaires corrompus. Mais Guy est anglais, Guy est journaliste, Guy est une menace. Il faut lui faire suffisamment peur pour qu'il n'aille pas raconter à la BBC qu'à Lagos on pratique des crimes rituels, de la magie noire ! Une situation tendue, angoissante mais la chance finit par lui sourire et elle a les traits d'Amaka, une beauté noire toute en nattes et formes voluptueuses. Elle le sait journaliste, elle veut qu'il écrive sur le sort des prostituées au Nigeria, ces filles qu'elle côtoie, qu'elle défend et qu'elle essaie de protéger de la violence des hommes. Ensemble et au péril de leur vie, ils vont remonter la piste du tueur.



Lagos de bruit et de fureur, de sang et de sperme. Des flics et des politiciens corrompus. Des nouveaux riches et des petits caïds qui ne pensent qu'à obtenir toujours plus d'argent, toujours plus de pouvoir, toujours plus de femmes dans leurs lits. Des hommes violents, sadiques et des femmes qui subissent. Au milieu de cette jungle, Leye Adenle crée Amaka, une justicière sans peurs et sans reproches qui s'est donné pour mission de protéger les prostituées par tous les moyens, même illégaux. Et il y parachute un journaliste anglais pas très brillant. S'il était une femme, on pourrait le qualifier de godiche, de cruche, d'oie blanche mais comme il appartient au sexe dit fort, on se contentera de benêt, mou du genou, ravi de la crèche. Ce personnage fait baisser le niveau de l'intrigue à force de couardise, de maladresse, d'incompréhension totale de la situation. L'erreur la plus flagrante étant de l'avoir introduit dans le lit de la belle Amaka malgré une absence totale de sex appeal. Mais il semblerait que semer un peu de romance inutile soit une nouvelle tendance dans le monde du polar. Dommage ! Un faux pas destiné sans doute à apporter un peu de douceur dans ce polar ultra-violent qui nous emmène dans un pays peu connu et qui ne gagne pas à l'être. Dépaysant certes, mais pas entièrement convaincant. Bilan mitigé.
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Feu pour feu

En r'tard, en r'tard, je suis vraiment en r'tard, et surtout pas d'humeur .

Désolée, mes plates excuses, mais pour une fois, je n'ai pas d'avis, et pas envie, pourtant d'habitude je ne mâche pas mes mots.

Un polar nigérian ? chouette, on va dire, une maison d'édition sérieuse qui suit bien ses auteurs, on peut avoir confiance ...mais moi, je n'ai rien envie de dire quand médiathèques, librairies, et même Amazon sont confinés. A quoi ça sert de faire saliver quand le bocal de bonbons est inaccessible ...

Merci aux éditions Metaille et à Babelio, j'avais reçu ce bouquin avant le cataclysme, depuis les feuilles sont revenues sur les arbres, mais pas la vie normale.

Ce petit mot totalement inapproprié pour vous dire que je vous souhaite à tous le meilleur pour vous et vos familles.
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Lagos lady

Imaginez : vous êtes britannique, plutôt bien fait de votre personne, avenant, journaliste d’investigation que la probité et la passion du métier transcendent…un peu mais pas trop tout de même. De surcroit, vous vous remettez difficilement d’une rupture avec votre ex, avocate anglo-nigériane sublime qui vous a tant vanté les mérites du pays, que vous vous jetez comme la misère sur le monde sur l’opportunité d’une vie : investiguer dans le plus grand et riche pays d’Afrique, tous frais payés par le patron. Direction Lagos, métropole tentaculaire, ville de pouvoir où l’argent coule à flot et le vice tout autant. Came, prostitution, rapt, viols, guerre des gangs et même trafic d'organes.



Guy Collins en fera les frais, lui qui croyait se la couler douce au bord d’une piscine dans un hôtel grand luxe parmi les privilégiés européens. Il se fourre le doigt dans l’œil pourtant. Et hop, le v’la-t-il pas embarqué dans une sombre histoire de meurtre rituels de prostitués qu’un tueur sanguinaire s’amuse à découper en petits morceaux pour les vendre au plus offrant. C’est que le trafic d’organes est très lucratif car ici, on croit au juju, la magie noire qui fera de vous l’homme le plus puissant, la femme la plus désirée. Suffit de trouver les bons "matériaux" et le tour est joué.



Guy Collins fait équipe avec la sculpturale Amaka, déesse nigériane bien décidée à protéger ses pauvres filles des rets des plus tordus des fétichistes. Une course contre la montre s’engage dans les bas-fonds de Lagos, à laquelle nous assistons, médusés. Ayez le cœur bien accroché les amis, tant certaines scènes donnent presque envie de rendre son MacDo du midi.







