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Critiques de Lucie Taïeb (49)
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Freshkills

Avant toute chose, je remercie Babelio et les éditions Pocket pour cet envoi, que j’ai beaucoup apprécié.

Durant près de 50 ans, de 1948 à 2001, l’île de Staten Island, à New York a accueilli des tonnes de déchets au point de devenir une des plus grandes décharges à ciel ouvert du monde.

Mais désormais, tout a changé, et actuellement cet endroit est en train de devenir un parc gigantesque, un parc qui va prendre racine sur des tas d’immondices, lesquels vont être traités afin de les rendre sains, si cela est seulement possible.

L’auteure se passionne pour le sujet des décharges, elle s’intéresse à ce que l’on nomme rebuts, ordures, immondices, détritus, débris et autres cochonneries, elle se passionne pour tout ce qui est usé, abimé, cassé, détruit, à ce qui ne sert plus, à ce qu’on ne veut plus avoir sous les yeux, bref, elle s’interroge sur ce qu’on jette et le devenir de ces rebuts, en clair sur le pourquoi et le comment.

Cet ouvrage est le récit de sa visite sur ce site, en 2015, et elle s’interroge également sur la notion même de « rebuts », elle fait un parallèle entre les objets jetés et ceux qui vivent en marge de la société, et elle questionne aussi la toxicité du lieu, un lieu amené à accueillir du public et à être l’habitat d’une faune et d’une flore abondante.

L’ouvrage est court et passionnant, mais j’aurais aimé en savoir plus sur la transformation de cette île, la partie consacrée à la réhabilitation du lieu est assez succincte.

J’ai trouvé pertinente cette réflexion sur l’avenir des décharges et sur notre façon de traiter les objets dont on n’a plus l’usage.

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Freshkills

🥀Ce que j’ai ressenti:



Au commencement était la Terre…Puis vint les hommes…Et les détritus envahirent les espaces. La tristesse étant de constater les montagnes de détritus qui s’accumulent…La décharge de Fresh Kills est une nuisance pestilentielle, visuelle, réelle. C’est une nuisance que certains préfèrent invisibiliser, ignorer, dissimuler. C’est un problème dans la mesure où non seulement, cela provoque et perpétue une catastrophe écologique mais aussi, pose la question du positionnement politique, philosophique, et culturel du traitement des déchets au sein de notre société. Le constat est alarmant. Je ne pensais pas être aussi affectée par la lecture de cet essai. Peut-être parce que je n’y avais pas encore réfléchi, qu’on ne m’y avait pas mis le nez dedans ou que je n’avais pas conscience de la place qu’occupait les ordures sur notre terre. On parle beaucoup de recyclage, de tri, ou de transformation, mais où va ce qui n’est plus utilisable de quelque manière, que ce soit?

Lucie Taïeb attire notre attention sur l’île de Staten Island, et plus particulièrement sur la décharge de Fresh Kills qui va devenir d’ici 2036, un parc renommé pour l’occasion FreshKills. Il y a voir et voir, décider de voir ou d’ignorer sciemment. Il y a voir et décider de cacher sous la surface, le problème, comme si l’hypocrisie et le camouflage était la solution. C’est ahurissant, en fait. J’ai beaucoup aimé la corrélation que l’autrice fait entre le traitement de nos déchets, les personnes en marge, le recyclage. Ça nous laisse un temps précieux pour méditer sur nos hantises, nos cauchemars, nos morts, nos espoirs, nos mémoires et nos peurs qui sont, somme toute, intrinsèques... Je vous le dis, mais peut-être que je vais spoiler un peu, mais en étant hypersensible et mon sens le plus développé étant l’odorat: ça pue. Ça pue vraiment, et ce n’est pas prêt de s’améliorer…

Je vous recommande la lecture de cette Révélation Pocket!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Freshkills

C'est en lisant « Outremonde» de Don DeLillo que Lucie Taïeb, maître de conférences en études germaniques à Rennes, découvre Fresh Kills et s'intéresse à la représentation et la place des déchets dans nos sociétés contemporaines.

Fresh Kills, sur l'île de Staten Island à New York, a hébergé la plus grande décharge à ciel ouvert du monde de 1948 à 2001, visible depuis l'espace comme la muraille de Chine : 29 000 tonnes de déchets par jour pendant 50 ans. Une réouverture au moment des attentats du World Trade Center : où mettre les tonnes de gravats et de poussière «auxquelles se mêlent les restes des victimes» sinon, là-bas ?

Sur place, l'odeur est insupportable : entre le supermarché et la voiture, les gens courent un mouchoir sur le nez. Le taux d'hydrogène sulfuré dans l'air (vous savez, l'odeur d'oeuf pourri) est tel qu'il pourrait entraîner des maladies ou la mort. Bref, la situation est cauchemardesque et le site ferme donc. Quid des déchets ? Ils déménagent, en Caroline du Sud.

