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Critiques de Louise Mey (612)
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Petite Sale

Catherine travaille comme la quasi totalité des habitants de la commune, pour "Monsieur", cet agriculteur spécialisé dans la betterave mais qui a rebaptisé sa ferme " Le domaine ". Nous sommes en 69 mais l'attitude de ce patron et les conditions de vie de "ses gens" pourraient laisser croire que nous sommes au moyen âge. Directement ou indirectement tout le monde est dépendant des Demest et sous le joug de leur mépris. Madame a accueilli Catherine à son service en la qualifiant de " petite sale" et en lui interdisant de servir à table avec un ton de dégoût et un regard dédaigneux.

Lorsque la petite fille des maîtres disparaît en quelques secondes alors qu'elle était sous la responsabilité de Catherine, c'est toute la commune qui est en branle bas de combat !

Les Demest exigent la venue de deux policiers parisiens pour venir en renfort de la gendarmerie. Dassieux est un vieux de la vieille, Gabriel de la jeune génération mais ils forment un duo attachant. Ils ont bien du mal à s'acclimater à la région,au sens propre comme au figuré. Ils ont froid,se frottent à l'abus de pouvoir de " Monsieur" ,aux non dits des habitants et aux secrets qui se dévoilent à leur grand désarroi par un journaliste qui leur tient la dragée haute!

Le décalage entre ces deux policiers parisiens et cet univers rural d'un autre temps, m'a rappelé le roman de Romain Puertolas " la police des fleurs,des arbres et des forêts ". Cependant le sujet est bien plus sombre car Louise Mey nous parle d'injustice sociale,d'abus de pouvoir, d'autoritarisme, d'exploitation, de la place de la femme qui est toujours la prolétaires du prolétaire!

C'est un roman qu'on ne lâche pas car il a le rythme et l'intrigue d'un bon polar et en même temps les qualités d'un beau portrait social. L'issue de l'histoire me convient parfaitement!

J'ai cependant trouvé plus de profondeur et de psychologie dans " La deuxième femme " qui a été un coup de cœur.
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Petite Sale

Emballé par cette lecture, j'avais mis 4 étoiles... mais je reviens sur ma décision et j'ajoute une 1/2 étoile supplémentaire pour donner un 4,5 ; note exceptionnelle que j'assume parfaitement.

Petite Sale est un roman magistral, dans la durée ; il commence bien, il se déroule bien et il fini bien.



Et quand je dis « bien », je ne dit pas que l'action est plaisante de bout en bout, bien au contraire, je dis juste que Louise Mey est une écrivaine formidable qui se range aux côtés des meilleurs narrateurs capable de tenir un rythme dans un style propre et de susciter l'intérêt du lecteur depuis la première page jusqu'à la dernière.

Le thème n'est pas anodin ; au terme des Trente Glorieuses, une révolution silencieuse met à dos une paysannerie rogue, méprisante et emprunte de féodalisme avec le monde agricole-ouvrier, celui des spoliés et des laissés-pour-compte ; il en va de lutte de classe et de lutte de genre. Les cris et les fumeroles de Mai 68 n'ont pas su retentir jusqu'aux plaines humides et fangeuses de la région ; il semble que les brumes et les nuages bas aient fait sacrément écran.

Certains hommes puissants aimeraient le croire afin de continuer à modeler le monde selon leurs visions rétrogrades, patriarcales et autocratiques.



L'action se déroule du 10 au 19 février 1969 dans l'Aisne ; le ciel est lourd, il hésite entre pluie fine et neige sale, tandis que le sol, lui, n'est que gadoue. Des hommes, gendarmes et policiers, tentent désespérément d'extraire souliers et véhicules des ornières boueuses pour réussir leur mission : faire le tri entre le dit et le non-dit, les apparences et les faux-semblants.

La collaboration entre la Gendarmerie Nationale et la police parisienne fait recette ; c'est un premier succès permettant de mettre en lumière les violences faites aux faibles, mais surtout les violences faites aux femmes, le harcèlement, les agressions sexuelles, le droit de cuissage, les viols.



Qui sème le vent…



Bravo aussi pour le colossal travail de restitution historique !

En 1969, les gyrophares qui équipaient les estafettes et les 4L de la Gendarmerie Nationale étaient bel et bien de couleur orange.