Mon avis



Je ne vous cache pas ma légère déception. J’ai tant attendu la sortie poche de ce roman que c’est un peu la douche froide. J’imaginais une percée saisissante dans le sordide, aux côtés d’un duo d’enquêteurs disparates aussi frapadingues que torturés. Au lieu de cela, l’auteur fait prendre à son récit un tournant trop léger à mon sens, et soyons clairs, Guy Collins est un bouffon risible que j’espérais voir évoluer au fil du temps. Les atermoiements d’un homme torturé par sa libido face à une Amaka sexy en diable qui le rend dingue (dans son poum poum short), nous font passer à côté de l’essentiel (point de vue personnel bien entendu). Quant à l’intrigue, elle n’est pas assez creusée. Leye Adenle a voulu dénoncer une pratique courante au Nigéria, sans aller au bout de son réquisitoire. Et pourquoi saupoudrer ce récit d’une histoire d’amour romantique et de parties de jambes en l’air ?? On s’en fout ! Voilà c’est dit
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Lagos lady

"Rythme d’enfer avec des personnages impeccablement brossés", disait le bandeau-titre à l’arrière de la version poche.



Le rythme n’était pas d’enfer, d’ailleurs, un rythme trop élevé aurait nuit au récit. Un roman noir, ça se savoure, ça se déguste lentement. Attention, le récit ne manquait pas de rythme, loin de là, mais il était équilibré : ni trop rapide, ni trop lent.



Dans ce genre de roman, il ne faut pas bâcler les préliminaires, les lecteurs doivent avoir le temps de s’imprégner des atmosphères de la ville de Lagos, de ses quartiers miséreux où règne la violence, sans oublier ses quartiers riches où vivent des gens qui s’en sont mis plein les fouilles grâce à la corruption ou autres trafics pas nets.



Quant aux personnages, en effet, ils étaient bien brossés, même si le journaliste anglais était un peu mou du genou, un peu crétin aussi, tandis que la jolie Amaka avait des couilles pour trois. Je me demande même si elle n’en avait pas pour plus que 3…



Mais au moins, les méchants n’étaient pas de ceux d’opérette, ils n’avaient rien de risibles, ce sont des truands, ordinaires ou sadiques, devenu tels quels parce qu’ils n’ont pas eu le choix pour survivre ou parce que c’était le plus facile comme job, même si l’on ne fait pas vieux os et que la retraite, c’est souvent une balle que l’on se prend dans le buffet (et avant 64 ans).



M’est avis que le syndicat d’initiative ne sera pas content de la mauvaise pub que ce roman fait au pays : le Nigéria n’était pas dans mon top ten des destinations de rêves et il ne le sera jamais (surtout après cette lecture).



Ici, même si notre journaliste crèche dans un bel hôtel, ce que l’auteur nous montre, c’est ce que vous ne verrez jamais sur une carte postale ou dans un reportage d’échappées belles.



Ce que l’on voit a plus sa place dans une émission de reportage d’investigation où l’on dénonce la corruption, la violence, la politique pourrie (pléonasme, pardon), les flics véreux (on n’a pas envie de se faire arrêter par eux), le fétichisme, les croyances, la sorcellerie, la misère dans laquelle on a poussé des gens, obligeant les femmes à se prostituer pour payer des frais d’hospitalisation, pour pouvoir manger, se payer des études…



Notre journaliste n’avait pas l’intention d’enquêter sur les trafics du pays, ni sur les crimes rituels, ni sur les pratiques des policiers : il s’est juste trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. C’est la belle Amaka, qui, en le sortant de ce mauvais pas, va lui raconter ce qu’elle fait, ce qui se passe dans son pays et lui proposer d’écrire un article sur le sujet.



Ce roman noir, sombre, n’est pas difficile à lire, l’écriture de l’auteur va au plus simple, directement, sans fioritures, sans mettre des gants, avec de temps en temps une touche d’humour, d’ironie. Les phrases se lisent toutes seules et ce roman a été lu en deux petits jours à peine, tellement il prenait aux tripes.



Malheureusement, il a manqué des émotions. Malgré le côté badass d’Amaka (ou à cause de ça ?), je suis restée en retrait par rapport aux personnages et je n’ai pas vraiment su m’attacher à eux.



Ceci ne m’a pas empêché de profiter de ma lecture et de mon incursion en territoire Africain. J’ai apprécié le voyage, en sécurité dans mon canapé. Au moins, l’auteur ne sombre jamais dans le pathos.



Un premier roman qui laisse augurer que le suivant puisse être meilleur… Ah oui, c’est un problème : la suite au prochain épisode ! Là, j’ai moins aimé, car le lecteur n’est pas prévenu au départ. Oui, je savais qu’il y avait deux tomes avec Amaka, mais pas qu’il faudrait lire le deuxième pour savoir ce qu’il en sera de son combat contre un certain Malik…



Un roman noir où la vérité est bien cachée, ou tout le monde porte un masque, où les allégeances changent plus vite que le vent, où les balles sifflent et où les flics sont aussi terribles que les truands (si pas plus terribles).