Les anciennes déchetteries transformées en parcs sont nombreuses : Central Park, les Buttes-Chaumont et le Parc Montsouris pour Paris, la Colline aux oiseaux pour la ville de Caen et tant d'autres…

Autant de cadavres dans le placard…

Et pourtant comme l'écrit DeLillo : «Rien n'est plus invisible que ce qui s'offre au regard de tous.» Parce que, oui, bien sûr, ces amoncellements d'ordures ont été joliment recouverts et transformés en parcs où tout est très bien pensé, bien réinvesti, un modèle en matière écologique... 

À défaut d'aller voir ce qu'ils ont fait de Fresh Kills (devenu Freshkills Park -ah, le rôle essentiel de la com' !), je suis allée arpenter la Colline aux oiseaux près de chez moi (ce charmant nom très poétique vient du fait que les ordures attiraient les mouettes très voraces…) Au printemps, c'est joli, très fleuri, les gens se promènent, pique-niquent, les enfants jouent. On entend des rires. Tout est propre, bien aménagé… On sent la volonté de se rattraper d'une certaine façon : partout des poubelles à tri, des panneaux qui montrent ce qu'était ce lieu avant, une coupe de terrain où l'on voit ce qui se cache sous les plates-bandes fleuries, une « maison positive » qui est un lieu d'accueil pédagogique. J'ai senti une certaine honnêteté dans tout ça, ici les choses sont dites. Mais comment va-t-on transformer Fresh Kills, à quoi va ressembler le plus grand parc new-yorkais à son ouverture en 2036 ? Oublie-t-on le passé ? Comment vit-on en sachant ce qu'il y a eu avant, ce qu'il y a au-dessous, caché, soustrait à la vue, invibilisé ? Est-il possible de faire comme si on ne savait pas ? Présence en profondeur, absence en surface. Ne vit-on qu'en surface ? Comment ça se passe dans nos têtes quand on fait en sorte de ne vivre qu'en surface ?

Quand je pose la question à mes enfants qui ne connaissent Caen que depuis qu'ils sont étudiants, ils ne voient pas le problème. Ils aiment aller marcher, se promener, courir sur la Colline aux oiseaux. Ils disent que je cherche la petite bête, que c'est une belle réhabilitation et que c'est bien là l'essentiel, non ? J'aimerais avoir leur légèreté, leur insouciance, cette capacité qu'ils ont à ne rien voir et qui frôle parfois l'inconscience. Je les fais suer quand je leur exprime mon inquiétude, quand je leur dis que je n'ai pas pu aimer La Colline aux oiseaux, que, malgré les belles plantations et l'abondance de la végétation, je n'y ai vu qu'artifice et camouflage, leurre et illusion. Non, je n'ai pas pu aimer La Colline aux oiseaux et le pire dans tout ça, c'est que cette impression, ce malaise qui s'est emparé de moi tandis que j'arpentais ce parc, eh bien, tout cela s'est comme déversé sur la ville tout entière où je suis allée faire quelques courses ensuite. Pourtant j'aime Caen, mais ce jour-là, je n'ai eu qu'une hâte : repartir dans ma campagne, pour qu'elle me console du faux, de l'illusion, du mensonge. J'avais l'impression, comme le dit l'autrice, de vivre « dans un semblant de monde, dans des villes souillées de sang, de cendres, des villes qui puent la mort sous leurs pelouses artificielles, leurs espaces végétalisés, qui puent la destruction et la souffrance, le double langage et l'aveuglement.»

Je ne vous cache pas que ce livre m'a beaucoup touchée et qu'il n'a fait que renforcer l'impression que j'ai que l'on va dans le mur : tout le monde veut profiter (et quand le déconfinement va avoir lieu, je crains le déchaînement des passions qui va forcément se traduire par une consommation excessive.) Les gens vont vouloir oublier et je les comprends. Or, notre planète ne peut plus, au moment même où chacun veut consommer plus de viande, acheter plus de vêtements, voir plus de pays. Il faut être sage pour résister à tout cela. Et nous ne le sommes pas (et peut-être même le sommes-nous de moins en moins…) Et puis, notre économie va avoir besoin d'un vrai coup de fouet, il faut que l'indice de confiance reparte à la hausse, que les gens travaillent et donc que l'on consomme. Cercle infernal. Comment en sortir ? Est-ce possible sans revoir en profondeur nos modes de vie ? Qui est prêt à le faire ?

