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Citations de Louis Calaferte (722)


Debout dans l'encoignure de cette fenêtre, avec le soir qui vient, j'ai l'impression de m'émietter, d'atteindre tout doucement l'extrême acuité de la tristesse, de la désolation, le bout de la solitude.
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Il faut bien se résoudre cent fois par jour à se reconnaître soi-même au niveau pratique de la vérité encombrée d'un tas de gens pleins de mérite qui luttent courageusement contre eux-mêmes et vous écoutent sans comprendre un mot de ce que vous voulez exprimer.
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La vie nous tire en arrière, d'une immuable précision.
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Nous nous regardons de l'intérieur de nous-mêmes. Le soleil tourne dans la chambre. Clarté de poussière jaune pâle, irisée, qui annonce le soir.
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Nos sangs s'appellent, liés, ensorcelés par un charme obscur. Nous devions nous rencontrer un jour.
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Nos paroles ont du mal à s'enchaîner entre elles. On dirait que nous recherchons le vocable d'un très ancien dialogue su par cœur autrefois.
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Je prends sa main qu'elle serre sur la mienne comme si elle prévoyait que nous allions sombrer et qu'elle veuille me retenir ou m'entraîner avec elle. Ce geste, je ne sais pourquoi, me crispe le cœur. Il faut, moi aussi, que je me cramponne à cette main de toutes mes forces.
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Capture des tentacules veloutés. Je m'appesantis sur elle, corps de moleskine, opulent, généreux, qui s'évase pour me faire place, me recevoir et m'absorber. Nous descendons ensemble dans les basses profondeurs des cryptes matelassées du silence.
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Les gouttes s'écrasent sur les toits comme des boules de gros raisin.
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On passe à un doigt - autant dire l'abîme - d'une vérité qui vous eût peut-être permis de voler en éclats, d'être métamorphosé en archange triomphant ou simplement en honnête père de famille assis le soir à la grande table de cuisine au milieu des enfants, distribuant à la ronde le pain terrible de la soumission. Même dans l'éventualité où Christ au visage déchirant vous attendrait personnellement derrière la porte de la chambre dans le couloir de l'hôtel pour vous inviter à pleurer avec lui les larmes douces de la repentance, personne n'y peut rien, c'est sur le thème de l'hallucination sexuelle que fonctionnent l'attirail humain et ses destinées branlantes dans l'enceinte d'une excroissance fiévreuse où il n'est d'autre ressource que tourner en rond sur soi-même. "Ad nauseam."
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N'eût-il pas mieux valu reprendre le chemin de l'hôtel, les mains dans les poches, humant l'air de la nuit, l'esprit clair, propre, et vivre demain et les jours suivants sur le modèle standard ? Une femme, une maison, un ou deux gosses. Jusqu'au cercueil. Apparemment que Dieu m'a joué un sale tour en me branchant le sexe et la cervelle sur le même accumulateur.
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Car ce que personne ne peut faire à ma place, c'est vivre ma vie avec l'intensité du dégoût, de l'amertume, de la rage et de l'ineffable joie qui m'inonde par tous les pores quand je me dis à moi-même, quand je sens, que je suis "réellement" un écrivain.
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Ma mère a emprunté le tendre et pur visage de Marie la Vierge pour se prostituer à l'angle des rues souffreteuses. Elle est là à l'encan, avec vos sœurs, vos femmes, vos amoureuses de légende.
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Je suis hérissé de haine, mais mon cœur se consume d'amour pour vous tous, bons et mauvais. Je suis votre Christ et votre peur fatale.
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J'ai envie de meurtres et de douceurs. De puissance et d'humilité. De grandeur et de honte.
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Mouvant, faux, menteur, dangereux, énigmatique et sourdement agité de passions, comme la nuit elle-même.
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Les rues sont jugulées de chaleur. La nuit met longtemps à se poser, en sourdine, parsème des granules d'ombre sur ce moule de clarté violente. Comme un voile de poudre. Si légère, si fine. La nuit.
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Le seul doute qui me retienne encore est d'ordre subjectif : "saurai-je parler le langage buffle" ?
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Femme solitaire au pur visage d'archange. [...] Ectoplasme vivant des désirs refoulés. [...] La rue l'expose en permanence à la mortification, au mensonge et à la déraison. Nue. Nue au-delà d'elle-même. [...] La terre entière roule vers elle à travers la nuit close de l'origine.
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Cicatrice de lumières artificielles, la rue entaillée au scalpel comme un abcès mûr s'ouvre en un lieu indéterminé du vide dans un ciel de passions froides. Paradis claustral des amours angoissées.
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