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Citations de Luc Chomarat (209)


La flûte à bec est un instrument pourri dont personne ne joue sur aucun disque et qui n'existe qu'au collège. Le prof de musique déteste le monde entier.
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C’était une drôle de question. Je n’avais jamais pensé que j’étais censé devenir quelque chose. Le monde des adultes ne ressemblait pas à un avenir possible. Je ne pouvais pas devenir kiné, comme mon kiné ou pharmacien. Et surtout pas prof. Les adultes étaient une race à part. Leurs petites vies prosaïques et monotones, leur calvitie, leur embonpoint, leurs conversations creuses et répétitives, sur le temps pourri qu’on avait et que fait le gouvernement, ils ne faisaient pas envie.
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– Il faut lire des livres. Des vrais livres, pas ces âneries dessinées.
Son mépris était aussi lisible que s’il avait arboré des peintures de guerre sur la figure. Qu’est-ce que je pouvais dire ? Cétait un excellent album en plus, « Les Pirates du désert ». Hubinon commençait à trouver son style, plus académique, mais aussi plus étrange, que ses modèles américains.
Des vrais livres. Évidemment, ce n’était pas compliqué, dans cette maison. Il y en avait partout. On pouvait se demander pourquoi je persistais à lire « Tif et Tondu » de préférence à Tolstoï.
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Quand Neil Armstrong met le pied sur la Lune en 69, je ne suis pas très impressionné. En fait des trouve ça assez normale je lis « Guy L’Éclair » depuis que je suis tout petit, j’ai toujours vécu au milieu des fusées, des Skorpies et des planètes lointaines. Je suis né dans un monde de science-fiction. La Nasa est très en retard sur moi.
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Quand il m’expliquait je levai les yeux sur lui et je les ouvrais en grand, je voulais qu’il voie comme j’étais attentif. Je voulais qu’il reste là dans la chambre, avec moi, à m’expliquer. Je faisais tellement d’effort pour avoir l’air d’écouter ce que la plupart du temps je n’entendais rien de ce qu’il me disait.
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Mon père m’aidait à faire mes devoirs. À ce moment là ça voulait dire faire des lignes d’écriture, pas toujours des trucs utiles, par exemple les lignes de k majuscules. Je ne connais aucun adulte capable d’exécuter correctement un k majuscule en cursive, et pour être honnête ça ne sert pas souvent.
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Sur les disques de mes parents il y avait parfois un personnage qui avait l’air de revenir d’un enterrement, habillé en noir et qui ne rigolait pas. Sur les pochettes de Lina envoyer toujours des barbus colorés et des filles aux cheveux longs avec des foulards partout.
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Lina ma petite cousine me dépassait d’une tête. C’est une particularité des filles, je le découvrais : elles ont des cheveux longs, elles portent des jupes et des fois, elles sont plus grandes même quand elles sont plus jeunes. Les filles ne font rien comme tout le monde.
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Quand j’étais enfant je trouvais tout normal. Ma mère m’enfermait régulièrement dans la cave dans le noir complet. Je trouvais ça normal.
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Dans la classe on commençait à avoir des opinions politiques, c'était une autre façon d'avoir l'air plus vieux.
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- Tu es bien sexy, ce soir.
- Tu trouves ?
Oui je trouve. C'est étonnant, d'ailleurs. Il y a un moment que je suis avec elle, si je réfléchis bien. J'ai l'habitude qu'elle soit là, quelque part dans le paysage. J'en ai tellement l'habitude que je ne sais pas à quoi ressemble le monde sans elle. C'est là-dessus que j'avais envie d'écrire. Une présence familière, au point qu'elle devient un paramètre du réel. Et l'inévitable érosion qui en découle.
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Il se demandait jusqu’à quel point il y avait des différences entre les personnages du livre et leurs modèles. C’était idiot de sa part, il s’en rendait compte. Dans la vraie vie, les autres étaient toujours des personnages plus ou moins imaginaires, parce qu’on ne pouvait pas tout savoir d’eux, on ne pouvait que les imaginer. Delphine et Luc n’étaient peut-être pas aussi parfaits qu’ils en avaient l’air. On a deux vies, écrivait Salter. Celle que les gens croient que vous menez, et l’autre.
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Peu avant l’arrivée à Angoulême, le train ralentit sensiblement, alors qu’aucun arrêt n’était prévu. Aussi loin que le regard portait on ne voyait que la houle dorée d’interminables champs de céréales. Quelques centaines de mètres encore, et selon l’expression usuelle, le train s’arrêta en pleine voie. La voix dans le haut-parleur confirma la chose, et pria l’ensemble des usagers de ne pas chercher à descendre.