Bon, mes inquiétudes et mes interrogations m'ont un peu éloignée de ce retour de lecture, mais pas tant que ça finalement. Il faut lire ce texte de Lucie Taïeb parce qu'il est porteur d'un message essentiel mais aussi parce qu'il est littérairement beau, puissant, envoûtant. On vit avec, on le porte en soi et pour longtemps, je pense…

Je n'aime pas dire « incontournable » mais là je le dis quand même.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Les échappées

Des ellipses en délire, des métaphores enfilées, des rêveries revisitées, des flashbacks furtifs, des allégories à gogo et surtout, beaucoup de confusion dans cette tentative de dystopie dont la poésie m’a échappée. Une ébauche de Brazil, une parodie de 1984. J’ai horreur de ces récits abscons qui font passer les lecteurs pour des cons. Il n’est pas donné à tout le monde d’être exigeant avec la langue tout en restant accessible à ceux dont le bagage intellectuel est des plus modeste. N’est pas Victor Hugo qui veut. Plus d’une fois, je me suis arrêtée en pensant : « mais tu es débile, ma pauvre fille ou il manquait une phrase ? ». Non, je n‘ai pas été convaincue par cette incursion de l’auteure dans le domaine de la prose. J’ai eu souvent l’impression de lire la mauvaise traduction d’un roman hongrois ou le brouillon d’un premier roman avec des problèmes de syntaxe et des ponctuations aléatoires. Je vous résume quand même l’histoire, enfin j’essaye. Dans une société asservie par le travail, une voix s’élève pour suggérer la possibilité d’une vie différente. Personne ne réagit, alors l’asphalte engloutit les gens qui vont prendre leur train (pas de CGT apparemment…) pour aller bosser. Et puis à la fin, bim, bam, boum, tout se résorbe, le brouillard se dissipe et chacun s’auto-suffit en cultivant ses légumes. Grand final sur la plage et sous le soleil, comprenne qui pourra, livre terminé, hourra ! J’ai oublié de préciser que les protagonistes de ce roman (qui a reçu le prix de La Fondation La Poste) habitent près d’une voie ferrée. J’attends avec impatience l’attribution du prix SNCF à un roman utopique dont les héros crècheraient près d’un bureau de poste.

Bilan : 🔪
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Freshkills

Livre lu grâce aux lecteurs Orange.

Il s’agit d’un texte très court, à mi-chemin entre l’essai et le témoignage, sur une décharge reconvertie en parc et sur la gestion des déchets en général. Cet aspect était très intéressant, on réfléchit à la notion de déchet, à la façon dont on s’en débarrasse et surtout où on s’en débarrasse: les quartiers ou autres lieux où les gens n’ont pas le pouvoir de dire non et doivent donc vivre avec ces déchets. Il ne s’agit pas seulement de voir son quartier devenir un endroit où on récolte les ordures de toute la communauté, mais aussi de vivre avec les conséquences et nuisances que cela implique: bruits, odeurs, pollution, etc.



Mais cet aspect n’est pas le plus développé, c’est un texte très introspectif et très centré sur l’autrice et son ressenti. Ses questionnements sont intéressants et les rencontres et démarches qu’elle fait le sont également, mais ce n’est pas ce à quoi je m’attendais en ouvrant ce livre. Je pensais découvrir des faits plus concrets sur la gestion des déchets et sur la revalorisation des sites ayant servi de décharge. On nous donne quelques éléments, mais ce n’était pas suffisamment approfondi pour mon goût. Je pense que j’avais fait erreur sur le contenu du livre dès avant de l’ouvrir, du coup je suis restée sur ma faim et, s’il avait été plus long, j’aurais peut-être eu du mal à arriver au bout.



Une lecture intéressante, mais qui a souffert du fait que je m’attendais à tout autre chose. ça reste une découverte à faire si le sujet vous intéresse.
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Capitaine Vertu

Une enquête policière en apparence. Un questionnement intime et politique en réalité.



A la brigade des fraudes, Laure Vertu est reconnue pour être une capitaine efficace et professionnelle. Elle ne lâche jamais rien. Mais ses équipes ne savent pas grand-chose d’elle. Distante, silencieuse, elle cloisonne parfaitement sa vie privée et son boulot. Alors qu’est-ce qui pousse Capitaine Vertu après 10 ans de bons et loyaux services à démissionner soudainement, du jour au lendemain, sans explication ?



Il y a un truc magnétique dans ce court roman à la densité folle. Difficile de trouver les mots pour en parler. La forme et la prose en font la richesse tout autant que le propos. Lucie Taïeb fait le portrait d’une femme qui tente d’échapper au rôle qui lui est assigné, qui tente de s’arracher à l’aliénation sociale et à une forme d’enfermement. Elle joue avec les questions d’identité et avec des questions très actuelles comme les violences policières en nous faisant suivre, avec beaucoup de tendresse, le cheminement de ce personnage.