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Feu pour feu

A la quatrième de couverture, tout me laissait penser à un roman noir dans toute sa splendeur, classique mais efficace, avec lequel l’on peut s’attendre à passer un bon moment de lecture. Finalement, Feu pour feu est bien un roman noir, mais qui, contre toute attente, a été pour moi une lecture vraiment laborieuse.



L’intrigue n’est pas inintéressante, loin de là, de même que l’atmosphère dans laquelle elle est mise en scène : nous découvrons les machinations politiques nigérianes mise en place, tous partis confondus, pour obtenir un poste de gouverneur dans une région clé du pays. L’on entre avec perte et fracas au milieu de celles-ci, puisque les premières lignes nous font assister au crash du jet privé d’un des candidats, crash qui a ironiquement lieu sur le toit de sa villa, crash sans conteste d’origine criminelle. Une fois le remplaçant (le chief Ojo) désigné par le parrain politique du pays, c’est ensuite à celui qui mettra le plus d’argent sur le table, qui aura le plus de sang sur les mains également, ou encore celui qui bourra le plus d’urnes, que pourra revenir le poste convoité. Et c’est là qu’entre en scène Amaka, jeune avocate qui défend de manière musclée les conditions des femmes dans son pays, car elle a justement dans le collimateur Ojo depuis divers crimes, notamment sexuels, dans lequel celui-ci serait impliqué – ceci a été conté dans un premier tome, que je n’ai pas lu, mais je n’ai pas eu de mal à prendre le train en route sans -. C’est au fil de ses pérégrinations pour obtenir la justice que nous découvrons donc le Nigeria politique, plus particulièrement Lagos, dans tous ses travers qui mettent à mal le pays, mais aussi plus simplement le Nigeria populaire, qui doit faire avec ces travers jour après jour, à travers un regard parfois acerbe pour en rendre compte.



L’on pourrait se demander, après cette présentation du roman, ce que j’ai bien à lui reprocher : l’intrigue m’a en effet plu. Mais j’ai franchement eu du mal avec la narration des évènements, qui fait dans la surenchère pure et simple : trop d’informations à la fois, tout le temps, avec des informations souvent secondaires, comme la marque d’une voiture, ou d’un téléphone, etc. ; des passages d’un chapitre à un autre qui manquent de lien, et en raison desquelles l’on a au contraire l’impression de manquer des informations importantes ; tout va trop vite, à tel point que l’on peut avoir non seulement du mal à suivre le cours du récit, mais aussi à appréhender toute la richesse de l’intrigue, qui finit par être noyée sous un amas de rebondissements, pas toujours logiques d’ailleurs.



Feu pour feu est donc un excellent roman noir quant à son fond, mais qui pèche pour moi quant à sa forme : trop d’action tue l’action, et même masque ici toute l’intrigue, pourtant riche et complexe. Une lecture mi-figue mi-raisin en somme. je remercie les éditions Métailié et NetGalley de m’avoir permis de le découvrir.
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Lagos lady

Je n'imaginais pas que je devrais un jour être redevable à Didier Drogba. Déjà que j'ai un nom imprononçable ou presque, en français (alors qu'il suffit d'en lire les 3 syllabes, très normalement), j'ai appris au cour de mes voyages que mon prénom, Didier, n'était pas non plus prononçable facilement, en anglais ou en espagnol.



Jusqu'à ce que Didier Drogba devienne célèbre, ce qui fait que de temps en temps, en passant une frontière, un douanier me le fasse remarquer en souriant.



C'est aussi ce que m'a dit Leye Adenle en me dédicaçant son premier ouvrage.



J'avoue que même si j'aime beaucoup voyager, la lecture de "Lagos Lady" ne me donne pas vraiment envie d'aller faire du tourisme au Nigéria... En revanche, côté polar, on est servi, et bien servi ! Un "journaliste" anglais se retrouve expédié au Nigéria, et se trouve impliqué dans une série de meurtres. Voilà le résumé. Pour être plus précis, ça flingue et ça meurt beaucoup.



Polar que je qualifie de très moderne, par son rythme, ses personnages, ses chapitres qui s'enchainent, c'est fort.



A découvrir à défaut d'à visiter, mais ça n'engage que moi !
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Feu pour feu

Deuxième livre de Leye Adenle. Toujours les mêmes personnages centraux. Une ambiance très originale qui ne donne pas vraiment envie d'aller faire un tour au NIgeria.



Un mélange d'histoires criminelles et politiques. Amaka, l'avocate, poursuit ses recherches et n'hésite pas à affronter le danger.



C'est très bien, une intrigue solide, des personnages bien décrits. J'avoue avoir un peu de mal à m'y retrouver dans tous les personnages, mais ça doit être de ma faute.



