Citations de Lorraine Fouchet (941)
Le crayon à papier remplace le mât de mon voilier. L'écrivain est un navigateur qui fait souffler le vent et choisit les courants marins qu'il emprunte. L'écriture est mon île.
Ah oui oui quand j'écris je suis décollé du monde décollé des informations et tout à coup je suis dans une bulle, dans une parenthèse enchantée, et là, c'est moi qui décide de tout . C'est quand même un formidable boulot.
Je le sais aujourd'hui que ce n'est ni anodin ni insignifiant d'être en vie. C'est une merveille. Et c'est vrai, chaque jour est un siècle.
Nous avons tant de choix possibles : on ne peut jouer d'aucun instrument et aller au concert des autres; on peut faire ses gammes quotidiennes, devenir un pianiste réputé ; on peut écrire un roman en s'identifiant à un musicien virtuose. Vivre par procuration les vies de nos personnages parce qu'une seule ne nous suffit pas.
Avant l'atelier, j'étais à l'abri, planquée entre mes pages. Cette île m'a projetée de force dans le monde réel.
Il te manque une ivresse qui ne s'achète pas, qu'on ne chine pas chez les antiquaires, que ne procure aucune bouteille.
Je me sens autre. J'ai lâché du lest, déployé mes ailes en même temps que ma voix. Depuis le début de l'atelier, Alix nous invite à considérer les différents angles possibles, ça change diamétralement la donne.
Ce qui est génial, c'est que quand tu donnes, tu reçois aussi.
Le crayon à papier remplace le mat de mon voilier. L'écrivain est un navigateur qui fait souffler le vent et choisit les courants marins qu'il emprunte. L'écriture est mon île.
Tu as revécu ce que tu décrivais. Tu te sens capable de retourner dans la salle ?
Écrire n'est pas anodin. Dépeindre une émotion nous l'a fait ressentir.
Un livre qu'on lit est un tapis volant qui transporte, un gros pull qui réchauffe, une épopée dans laquelle sauter à pieds joints et à coeur battant, les yeux écarquillés. Mais lorsqu'on écrit, c'est un grand huit dont on ne revient pas indemne. Les mots creusent profond, cherchent les émotions, fouillent la douleur, arrachent les pansements et mettent les plaies à nu. Écrire n'est pas une thérapie, mais ça ébranle les fondements, ce n'est pas anodin. Le savent-ils ? Ont-ils fait le voyage pour cela ?
Qui voit Groix voit sa joie, dit une passagère.
Que faisons-nous ici, entre quatre murs ? J'ai besoin de respirer, de voir du monde. Nous ressemblons à deux valets muets, tu sais, les cintres posés sur des socles pour ne pas froisser les vêtements !
Ils ont un rêve, riposte Alix. Je vais leur ouvrir une porte, ils continueront le chemin seuls. Ce sont des femmes et des hommes qui aiment lire et écrire. La littérature n'est pas le privilège de quelques-uns. Tous les sujets ont été traités, toutes les histoires ont été écrites. Mais pas pour eux. Chaque voix est unique.
Rien n'est plus soudain plus important que l'éventualité d'une aurore boréale. Il me faut des voiles verts zébrant la nuit. C'est essentiel.
Il y a autant d'amours que de flocons de neige dehors, dit doucement Emma. Ils nous dépassent et donnent un sens à nos existences.
A Groix aussi on fume, on boit et on se fait du mouron, mais les regards sont emplis d'océan, les jambes foulent la lande, les yeux montent vers les étoiles la nuit, les bras relèvent les filets, les mains serrent le guidon des vélos, les pieds s'enfouissent dans le sable. Et ça change tout.
Un livre est un tapis volant qui transporte, un gros pull qui réchauffe, une épopée dans laquelle sauter à pieds joints et à coeur battant, les yeux écarquillés. Mais lorsqu'on l'écrit, c'est un grand huit dont on ne revient pas indemne. (p. 58)
Gilles Servat entonne : "On dit que l'on y voit sa joie, on dit que l'on y voit sa croix, je parle de l'île de Groix."
On n'achète pas le bonheur, ce serait trop facile.