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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2904)


Si seulement j’avais encore eu le temps, mais je ne l’avais plus ! Il n’y avait plus rien à voler ! Comme il ferait bon dans une petite prison pépère, que je me disais, où les
balles ne passent pas ! Ne passent jamais ! J’en connaissais une toute prête, au soleil, au chaud ! Dans un rêve, celle de Saint-Germain précisément, si proche de la forêt, je la connaissais bien, je passais sou vent par là, autrefois. Comme on change ! J’étais un enfant alors, elle me faisait peur la prison. C’est que je ne connaissais pas encore les hommes. Je ne croirai plus jamais à ce qu’ils disent, à ce qu’ils pensent. C’est des hommes et d’eux seulement qu’il faut avoir peur, toujours.
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Tout étincelant de princes et de princesses, voilà comment il était de l'autre côté du fleuve le château du fond. Bondé, ruisselant en son dedans de divertissements magiques, des cascades de gelées à la groseille, des petits gâteaux en forme de petits chevaux qui sautaient vraiment pour ne pas fondre les jours de pluie par-dessus Westminster et se réfugier dans l'abbaye. Des rampes entières de sucre d'orge d'un étage à l'autre. Des lumières en sucre qu'on pouvait sucer et puis qui vous fondaient dans la bouche avec un goût de miel et de menthe. Ainsi en était-il une fois pour toutes décidé. Le château de merveille au fond tenait le ciel et l'autre versant de la Tamise.
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[…] Chevaux-légers !… Chevaux de bride et de remonte !… Chevaux d'artimon ! Chevaux de parade !… Dans tous les cas à la hauteur !… Ils ne pourront rien m'apprendre en Chine sur le cheval, la chevalerie, ses pompes, ses fers, ses avatars ! Je possède le métier dans la viande, j'ai pris des gadins par milliers !…
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« Le maréchal des logis Barousse vient d’être tué, mon colonel, qu’il dit tout d’un
trait.
— Et alors ?
— Il a été tué en allant chercher le fourgon à pain sur la route des Étrapes, mon
colonel !
— Et alors ?
— Il a été éclaté par un obus ! — Et alors, nom de Dieu !
— Et voilà ! Mon colonel...
— C’est tout ?
— Oui, c’est tout, mon colonel.
— Et le pain ? » demanda le colonel.
Ce fut la fin de ce dialogue parce que je me souviens bien qu’il a eu le temps de dire
tout juste : « Et le pain ? » Et puis ce fut tout. Après ça, rien que du feu et puis du bruit
avec. Mais alors un de ces bruits comme on ne croirait jamais qu’il en existe. On en a
eu tellement plein les yeux, les oreilles, le nez, la bouche, tout de suite, du bruit, que je
croyais bien que c’était fini ; que j’étais devenu du feu et du bruit moi-même
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C’est drôle y a des êtres comme ça ils sont chargés, ils arrivent de l’infini, viennent apporter devant vous leur grand barda de sentiments comme au marché. Ils se méfient pas, ils déballent n’importe comment leur marchandise. Ils savent pas comment présenter les choses. On a pas le temps de fouiller dans leurs affaires forcément , on passe, on se retourne pas, on est pressé soi-même. Ça doit leur faire du chagrin. Ils remballent peut-être? Ils gaspillent ? Je ne sais pas. Qu’est-ce qu’ils deviennent ? On n’en sait rien du tout. Ils repartent peut-être jusqu’à ce qu’il leur en reste plus? Et alors où qu’ils vont ? C’est énorme la vie quand même. On se perd partout.
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On se souvenait qu’un certain « Quatorze Juillet » alors qu’il passait devant le front des troupes de la Résidence, caracolant au milieu des spahis de sa garde, seul en avant d’un drapeau grand comme ça, certain sergent que la fièvre exaltait sans doute, se jeta au-devant de son cheval pour lui crier: «Arrière grand cocu! »
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-Vous me faites chier avec Brasillach ! Il a pas eu le temps de s'enrhumer, ils l'ont fusillé à chaud !
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C est énorme la vie quand même . On se perd partout.
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(..) la mer avait tout pris, tout recouvert. Vive la mer ! Il n était plus question pour moi de vomir. Je ne pouvais plus. J'avais tous les vertiges d'un bateau dans mon propre intérieur. La guerre m'avait donné aussi à moi une mer, pour moi tout seul, une grondante, une bien toute bruyante dans ma propre tête. Vive la guerre !