L'auteur, rencontré à Toulouse au salon Polar du Sud est un homme sympathique et dynamique.



Même si l'histoire est dure, c'est tout de même très rafraichissant. Ne pas hésiter à faire un tour dans le plus grand pays d'Afrique, sur les pas d'Amaka.
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Feu pour feu

Leye Adenle a fait une entrée pétaradante sur la scène du roman noir/thriller avec Lagos Lady. Sans être une suite, Feu pour feu reprend beaucoup d'ingrédients de son livre précédent, sans pour autant convaincre, sans doute en partie parce que l'effet de surprise n'y est plus. Mais aussi parce que tout y semble excessif : lynchage, pédophilie, concussion, prostitution, manipulations, fusillades, magouilles électorales : le climat est délétère du côté de Lagos et Leye Adenle ne laisse personne souffler ne serait-ce qu'une seconde, pas plus ses protagonistes que le lecteur, accablé par tant de violence pyrotechnique. Plus nerveux qu'un pou, avec des chapitres très courts et un style rageur, Feu pour feu passe sans transition d'un personnage à un autre (et ils sont nombreux) et multiplie les péripéties. Certainement que le résultat, cacophonique, confus et tonitruant ressemble quelque peu au quotidien de la plus grande ville du Nigeria mais l'auteur aurait pu mettre, de temps en temps, le pied sur le frein, de manière à ne pas se sentir entraîné continuellement dans des montagnes russes qui laissent exsangue et presque heureux d'en avoir enfin terminé. Ce n'est pas le talent d'Edenle qui est en cause mais plutôt sa propension à vouloir remplir son roman jusqu'à la gueule en oubliant de faire quelques pauses pour respirer dans ce marigot aux exhalaisons méphitiques.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Lagos lady

Il était dans ma PAL depuis quatre ans, depuis Quai du polar 2016. J'ai même lu la suite, Feu pour feu, avant de lire celui-ci. Ce "changement d'ordre" n'a pourtant pas nui à ma compréhension du tome 2. Paradoxe ? Oui, puisque les deux intrigues se suivent.

Le personnage principal, de prime abord, est Guy Collins. Il est journaliste, du moins, il essaie de le rester, et se retrouve pris dans une affaire qui le dépasse assez rapidement. Aussi l'apparition d'Amaka dans l'intrigue et dans sa vie est comme une bouffée d'oxygène pour lui - et tant pis si Amaka s'intéresse à lui parce qu'elle le prend pour un reporter de la prestigieuse BBC. Amaka n'est pas une "bonne fée" que pour lui. Elle vient en aide à celles que personne ne voit, ces femmes, ces jeunes filles qui sont des proies faciles, mais qui savent qu'elles peuvent toujours compter sur Amaka. Prendre des précautions, faire attention, relever les plaques d'immatriculation, la vie d'une prostitués à Lagos, c'est être constamment sur ses gardes pour espérer survivre.Quand je parle de "proie", je parle aussi du "matériel" nécessaire pour la sorcellerie, le "juju", qui a besoin d'organes humains pour sa pratique. Oui, au XXI siècle, cela existe encore - les hommes de pouvoir se soucient plus du pouvoir, justement, que des femmes ou des enfants. N'oublions pas la corruption et la drogue, et nous arrivons à un portrait presque complet de ce qui se passe à Lagos.

La police ? Elle est difficile à cerner (elle l'est davantage dans le second tome) parce qu'elle doit aussi enquêter, même si elle semble en retrait, et si ces méthodes sont très éloignées de ce à quoi l'on pourrait s'attendre. Oui, il faut des résultats, c'est un leitmotiv quel que soit le pays évoqué. La manière dont le résultat est obtenu est ce qui diffère. Quant à la vérité, on repassera.

Un polar qui bouscule.
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Feu pour feu



Merci à Babelio et aux éditions Métailié pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.



J’ai été un peu déçue, je ne suis pas parvenue à entrer véritablement dans l’histoire. Est-ce à cause du nombre de personnages ou du sujet, je ne sais pas.



Tout se passe au moment des élections pour la place de gouverneur de la région de Lagos. Le candidat Chief Adio Douglas est mort dans un curieux crash de son avion sur sa propre résidence. Qu’à cela ne tienne Otunba Oluawo à un autre candidat sous la main, son propre gendre Chief Ojo. Celui-ci a un goût prononcé pour les très jeunes filles. Amaka, avocate s’oppose à ce que cet homme soit élu.

Elle s’en prend aussi à Malik qui dirige une maison de passe en pleine forêt. Ce combat sera difficile.



Il semble que cet ouvrage soit la suite de Lagos lady, peut-être est-ce aussi pour cela que je n'ai pas vraiment apprécié ce livre pourtant très vif avec de courts chapitres qui entrelacent le récit des divers protagonistes.

