Citations de Lolita Pille (340)
Il fallait être un beau malade, un beau puits d'ignorance de ce que c'était que la vie des hommes pour prétendre envoyer au grand plongeon des inconnus, des innocents pour servir on ne savait quelle chapelle, et cette chapelle-là, disait le taxi, qui justifiait pareils dommages collatéraux, elle n'était pas encore bâtie, pas la première pierre de celle-là.
Et puis il soupira et dit que bien malin celui qui montrerait au monde les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Nous n'étions pas si innocents que cela. L'hyperdémocratie, c'était une sale affaire, ouais.
La vie… La vraie vie ; celle qui bruissait derrière ces visages inexpressifs et trop maquillés qui me commandaient chaque jour à déjeuner, derrière les façades de pierres blanches qui bordaient les trottoirs de l’avenue Montaigne, celle qui marquait les traits familiers des starlettes sur les couvertures des magazines, une vie de bohème, de fête, de voyages, de rencontres, de robes longues et de parures de diamants, de caviar et de champagne, où on se couchait tard, où on vivait la nuit, où on roulait trop vite, où on mourait trop tôt. Je n’avais de tout ça qu’une idée confuse, ce que j’avais lu dans les journaux, vu à la télé, ce à quoi j’avais déjà assisté en trois semaines au Trying So Hard, augmenté du travail incessant de mon imaginaire qui voulait absolument croire en quelque chose de « mieux », mais, bien que ne sachant pas réellement où j’allais, j’y allais, car je le souhaitais de toutes mes forces, de toute mon âme de petite provinciale impressionnable et frustrée, un jour, je conquerrais cette vie-là.
Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige.
Je respirais toujours aussi mal. La différence ne doit pas être si radicale entre le malheur et le bonheur. Ils se ressemblent dans notre coeur. Ils se passent et se repassent les mêmes séquences dans un ordre différent. Il y a autant d’espoir dans l’un que d’inquiétude dans l’autre.
Aime-la, cette fille, petit con, aime-la car elle pourra peut-être enfin te faire aimer la vie.
On cherche l'amour, on croit le trouver. Puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s'élever?
Je n’aime personne et je ne fous rien, je ne veux pas tenter de me distraire, ou de m’occulter la vérité, la vie est une saloperie, et chaque seconde de lucidité est un supplice.
[...] nous avons atterri à quatre heures du mat chez un ami de son oncle, décorateur très en vue, qui fêtait son anniversaire dans son splendide penthouse de l'avenue George-V, la soirée avait commencé à dix heures du soir et quand nous sommes arrivées, cinquante personnes bourrées et défoncées déambulaient dans l'appart une bouteille à la main et cassaient tout, le célèbre décorateur en tête. Ivre mort, celui-ci n'arrêtait pas de hurler : "Il ne faut pas construire, il faut détruire ! "
Que l'obscurité, que vous percevez plutôt que vous ne la voyez. L'obscurité n'est pas hors de vous, l'obscurité est en vous.
Vivre d'amour, d'Evian et de Malboro Light.
Et croire que ça suffit.
Je crie l'atroce réalité de cette vie de merde qui donne et qui reprend. Je crie ce qu'on a vécu, ce qu'on aurait pu vivre encore. Je crie ce qu'il est. Était. Ce qu'il aurait pu devenir. Je crie ma détresse, ma douleur, mon amour, mon amour, mon amour...
Il manqua de se rompe le cou en dégringolant la pente raide , se retint aux anneaux métalliques qui cerclaient l'intérieur du tube et fit un bond de trois mètres qui le vit atterrir sans dommage .
Désillusionnée avant l'age je dégueule sur la facilité des sentiments.
Quand la qualité était impossible,la quantité faisait office de .
Ainsi ces amitiés pâteuses ,nouées autour d'une bouteille,doivent-elle se finir avec la bouteille .
“ Et un jour on se retrouve à jouer seul. L'autre retire ses billes, reprend ses cartes, et vous restez là, comme un con, devant une partie inachevée .. A attendre. Parce que vous ne pouvez faire que ça, attendre. Cesser d'attendre, ça voudrait dire que c'est fini. ”
J'ignore tout de ce désespoir hurlant contre lequel je ne peux rien.
Le début du XXI° siècle était l’avènement d’une utopie nouvelle, l’utopie du « Toi aussi tu peux le faire»
Ne dites pas que le bonheur est éphémère. Le bonheur n'est pas éphémère. Le sentiment ressenti et pris pour le bonheur quand on est amoureux, quand on a réussi quelque chose, c'est le sursis avant de comprendre l'erreur : l'être aimé ne ressemble à rien, ce que vous avez réussi ne rime à rien.
Travailler. Quel vilain mot.