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Citations de Louise de Vilmorin (123)


Il était rue tique tique…
Louise de VILMORIN
Recueil : "Migraine"
Chanson

Il était rue tique tique
Tiquetonne un épicier,
Qu’avait sa fille Angélique
Lique lique à marier,
Je veux qu’ell’ soit baronne
Ou danseuse, ou danseuse, c’est mon tic.
Il faut s’la couler bonne.

Toujours trop tôt,
Toujours trop tôt,
Toujours trop tôt l’on fait : « Couic ! »

Je ne veux jamais l’oublier
Ma colombe ma blanche rade
Ô marguerite exfoliée
Mon île au loin ma désirade
Ma rose mon giroflier.

Frédéric tic tic
Dans sa p’tite boutique
Vend des allumettes
Dans sa p’tite brouette !

1959
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Alors que Catherine Valle-Didier était mariée et sujette aux secrets, son amie, Marise Lejeand, n'avait plus de mari et menait une vie assez libre. Elles n'étaient liées par aucune ressemblance et c'est peut-être ce qui les rapprochait. Madame Valle-Didier avait toujours eu soin d'éviter les critiques, elle tenait compte des jugements d'autrui et n'avait jamais laissé l'amour se montrer chez elle sous les traits de l'évidence et troubler ainsi l'ordre de son foyer. « Chaque chose à sa place », disait-elle, grâce à quoi elle était considérée. C'était une brune. Sa fille, qui avait dix-huit ans, terminait ses études en Angleterre, elle s'appelait Clotilde et faisait le bonheur et la fierté de monsieur Valle-Didier.
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Quand j'avais dix-sept ans, j'aimais Gustave Dalfort et j'espérais l'épouser mais il me préféra Cécilie Teck, une jeune fille de mon âge, plus douée, plus amusante et plus belle que moi. La déception que me causa son mariage avec Gustave ne jeta pas d'ombre sur notre amitié et c'est d'elle que je tiens la plupart des épisodes d'une histoire dont je connais chacun des personnages. Gustave, à l'époque où Cécilie devint Mme Dalfort, était un bâtisseur de châteaux en Espagne. Il avait de grands projets et il était sans fortune. Elle le crut aventureux, elle vit en lui un confident et un compagnon idéal et comme ils rêvaient ensemble des douceurs et des sauvageries de la mer, il décida de devenir assez riche pour acheter un bateau.
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MM. Duville père et fils étaient marchands de grains. Ils dirigeaient ensemble une maison de commerce de longue date établie en province; ils s'entendaient fort bien à mener leurs affaires et les menaient comme leur vie privée, avec du sérieux dans la bonne humeur et de la douceur dans l'autorité. Ils avaient en cela les mêmes façons d'être sans pour autant se ressembler. Tandis que M. Duville père avait su trouver son bonheur à l'ombre du devoir et dans le respect des traditions, M. Louis Duville, son fils, tirait son agrément de sources moins sévères, et c'est à Paris que chaque semaine il passait ses loisirs, en compagnie de jolies femmes et de camarades aussi riches et dépensiers que lui. Il avait un appartement sur la rive gauche de la Seine
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Usez de mon amour
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Amours secrètes

Fragile en son châle rose
Que la brise délia,
Sous la glycine repose
La Dame aux camélias.

Rêve, rêve…

Fatigué de perdre haleine,
Las des ombres de satin
Et des nuits de prétentaine
Don Juan s’endort enfin.

Songe, songe…

Le silence sent le lierre
Et dans le jardin soumis
Accablés par leur mystère
Les héros sont endormis.

Berce, berce…

Viens, allons vivre en cachette,
Garde mon cœur sur ta main,
Ayons des amours secrètes :
Ne nous disons jamais rien.

Donne, donne…



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J'ai vu.

J'ai vu plus d'un adieu se lever au matin,
J'ai vu sur mon chemin plus d'une pierre blanche,
J'ai vu parmi la ronce et parmi le plantain
Plus d'un profil perdu, plus d'un regard éteint
Et plus d'un bras, la nuit, que me tendaient les branches.