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Lagos lady

Avec Lagos lady, le nigérian Leye Adenle signe un remarquable premier roman déroulant une intrigue bien menée à un rythme effréné.

Son personnage, le journaleux Guy Collins est envoyé par son employeur à Lagos, la capitale économique du Nigéria, pour couvrir les élections présidentielles. le soir même de son arrivée, il s'aventure seul dans la mégapole nigériane et se retrouve malencontreusement embarqué par la police, après le meurtre ultra violent d'une jeune prostituée. Il est délivré de sa geôle par la sublime Amaka, qui lie son sort au sien. Cette surperwoman, ange gardien des filles de la rue, un brin tête brûlée, est selon moi la véritable héroïne de cette histoire. Avec Guy Collins le journaliste naïf et maladroit, elle forme un duo d'enquêteurs détonnant, qui tentera de résoudre une très sombre affaire de crimes rituels.

Leye Adenle décrit dans son roman un univers violent et impitoyable dont les jeunes femmes sont les premières victimes. Par le biais de cet ouvrage, il dénonce la criminalité endémique et la corruption qui gangrène la société nigériane tout en creusant irrémédiablement l'écart entre les plus riches retranchés à Victoria Island et les plus pauvres qui survivent à peine dans les bas quartiers.

Il ne m'aura fallu que quelques heures pour dévorer ce polar à la sauce nigériane. Quelques trois cent trente trois pages qui m'ont plongée au coeur de Lagos ; la ville la plus dangereuse d'Afrique.

Lagos lady est à la fois un roman policier sombre et violent mais également un polar afro drôle et palpitant ; je vous le recommande !



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Lagos lady

Guy Collins, un journaliste britannique chargé de couvrir des élections potentiellement violentes, décide de sortir un soir boire un verre. Il est ainsi le témoin du meurtre d'une prostituée dont les seins sont coupés. Emprisonné par la police, Amaka, une belle et mystérieuse Nigériane, le sort d'affaire et lui demande d'enquêter sur le meurtre.

Un journaliste, une Lady, une enquête déjantée dans les bas-fonds de Lagos, de la sorcellerie et le Nigéria, ça promet ! Et ce premier roman tient parfaitement ses promesses. On est bien loin des guides touristiques ! L’auteur nous entraine à Lagos, mégapole africaine. Une métropole bouillonnante, vitrine d'un État en plein développement économique mais qui laisse sur le bas coté le plus démunis. La ville est connue pour son développement urbain incontrôlable, avec un taux de croissance démographique parmi les plus forts au monde. Forcément cela crée des disparité. Et à coté de la ville « riche » et ultra moderne, les immigrants et les plus pauvres habitent dans des maisons sur pilotis. Alors oui, nous sommes loin de la carte postal avec Leye Adenle. Il nous offre un polar déjanté où deux monde s’affrontent.

Nous sommes ici dans une intrigue menée à bride abattue L’auteur nous offre un pur polar ethnologique. Il fouille les dessous peu reluisants de la société nigériane sans jamais perdre son sens de l'humour. Car de l’humour il n’en manque pas et heureusement car ici ça flingue dur !

Il nous présente aussi Amaka l’Ange gardien des filles des rues, l'avocate des femmes.Amaka que l’on aime même si on la perçoit parfois un peu manupulatrice. Amaka que l’on espère bien retrouver dans d’autres aventures. D’ailleurs j’ai le second roman de Leye Adenle, Feu pour feu dans ma PAL, Je présent qu’il va vite remonter sur le dessus de celle-ci.

Tout cela pour vous dire qu’il ne faut surtout passer à coté de ce phénomène que sont Lagos Lady et Leye Adenle. Un remarquable premier roman, un véritable coup de coeur


Lien : https://collectifpolar.com/
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Lagos lady

Lagos Lady avait tout pour lui. Vraiment, vraiment tout. Du moins jusqu'à ses dernières lignes. Ce qui n'était écrit nulle part, c'est que Lagos Lady n'est pas un one-shot mais un tome 1, et pas du genre à pouvoir se lire de façon indépendante mais de ceux abandonnant leur intrigue en plein milieu ; en mode « la fin au prochain numéro ». Frustrant à l'extrême, non pas à cause du fait en lui-même, mais bien parce que ce n'était pas indiqué ! Pour avoir la fin donc, il va falloir être patient, très patient, puisque celle-ci paraîtra en Septembre en VO...



Pour le reste, on passe quand même un très bon moment à suivre Guy, l'anglais ne sachant pas trop dans quoi il a mis les pieds, et Amaka, la justicière improvisée au tempérament de feu, dans les rues de Lagos ; en passant par un flic moins corrompu que la moyenne ou des petits caïds voulant jouer dans la cour des grands. Le début du roman s'avère franchement longuet, mais passé le tiers de celui-ci, le rythme ne retombera plus, pour au contraire constamment s'accélérer.



