Citations de Louis-Ferdinand Céline (2878)
Philosopher n'est qu'une autre façon d'avoir peur et ne porte guère qu'aux lâches simulacres.
C'est par les odeurs qui finissent les êtres, les pays et les choses. Toutes les aventures s'en vont par le nez.
On n'explique rien. Le monde ne sait que vous tuer comme un dormeur quand il se retourne le monde, sur vous, comme un dormeur tue ses puces.
On a tout chez sa mère, pour toutes les occasions de la Destinée. Il suffit de savoir choisir.
Si les gens sont si méchants, c'est peut-être seulement parce qu'ils souffrent, mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleur.
C'est plus difficile de renoncer à l'amour qu'à la vie.
Je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans...Je ne la déplore pas moi...Je ne me résigne pas moi...Je ne pleurniche pas dessus moi...Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre vingt quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux: je ne veux plus mourir.
La tristesse du monde saisit les êtres comme elle peut, mais à les saisir elle semble parvenir presque toujours.
L'âme, c'est la vanité et le plaisir du corps tant qu'il est bien portant, mais c'est aussi l'envie d'en sortir du corps dès qu'il est malade ou que les choses tournent mal.
Le tout c'est qu'on s'explique dans la vie. A deux on y arrive mieux que tout seul.
On est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté.
L'homme intérieur n'a pas de langage,il est muet.il faut promener l'homme devant ce panorama muet.il faut cesser de baver.On n'existe que dans l'intimité muette des hommes et des choses. On circonscrit,on ne définit pas. Vous parlez tous beaucoup trop. Ce qu'on dit n'existe pas. Vous savez bien tout cela, grand ami. Vous savez combien il faut peu,infiniment peu d'impudeur pour que《l'endroit 》 où les choses chantent et se donnent, se rétracte, se souille,s'empâte et meure sous le regard, sous le mot,sous le doigt.
700 pages de voyages à travers le monde, les hommes et la nuit, et l’amour, l’amour surtout que je traque, abîme, et qui ressort de là, pénible, dégonflé, vaincu… Du crime, du délire, du dostoïevskysme, il y a de tout dans mon machin, pour s’instruire et pour s’amuser
Dans le noir, derrière la tante, derrière son fauteuil, y avait tout ce qui est fini, y avait mon grand père Léopold qui n'est jamais revenu des Indes, y avait la Vierge Marie, y avait Monsieur de Bergerac, Félix Faure et Lustucru et l'imparfait du subjonctif. Voilà.
Ces gens d’écrivains ne marchent pas sur terre.ils évoluent dans les nuits des mots .
Un fou, ce n'est que les idées ordinaires d'un homme mais bien enfermées dans une tête. Le monde n'y passe pas à travers sa tête et ça suffit. Ça de vient comme un lac sans rivière une tête fermée, une infection.
Il y a un moment de la misère où l'esprit n'est plus déjà tout le temps avec le corps. Il s'y trouve vraiment trop mal. C'est déjà presque une âme qui vous parle. C'est pas responsable une âme.
C'est effrayant ce qu'on en a des choses et des gens qui ne bougent plus dans son passé. Les vivants qu'on égare dans les cryptes du temps dorment si bien avec les morts qu'une même ombre les confond déjà.
Si les gens sont si méchants, c'est peut-être seulement parce qu'ils souffrent, mais le temps est long qui sépare le moment où ils ont cessé de souffrir de celui où ils deviennent un peu meilleurs.
Il n'y a de repos, vous dis-je, pour les petits, que dans le mépris des grands qui ne peuvent penser au peuple que par intérêt ou sadisme...