Par le calme et la pluie et le souffle du vent,
J'ai vu passer les mots qu'un baiser accompagne
J'ai vu ces baisers-là s'en aller au couvent,
Et dans le flot des lacs où le temps va, rêvant,
J'ai vu plus d'un noyer dont je fus la compagne.

J'ai vu tous mes regrets guetter mon avenir,
L'amour me délaisser pour une autre nature,
Mon coeur, mal estimé, de loin me revenir
Et ce coeur me rester pour battre ma mesure.

Ces mains, ces yeux, ces bras où passa mon destin,
Ces profils éperdus ne pesant plus une once,
Je les revois dans l'onde et l'arbre et le plantain
Et je me vois gisant dans l'entrelacs des ronces.
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Où les sens ne font qu'un.

Je suis dans une chambre où les sens ne font qu’un,
Oreille, nez et main, bouche et regard s’assemblent,
L’œil entend, le nez voit, la main goûte aux parfums,
L’oreille a le toucher, la bouche a tout ensemble.
Je suis dans une chambre où les sens ne font qu’un.

Je suis dans une chambre où le souvenir veille,
Où le souvenir dort, m’abandonne et me prend.
Des anciennes langueurs le chagrin s’émerveille,
Il faut peu de bonheur pour pleurer trop longtemps,
Je suis dans une chambre où le souvenir veille.

Mon nez voit les rideaux du lit monter au ciel,
Mon œil écoute aux murs et l’heure et la demie,
Mon oreille se tend à ta paume endormie
Ma lèvre sans baiser goûte au baiser véniel
Et mes mains ton parfum quand j’étais ton amie.
Mon nez voit les rideaux du lit monter au ciel.
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L'oeil et l'oeillet.

L’œillet grenat et l’oeillet mauve
Dans la chambre des jours heureux
De leur parfum font une alcôve
Pour mon amour dont l’œil est bleu.

L’œillet grenat et l’oeillet rose
À l’heure où le baiser se prend
Parfument la main que je pose
Sur mon amour dont l’œil est grand.

Si de mon amour l’œil est triste
L’œillet mauve et l’œillet grenat
En leur parfum qui tant insiste

Raniment l’heure qui sonna
Et le geste qui vient se rendre
À mon amour dont l’œil est tendre.
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Le sable du sablier.

Sur le Danube en février
Les longs îlots d’herbe frissonnent,
Ce sont des tombeaux oubliés
Que la brume d’oubli couronne.

Les souvenirs y sont couchés
Pareils à des anges malades,
Les souvenirs anges cachés
Au cœur d’anciennes promenades.

Le fleuve glisse bras ouverts
À la poursuite d’un visage
Et fait danser tête à l’envers
Les amants en pèlerinage.

Quand meurt aux abords de l’Été
Le grand vent qui souffle d’Asie
Le papillon vient grelotter
Sur ces tombeaux de fantaisies.

Oh ! fantaisie ! Oh ! vérité !
L’heure est partie en étrangère
De ces souvenirs désertés
Dont elle fut la passagère.

Gardienne de ces reposoirs,
La ronce, négresse en broussailles,
Vient apporter ses bijoux noirs
Au pied du lit des épousailles.

Mais les anges n’ont d’autre ami
Que ce fleuve au destin tranquille
Et leurs noms se sont endormis
Sous l’herbe haute de ces îles.

Sur le Danube en février
La mouette lourde et sauvage,
Dans le sable du sablier
Ensable à jamais nos images.
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Le corset.

La belle femme en son corset,
Vive comme un poisson dans l’onde,
Lasse et délasse tes projets,
T’offre la clef d’un nouveau monde
Ferme les yeux et disparaît.

Son corset est l’armure ancienne
Où se cache ce qui te plaît.
C’est le château, c’est la persienne,
C’est le rempart et le coffret
Où tes désirs vont et reviennent.

Refusant ce qu’elle promet,
Retenant l’amour qui se sauve,
Est-ce une femme ou un brochet
En coutil blanc lacé de mauve ?
Est-ce une femme ou un corset ?
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Adieux.

Les mots sont dits, les jeux sont faits
Toutes couleurs toutes mesures,
Le danger cueille son bouquet,
Aux falaises de l’aventure
Je ne reviendrai plus jamais.

