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Citations de Linda Vanden Bemden (24)


Il s'agit de la lettre qu'adresse Anne-O à sa soeur décédée de la prison où elle est enfermée (voir ma chronique) Je me demande s'il n'y a pas une part d'autobiographie dans ce livre, la narratrice pratiquant le même métier que l'autrice.
Bruxelles, le 22 mars 2016

Ma soeur,
Bruxelles est sur sa caisse. Elle vient d'être frappée de plein fouet par deux attentats simultanés à l'aéroport et dans le métro.
Et je croupis au fond d'une cellule depuis hier pour être parvenue à défier les mesures de sécurité de la famille la plus bodyguardée du Royaume.
Le sort est ironique.
Prie pour moi, si tu veux bien, car dans ma position, je ne peux même pas implorer la grâce royale.
Je t'aime.
Anne-O

Ce matin, sur les marches du palais de justice gisait une rose rouge avec quelques pétales détachés, c'est dire tout l'espoir...
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Je ne cherche pas de ces garçons lisses qui n'ont pour eux qu'un physique. Le corps n'est qu'une enveloppe. Si la lettre qu'elle contient ne vaut pas la peine d'être lue, je préfère la solitude.
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- Quel est pour vous l’homme idéal ?
- Je n’ai de l’homme idéal que des ambitions théoriques, voyez-vous.
- Alors, dites-moi ce qui vous plaît en eux.
- Je les aime à la fois sauvages et imprévisibles, fragiles et fougueux. Je ne cherche pas de ces garçons lisses qui n’ont pour eux qu’un physique. Le corps n’est qu’une enveloppe. Si la lettre qu’elle contient ne vaut pas la peine d’être lue, je préfère la solitude. Je les aime légèrement soupe au lait, mais pas boudeurs, avares de compliments, mais dont un seul regard vous donne de l’énergie pour un mois. Cet homme réunira idéalement les qualités de père, de frère et d’amant. Protection, complicité, passion. Je ne m’intéresse ni à sa voiture, ni à son métier. Sa couleur de cheveux ou d’yeux m’importe peu, même si j’ai toujours eu un faible pour les bruns aux yeux bleus, mais ça, c’est moi qui préfère.
- De qui parle-t-on ici, madame Valdieu, de vous, non ?
- Mais oui. Donc, j’aimerais connaître le goût de ses larmes, qu’il ne me fasse pas l’affront de me demander en mariage. Je l’imagine hurlant les pires injures au volant, mais freinant des quatre fers devant une grenouille qui traverse la route. Je rêve d’un homme qui me laisse libre. Qui ne sache pas chanter, mais qui chante quand même. D’un homme capable de m’oublier à la pompe à essence, et puis on en rirait. Je l’imagine attendri devant un enfant qui dort. Désordonné et tête en l’air. Et puis un jour, ça ferait dix ans, et puis vingt. Et on n’aurait rien vu passer, le pire, le presque plus, le tout au bord. Mais on s’accrocherait parce qu’on saurait que les beaux jours sont forcément devant nous.

A un moment, j’ai cru percevoir un bâillement réprimé.
- L’homme idéal, Monsieur Poncin…
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Béa a perdu sa mère quand elle avait trois ans et, depuis, elle s'en cherche une. Son père ne s'est jamais remarié, mais a très rapidement trouvé une nouvelle compagne : le whisky.
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Monsieur n'en revient pas. Du manque d'égards et du caractère expéditif de la cour. Je le rassure comme je peux. La justice impressionne de prime abord par son protocole d'un autre temps, c'est vrai, les sonneries, les toges, le décorum...Elle endort ensuite par ses discours dont la longueur appelle à la sieste, ses formulations incompréhensibles bien souvent marmonnées et son langage codé. Elle émeut enfin par sa fin abrupte qui pourrait passer pour un manque de politesse. Alors que pas du tout. Les magistrats, par exemple. Eh bien, le midi, ils mangent comme vous. Un sandwich sur le pouce. Avec un Coca Zero et un Kinder Bueno comme dessert. Et sous leur toge, ils ont un pull à capuche bien chaud et tout doux à l'intérieur pour faire fi de la fraîcheur des salles d'audience. Il arrive au premier juge d'être en baskets. Mais qui voit ça ? Et la semaine dernière, la geffière a reçu un message à 10h27 pour l'informer que son petit Louis avait 39° de fièvre et qu'il faudrait envoyer quelqu'un le chercher à l'école. Des gens. La vie.
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Ce dimanche, Gisèle, nonante-sept ans, pleure. On enterre sa fille de septante-cinq ans, si jeune encore.
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Je rêve d'un homme qui me laisse libre. Qui ne sache pas chanter, mais qui chante quand même. D'un homme capable de m'oublier à la pompe à essence, et puis on en rirait. Je l'imagine attendri devant un enfant qui dort. Désordonné et tête en l'air. Et puis un jour, ça ferait dix ans, et puis vingt. Et on n'aurait rien vu passer. Ou plutôt, si, on aurait tout vu passer, le pire, le presque plus, le tout au bord. Mais on s'accrocherait parce qu'on saurait que les beaux jours sont forcément devant nous.
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Et enfin, il y a grand-maman, qui ne vieillit pas, qui n’a pas d’âge dans mon coeur et vingt ou trente dans le sien.
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Ecrits

A la maison de vie et de soin aujourd’hui, des écrits.