Ce n'est qu'à partir de l'arrêté du 30 juin 1971 qui modifiera la couleur des feux de priorité que les gyrophares prendront la couleur bleue qu'on leur connait dorénavant.

Le type 2 remplacera le type 1.

Le fabricant Eisemann / Bosch succèdera à Marchal.

La vie continue et les couleurs évoluent.

Et avec elles, la vision du monde, grâce aussi à l'éclairage malicieux apporté par Louise Mey.

Bravo !
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Petite Sale

Le sommaire en début de roman est clair : 10 jours. Nous allons passer dix jours d’hiver avec les protagonistes de cette histoire. Dix jours de 1969. Dans l’Aisne.



L’empathie pour Catherine, tout de suite. Catherine… cette gamine « qui fait sale ». La petite sale qui travaille pour Monsieur, riche propriétaire d’une exploitation de betteraves.

« Un jour, elle a apporté un café dans le bureau de Monsieur, il y avait la facture des truies, et elle a su qu’elle valait, elle, Catherine, moins qu’un porc. »



Catherine, la petite sale, qui est aussi la dernière à avoir vu Sylvie, la petite fille de Monsieur, avant qu’elle ne disparaisse. Plus aucune trace d’elle. Si ce n’est dans une demande de rançon. Et dix jours.



Bien sûr il y a l’enquête mais ce roman policier est avant tout un roman d’ambiance et celle-ci nous rappelle le contexte d’autres grandes affaires de disparition d’enfant françaises par le caractère particulièrement taiseux des personnages, par la réticence à se confier aux enquêteurs, par les secrets de famille, les non-dits, les rivalités tues mais omniprésentes. On pense donc inévitablement à l’affaire du Petit Grégory ou de Nordal Lelandais.



Ce texte enfin est également celui de tous les contrastes : les riches et les pauvres, les investisseurs et les ouvriers, les parisiens et les provinciaux, les biens nés et les démunis, les immigrés et les nationaux, les enquêteurs et les journalistes.

Le style de Louise May est percutant. Une poésie, un slam. Chaque phrase respire la violence du sens que les mots contiennent.



Digne des plus grands faits divers, ce texte aux dimensions sociales est un roman efficace. Je n’ai pas lu « La Deuxième femme », le précédent roman de l’autrice dont on a beaucoup parlé ici mais il est fort probable que je cède un jour !!
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Petite Sale

Javais tant aimé le précédent ... avec celui ci, je reste profondément insatisfaite.

Je n'ai pas du tout réussi a m'approprier ce roman, ses personnages et cette histoire.

J'ai la sensation d’être restée "en rade" d'être passée "a coté" ...pourtant je n'ai rien à lui reprocher ... Ces années là, j’étais enfant, à la campagne et les souvenirs sont remontés.

C'est si justement bien décrit et si bien écrit !

L'ambiance m'a touchée ...Mais je suis restée indifférente aux différents personnages, je n'ai rien éprouvé pour aucun d'entre eux, j'ai même fini par les trouver caricaturaux et ennuyeux ... l'histoire tout comme eux a fini par me lasser ...j'avais l'impression que tout s'enlisait dans la boue de leurs champs, que tout s'embourbait et se figeait, les personnages, l’enquête, l'histoire. Cela devient trop long, trop lent, trop lourd ...l'ennui arrive ...et la fin lue en diagonale car l'ennui est là ...j'en attendait peut être trop, dommage ... j’attends le prochain de cette auteure qui m'avait malgré tout séduite et a encore plein de chose a nous raconter, celui ci n’était pas pour moi !
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Petite Sale

Ce livre m’a tout simplement bluffée.

J’ai trouvé qu’il était construit à la manière d’une enquête journalistique, comme un des cold case que l’ont voit beaucoup fleurir en ce moment.

Ce récit est criant de réalisme. Connaissant très bien la région où il se déroule, j’y étais dès le début du récit. Tout de suite, l’écriture nous entraîne et nous plonge dans le froid et l’humidité de cette région, on sentirait presque l’odeur de la terre humide.



L’autrice plante le décor dans une exploitation agricole de l’Aisne, un jour banal, des personnages tout a fait ordinaires. Des agriculteurs, des saisonniers pour la coupe du bois, des personnes au service d’un propriétaire qui semble coucher son ombre sur toute la région. La petite fille de ce dernier est enlevé.