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J en avais assez marre de me porter d un jour a l 'autre avec un crâne en friche, et surtout d une nuit a l autre avec ma tête en usine et mes sensations de parachute. Je devais plus rien a l' humanité, du moins celle qu on croit quand on a vingt ans avec des scrupules gros comme des cafards qui rodent entre tous les esprits et les choses.
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C est pas croyable comme torture l'univers du sommeil.
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A tant d années passées le souvenir des choses, bien précisément, c est un effort. Ce que les gens ont dit c est presque tourné des mensonges. Faut se méfier. C est putain le passé, ca fond dans la rêvasserie. Il prend des petites mélodies en route qu' on lui demandait pas. Il vous revient tout maquillé de pleurs et de repentirs en vadrouillant.c est pas sérieux.
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Aux animaux
Aux malades
Aux prisonniers


Dédicace.
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Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots.
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Les crépuscules dans cet enfer africain se révélaient fameux. (...) Tragiques chaque fois comme d'énormes assassinats du soleil. (...) Le ciel pendant une heure paradait tout giclé d'un bout à l'autre d'écarlate en délire, et puis le vert éclatait au milieu des arbres et montait du sol en trainées tremblantes jusqu'aux premières étoiles. Après ça le gris reprenait tout l'horizon et puis le rouge encore, mais alors fatigué le rouge et pas pour longtemps. (...) Toutes les couleurs retombaient en lambeaux, avachis sur la forêt comme des oripeaux après la centième. Chaque jour sur les six heures exactement que ça se passait.
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Fallait pas que je fasse beaucoup d'appels au souvenirs, ça me gâtait ma journée. C'est incroyable ce que j'en avais pas beaucoup qu étaient marrants.
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ces femmes parlent... vraiment des idiomes étrangers... je veux dire des langues pas à comprendre... même les mots simples, des mères à leurs mômes... nib!... oh j'apprendrais quand même et vite si ce voyage devait durer un peu...
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Bonne, admirable Molly, je veux si elle peut encore me lire, d'un endroit que je ne connais pas, qu'elle sache bien que je n'ai pas changé pour elle, que je l'aime encore et toujours à ma manière, qu'elle peut venir ici quand elle voudra partager mon pain et ma furtive destinée. Si elle n'est plus belle, eh bien tant pis ! Nous nous arrangerons ! J'ai gardé tant de beauté d'elle en moi, si vivace, si chaude que j'en ai bien pour tous les deux, et pour au moins 20 ans encore, le temps d'en finir.
Pour la quitter il m'a fallu certes bien de la folie et d'une sale et froide espèce. Tout de même, j'ai défendu mon âme jusqu'à présent et si la mort, demain, venait à me prendre, je ne serais, j'en suis certain, jamais tout aussi froid, vilain, aussi lourd que les autres, tant de gentillesse et de rêve Molly m'a fait cadeau dans le cours de ces quelques mois d'Amérique.
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Les riches n'ont pas besoin de tuer eux-mêmes pour bouffer. Ils les font travailler les gens comme ils disent. Ils ne font pas le mal eux mêmes, les riches. Ils paient. On fait tout pour leur plaire et tout le monde est bien content. Pendant que leurs femmes sont belles, celles des pauvres sont vilaines. C'est un résultat qui vient des siecles, toilettes mises à part. Belles mignonnes, bien nourries, bien lavées. Depuis qu'elle dure la vie n'est arrivée qu'à ça.
Quand au reste, on a beau se donner du mal, on glisse, on dérape, on retourne dans l'alcool qui conserve les vivants et les morts, on arrive à rien. C'est bien prouvé. Et depuis tant de siècles qu'on peut regarder nos animaux naître, peiner et crever devant nous sans qu'il leur soit arrivé à eux non plus jamais rien d'extraordinaire que de reprendre sans cesse la même insipide faillite où tant d'autres animaux l'avaient laissée. Nous aurions pourtant dû comprendre ce qui se passait. Des vagues incessantes d'êtres inutiles viennent du fond des âges mourir tout le temps devant nous, et cependant on reste là, à espérer des choses...
Même pas bon à penser la mort qu'on est.
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C'est l'âge aussi qui vient peut-être, le traître, et nous menace du pire. On n'a plus beaucoup de musique en soi pour faire danser la vie, voilà. Toute la jeunesse est allée mourir déjà au bout du monde dans le silence de vérité.
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