Un roman très contemporain et un univers fort qui ne séduira peut-être pas tout le monde mais ne laissera personne indifférent.
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Les échappées

Récit de l'étrangeté et de l'effarement comme autant d'échappées à un monde - si proche du notre - où menace et efficacité règnent. Dans une suite de fragments et de saisons, dans les variations d'un même discours, avec une prose si apte à saisir instants et hantises, Lucie Taïeb signe un roman magnétique, enthousiasmant. Les échappées où l'accès au réel comme seule alternative.
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Freshkills

Freshkills est le nom d'une gigantesque décharge située dans l'état de New York et qui a été active de 1948 à 2001, polluant la terre, l'air et rendant le lieu inhospitalier pour les riverains. Un jour, le gouvernement décide d'arrêter le traitement des 29 tonnes de déchets journaliers dans cette décharge et d'en faire un parc type Central Park à la place, déplaçant le problème en Caroline du Sud, et oui, les américains n'ont pas du jour au lendemain, arrêtaient de produire ces tonnes de déchets. L'auteure de ce livre est allée visiter cette décharge pour constater l'avancée de ces travaux et nous donner son point de vue sur ce que lui inspire tous ces déchets collectés. Elle est bien évidemment critique vis à vis de ce problème, mais quelle solution aujourd'hui ?

Le sujet traité est intéressant, mais je n'ai pas trop adhéré à l'écriture de l'auteure et à sa façon de relater le problème, je pense être bien évidemment sur la même longueur d'onde qu'elle, mais j'ai trouvé son approche un peu complexe.
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Capitaine Vertu

Lorsque la justice est devenue à son corps défendant l’auxiliaire d’un ordre idéologique qui ne dit même plus son nom, que peut devenir la vertu incarnée par ses serviteurs les plus dévoués ? Un roman poétique somptueux qui porte dans la douceur le fer de la question là où il peut faire le plus mal.





Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/09/01/note-de-lecture-capitaine-vertu-lucie-taieb/



La nuit, Laure Vertu rêve, ou cauchemarde. Inlassablement elle revit les prémisses d’un affrontement décisif entre une foule meurtrie, écrasée, broyée et encore concassée, mais plus que jamais déterminée, et des forces de l’ordre, chargées de faire plier cette revendication terminale. Laure Vertu est policière. Le jour, elle traque, également sans relâche, les fraudeurs, arnaqueurs, escrocs et autres profiteurs des faiblesses et des aveuglements humains. Avec un certain succès.



Enquêtrice exceptionnellement douée, et d’une opiniâtreté confondante, elle ne peut pourtant se défaire, secrètement – car elle ne le confie à personne, et peut-être même pas à ses échappées oniriques – d’une nasse complexe de culpabilité et de rédemption probablement impossible. Son fardeau ? C’est au roman de nous permettre de l’identifier réellement, car sa nature se dérobe, et n’hésite pas à déployer un touffu réseau de leurres, d’impasses et de faux-semblants, ou d’explications trop simples, familiales ou psychanalytiques. Dérisoires in fine. Il y a là en jeu quelque chose de très profond, mais quoi, exactement ? Démission surprise, puis disparition de facto : jusqu’où ira le capitaine Vertu ?



Depuis « Safe » (2016), son premier roman, et de façon nettement plus affirmée avec son deuxième, le bouleversant « Les échappées » (2019, prix Wepler), Lucie Taïeb travaille au corps, en inventant les angles nécessaires, les grandes peurs contemporaines, avec leurs écrasements et leurs espoirs ténus d’émancipation. Si de rusées allusions, directes ou indirectes (celle, onirique et bitumineuse, de la page 127 étant peut-être la plus spectaculaire), aux « Échappées » irriguent l’ouvrage, les incursions discrètement poétiques (comme en écho par exemple au recueil « Peuplié » de l’autrice) et les investigations proprement dites (on songera naturellement à son « Freshkills » de 2020) apparaissent ici largement aussi essentielles, dans le travail de résolution – éventuellement sans issue – de ce doute existentiel chevillé au cœur de la capitaine Laure Vertu. Publié aux éditions de L’Ogre en août 2022, « Capitaine Vertu » offre d’emblée une synthèse provisoire, poétique et éclatante, d’un travail d’élucidation toujours en cours.



