AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Louis Althusser (67)


Louis Althusser
Le langage des rêves est porteur d’idées qui sont comme des flammes, il faut qu’elles brûlent pour que la vie en soit éclairée, mais il est interdit d’y toucher pour ne pas s’y brûler les mains.
Commenter  J’apprécie          10
Louis Althusser
Je t'écris sur ce rose tragique, pour te faire entendre que si tout n'est pas rose ou si rien n'est rose, rien n'est tragique. Le blanc serait une tâche à remplir, le bleu un ciel inaccessible, gris comme tous les cieux.
Commenter  J’apprécie          10
Mais ce qui fut, pendant un temps, décisif, ce fut l'incroyable confiance que Staline témoigna à Hitler. Il pensait profondément que Hitler était sincère, qu'il tiendrait sa parole et n'attaquerait pas le pays des Soviets.[........................].
On sait que, par maintes voies dont Sorge et nombre d'espions soviètiques au Japon, Staline fut prévenu longtemps à l'avance de l'attaque imminente des nazis. On sait que Roosevelt l'en avertit. On sait même qu'un déserteur allemand, un communiste, passa les lignes pour prévenir les Soviétiques de l'attaque allemande pour le lendemain matin même sur l'Urss, à quinze heures. Il fut aussitôt exécuté. On sait que, pendant les longues semaines des attaques aériennes nazies, Staline donna l'ordre de ne pas répliquer !, pensant qu'il s'agissait soit d'une méprise (sic) soit d'une simple manœuvre militaire paisible. On sait tout cela maintenant très clairement. Il s'ensuivit les catastrophes que l'on sait.
Commenter  J’apprécie          10
Louis Althusser
Dans tout mon langage, dans tout mon langage avec toi, il y a eu dès le début ce noyau de silence. Je ne dis pas cela pour me charger ni pour décharger qui que ce soit. L’effort que me coûte d’écrire ces mots me garantit une sorte de paix, au-delà de tout jugement. C’est ainsi, ce noyau de silence était en moi, il faisait partie de moi. Je l’ai, lui aussi, apporté avec tout le reste dans notre histoire et comme je ne pouvais rien contre lui, il y a pris sa place, s’est installé et s’est imposé. Je faisais naturellement semblant de ne pas le voir mais il était là. Je le recouvrais de discours de protection, diversion, il était toujours là, parfois invisible, parfois tacitement oublié, mais toujours là. Il ne trompait personne parmi les intéressés. Il ne te trompait pas, en tout cas malgré tous les efforts pour conclure avec lui et moi à demi-mots, un pacte d’oubli. Au fond de tout tu l’as accepté avec moi, mais tu ne l’as jamais accepté ; tu ne pouvais pas. Tu as fait tout ton possible en ton pouvoir pour le réduire, puis pour l’oublier. Un moment est venu où tu n’as plus pu résister au silence que par le silence, par un second silence sans aucun rapport avec le premier mais un silence.
Un silenzio l’unico modo di non tacere.
Commenter  J’apprécie          10
Louis Althusser
Cétait drôle hier nuit cette conversation, comme si on était maladroits pas ignorance. Maladroits comme on n’a jamais été, même la première fois (car j’allais dire : maladroits comme la première fois, mais c’est pas vrai. On n’a pas du tout été maladroits la première fois !) ça doit être ça la maladresse, c’est pas donné au début, la maladresse c’est pas donné au début, la maladresse c’est donné seulement très tard, longtemps après, c’est une conquête, c’est une récompense, c’est le signe que ça pourrait être une première fois sur le mode même de la maladresse, que ça pourrait être une première fois, qu’on a bien mérité d’avoir encore une première fois , maintenant que tes blessures au visage sont guéries, signes visibles d’une guérison, guérison d’une impossible guérison, maintenant que je sors de la mer couvert d’algues comme un vieux coquillage devenu chien, mais que je sors, que j’éternue, et m’ébroue, comme si je revenais sur le sable et à la vie ; maintenant que voici le second souffle de la vie, plus pressant que le premier , que l’envie de vivre trop vite, d’avoir trop à vivre pour le vivre nous saisit au point où la gorge et le cœur se touchent ; comme si on avait besoin de cette maladresse pour nous chercher nos mains à tâtons, es-tu ici, es-tu là , j’avance et les murs me renvoient l’écho de ma voix, et à travers les fils qu’elle tisse dans la pièce, les yeux bandés je cherche le point où ils seront rompus ; justement toi qui sera là attendant ; difficile sais-tu de se prendre les mains, difficile sais-tu quand les mains à se prendre engagent le reste, et ce pan de chair qu’est le bras et cette grande pièce d’ombre qu’est le corps et cette vie affolée qu’est le cœur Difficiles mains à prendre comme pour signer un contrat qui passe tellement les porteurs de plumes et donneurs de paraphes ; bon cette maladresse je ne vais pas en parler toute la nuit, tout le jour, d’ailleurs j’aurai bientôt de Rome ma mère la cartolina, la cartolina rituelle, signe de vie, signe de voyage, signe e déplacement, signe que tu n’est pas chez toi, signe que tu es en devenir, ou en totu cas que tu n’as pas trouvé encore ou retrouvé ton lieu
