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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2904)


- […] Eh bien, c’est tout qui me répugne et qui me dégoûte à présent ! Pas seulement toi !... Tout !... L’amour surtout !... Le tien aussi bien que celui des autres… Les trucs aux sentiments que tu veux faire, veux-tu que je te dise à quoi ça ressemble moi ? Ça ressemble à faire l’amour dans des chiottes ! Tu me comprends-t’y à présent ?... Et tous les sentiments que tu vas chercher pour que je reste avec toi collé, ça me fait l’effet d’insultes si tu veux savoir… Et tu t’en doutes même pas non plus parce que c’est toi qui es une dégueulasse, parce que tu t’en rends pas compte… Et tu t’en doutes même pas non plus que tu es une dégoûtante ! Ça te suffit de répéter tout ce que bavent les autres… Tu trouves ça régulier… Ça te suffit parce qu’ils t’ont raconté les autres qu’il y avait pas mieux que l’amour et que ça prendrait avec tout le monde et toujours… Eh bien moi je l’emmerde leur amour à tout le monde !... Tu m’entends ? Plus avec moi que ça prend ma fille… leur dégueulasse d’amour !... Tu tombes de travers !... T’arrives trop tard ! Ça prend plus, voilà tout !... Et c’est pour ça que tu te mets dans les colères !... T’y tiens quand même toi à faire l’amour au milieu de tout ce qui se passe ?... De toute ce qu’on voit ?... Ou bien c’est-y que tu vois rien ?... Je crois plutôt que tu t’en fous !... Tu fais la sentimentale pendant que t’es une brute comme pas une… Tu veux en bouffer de la viande pourrie ? Avec ta sauce à la tendresse ?... Ça passe alors ?... Pas à moi !... Si tu sens rien tant mieux pour toi ! C’est que t’as le nez bouché ! Faut être abrutis comme vous l’êtes tous pour pas que ça vous dégoûte… Tu cherches à savoir ce qu’il y a entre toi et moi ?... Eh bien entre toi et moi, y a toute la vie… Ça te suffit pas des fois ?
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Les gens riches à Paris demeurent ensemble, leurs quartiers, en bloc, forment une tranche de gâteau urbain dont la pointe vient toucher au Louvre, cependant que le rebord arrondi s'arrête aux arbres entre le Pont d'Auteil et la Porte des Ternes. Voilà. C'est le bon morceau de la ville. Tout le reste n'est que peine et fumier.
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Les choses auxquelles on tenait le plus, vous vous décidez un beau jour à en parler de moins en moins, avec effort quand il faut s’y mettre. On en a bien marre de s’écouter toujours causer… On abrège… On renonce… Ca dure depuis trente ans qu’on cause… On ne tient même plus à avoir raison. L’envie vous lâche de garder même la petite place qu’on s’était réservée parmi les plaisirs… On se dégoûte…
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Personnellement je trouve Hitler, Franco, Mussolini fabuleusement débonnaires, admirablement magnanimes, infiniment trop, à mon sens, pacifistes bêlants pour tout dire, à 250 Prix Nobel, hors concours, par acclamations !
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L'étage Laval... Laval je l'ai soigné un petit peu... Pétain je l'ai jamais approché... Brinon m'avait proposé, on venait d'arrêter Ménétrel... « J'aime mieux mourir, et tout de suite !... » l'effet que je lui faisais Pétain... le même effet qu'aux gens d'ici, du Bas-Meudon... ou de Sèvres... Boulogne... ou à ma belle-mère... oh, aucun mal ! on se fait très bien, de plaire à personne !...
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Il y a des animaux ainsi faits, ils ont beau être innocents et malheureux et tout, on le sait, on leur en veut quand même. Il leur manque quelque chose.
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On prend tout pour des chagrins d’amour quand on est jeune et qu’on ne sait pas…
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Je lui montre le papier, la note ... Je lui épèle... on la regarde ensemble... Il comprendrait rien tout seul... L'anglais vraiment il est obtus... C'est bien décrit les conditions... Ça faut admettre c'est du strict !... «Tous les Inventeurs en même temps coiffés de leurs masques respectifs, dans une seule casemate, deux gaz coup sur coup ! arsines et puis le gaz inconnu... Le 8 juillet au matin à neuf heures très exactement aux usines Wickman, Kers and Strong... Upper Betlam Green.» Le lendemain encore deux autres gaz, toujours les épreuves, dix minutes chacun. Le tout sous le contrôle officiel «casemates hermétiques blindées» souligné même que c'était. Et puis les membres du jury : un amiral, deux généraux, trois ingénieurs, deux médecins, trois chimistes, un vétérinaire. Vraiment tout à fait sérieux...

Tout semblait prévu au programme. La gamme des primes et récompenses. En cas d'asphyxie légère une petite prime de vingt-cinq livres. En cas de malaise assez grave quarante livres fifty. En cas de mort, cent livres pour la veuve, trente par orphelin... mais l'inventeur bichant ferme, le triomphe à toutes les épreuves, alors cette gâterie !... cette gloire, les millions ! la chiée !... la commande énorme immédiate !... Cent mille masques par mois !... Plus même besoin de Tibet !... Le gros lot terrible ! La timbale de Tonnerre de Dieu !...