Cet homme de pouvoir, qui emploie une grande partie de la population locale et est craint de tous, se retrouve soudainement face à une situation qu’il ne contrôle pas. Lui pour qui rien n’importe plus que l’argent va devoir verser une rançon importante pour que son fils récupère son enfant.



Les gendarmes locaux se voient assistés de policiers venus de Paris. Leurs regards respectifs nous amènent une richesse incroyable sur le décor dépeint par l’autrice. Là où les opposés se rencontrent par la force des choses. Des secrets vont être révélés, à mi mot, sur un coin de comptoir…



L’ambiance est lourde et poisseuse, presque irrespirable, et c’est là tout le talent de l’autrice. La narratrice réussi à très bien transcrire cette impression, j’ai beaucoup aimé sa lecture.



Je me suis laissée emportée, j’ai adoré ce récit sombre. La fin m’a complètement conquise et surprise. Une très belle réussite.
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Petite Sale

Février 1969. Catherine, la "petite sale", comme l'appelle la Vieille, est domestique au domaine Demest, quelque part dans la campagne près de Compiègne, où on lui confie les tâches les plus ingrates. Elle est pauvre, son patron Augustin Demest qu'elle appelle "Monsieur" et méprise en silence, est riche. Il a fait fortune dans la culture de la betterave, achète des terres dont il exploite le bois : ce qu'il possède n'est plus une simple "ferme" mais une "exploitation". C'est un puissant, il emploie beaucoup de monde dans la région autour de saint-Dury, et même des Italiens.

Catherine est donc au service de la famille de Monsieur, comme Mélie, la cuisinière, qui, elle, a le droit de servir ces gens, parce qu'elle est présentable, pas comme Catherine, qui reste dans l'ombre.

On est à la fin des années 60, mais Monsieur Demest dirige son exploitation un peu comme au Moyen-Âge, tel un seigneur avec ses vassaux, qui le craignent mais le respectent.

Quand sa petite-fille de 4 ans, Sylvie, est enlevée dans la cour même de l'exploitation, et qu'arrive une lettre anonyme exigeant une rançon de deux millions de francs, on comprend vite que c'est Monsieur Demest qui est visé... Qui a bien pu enlever la petite Sylvie ? On parle du fils aîné Demest, celui qui a quitté la famille, refusant l'avenir que son père lui réservait à l'exploitation, et qu'on n'a jamais revu. Mais beaucoup de gens dans la région pourraient finalement en vouloir à Demest et à son argent. Deux policiers chargés de l'enquête sont dépêchés sur les lieux pour prêter main forte aux gendarmes. Deux flics attachants : le jeune Gabriel qui pense à sa Claudia qui lui manque et Dassieux, plus expérimenté un peu désabusé et paternel avec Gabriel. Pour comprendre qui est Monsieur Demest, le duo de policiers observe les membres de sa famille, le personnel de l'exploitation, interroge, recueille les confidences de Madame Salors qui tient le petit café du village et voit passer du monde... Pas de personnage superflu, chacun a son rôle à tenir.

J'avais lu de Louise Mey La Deuxième Femme, un thriller glaçant que j'avais dévoré. À nouveau, j'ai aimé l'écriture de Louise Mey dans ce roman policier, son style qui sent bon la terre comme chez Frank Bouysse, sa justesse à peindre la psychologie des personnages un peu à la Sandrine Collette, aussi. Un coup de cœur !
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Petite Sale