Commenter  J’apprécie          10
Louis Althusser
« Notre langue nous permet des tours, elle nous est complice et nous favorise. Mais je ne laisserai plus les mots jouer tout seuls, ni suivre leur pente. Et je leur interdirai encore d’autres jeux. Par exemple cet autre emploi des mots plus tentant, mais plus dangereux, quant on abdique en eux sa liberté. On a dit que le langage devait avoir, pour être un vrai langage, la transparence d’un verre, tel une vitre laissant tout voir au travers de soi, et elle-même invisible. Ce n’est pas tant l’opacité du langage que je crains que de trop grandes transparences : celles qui sont surchargées d’invisibles emprunts, d’échos ou de résonances. Il y a des mots qui ont ainsi trop de poids et qui précipitent le langage malgré lui dans un destin. Je ne veux plus, si peu que ce soit, fût-ce par la tentation d’une image me laisser entraîner par les prestiges ou la hâte du langage où j’ai vécu. Je veux pour toi, pour te parler de l’essentiel, un langage sans prestige ni hâte : des mots seuls comme moi, sans aucun cortège. »
Louis Althusser, Lettres à Franca
Commenter  J’apprécie          10
En France, ce fut Duclos qui prit la direction du Parti clandestin (dont les députés avaient été arrêtés en 1939-1940). Il commença par appliquer la théorie de la guerre impérialiste, sans discerner qu'elle était en même temps une "guerre de libération" (thèse qui ne fut admise que plus tard). En conséquence, des ordres furent donnés après la défaite non seulement pour prendre contact avec les autorités allemandes d'occupation, pour la parution de l'Humanité par les soins de Marcel Cachin, mais, ce qui fut infiniment plus grave, la direction clandestine du Parti ordonna sans appel à ses militants responsables et surtout connus des masses ouvrières et populaires, responsables syndicaux et politiques, maires, etc., de se montrer au grand jour, de tenir des meetings. Incroyable décision ! qui eut tout simplement le résultat suivant : les grands militants du Parti, comme Hénaff, Timbaud, Michels, et d'autres, furent repérés par les Allemands qui les arrêtèrent, et les embarquèrent à Châteaubriant où ils devaient les fusiller plus tard.
Commenter  J’apprécie          10
Plus tard enfin, je me constituai des réserves d'amis et finalement de femmes. Pourquoi ? Mais simplement pour ne pas risquer de me trouver un jour seul sans aucune femme à ma main, si d'aventure une de mes femmes me quittait ou venait à mourir - et cela m'est arrivé combien de fois, et si j'ai toujours eu à côté d'Hélène une réserve de femmes, c'était bien pour être assuré que si d'aventure Hélène m'abandonnait ou venait à mourir, je ne serais pas un instant seul dans la vie. Je ne sais que trop que cette terrible compulsion fit horriblement souffrir "mes femmes", Hélène la première.
[................] Je rapportai en effet tout naturellement cette compulsion à me doter de réserves en tout genre aux phobies de ma mère et en particulier à son obsession, plus forte que toute raison, de rogner sur toutes ses dépenses, et d'accumuler des économies sans seul motif sensé que de faire face à toutes les menaces possibles de l'avenir, avant tout le vol.
Commenter  J’apprécie          11
Les Cahiers marxistes-léninistes, après un début difficile, se vendaient très bien. Je leur avais donné, dès le premier numéro, consacré à la Révolution culturelle, qui venait d'éclater, un article non signé (dont je reconnais ici, après Rancière, l'authenticité) où je mettais en oeuvre une théorie simple et fausse reposant sur le principe : il y a trois formes de la lutte de classe, l'économique, la politique et l'idéologique. Il faut donc trois organisations distinctes pour la mener. Nous en connaissons deux : le syndicat, et le Parti. Les chinois viennent d'inventer la troisième : les gardes rouges. CQFD. La chose était un peu simple, mais elle plut.
Commenter  J’apprécie          10
Les troupes allemandes approchaient en rafale. Paul Reynaud avait annoncé qu'on se battrait dans le "réduit breton" mais, les une après les autres, les villes furent déclarées "ouvertes", dont Vannes. Nos officiers [étaient] sous le commandement du sinistre traître le général Lebleu, qui par peur des "communistes" que nous pourrions être ou devenir, nous empêcha de faire mouvement vers la Loire, alors libre à Nantes, et de passer au Sud. Il nous tint reclus dans notre caserne, SOUS NOTRE PROPRE GARDE, même quand les Allemands furent arrivés avec leurs chars. "Si vous abandonnez votre poste, vous serez tenus pour déserteurs et fusillés !"
Commenter  J’apprécie          10
