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Citations de Louis-Henri de La Rochefoucauld (96)


Grand admirateur de Napoléon, ce qui n'est pas toujours signe de bonne santé mentale, Thiers reviendrait en force en 1871 : élu chef du pouvoir exécutif, installé à Versailles (à Versailles !), l'ancien révolutionnaire écrasa dans le sang la Commune de Paris. Désormais président de la République, il déclara : «La République sera conservatrice ou elle ne sera pas.» Pour retourner sa veste, il était doué. Enfonçons le clou en précisant que, à sa mort en 1877, le cortège qui l’accompagna à sa tombe du Père-Lachaise était mené par... Hugo - rien à ajouter, la boucle était bouclée.

Je ne sais plus qui parlait de la perpétuefle déception du peuple par la bourgeoisie, du perpétuel massacre du peuple par la bourgeoisie... Les démocrates républicains prétendent représenter le peuple, mais, dès que des gens du peuple pointent le bout de leur nez, ils sortent les blindés de la gendarmerie, leur tirent dessus et prennent la poudre d'escampette. On me dira que je caricature, je ne caricature pas : c'est comme ça que les Thiers traitent le tiers état.
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Louis-Henri de La Rochefoucauld
(Sur la page de garde d’une brochure de l’ordre des Chartreux)
Vous n’y trouverez rien ou peu de chose de ce que le monde actuel apprécie, pas même le souci d’être différent.
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Qui ne voit pas la vanité du monde est bien vain lui-même.
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(A propos du jockey-club) Pour être reçu dans ce club réservé aux hommes que Proust en personne tenait pour le plus fermé du monde, il fallait être parrainé par deux membres. Une campagne commençait jusqu’au ballotage, stressant : une boule noire annulait plusieurs boules blanches – d’où la charmante expression se faire blackbouler.
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- Je suis une esclave, bien sûr. Aucun problème avec ça. Ma vie est complètement débile. Ou absurde. Les deux sans doute. Vous connaissez la fable de La Fontaine, "Le loup et les chiens" ?
- De ça non plus, je ne me souviens pas...
_ Il s'agit d'un loup qui n'a que la peau sur les os. Un jour il rencontre un chien bien gras, bien nourri. Celui-ci s'étonne que l'autre se laisse mourir de faim au lieu de goberger comme lui de franches lippées. Admiratif de l'embonpoint du chien, le loup lui demande ce qu'il faut faire pour jouir du même destin. Presque rien lui répond le chien : garder la maison du maître, en gros. Contre ça on reçoit maintes caresses et de bons os à ronger. Alors que le loup, conquis, accompagne le chien chez son maître pour partager son sort, il lui demande pourquoi sa nuque est pelée. Le chien botte en touche en disant que ce n'est presque rien, juste la marque du collier par lequel on l'attache... Il ne peut pas courir où il veut - mais qu'importe ? Le loup, qui parle un excellent français, l'estoque alors ainsi : "Il importe si bien, que de tous vos repas je ne veux en aucune sorte, et ne voudrais pas même à ce prix un trésor". Là le loup s'enfuit ; on dit qu'il court encore...
- Et ?
- J'ai redécouvert cette fable alors que je commençais à travailler et que ça me minait le moral... Je l'ai apprise par cœur, et l'ai recopiée sur des morceaux de tissu : dans chacun de mes tailleurs, j'ai cousu un de ces morceaux de tissu pour ne pas oublier ce qui est écrit. Mon mémorial de liberté.
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Qui est le vieux garçon ? Un troisième sexe. Rien à voir avec les théories du genre, ce fatras ennuyeux pour harpies vindicatives et camionneurs repentants…
Non : le vieux garçon n’est ni homme ni femme, il ne chasse à courre ni les hommes ni les femmes – ni les honneurs. Il aime les feux de cheminée, les couchers de soleil, les chaussettes montantes, l’humour anglais et les vestes d’intérieur. La littérature, aussi. Et la contemplation.
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Et si la maladie d’Alzheimer était le meilleur remède à la folie de notre époque ? Grâce à elle, on s’envolait du plancher des vaches.
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- Comme tu le sais, François, la passion de ma vie a été la France libre.
- La France libre ?