« Petite sale », c'est un titre, c'est ensuite une quatrième de couverture, mais c'est surtout une intrigue époustouflante à l'ambiance délétère.Le voyage ne sera pas une sinécure, bien au contraire, mais il sera à la hauteur d'une atmosphère glauque et poisseuse.« Petite sale », c'est un environnement, des mots qui s'imbriquent pour nous embarquer pendant une dizaine de jours, dans un petit village français à l'aune de mai 68, mais où le temps semble s'être figé dans la féodalité qui n'a plus court. Un village figé dans le temps, enlisé dans sa turpitude à l'image de cette neige, cette froidure hivernale qui glace même les plus chaleureux. La neige glaciale comme l'accueil des villageois empêtrés dans le silence, conscients d'une normalité tronquée, mais dont ils sont consentants, par peur de se voir exclus, renvoyés de leur travail, voir pire. Tout le monde nage dans un brouillard chargé de secrets, de regrets. C'est tout le poids des non-dits et de l'absence de communication profondément enracinés dans cette terre.La servitude est toujours d'actualité et malgré la fatigue des corps, la révolte sourde, les langues restent muettes comme ligotées par les liens sacrés du servage. Ces liens invisibles entre les vassaux et le seigneur sont tenaces en cette année 69, même au sein de la famille.Au-delà de ces liens figés, ahurissants, ce monde rural vient se télescoper avec les années 70 et les évolutions que nous percevons. C'est une intrigue entre deux mondes, un roman rural bien noir comme je les aime et où l'odeur de la terre, se retrouve dans les bars enfumés, les blousons noirs et le « ptit » ballon de rouge.Le temps s'étire sur une dizaine de jours, au fil de l'enquête sur l'enlèvement de la petite fille du seigneur local, et des révélations. Les langues se délient peu à peu, et le final nous plonge dans une réflexion dénouant tous les fils de l'intrigue.Sans violence, sans cris, sans un mot plus que haut, Louise Mey tisse une intrigue magistralement construite. Avec en toile de fond, la dénonciation du patriarcat, elle fait le parallèle avec la société en pleine mutation et la place de la femme figée dans le temps.Tout évolue, à un rythme effréné, pourtant, la place de la femme, le regard que les hommes posent sur elle ne change pas. C'est aussi un parallèle très intéressant avec notre société actuelle en pleine mutation, où la femme doit encore se battre pour ses droits, dans certains pays, mais aussi pour la reconnaissance de ses capacités au même titre que les hommes, dans notre pays.Chaque mot, chaque phrase, chaque arc narratif trouve son écho dans un personnage, dans une temporalité.Cerise sur le gâteau, l'enquête policière et les policiers à l'ancienne avec ce duo entre Maigret et commissaire Moulin. Entre la fin d'un temps et la naissance d'un nouveau. Encore une fois, on retrouve cette double temporalité entre les personnages. Deux flics parisiens : Gabriel, sous les ordres de son supérieur Dassieux, vont déterrer les secrets et enfin découvrir qui est à l'origine de cet enlèvement, le tout avec patience, sans artifice et avec grandeur d'âme. On voit nettement la différence de caractère entre les deux, l'un calme, analyse et prend le temps de poser les choses, l'autre, jeune, fougueux et au tempérament colérique. Les deux s'opposent mais se complètent, l'un laisse la place à la relève, au renouveau, au changement… C'est toute l'histoire de ce livre…Louise Mey reconstitue un microcosme mondial au sein de ce village en pleine déroute, qui va venir se fracasser conte le mur de la modernité, du changement et de l'évolution des moeurs, où même la météo devient un personnage à part entière aussi glaçant que ces hommes et ces femmes.
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Petite Sale

J’ai bien apprécié ce livre. Une enquête quasi ordinaire, simple. Pas de grosses actions de super héros. Un duo de policiers, un jeune avec une certaine fougue de jeunesse, un ancien qui a une bonne graine de sagesse, faisant équipe avec une brigade renforcée de gendarmes. Une entente assez cordiale entre les deux groupes. De quoi mener sérieusement cette recherche d’enfant enlevé. Pas de dénouement extraordinaire, juste un joli pied de nez à ceux qui peuvent écraser de leur argent et de leur pouvoir... Des descriptions sublimes de lieux, même imaginaires ils paraissent bien réels. Des personnages qui nous semblent tellement vrais. Ce n’est pas un suspense à couper le souffle mais c’est le livre qu’on reprend avec plaisir en appréciant chaque page, en prenant son temps...
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Petite Sale

“Catherine est pauvre. Catherine fait sale. Catherine parle peu. Elle n’aime pas qu’on la regarde – les filles qu’on regarde ont des problèmes. Au Domaine où elle travaille, elle fait partie de ces invisibles grâce à qui la ferme tourne.

Monsieur, lui, est riche. Il ne parle pas non plus – il crache ou il tonne. Et il possède tout.

Mais quand sa petite-fille de quatre ans disparaît ce jour glacé de février 1969, Monsieur perd quelque chose d’une valeur inestimable.

Dans cette vallée de champs de betterave, où chaque homme et chaque femme est employé de près ou de loin par Monsieur, deux flics parisiens débarquent alors pour mener l’enquête avec les gendarmes.