-Dans l’ascenseur : « Mercredi de 14h à 16h, atelier blagues et énigmes. »

-Sur le panneau d’affichage Santé : « Tu as entre 60 et 100 ans et tu souaites faire le point sur ta structure musculaire ? Participe à notre atelier. »

-Dans la salle commune : « La vie est frite de petites choses. »

Une lettre de différence et la vie prend des airs de mayonnaise. (p. 61)
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De loin, ça passe, mais de près, Hubert Poncin a l'air ridicule. Tout dans sa démarche sent le faussement à l'aise, l'aristocrate Playmobil, le noble de petite facture. Lorsqu'il arrive, je suis en grand conversation avec Béa, qu'il dévisage comme une proie. Il s'en faut de peu qu'il la renifle.
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Je suis née un 29 février de parents indécis.

Ma mère aimait bien Anne, mais hésitait avec Noémie. Le cœur de mon père avait jadis penché pour une Marie et il avait un faible pour le prénom Amélie. Le médecin de garde leur suggère de concaténer plusieurs lettres de leurs prénoms favoris.

L’ingénu obstétricien griffonna un prénom sur une languette cartonnée et le prononça tout haut plusieurs fois. Ma mère trouva la consonance mélodieuse et mon père a-do-rait les prénoms composés, ce qui le ravit tout pareil. Faut-il préciser que le sens du second degré de mes parents était quelque peu émoussé après l’exercice périlleux et éreintant d’un accouchement ? Le médecin glissa le bout de carton dans le bracelet en plastique qui me tenait lieu de carte d’identité. Quelques jours plus tard, l’officier de l’État civil, qui aurait - à lui seul - pu mettre fin à mon cauchemar nominatif, s’exalta de cette gestation si créativement aboutie.

Je m’appelle Anne-Omalie. Anne-Omalie Valdieu. Et je peux m’estimer heureuse, car, dans le lit voisin de celui de ma mère, une dame d’origine iranienne a donné naissance à un petit Khonar. Aujourd’hui encore, quand je repense à lui, pétrie d’empathie, je me dis que, dans sa langue, son nom veut certainement dire « celui-qui-se-lève-tôt, va-faire-pipi-le-premier-et-grâce-à-ça-voit-le-soleil-se-lever ».
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Deux amoureux assis dans leur chaise roulante se bécotent avec difficulté. S'ils se penchent trop, ils tombent. S'ils ne se penchent pas, ils ratent une tranche d'amour pur.
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Si les seins des filles n'étaient pas si bien protégés, la solitude des hommes serait moins grande.
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A l’essentiel

Voilà Angèle installée dans sa chambre double à la maison de vie et de soins.

Presque toute sa vie tient dans une garde-robe : penderie à gauche, étagères à droite, valise sur le toit. Et dans deux petits meubles : l’un à couture, l’autre à tiroirs.

Une leçon d’essentiel, à l’ombre de nos encombrements. (p. 8)
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Ce dimanche, Gisèle, nonante-sept ans, pleure. On enterre sa fille de septante-cinq ans, si jeune encore.
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Feu d’artifice

Ce dimanche, la maison de vie et de soins est pyrotechnie de Noël. Formué ainsi, cela semble prometteur. En réalité, pas du tout :

-de Noël parce qu’un mini marché de Noël a prs place dans la salle à manger.

-pyrotechnique parce qu’un feu d’artifice est la comparaison qui s’impose quand un pensionnaire éternue après avoir mis en bouche une large part de tartine trempée dans le café.

Pas forcément festif mais très réussi. (p. 19)
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- J’ai trouvé grand-maman radieuse comme un premier jour de printemps ce dimanche ! Elle souriait, elle était en pleine forme. Ça lui fait un bien fou ce soleil, confiais-je à ma fille en revenant d’une visite à la maison de vie et de soins.
- Ou alors elle a un mec.
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- Bonne nuit.
- Bonne nuit !
- Bonne nuit madame.
- Bonne nuit à vous aussi, oui.
- Bonne nuit…
À la maison de vie et de soins, il est dix-huit heures trente sept.
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Dimanche, à la maison de vie et de soins comme ailleurs, c’est mi-octobre.
- Tu as fait quoi aujourd’hui grand-maman ?
- J’ai regardé par la fenêtre et l’arbre que je connais a changé de couleur.
Cabrel peut aller se rhabiller !
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Au moment de pénétrer à la Foire du Livre, parés de notre arsenal explosif, nous riions tous de l'intérieur, car la révolution doit se faire dans le plaisir absolu. Nous étions heureux à mort du geste que nous allions poser.
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