Il est rare qu’un roman noir (il y a peut-être une autre belle piste à suivre du côté du « Cordelia la Guerre » et du « Épopée » de Marie Cosnay, ou du « Bal des ardents » de Fabien Clouette, tous trois chez le même éditeur que Lucie Taïeb, d’ailleurs) s’attache en profondeur au malaise (le mot est faible, bien sûr) – non pas social ou professionnel, mais bien politique et presque métaphysique – des serviteurs de la justice lorsque celle-ci est constatée, mois après mois, comme toujours davantage (malgré les efforts de ses acteurs les plus vertueux, précisément) dévoyée vers l’assouvissement d’un programme non écrit, politique et idéologique, par ceux-là même qui, comme toujours, se défendent de toute idéologie.



Lorsque l’expression « forces de l’ordre » s’est colorée peut-être définitivement du sang des mutilations et des éborgnements, du résultat d’une tactique du choc ouvertement revendiquée, la policière – qui n’est pas, elle, une arriviste prête à épouser n’importe quel sens du vent et qui évolue donc à l’opposé du terrain des jeunes cadres assoiffés du « Croire et détruire » de Christian Ingrao – est bien contrainte de se revivre aussi en tant que femme, en tant qu’enfant d’immigrés et en tant que membre d’une famille liée de bien trop près à la pègre, parmi d’autres possibilités identitaires jusqu’alors soigneusement enfouies en elle, ne surgissant que par l’usage du rêve – comme une application concrète d’un moderne traité d’oniromancie. L’échec de l’idéal du capitaine Laure Vertu est celui de tous les mercenaires intègres – qui sont nombreux – du capitalisme tardif, et constitue bien l’un des chocs sourds qui ébranle discrètement nos sociétés repues et menacées par l’avidité et l’impavidité de trop de puissants. La décomposition – qui en découle en pente douce et comme, paradoxalement, naturelle – amène toutefois dans ce désarroi terminal une dose surprenante de poésie et de lenteur choisie, qui peut évoquer à son tour un autre Bartleby, celui du « Un peu tard dans la saison » de Jérôme Leroy, poésie qui doit tout ici à l’écriture magique – ensorceleuse, même – de Lucie Taïeb.


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Freshkills

Petit livre qui m'a attiré de part sa thématique et j'ai trouvé l'angle de récit de l'auteure original et plaisant. Traiter des déchets, de leur "avenir", de leur quantité et des zones de décharge après leur utilisation au maximum sous cet angle là, plus personnel que scientifique finalement est une façon simple et agréable de faire passer des messages sans inonder trop le lecteur novice de données et de chiffres qui le perdrait...

Donc, me voici partie à la découverte de FreshKills, anciennement Fresh Kills, dans Staten Island, NeW York, petit détail que cet espace entre les deux mots puisque l'on veut faire oublier par ce changement le passé douloureux et puant de cet endroit. une décharge à ciel ouvert immense, composée de 4 montagnes de déchets apportés à coup de 29 000 tonnes par jour!! Et ce aux dépens des habitants du quartier qui subiront tous les dommages qu'une telle décharge entraine, à savoir odeurs certes mais surtout les effets des gaz produits sur les organismes qui vivent à proximité sans pouvoir se défendre... Aujourd'hui, elle est fermée et on veut en faire un parc tout neuf, tout beau, verdoyant et animé.

Le questionnement qui taraude Lucie Taieb est ce traitement de déchets, cette aseptisation de notre société, cette séparation flagrante entre ce qu'on produit comme ordures et qu'on ne veut pas voir autour de nous mais loin et caché et donc des villes nettoyées pour le bien de nos yeux, de notre nez et surtout de notre conscience sans forcément se l'approprier justement pour trouver un moyen de contrôler ces destruction compulsives et faire face à ce qu'on produit autant en bien et utilisable qu'en moche et retraitable ou détruit autrement peut-être.

Petit livre donc très intéressant et que je toruve fort utile dans le sens où il nous oblige, en tout cas moi, à essayer de s'interroger sur ce traitement des déchets autrement que par le tri quotidien ou la mise en poubelle et peut-être aller voir plus loin si notre attitude et nos habitudes de consommation ne peuvent pas justement évoluer pour canaliser ces déchets et surtout ne pas rejeter ce traitement sur des populations qui ne peuvent pas s'en libérer.
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Capitaine Vertu

Certes l'écriture est très belle et en même temps très simple, très poétique, onirique même. Mais fallait-il pour autant renoncer à toute forme de récit ou de scénario ? Ce livre m'a carrément mise en colère tellement rien ne se tient, ni l'intrigue, ni les personnages, ni le message qu'il pourrait vouloir porter. Il ne tient surtout aucune des promesses faites dans les premières pages, avec ce capitaine qui avait choisi son nom comme une lutte, cet adjoint qui ne lâchait rien, cette enquête quasiment mystique, ces souvenirs au goût amer réveillés par une photographie intrigante. J'avais bien aimé cette première moitié qui posait beaucoup de questions auxquelles j'avais envie de trouver des réponses. Aux deux tiers, j'ai compris que je n'obtiendrais rien d'autre que d'interminables considérations littéraires sans queue ni tête. Ce livre n'était vraiment pas pour moi. j'ai tourné les dernières pages en lisant en diagonale, ayant perdu tout intérêt à ma lecture. Dommage, vraiment.
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Capitaine Vertu

« Dans sa tête loge une armée ».