Si le duo formé par les deux personnages principaux se veut complémentaire, la pseudo-romance qui se développe entre eux ne convainc pourtant pas. Trop rapide au départ, compliquée par l'attitude timorée de l'un et trop méfiante de l'autre, elle se transforme presque aussitôt en « je t'aime moi non plus » sans grand impact sur l'intrigue.

Heureusement, on peut compter sur les personnages secondaires pour développer celle-ci, à commencer par Knockout et Go-Slow, des apprentis gangsters caricaturaux tant ils manquent de jugeotte et presque drôles malgré eux, auxquels s'ajoute Catch-Fire qui, vivant dans sa maison bling-bling entouré de prostituées, ne vaut pas tellement mieux. Et puis il y a les méchants les vrais, les politicards véreux (tout le monde ou presque semble corrompu dans ce bouquin), les nouveaux riches l'étant devenus personne ne sait trop comment et la petite bourgeoisie bien comme il faut se préoccupant davantage de l'image de marque du quartier que des victimes. Tout ce petit monde plus ou moins pourri se croise, se recroise, et au fil de ces interactions se dessine une version parallèle de l'histoire, vue de l'intérieur et beaucoup plus intéressante que l'enquête hésitante d'Amaka et Guy.



Niveau ambiance, on n'est donc pas là pour rigoler, entre voitures de luxe et étudiantes n'ayant pas d'autre choix que vendre leur corps pour survivre, petites frappes prêtes à tout pour devenir « des vrais » quitte à faire vraiment n'importe quoi, pots-de-vin à gogo et quartiers qu'il vaut mieux ne même pas traverser. Dans un univers où réussir et rester intègre semblent complètement incompatibles, l'opposition et la proximité entre le luxe le plus opulent et la misère totale ne cesse jamais de transparaître. D'un côté, l'on a donc du blabla, des jeux de pouvoir et des coups de fil ; de l'autre, une scène de fusillade absolument mémorable arrivant à point nommé pour réveiller l'intérêt du lecteur. Et si l'on n'échappe pas à quelques clichés (), c'est malgré tout un plutôt bon polar que ce Lagos Lady, certes pas toujours passionnant, mais rudement bien ficelé et où l'on finit presque par se méfier de tout le monde.



Reste cette fin, ou plutôt cette non-fin qui laisse tout en suspens...
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Lagos lady

Envoyé par son employeur anglais couvrir les élections présidentielles au Nigéria, Guy Collins a la mauvaise idée de sortir seul, le soir, dans les rues de Lagos. Le concierge de son hôtel l’avait pourtant rassuré et mis en confiance en lui affirmant que le Ronnie’s est un endroit sûr, qui plus est fréquenté par de nombreux blancs, mais une fois sur place, Guy comprend qu’il s’est fait berné et sent très vite le coup fourré. Une impression renforcée par la découverte sur le trottoir devant le bar du corps d’une prostituée aux seins coupés. D’abord effaré, son instinct de journaliste reprend vite le dessus. Mais rester sur place jusqu’à l’arrivée de la police est une seconde très mauvaise idée. Embarqué manu militari, l’anglais découvre les charmes des commissariats nigérians et les méthodes radicales des forces de l’ordre. Sorti d’une geôle surpeuplée par la belle Amaka, il doit en contrepartie enquêter sur le meurtre dont il a été témoin et qui semble être lié à des pratiques de sorcellerie locales. Une mission qui s’avérera à la longue bien plus dangereuse encore que la prison, c’est dire…



Il avait tout pour me plaire le Guy. Un pied nickelé du journalisme, naïf et maladroit, peu au fait des us et coutumes d’un pays au fonctionnement très différent de sa Grande-Bretagne natale. Second point positif, la délicieuse Amaka, déterminée, courageuse et n’ayant pas froid aux yeux. Rajoutez quelques politiciens et policiers véreux, des méchants aussi crétins que violents, une ambiance survoltée digne de Tarantino et une écriture tendue dont l’humour n’est pas absent et vous obtenez un cocktail détonnant à boire cul sec.



Leye Adenle ne se contente pas de proposer un polar pétaradant et sans temps mort. Il dénonce le traitement réservé aux femmes, l’écart monstrueux entre les plus riches et les plus pauvres, le poids de la religion, de l’argent et de la corruption dans la société nigériane. Son roman tient vraiment la route, il est solidement construit et sait vous agripper dès les premières pages. Après, ce n’est clairement pas le meilleur guide touristique pour le Nigéria, m'étonnerait qu'il donne envie aux occidentaux de se rendre dans son pays en en dressant un tel tableau. Mais peu importe, ce Lagos Lady me donnerait presque envie de mettre plus souvent le nez dans un polar, c'est dire s'il est efficace !
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Lagos lady

« Lagos lady » est un polar plutôt conventionnel montrant les démêlés d’un « bon petit blanc » d’Anglais dans un pays dont il ne maitrise pas les codes et qui se révèle aussi dangereux qu’attirant pour lui.