Il est probable qu'on trouvera choquant que je ne me résigne pas au silence après l'acte que j'ai commis, et aussi le non-lieu qui l'a sanctionné et dont j'ai, suivant l'expression spontanée, bénéficié.
Mais si je n'avais pas eu ce bénéfice, j'aurais dû comparaître. Et si j'avais dû comparaître, j'aurais eu à répondre.
Ce livre est cette réponse à laquelle autrement j'aurais été astreint.
Et tout ce que je demande, c'est qu'on me l'accorde ; qu'on m'accorde maintenant ce qui aurait pu alors être une obligation.
Bien entendu, j'ai conscience que la réponse que je tente ici n'est ni dans les règles d'une comparution qui n'a pas eu lieu, ni dans la forme qu'elle y aurait prise. Je me demande toutefois si le manque, passé et à jamais, de cette comparution, de ses règles et de sa forme, n'expose pas finalement plus encore ce que je vais tâcher de dire à l'appréciation publique et à sa liberté. En tout cas je le souhaite. C'est mon sort de ne penser calmer une inquiétude qu'en en courant indéfiniment d'autres.
Commenter  J’apprécie          10
Que trouve-t-on au fond de cette "philosophie" ?
Gramsci l'avait bien expliqué quand il disait: une certaine idée de la nécessité des choses (qu'il faut subir), donc un certain savoir, d'une part, et une certaine manière de se servir de ce savoir dans les épreuves ou les bonheurs de la vie, donc une certaine sagesse, d'autre part. Donc une certaine attitude théorique, et une certaine attitude pratique, jointes ensemble: une certaine sagesse. Dans cette philosophie "spontanée" des hommes ordinaires, on retrouve aussi deux grands thèmes qui parcourent toute l'histoire de la philosophie des philosophes: une certaine conception de la nécessité des choses, de l'ordre du monde, et une certaine conception de la sagesse humaine en face du cours du monde.
Commenter  J’apprécie          10
... l'homme est libre si son rapport avec la nature est immédiat.
Commenter  J’apprécie          10
La pitié ne lie pas les hommes, qui d'ailleurs ne se rencontrent pas, elle les empêche seulement de se nuire au cas où ils se rencontreraient.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai toujours pensé que Sartre, ce brillant esprit, auteur de prodigieux "romans philosophiques" comme L'Etre et le néant et la Critique de la raison dialectique, n'avait jamais rien compris ni à Hegel, ni à Marx, ni bien entendu à Freud. Je voyais en lui, au mieux, un de ces "philosophes de l'histoire" postcartésiens et posthégéliens que Marx avait en horreur.
Commenter  J’apprécie          10
Quand on a le courage de parler à haute voix dans le silence, cela s'entend.
Commenter  J’apprécie          00
Althusser a tué sa femme et n'a pas pu s'en expliquer car il a été jugé irresponsable.
Commenter  J’apprécie          00
On n'accède pas à la réalité spécifique du désir en partant du besoin organique, pas plus qu'on n'accède à la réalité spécifique de l'existence historique en partant de l'existence biologique de l'« homme ». Au contraire : de même que ce sont les catégories de l'histoire qui permettent de définir la spécificité de l'existence historique de l'homme, y compris des déterminations apparemment purement biologiques comme ses « besoins », ou les phénomènes démographiques, en distinguant son existence historique d'une existence purement biologique, – de même ce sont les catégories essentielles de l'inconscient qui permettent d’appréhender et de définir le sens même du désir, en le distinguant des réalités biologiques qui le supportent, (exactement comme l'existence biologique supporte l'existence historique) mais sans le constituer, ni le déterminer.
Commenter  J’apprécie          00
Le désir, catégorie fondamentale de l'inconscient, n'est intelligible dans sa spécificité, que comme le sens singulier du discours de l'inconscient du sujet humain : le sens qui surgit dans le "jeu" et par le "jeu" de la chaîne signifiante dont le discours de l'inconscient est composé. Comme tel, le "désir" est marqué par la structure qui commande le devenir humain. Comme tel, le désir se distingue radicalement du "besoin" organique d'essence biologique.
Commenter  J’apprécie          00
[...] une science n'est telle que si elle peut, de plein droit, prétendre à la propriété d'un objet propre, – qui soit le sien, et ne soit que le sien, – et non à la portion congrue d'un objet prêté, concédé, abandonné par une autre science, à l'un de ses "aspects", de ses restes, qu'on peut toujours accommoder dans les cuisines à sa manière, une fois le patron repu.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Louis Althusser (146)Voir plus

Quiz Voir plus

SF, fantasy ou fantastique ? (facile)

"Le Fantôme de Canterville" d'Oscar Wilde ?

Science-fiction
Fantasy
Fantastique

15 questions
1275 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , fantasy , fantastique , imaginaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}