« Capitaine Vertu » entre l'ombre et la lumière. Bien avant le récit sombre, émouvant et apprenant, écoutez le chant de la langue. Cette douceur de ton dont on ressent d'emblée le génie et le pouvoir intrinsèque de Lucie Taïeb qui a publié deux essais dont « Fresbkills:Recycler la terre (La Contre-Allée, 2020), plusieurs recueils de poésie et des traductions de l'allemand. Aux éditions de l'Ogre, deux romans : « Safe , (2016) et « Les Échappées » (Prix Wepler, 2019).

Ce livre-somme est un chef-d'oeuvre résolument d'épreuves et de cheminements. « Capitaine Vertu » c'est une rencontre d'orfèvre et souveraine.

« Capitaine Vertu » alias Laure Vertu, est une jeune femme en quête d'elle-même, impassible et secrète, les contradictions à fleur de peau. Capitaine de police côté ville. Effacée, triste, déterminée, d'élégance et d'austérité elle travaille dans la brigade anti-fraude.

« Lorsqu'elle voyait la haine, elle n'essayait pas de la détourner ».Intranquille et poignante, « Vertu rêvait d'embrasement… Car ceux à qui Vertu adressait la parole étaient généralement flics eux-mêmes, ou truands . »

Vertu est manichéenne. Sous ses faux-airs, se cachent les troubles pernicieux, craintifs et implacables. Laure Vertu, mais est-ce bien son nom ? Solitaire et fascinante, fille d'immigré, cour poussiéreuse, faux-semblants, un père en fuite parentale. La vertu aux abois, les spéculatives endurances abolies. Capitaine Vertu, « comme le fruit tombe de l'arbre elle se détachait d'eux… décida qu'elle ne serait pas avocate, mais juge ou policière . »

Son père, manipulé, embrigadé dans les chimères et les petites et grandes combines, bandit côté jour, le déni pour allié, un voyou qui aimait l'enfant mais mal, jusqu'au jour où.

L'étau se resserre. Le récit pénètre dans la voie de l'exutoire. Capitaine Vertu est son propre bouclier. Nage dans un lac glacé, de la pluie fine et insistante sur les regards, les gerçures sur le coeur. L'effacement existentiel, Laure Vertu est de batailles et de craintes, gouffre ou plein sud. Qu'importe le spartiate glacé, le sac bleu trop bien rangé, les prises de risques, elle est son propre maître. Cheveux en bataille, la conscience étincelle et les armures salvatrices. Ce livre-monde, « femme et fille d'immigré » est un parchemin initiatique.

« Aujourd'hui, je paie. La conscience du devoir accompli. le confort de la capitainerie. Je sais exactement ce qui a eu lieu. J'étais à l'intérieur et vous dehors. »

La vertu fenêtre sur sa vie, gémellaire de la trame belle à pleurer. On ressent le vent sur les pages. Cette capacité hors norme de faire un roman avec le plausible. Laure Vertu, sur le banc des écueils, des gerçures sur la mains, sauvage de beauté, honnête et cristalline. Vertigineuse d'émancipation, la dignité-clairière, le désastre du manque, l'obsession cardinale de sa renaissance en advenir.

Ce livre magistral, de rectitude, somme sociale et féminine, l'immensité du premier pas.

D'une contemporanéité fresque allégorique, ce grand livre tremblant de pluie est un viatique. Un hymne à la liberté, à la quête de soi. Accueillir l'honneur des clés cachées entre les lignes . Revivre ! Un livre qui accroche ses bras autour de votre cou. Publié par les majeures Éditions de l'Ogre.
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Freshkills

Lorsqu’on se rend à New York, Fresh Kills n’est pas du tout au programme touristique ! Lorsque j’y suis allée il y a deux ans, il est vrai que j’avais noté les nombreux sacs poubelles jonchant les trottoirs. Je n’ai pas poussé la réflexion jusqu’à me demander où tous ces déchets pouvaient bien finir….Jusqu’en 2001, il atterrissaient pas loin de Manhattan, à Staten Island. Le site de Fresh Kills, est devenu la plus grande décharge à ciel ouvert du monde, recueillant 29 000 tonnes d’ordures par jour ! New York, ou l’illusion d’une ville propre…alors que des montagnes de détritus s’accumulaient depuis 1947 dans ce borough excentré, loin des regards.