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Je n’étais pas fier. Ce n’est pas que j’aye rien commis, moi, de positivement criminel. Non. Mais je me sentais coupable quand même. J’étais surtout coupable de désirer au fond que tout ça continue. Et que même je n’y voyais plus guère d’inconvénients à ce qu’on aille tous ensemble se vadrouiller de plus en plus loin dans la nuit.
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On découvre dans tout son passé ridicule tellement de ridicule, de tromperie, de crédulité qu’on voudrait peut-être s’arrêter tout net d’être jeune, attendre la jeunesse qu’elle se détache, attendre qu’elle vous dépasse, la voir s’en aller, s’éloigner, regarder toute sa vanité, porter la main dans son vide, la voir repasser encore devant soi, et puis soi partir, être sûr qu’elle s’en est bien allée sa jeunesse et tranquillement alors, de son côté, bien à soi repasser tout doucement de l’autre côté du Temps pour regarder vraiment comment qu’ils sont les gens et les choses.
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La vérité, là, tout simplement, la librairie souffre d'une très grave crise de mévente. Allez pas croire un seul zéro de tous ces prétendus tirages à 1.000.000 ! 40.000 !… et même 400 exemplaires !… attrapegogos ! Alas !… Alas !… seule la « presse du cœur »… et encore !… se défend pas trop mal… et un peu la « série noire »… et la « blême »… En vérité, on ne vend plus rien… C’est grave !… le Cinéma, la télévision, les articles de ménage, le scooter, l’auto ! 2, 4, 6 chevaux, font un tort énorme au livre… tout «vente à tempérament», vous pensez ! et « les week-ends » !… et ces bonnes vacances bi ! trimensuelles !… et les Croisières Lololulu !… salut, petits budgets !… voyez dettes !… plus un fifrelin disponible !… alors n'est-ce pas, acheter un livre !… une roulotte ? encore !… mais un livre ?… l'objet empruntable entre tous !… un livre est lu, c'est entendu, par au moins vingt… vingt-cinq lecteurs… ah, si le pain ou le jambon, mettons, pouvaient aussi bien régaler, une seule tranche ! vingt… vingt-cinq consommateurs ! quelle aubaine !… le miracle de la multiplication des pains vous laisse rêveur, mais le miracle de la multiplication des livres, et par conséquent de la gratuité du travail d’écrivain est un fait bien acquis.
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Le monde n’est pas ce qu’on croyait ! Voilà tout ! Alors on a changé de gueule ! Et comment ! Puisqu’on s’était trompé ! Tout de la vache qu’on devient en moins de deux ! Voilà ce qui nous reste sur la figure après vingt ans passés. Une erreur ! Notre figure n’est qu’une erreur !
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Tout dans ces moments vient s’ajouter à votre immonde détresse pour vous forcer, débile, à discerner les choses, les gens et l’avenir tels qu’ils sont, c’est-à-dire des squelettes, rien que des riens, qu’il faudra cependant aimer, chérir, défendre, animer comme s’ils existaient.
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Je n’avais pas encore appris qu’il existe deux humanités très différentes, celle des riches et celle des pauvres.
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L'égoïsme des êtres qui furent mêlés à notre vie, quand on pense à eux, vieilli, se démontre indéniable, tel qu'il fut, c'est-à-dire, en acier, en platine et bien plus durable encore que le temps lui-même.
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Dès que le travail et le froid ne nous astreignent plus, relâchent un moment leur étau, on peut apercevoir des blancs, ce qu’on découvre du gai rivage, une fois que la mer s’en retire : la vérité, mares lourdement puantes, les crabes, la charogne et l’étron.
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Nous vivions un grand roman de geste, dans la peau de personnages fantastiques, au fond desquels, dérisoires, nous tremblions de tout le contenu de nos viandes et de nos âmes.
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[…] tout nous démontre qu’un larcin véniel, et surtout d’aliments mesquins tels que croûtes, jambon ou fromage, attire sur son auteur immanquablement l’opprobre formel, les reniements catégoriques de la communauté, les châtiments majeurs, le déshonneur automatique et la honte inexpiable, et cela pour deux raisons, tout d’abord parce que l’auteur de tels forfaits est généralement un pauvre et que cet état implique en lui-même une indignité capitale, et ensuite parce que son acte comporte une sorte de tacite reproche envers la communauté.
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La nature est une chose effrayante et même quand elle est fermement domestiquée, comme au Bois, elle donne encore une sorte d’angoisse aux véritables citadins. Ils se livrent alors assez facilement aux confidences. Rien ne vaut le Bois de Boulogne, tout humide, grillagé, graisseux et pelé qu’il est, pour faire affluer les souvenirs incoercibles, chez les gens des villes en promenade entre les arbres.
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La vie c'est corvée de bout en bout, on les remet, toc! elles rappliquent...tout vous oublie, tout s'efface, le Temps fait son oeuvre, mais les corvées, pardon Madame, sont là et re-là ! ...un peu ! comment costaudes ! vous en voulez plus, elles vous somment, sonnent , exigent, vous traquent, vous tuent...
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