- Oui, la France libre dans son acception la plus large. La France libre d’hier et celle qui reviendra, je l’espère, un jour… Car nous sommes occupés, François. Tu ne t’en rends peut-être pas encore compte, tu es trop jeune, mais moi, ça me préoccupe : ce pays est contaminé par la médiocrité. Notamment celle des politiciens médiatiques, toute cette roture affublée de l’hermine. Ils sont mignons ces ouistitis, à se revendiquer sans cesse de notre héritage, à mes Compagnons et moi… Leur lavage de cerveau ne prendra pas sur les vieux singes comme nous, encore moins sur le grand babouin que je suis ! Comme si on ne voyait pas clair dans leurs mensonges, leurs palinodies, leurs finasseries. On dit qu’ils ont la langue de bois ? Pas que la langue, François. Tout le reste. Toutes les parties du corps sans exception. Le buste et les membres. Les tibias en bois. Les rotules en bois. Les cheveux en bois, les mèches et les tonsures. Et leurs ongles manucurés. Et puis les rides, les gestes, les appels du pied, les alliances, les soumissions, les trahisons : tout chez eux est en bois. Quand les températures deviennent rudes certains hivers, je m’en servirais volontiers pour ma cheminée.
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(Ce prêtre) avait appris à un perroquet à chanter du grégorien, et (son) volatile, qui avait une très belle voix, exaspérait les voisins – Voilà de l'activisme tel que je l'entendais, du terrorisme en tweed dans les clous.
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Cet homme était une boule de nerfs. Avec un tigre dans le moteur. Son ombre peinait à la suivre.
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Je ne vois pas comment pourrait durer une entourloupe pareille, mon petit François. Nous ne sommes pas tous sous hypnose. Il y aura bien un jour quelqu’un pour libérer notre France libre, celle du panache, de cette vilaine partie de poker menteur. Quelqu’un qui les prendra poliment par le colback, les moules à gaufres – et ramènera à la porte du saloon tous ces bluffeurs à têtes molles. Qui sifflera la fin de cette tyrannie de niquedouilles ? Je l’ignore, mais il aura tout mon soutien. Qui sait si ce ne sera pas un type de ta génération ? Toi ? N’oublie jamais, François, que nous étions là avant tout le monde, que nous avions une brillante situation dès l’an mil, que nous avons participé aux croisades, que nous ne sommes pas tombés de cheval à Azincourt… Personne, ici, ne doit nous intimider.
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Savez-vous pourquoi on nous appelle les cols blancs ?
- A cause de vos chemises ?
- Nos cols blancs c’est la marque laissée par nos colliers de chien, par nos colliers d’esclaves.
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— Quand on vous chasse par la porte, vous entrez par la fenêtre... Ne paniquez pas: j'ai peut-être mieux à vous proposer. Si vous m’aidiez à mettre de l’ordre dans ma bibliothèque, pour commencer?»
Celle-ci explosait, débordant de livres reliés à son chiffre, de journaux et de libelles, avec du pour et du contre: des numéros de L’Ami du peuple et du Père Duchesne, Réflexions sur le procès de la reine de Mme de Staël et Réflexions sur le jugement de Louis Capet de Joseph Fouché, Éloge historique et funèbre de Louis XVI de Galart de Montjoie et Louis XVI et ses vertus aux prises avec la perversité de son siècle de l'abbé Proyart, Les Pamphlets libertins contre Marie-Antoinette d'Hector Fleischmann, et même des mangas à la gloire de la reine. On trouvait aussi d'épais traités de géographie, des textes de Montesquieu, des récits de voyage du capitaine Cook, tout le théâtre de Molière, pas celui de Beaumarchais (faut pas rêver), plusieurs éditions de L'Imitation de Jésus-Christ, beaucoup d'auteurs latins (Horace, Virgile, Tacite, Tite-Live, Ovide, Sénèque, Suétone), Histoire de Marie-Antoinette des frères Goncourt, L'Autrichienne en goguettes de Mayeur de Saint-Paul, Un épisode sous la Terreur de Balzac, deux livres de l’avocat Maurice Garçon (Louis XVII ou la fausse énigme et Plaidoyer contre Naundorf) et l'intégrale de Paul et Pierrette Girault de Coursac.
«Ce sont vos plus grands fans, les Girault de Coursac?
— Des obsessionnels. Tous les deux historiens, mariés l’un à l’autre, ils n’ont travaillé que sur moi. Rendez-vous compte que, de 1950 à 1999, ils ont publié en duo une vingtaine de livres me concernant! Leur cas relève de la psychiatrie. Ils avaient même prénommé leur fils Louis-Auguste en mon hommage. C'est trop de dévotion, j'en suis presque gêné...»