Lucie Taïeb nous propose un récit incroyable. Un documentaire riche et détaillé. Elle relate l’histoire de la décharge, le fait qu’elle aura recueilli les décombres du World Trade Center en 2001 avant sa fermeture définitive et sa réhabilitation. Fresh Kills s’est transformée en FreshKills Park, plus grand parc public de New York. A terme, en 2036, ce nouveau poumon vert sera trois fois plus grand que Central Park.



Les déchets des new yorkais sont maintenant exportés jusqu’en Caroline du Sud. L’art de cacher ce que l’on ne veut pas voir…D’autant que si le visage de Fresh Kills a changé pour devenir vert, les tonnes de déchets subsistent toujours en sous-sol. Une aberration écologique !



J’ai adoré cet ouvrage, les enjeux sont bien définis, Lucie met le doigt sur notre rapport aux déchets, nous met face à nos contradictions, notre irresponsabilité, notre ignorance mais également face à notre volonté de tenir compte des impacts de notre mode de vie sur l’environnement.



« Sa négligence ne nuit pas à cette « nature » substantialisée qui a, depuis bien longtemps, cessé d’être. Elle égratigne simplement l’image que nous aimons entretenir de nous-même, citoyens respectueux de leur environnement, qui voulons à tout prix garder les mains propres, laissant à d’autres acteurs, clairement identifiés sous le nom de « multinationales », le soin de saigner la terre et de semer la guerre pour garantir la satisfaction de nos besoins les plus fondamentaux. »



La seule chose que j’aurai aimé trouvé entre les pages de ce livre est une étude plus approfondie sur l’impact environnemental, aussi bien pour les habitants de Staten Island, qui ont dû supporter cette décharge quasiment sous leurs fenêtres, mais également pour les générations futures, qui viendront pique-niquer sur une herbe, certes verte, mais ayant poussé sur les déchets toujours présents en sous-sol. La pollution des sols est très peu abordée, pourtant, avec les décombres du WTC qui y sont encore, j’imagine que amiante, benzène, mercure, PCB et autres joyeusetés ont la part belle.



Ah et Inutile de se dire que le cas est unique, que l’on a là un bel exemple du consumérisme à l’américaine, car le problème existe ailleurs, et en France également.



« Parmi les photos que je n’ai pas prises aujourd’hui : un homme endormi sur une chaise de bureau, sur le trottoir, deux grands sacs poubelles noirs posés à côté de lui. L’image n’aurait rien dit de plus que ce qu’hélas nous savons déjà : d’un côté ceux qui avancent, et de l’autre le bord du trottoir. Entre le bon et le mauvais côté, la frontière est parfois floue, car l’espace urbain n’est pas homogène. »



Lucie va visiter le site en pleine restructuration, en 2015. J’ai été scotchée par ce passage ! Il met en avant toute l’absurdité du projet : des plantes vont pousser sur un substrat de déchets. Alors, oui, les oiseaux sont de retour sur le site, ce qui est une excellente nouvelle, mais que dire de cet ertsatz de nature soi-disant « retrouvée » ?



La plume de Lucie est fluide, précise, nette. La narration à la première personne accentue le malaise ressenti tout au long de cette lecture. Car le constat de Lucie est sans appel et donne des sueurs froides. La surconsommation transforme inéluctablement notre planète en immense décharge.



Un livre qui permet d’ouvrir la réflexion, de se questionner sur notre façon de vivre, sur notre relation avec nos déchets. Pour aller plus loin. A la suite de cette lecture, j’ai passé des heures sur internet à faire des recherches pour trouver ce qu’il m’a manqué dans « Freshkills » : approfondir.



Une lecture que je conseille à tous, essentielle. Même si elle m’a laissé un goût amer…



« Au terminal du ferry, après la visite du parc, je retrouve par hasard M., et nous faisons la traversée ensemble. Elle me redit combien Staten Island a souffert de la décharge, elle me rappelle ce nom de forgotten borough, l’arrondissement oublié. Ce nom me reviendra le jour suivant lorsque, depuis le pont de Brooklyn, sous un ciel bas et lourd, derrière la statue de la Liberté, derrière l’île du gouverneur, je l’aperçois confusément, île perdue dans la brume, aux contours indistincts, plus irréelle encore que ne l’était Manhattan vu du sommet du mont nord. »



Je remercie la Masse Critique de Babélio et les Éditions Pocket pour cette lecture.