Car une demande de rançon tombe. Mais le village entier semble englué dans le silence et les non-dits. Personne ne veut d’ennuis avec Monsieur. À commencer par Catherine. Catherine qui se fait plus discrète et plus invisible encore. Catherine qui est la dernière à avoir vu la petite.”

Il s’agit d’une enquête policière, la petite fille de 4 ans de Monsieur a disparu.

Mais il s’agit également d’un livre sur les conditions de vie et la hiérarchie entre les riches et les pauvres, entre les propriétaires d’exploitation et les travailleurs soumis.

Je ne sais pas si c’est le format audio ou l’histoire que j’ai trouvée lente, mais je n’ai pas vraiment aimé.

Je ne suis pas sûre que si je l’avais lu j’aurai plus accroché.

Cela arrive parfois qu’on n’adhère pas sans pouvoir donner de raisons précises.

Tant pis, next…


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Petite Sale

Avec le très remarqué La Deuxième Femme (éd. Le Masque, 2020, également disponible en format poche), Louise Mey nous livrait un roman noir ayant pour thèmes les violences conjugales, l’emprise et la manipulation.

Elle nous revient cette année avec Petite Sale. C’est quelque part dans les environs de Soissons, en février 1969, que Louise Mey met en scène ce polar social et néanmoins captivant.

Catherine, presque 19 ans, est la Petite Sale, une pauvre fille dont tout le monde pense qu’elle est mentalement attardée. Elle vit seule avec sa mère et travaille comme bonne à tout faire au service d’Augustin Demest, dit Monsieur, la figure du patriarcat local, un type aussi méprisable que méprisant (vous adorerez le détester).

Un jour, alors qu’elle est sous la garde de la Petite Sale, Sylvie, 4 ans et petite-fille de Monsieur, disparait. Et une demande de rançon tombe.

L’enquête est tout d’abord confiée à la gendarmerie locale qui sera soutenue par un tandem de policiers parisiens pur jus.

Au-delà du suspense, franc et intense, et du climat délétère, ce que j’ai apprécié dans ma lecture, c’est aussi de plonger dans ce contexte de lutte des classes (les riches, les pauvres – les hommes, les femmes – les citadins, les paysans), qui était, dans les années 70, beaucoup plus prégnant que de nos jours. Tout en brossant le portrait féroce d’une bourgeoisie rurale fermée et étriquée, Louise Mey nous entraine dans un polar vif et intelligent, dans un décor de boue et d’humidité.

Une excellente lecture !

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Petite Sale

En 1969, Catherine travaille pour Monsieur, comme presque tout le village. Pauvre et insignifiante, elle est au bas de l'échelle sociale. Quand la petite fille de Monsieur disparait, Catherine est la dernière à l'avoir vu.

Dans une campagne française d'une autre époque où la modernité n'est pas encore arrivée, ce récit montre la réalité brutale qui régit cette vallée où c'est Monsieur qui décide de tout. Une hégémonie remise en cause par l'enlèvement de sa petite-fille. Avant même l'intrigue policière, ce qui fait le cœur de ce roman, c'est la description de cette société où règne la domination de classe et la misogynie. Un endroit où les femmes n'ont pas besoin de faire d'étude et ne sont bonnes qu'à satisfaire les désirs des hommes. Un endroit où tous doivent obéir à Monsieur.

J'ai beaucoup aimé cette histoire même si j'ai vite compris les tenants et aboutissants de l'enlèvement. Mais l'essentiel est ailleurs, dans cette description d'une société où la liberté n'existe pas, mais dont certains cherchent à s'affranchir. On se rend compte que même les policiers parisiens sont englués dans cette pensée misogyne ("jamais une femme ne ferait çà à une mère") coincés dans des idées toutes faites qui leurs donnent toujours un temps de retard.

Un roman vraiment bien mené à l'intrigue prenante.
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Petite Sale

Je recommande vivement aux amateurs de roman noir. L'ambiance de la France rurale des années soixante, ses rapports sociaux entre ouvriers et grands propriétaires terriens est très bien rendue.

Les personnages principaux ont du caractère et de la profondeur.

Seul petit bémol, la conclusion de l'intrigue policière proprement dite m'a un peu laissé sur ma faim.
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