Si on peut regretter certaines facilités comme l’histoire d’amour « bateau » entre le journaliste gaffeur et la femme fatale nigériane ou d’horribles trafiquants de femmes, « Lagos lady » dépeint avec un certain réalisme et une certaine efficacité les inégalités de Lagos, entre riches hommes d’affaires de Victoria island, trafiquants ultra violents, police pratiquant la torture et l’assassinat.



Pas suffisant cependant pour en faire le polar de l’année pour moi !
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Lagos lady

Guy Collins est un journaliste anglais de second ordre en poste au Nigéria. Un soir, il sort boire un verre, et mater un peu (il a beau dire, un mec reste un mec …) Oui, mais au même moment, le corps mutilé d’une femme y jeté non loin de là. Un peu trop curieux il est ramassé par la police nigériane. Il ne doit son salut qu’à Amaka .



Amaka, est une maitresse femme qui investit son temps, et son âme à la protection des prostituées de Lagos. Lagos, capitale nigériane est un bordel à ciel ouvert, un bidonville. Le seul havre de tranquillité, est Victoria Island camp retranché pour les notables et les gros caïds locaux ; lesquels sont le plus souvent les deux à la fois, d’ailleurs.



Si Amaka sort Guy du pétrin, ça n’est pas pour ses beaux yeux –encore que- mais pour que ce dernier mette sa prétendue notoriété journalistique au service de son association d’aide. Elle l’embarque à ses côté pour traquer tout ce que Lagos compte de pervers, de corrompus .Amaka c’est l’Africaine dans ce qu’elle a de meilleure : maternelle, protectrice, la tigresse qui ne lâche rien, la séductrice, la sensuelle, la féminité à fleur de peau.

C’est sans doute un peu de cela que Guy est venu chercher ici en réclamant une mission pas vraiment définie ; son ex -compagne est nigériane …



Autour de ces personnages, gravitent les méchants, les sadiques, les pervers dont on devine peu à peu les " motivations" et le mode de fonctionnement.



Tout cela est écrit est écrit sur un mode très dynamique, qui ne laissa aucun temps mort, et dont le déroulé final donnera quelques sueurs froides au lecteur.



L’auteur nous donne à voir un aspect bien glauque de son pays en proie aux difficultés économiques après avoir connu un essor important grâce notamment à son pétrole, mais aussi empêtré dans une corruption endémique générateurs d’inégalités et de pauvreté massives.



Pas certaine qu’il ne donne envie d’aller y passer nos prochaines vacances !




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Lagos lady

Lagos, Eko en yoruba. La capitale du Nigeria se distingue en occupant une place de choix dans le tout premier roman de Leye Adenle. Ville la plus peuplée du continent africain, tentaculaire au bord du golfe de Guinée où townships de maisons sur pilotis et quartiers chics de Victoria Island s'y côtoient. Ville de tous les dangers gavée d'une criminalité endémique. Les superlatifs ne manquent pas...



A la veille des élections présidentielles, le journaliste Guy Collins y débarque pour la première fois, il ne sera pas déçu de son voyage. Nous non plus ! Dans un bar, il fait la rencontre d'Amaka, plantureuse nigériane. La Lagos lady a pris le parti, à haut risque, de défendre et de veiller sur les milliers de prostituées de la capitale, victimes d'injustices de la part de la police, vols, discriminations, maltraitances de clients et meurtres. Guy Collins en est témoin devant un bar, révulsé devant le cadavre mutilé d'une fille. Le commerce du juju, les gri-gris de chair humaine, est monnaie courante en Afrique, surtout la veille d'échéances politiques cruciales. Amaka soupçonne Chief Amadi d'être un pilier de ce commerce nauséabond et responsable de ces meurtres rituels qui se multiplient. Elle embarque le journaliste dans cette sordide affaire de rituels africains, et lui demande de témoigner au monde des cruautés et des horreurs subies par les prostituées de Lagos au nom de croyances ancestrales et de faire des révélations explosives sur des personnalités de Lagos .





Roman survolté, Lagos lady va à cent à l'heure. Polar effréné au rythme des courses poursuites, des attaques policières et règlement de comptes, le tout filmé par un Tarantino à la sauce africaine sur fond de musique de l'incontournable Fela. Pleins feux sur des personnages rongés par le vice (élites corrompues et policiers véreux) ou totalement déjantés, mais parfois aussi pleins d'humanité. Ce qui nous accorde quelques bons moments de rire et d'espoir !