Adieu chapeau de Capitaine
Adieu gais écheveaux du vent,
Astre du Nord, étoile vaine,
Un baiser est au firmament
Des jardins où je me promène.

Adieu bateaux au jour défaits,
L’heure attendue est bien venue,
L’amour me choisit mes secrets.
À la tour des peines perdues
Je ne monterai plus jamais.
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Louise de Vilmorin
L'ami naturel ? Le rut animal.
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L'amour, en traversant les âges, marque d'actualité les événements qu'il touche.
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Louise de Vilmorin
LES DEUX VOIX


Extrait 2

Bagues par les plages mangées,
Les poissons portent des bijoux essentiels
A mes mortelles soirées.
Poissons : sommeil du diable,
Mes mains en creusant le sable
Ne trouvent enlisés que mes péchés véniels.

Et j’attends d’une lettre
La pluie ou le beau temps
La lettre baromètre
Tient mon ciel en suspens.

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Louise de Vilmorin
En robes anciennes…


Extrait 2

Hélas ! demain peut-être,
Peut-être dans un lit
Et, dans l’ombre d’un traître
Que le désir pâlit,
Hélas ! demain peut-être

Comme lierre aux branches,
Elles iront lier
Leurs doux bras de peau blanche.
Elles iront prier
Comme lierre aux branches,

Comme lierre prie
En sa feuille qui croît,
Par l’amour enhardies,
Vers des liens étroits
Comme lierre prie,

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Louise de Vilmorin
En robes anciennes…


Extrait 1

En robes anciennes
Sur un étang laiteux
Des patineuses viennent
Grinçant quelques aveux.
En robes anciennes

Elles sont aussi pâles
Que les aubes d’hiver,
Le vent tire leurs châles,
Leurs bras sont grands ouverts.
Elles sont les plus pâles.

Paupières baissées
Et la grâce à leur front
Elles passent bercées
Et bientôt s’en iront.
Paupières baissées,

Où donc s’en iront-elles ?
Beaux oiseaux des étangs,
Beaux oiseaux demoiselles
Restez jusqu’au printemps.
Où donc s’en iront-elles ?

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Portrait.

Ta chair d’âme mêlée
Chevelure emmêlée,
Ton pied courant le temps,
Ton ombre qui s’étend
Et murmure à ma tempe
Ton vert regard où trempe
La triste joie de l’univers.

Voilà, c’est ton portrait,
C’est ainsi que tu es
Et je veux te l’écrire
Pour que la nuit venue
Tu puisses croire et dire
Que je t’ai bien connue.
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Officiers de la garde blanche.

Officiers de la garde blanche,
Gardez-moi de certaines pensées la nuit.
Gardez-moi des corps à corps et de l’appui
D’une main sur ma hanche.
Gardez-moi surtout de lui
Qui par la manche m’entraîne
Vers le hasard des mains pleines
Et les ailleurs d’eau qui luit.
Épargnez-moi les tourments en tourmente
De l’aimer un jour plus qu’aujourd’hui,
Et la froide moiteur des attentes
Qui presseront aux vitres et aux portes
Mon profil de dame déjà morte.
Officiers de la garde blanche,
Je ne veux pas pleurer pour lui
Sur terre. Je veux pleurer en pluie
Sur sa terre, sur son astre orné de buis,
Lorsque plus tard je planerai transparente,
Au-dessus des cent pas d’ennui.
Officiers des consciences pures,
Vous qui faites les visages beaux,
Confiez dans l’espace au vol des oiseaux
Un message pour les chercheurs de mesure
Et forgez pour nous des chaines sans anneaux.
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La jeune sanguine.

Une jeune sanguine
Face au miroir voilé
De voix lente voilé
Se lamente en sourdine.

La fièvre des marais,
Feu follet de l’alcôve,
Monte à ses lèvres mauves
Qu’elle baigne de lait.

Dans l’ombre bleue pervenche
Le grand lit au matin
Bâille en ses draps de lin
L’aveu d’une nuit blanche.

Portant sa bouche en cœur
Au sortir de la chambre
Un bel homme se cambre
Et s’éloigne des pleurs.

Et la jeune sanguine
Face au miroir voilé
De voix lente voilé
Se lamente en sourdine.
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