Citations de Louise Tremblay D`Essiambre (527)
Pis quand on a déjà été malheureux, c'est facile de deviner la tristesse des autres.
Personne ne peut vraiment comprendre ce qui se passe dans notre tête et notre cœur quand on apprend qu'au lieu de la vie, c'est peut-être la mort qu'on porte.
Une mère qui ne connaîtra probablement qu'une seule maternité, sachant désormais qu'elle est porteuse du virus du sida. Une mère qui devra être forte. Une mère qui vivra, avec comme toile de fond à sa vie, la peur de mourir pendant que son enfant aura encore besoin d'elle.
Se laisser conduire par l'instinct. Cet instinct de mère déposé en elle depuis la nuit des temps. Faire de son corps un geste lent et doux comme une mélopée. Bercer l'enfant en elle pour qu'il soit bien, pour le protéger. Le monde entier pourrait s'écrouler que cela ne la toucherait plus. Elle a plus important à faire que de se préoccuper du sort de l'univers.
On a tous quelque chose en arrière de soi. Quand ben même ça serait juste de la bullshit.
Quand on rentre au bercail après une longue absence, il n'y a que chez soi où l'on se sente bien.
On dit que l'on apprend de nos propres expériences et non de celles des autres. C'est peut-être à ça que servent les déceptions...
Je n'avais que dix-huit ans, tu sais. L'âge pour être heureux, paraît-il. L'âge de l'insouciance, des projets joyeux, de la foi indéfectible en l'avenir. L'âge de l'amour fou.
On ne joue pas avec la mort, on ne la nargue pas impunément.
« Je ne sais comment... Vous êtes séropositif. »
La voix du médecin comme une douleur lancinante sur sa vie, un scalpel qui tranche dans la chair vive, arrachant un cri qui part du ventre, immense. Depuis cet instant, il n'y a plus que ces mots en lui qui résonnent à l'infini, qui le rongent comme un cancer, qui rendent chaque geste lourd à poser, qui l'empêchent de respirer.
Quand on vit dans la rue, vaut mieux une journée de chaleur torride qu'un perpétuel combat contre un froid de canard. Et la rue, finalement, quand on y pense bien, c'est un peu comme la vie en campagne : le temps qu'il fait joue un grand rôle dans le quotidien.
En bons chrétiens, ils faisaient leurs devoirs conjugaux et avaient ainsi donné à la patrie les enfants que l’Église prescrivait de donner. Mais dès que Béatrice avait été en famille, Augustin s’était montré plutôt réservé sur la chose, au contentement de tous les deux. Ils avaient donc passé ensemble cinquante ans d’harmonie courtoise. Là s’arrêtait la vision qu’ils avaient d’une vie à deux. Un mariage de passion étant pour l’un comme pour l’autre une notion tout à fait incongrue.
La guerre lui avait volé son avenir.
En quatre ans, il avait tout vu et tout connu. En quatre ans, il avait vécu plus qu’en toute une vie.
De l’exaltation d’une amitié sincère comme seul un fusil peut en faire naître, au déchirement de l’âme devant la mort.
De la faim qui creuse douloureusement le ventre, à l’ivresse de mordre dans une pomme rongée par les vers.
De l’enthousiasme devant l’inconnu, au ressentiment puis au désenchantement devant la réalité.
Malheureusement, certaines conversations ne pouvant se confier au téléphone, car trop d’oreilles indiscrètes en faisaient leurs choux gras...
Depuis l’après-midi, il anticipait les cauchemars qui pourraient survenir au cours de la nuit, lorsqu’il serait seul avec sa peine, et il ne se sentait pas la force de leur faire face.
Le temps avait estompé l’événement, certes, mais les émotions restaient vives et douloureuses.
L’électricité n’avait pas que des avantages !
Des habitudes différentes sont nées avec la modernité et les générations ne s’entremêlent plus aussi élégamment qu’autrefois. Il faut cependant admettre que les gens vivent plus longtemps, en meilleure santé, et qu’ainsi, ils gardent leur autonomie jusqu’à un âge plus avancé.
Chacun a droit à ses chimères! Alors qu'importe si les miennes sont dans la foulée d’un Don Quichotte? En garde, moulins à vent... Qu’importe au monde entier, puisque mes croisades ne débordent jamais les frontières de ma pensée?