Lagos lady porte un autre regard sur la prostitution dans la mégapole africaine. Les prostituées, souvent de jeunes filles, arrivent du Togo ou du Ghana. Amaka fait figure d' ange gardien pour ces femmes qui n'ont pas choisi de livrer leur corps. "Toutes vendaient leur corps pour une bonne raison aussi dérangeant que cela puisse paraitre ." Pourtant leur activité est illégale au Nigeria, et elles mettent leur vie en jeu chaque jour. L'association Les bons Samaritains fondée par Amaka tisse minutieusement un réseau de soutien médical, juridique et social et aide ses femmes à quitter le trottoir et trouver un emploi.





J'ai adoré Lagos Lady ! Le roman surprend avec des effets très cinématographiques et des dialogues piquants et ponctuées d'expressions du dialecte yoruba local.



Ce n'est pas qu'un roman sur la prostitution, c'est aussi un coup de projecteur sur la société africaine, notamment sur la police, et plus particulièrement le Nigeria.
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Lagos lady

Un truc charnel, violent, bourré de swing et d’humour, qui vous donne une furieuse envie de découvrir la ville de Fela. Bonté divine, on n’a pas fini d’entendre parler de ce type…
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Feu pour feu

Tout d’abord, je tiens à dire que vous pouvez lire ce roman noir, qui se concentre plus particulièrement sur Amanka sans avoir lu le précédent ouvrage de Leye Adenle – même si c’est là que nous faisons la connaissance de Florentine, de Guy, l’absent-présent de ce volume, ou encore d’Ibrahim.

Nous sommes à Lagos, la plus grande ville du Nigéria, et tout donne l’impression de partir dans tous les sens possibles et imaginables. Il faut dire que deux scènes chocs ouvrent le roman. D’un côté, nous avons Douglas et sa… j’hésite sur le nom à donner : maîtresse ? call girl qu’il a mis à son bras ? montent dans un jet privé. Cela prouve déjà que le candidat et son parti ne manquent pas de moyens. Ce qui n’était pas prévu, en revanche, est que le pilote soit le fiancé de la jeune femme. Oui, le fiancé. Non, ce n’est pas une erreur. Par contre, s’en est une pour le futur gouverneur, puisque le pilote écrase l’avion sur la maison du gouverneur. Accident ? Pas vraiment.

L’autre scène choc est un lynchage que personne ne parvient à empêcher : un jeune homme, accusé de vol, est brûlé vif, et Amaka, qui se portait à son secours, manque de se faire tuer elle aussi. Elle ne saura que plus tard à qui elle doit son salut. Il n’empêche : Ibrahim, prévenu, viendra sur les lieux. Il est de la police, mieux, il est l’un des rares policiers intègres qui soient, lui et ceux qui pensent comme lui paient hélas souvent un lourd tribu à la corruption.

Et pendant ce temps, il faut bien trouver un nouveau candidat au poste de gouverneur, un candidat qui sera forcément élu, son parti a les moyens financiers pour cela. Ce sera chief Ojo. Je ne dirai pas « à sa grande joie » mais presque : chief Ojo est en délicatesse avec sa femme, qui a reçu des photos compromettantes, et il ne s’attendait pas à ce que son beau-père tout puissant, qui ne lui a jamais vraiment accordé les faveurs qu’il souhaitait, lui offre ce poste maintenant qu’il sait qu’il trompe sa fille unique. Seulement, Ojo n’est pas un personnage sympathique, et quiconque se met sur sa route finira mort et enterré, à plus fortes raisons s’il s’agit d’une jeune femme : les femmes ne sont là que pour satisfaire ses désirs. Il les aime jeunes, il apprécie même les enfants, ce qui ne dérange pas du tout Malik, fournisseur officiel de chair fraîche pour qui en veut. Autant dire que le combat d’Amaka contre lui semble perdu d’avance. Même si elle est fille d’ambassadeur. Même si elle a des protections. Même si pas grand chose ne lui fait peur. Il faut dire aussi que cette protectrice des filles des rues (voir Lagos lady) est une des rares femmes à se comporter ainsi, une des rares que l’on croise. Rare sont celles qui ont le courage de témoigner, ou de rompre le cycle infernal dans lequel elles se sont engagé – le rompre, dénoncer, c’est risquer la mort.

Alors… cette lecture est sanglante, violente, elle est intranquille parce que tout ou presque peut arriver. Les personnes fiables sont rares, et Amanka elle-même, parfois, baisse les bras – avant de se rendre à quel point, parfois l’on peut se tromper sur une personne ou sur ses intentions. La jeune femme, pourtant, va au bout du bout des choses, et les actes qu’elle commet, dans un pays qui semble miné par la corruption, où les urnes se bourrent et les votes s’achètent, sont peu à l’échelle de ce qui se déroule. Il est toujours quelqu’un pour appeler et demander un service, et une autre personne au bout du fil pour le rendre ou contacter quelqu’un qui peut le rendre – et tant pis s’il s’agit d’enlever, de tuer, ou de neutraliser quelqu’un, même de son propre camp. Quant au titre, il prend tout son sens entre le début et la fin du roman.
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