De l’autre côté de la rangée, un homme chauve se tourna vers Delafeuille.
- C’est toujours pareil quand on arrive à Angoulême. Encore un auteur de BD qui s’est jeté sur la voie.
- Ah. Mais… ça arrive souvent ?
- Tout le temps. Vous savez, ils habitent tous dans le coin, à cause du festival.
- Ah oui, le festival de la bande dessinée. C’est vrai, c’est à Angoulême.
L’homme chauve hocha la tête.
- C’est très dur, la BD. Il y a un taux de suicides très élevé.
- A ce point ?
- Vous n’êtes pas dans l’édition, vous.
- Si, justement. Mais je suis dans la blanche. Je veux dire, la littérature.
- Ah oui, la littérature. Sans blague ? Ça existe encore ?
Delafeuille se raidit.
- A ma connaissance, oui.
- Je vous charrie. Je suis dans la dif. Non, sérieusement, le manga va tout dévorer. En chiffre d’affaires, ils sont justes derrière la litte. Dans moins de deux ans, ils seront les premiers sur le secteur. Faites-moi confiance.
- Oui, enfin, ce n’est pas la même chose. Pas le même public.
- Je ne vous l’envoie pas dire. Ce sont les vieilles qui lisent des livres. Les vieilles. Bientôt elles seront toutes mortes. Les teenagers, non.
Delafeuille ne put s’empêcher de sourire.
- Evidemment, présenté ainsi…
- Mais bien sûr ! Et ils ne grandissent plus, pas ceux d’aujourd’hui. Ils vont traîner chez Pôle emploi au lieu d’aller au lycée, mais sinon, c’est les mêmes. Ils vont continuer à se gaver de Naruto jusqu’à l’âge de la retraite. Vous êtes entré dans une librairie, récemment ?
- Euh, dit Delafeuille.
- Les mangas, c’est un quart de la surface. Pas moins.
- Oui, mais… Tout de même, les livres, c’est notre histoire à tous. La mémoire des hommes, non ?
Le chauve n’écoutait pas. Il regardait son téléphone.
- Je ne suis pas tranquille tant qu’on n’a pas passé Angoulême, marmonna-t-il.
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Incipit :
Delafeuille tomba immédiatement sous le charme de Delphine. Sa haute silhouette, son élégance, la vivacité de sa démarche, une certaine gaucherie préservée, ce sourire solaire et désarmant, elle était bien telle que Luc l’avait décrite : une femme unique, comme on n’en rencontre qu’une seule fois dans une vie, ou, ainsi qu’il l’avait précisé, comme il n’en existe qu’en littérature.
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Luc Chomarat
En même temps, on a déjà vu plus d'une fois des personnages échapper à l'auteur (c'est un phénomène connu en littérature), s'imposer d'une certaine façon et entraîner des modifications sensibles de l'intrigue initiale. Donc, tout est encore possible.
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Construire un feu. Chaque fois que je dispose le papier journal et les brindilles, je pense à la perfection de ce court récit de Jack London. Je me demande si je serai capable, un jour, d'écrire quelque chose d'approchant. Probablement pas. D'abord mon talent est limité, ensuite il me semble que le monde ne se prête plus à ce genre d'histoires, ne les génère plus, pour ainsi dire.
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Le réchauffement climatique, pensai-je, viendra à bout du polar nordique. C'était assez triste comme idée. Oui, décidément, le mieux était encore de ne pas y penser.
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La neige craquait sous leurs pas comme ces petits biscuits qu'on mange à l'apéritif.
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- Je suppose que tu n'as pas de romans Star Wars?
- J'ai plein de romans Star Wars. Tu cherches un titre en particulier ?
- Évidemment non. Je n'y connais rien. Est-ce que j'ai une tête à lire des romans Star Wars ?
- C'est un bon investissement. Ceux qui étaient au Fleuve avant sont presque tous épuisés, on les trouve sur le web à des prix hallucinants, des cent euros et plus.
- C'est pour un môme qui ne lit que ça.
- Ken Liu en a écrit un. Et je crois que je l'ai.
- Qui ça ?
- Ken Liu. Ne me dis pas que tu n'as pas lu Ken Liu.
- J'ai lu tout À la recherche du temps perdu. Et toute La Comédie humaine. Je ne peux pas tout faire.
- Tu mens, Delafeuille.
- Bon d'accord. Récemment j'ai surtout lu des conneries. Ce qui sort, quoi.
- Qu'est-ce que je suis bien au rayon polar et science-fiction ! Mais qu'est-ce que je suis bien! Suis-moi.
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Il menait une existence mouvementée, qui pouvait se terminer brutalement à tout instant.
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