Arrivais-je après la bataille? Paul et Pierrette Girault de Coursac avaient-ils tout dit sur Louis XVI? Ils étaient morts, n'avaient pas le monopole du monarque, et plus personne ne les lisait... p. 55-56
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Des marques de l’âge qui n’altéraient en rien sa prestance. Quand on le voyait entrer dans une pièce, on imaginait des centaines d’hectares derrière lui.
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les chaines du mariage sont si lourdes qu'il faut être deux pour les porter. Quelquefois trois.
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-Moque-toi, vas-y…. Les grands brûlés de l’amour sera le roman doudou de l’an prochain. Le nounours littéraire que les gens prendront dans leur lit pour dormir en paix. Ils feront de beaux rêves. Pour un livre acheté, un pyjama offert. Rossi se verra décerner le prix Peluche, à défaut du Pulitzer!
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À propos d’Alexis de Tocqueville
« À 45 ans, se sentant proche de la fin, il avait écrit au fil de la plume ses savoureux Souvenirs, qui font autant penser à Stendhal pour la fluidité du style et de Flaubert pour la férocité du temps. Contrairement à ce qu’on croit, il n’était pas qu’un penseur : il était aussi un artiste. »
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En entrant en hypokhâgne, je pensais tomber sur des poètes -j’emploie ce mot avec des pincettes, conscient de sa,connotation ridicule. J’entends par là des gens assoupis, paresseux, passionnés par les livres et sans attirance particulière pour le bagne. Sauf que nous n’étions pas à Danielou pour bayer aux corneilles mais pour casser des cailloux.
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Il avait voulu devenir quelqu’un, c’est-à-dire quelqu’un d’autre, et la métamorphose n’avait pas marché ; pendant ce temps-là je m’étais encroûté.
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A bout de souffle, la République ne faisait plus recette. Entre un show-biz coupé du monde, un gouvernement d'ombres chinoises et des sans-culottes désorganisés, cette pièce de théâtre ne pouvait finir que de façon grotesque. Les islamistes devaient bien rire de nos échauffourées. Aucune tête ne tomberait entre nous. L'esprit de 1793 était du côté des barbus. Nous, Français, étions trop civilisés, ou ramollis, pour ressortir les guillotines. Il ne nous restait que la pantomime. Le 5 janvier 2019, montés sur un engin de chantier, des Gaulois réfractaires ont enfoncé le portail en bois de l'hôtel de Rothelin-Charolais, beau bâtiment du XVIIIème siècle classé monument historique et situé au 101, rue de Grenelle. Lors de leur procès, un an plus tard, les intrus assureraient qu'ils s'amusaient "comme des enfants sur un manège" et qu'ils ignoraient que dans cet hôtel travaillait un certain Benjamin Griveaux, que l'on a déjà oublié.
Pilier de la Macronie, ce Griveaux était alors porte-parole du gouvernement. C'était un homme très attaché à sa vie privée, qui de lui-même n'aurait jamais rien laissé filtrer de son intimité. Il n'aimait pas qu'on le dérange pendant ses heures de bureau.
Comment a-t-il réagi lors du casse ? Son service de sécurité l'a exfiltré par les jardins, et il est parti se réfugier à Matignon. Quand le peuple était venu chercher Marie-Antoinette à Versailles le 6 octobre 1789, elle n'avait pas emprunté une porte dérobée : elle s'était présentée au balcon. C'est ce qu'on appelle la dignité. Mais Griveaux n'avait pas de sang Habsbourg, il n'avait que du sang Griveaux, et dans le sang Griveaux coule la frousse. Interrogée peu après les faits, au bord des larmes, cette poule mouillée a déclaré, toute honte bue : "Ce n'est pas moi qui ai été attaqué, c'est la République !" Sérieusement ? Sérieusement. Il devait se croire à l'opéra... Aurait-il pu nous dire, en développant un peu, ce qu'était, pour lui, la République ? Les ambitieux qui grenouillent sous les ors de la République auraient préféré servir la Monarchie ou l'Empire, et c'est l'un des traits les plus amusants de nos hommes politiques que de les voir s'extasier sur la République alors qu'il est très clair qu'ils n'en croient pas un mot.

Chapitre 8, Les valeurs républicaines, p125-126.
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