#Pocket #LucieTaleb #Freshkills
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Les échappées

Ce que je retiendrai de ce livre: beaucoup de poésie et une langue qui est belle. Des moments où la sensation affleure. Mais malheureusement une trame tellement sophistiquée et des personnages sans noms si abstraits qu'ils en deviennent inaccessibles au commun des mortels. Pourquoi on saute des pages sans chapitre avec des demi-pages blanches qui ne donnent pas un rythme compréhensible? Qui est Stern? Qui est mort, qui est vivant? On se pose trop de questions sans réponses et sans enthousiasme. C'est une histoire sur quoi en fait?
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Freshkills

On a beau être passionnée par une ville, un pays, on ignore parfois ce que s’y cachent. En même temps j’avoue qu’avant de lire ce récit, j’étais loin de m’intéresser à une décharge qui accueillait 29 000 tonnes de déchets par jour, même si elle est fermée depuis un moment.



Lucie Taïeb partage avec nous ses recherches, nous fait découvrir un endroit plutôt insolite, tout en pointant du doigt certaine aberration face à la surconsommation qui nous amène à produire de plus en plus de déchets qu’il faut bien stocker quelques part, quel que soit le pays.



Évidemment on s’interroge que ce soit sur toutes ces ordures qui polluent chaque jour la planète, mais également sur ces lieux qui les conservent peut-être pollués à jamais…



Un récit vraiment passionnant, porté par une belle plume qui instruit tout en éveillant la conscience de chacun, car même si on trie nos déchets, si notre consommation ne change pas, la planète deviendra une immense décharge même si ce n’est pas toujours visible au premier coup d’œil.



Ma chronique complète sur mon blog Dealerdeligne sur WordPress lien ci-dessous
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Les échappées

Les échappées de Lucie Taïeb ou quand le titre te souffle que certaines choses vont justement t'échapper durant ta lecture. Ce roman est vraiment spécial et déroutant, je l'ai lu dans le cadre du challenge #varionsleseditions et j'en ressors malheureusement avec un avis mitigé.



Les échappées, ce sont les brèches par lesquelles les personnages de ce roman vont fuir l'oppression que la société et leur entourage, exercent sur eux. Nous avons d'une part une mère et son fils qui peinant à se remettre d'un drame se lancent dans un road-trip et d'autre part, une jeune femme et une vieillarde en cavale qui cherchent à gagner le sud vers un hypothétique lieu de liberté où l'on revient aux valeurs de la terre. A cela s'ajoute un jeune homme tiraillé entre l'espoir et le renoncement. Sans époque ni lieu déterminés, ce récit nous dépeint un monde en plein chaos, où les gens sont littéralement avalés par le bitume et où seule luit une étoile à travers les ondes radiophoniques, Stern.



Voici un roman ovni doublé d'une lecture exigeante. Ce court roman est d'une densité folle, en le terminant j'ai eu l'impression de n'avoir saisi qu'une infime partie du message qu'il contient. Cela m'a laissée sur un sentiment de frustration, "ai-je bien compris le propos de ce roman ?" C'est assez déconcertant de refermer un livre avec ce genre de sentiments, surtout quand, de façon très contradictoire je l'admets, on a été complètement embarqué dans l'intrigue par l'écriture de l'auteure. Le style de Lucie Taïeb est fracassant, elle entretient la confusion tout au long du roman tout en entraînant le lecteur dans de folles échappées. L'écriture est puissante, poétique et dynamique, c'est le véritable point fort de ce roman.



Les échappées offre un regard critique sur les travers de notre société. Même si j'ai trouvé ce texte plutôt original et intéressant, certains aspects sont malheureusement restés trop brumeux à mon goût.
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Capitaine Vertu

Bonsoir,

Je vous parle ce soir d’un roman (que je ne sais pas trop comment qualifier) que j’ai eu dans le cadre des nouvelles voix du polar chez Pocket "Capitaine Vertu" de Lucie Taieb . Un roman court sur une quête mais quête de soi-même. Une capitaine de police démissionne sans raison a priori pour disparaitre dans la nature. On va retracer sa vie, ses noirceurs, ses failles et comprendre ou pas les raisons de son geste. Une écriture claire, précise. Je n’ai pas particulièrement accroché à ce roman malgré toutes ses qualités, mais l’introspection n’est pas vraiment mon fort. Mais elle va certainement conquérir de nombreux lecteurs.

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Capitaine Vertu

Les identités et les failles de la vérité, les nausées, rêves et fantômes où apparaît, un instant, notre désir de réel. Derrière le masque du récit policier, l’enquête sur des arnaques financières qui dépossèdent de ce que l’on croyait être, qui sont commises par des menteurs ayant fini par perdre leur identité, qui sont résolus par une enquêtrice qui, un peu trop, leur ressemble, Capitaine Vertu offre une spéculation hantée sur l’identité. Dans une prose diaboliquement apte à restituer les errances, effacements et rêves de son héroïne, Lucie Taïeb plonge le lecteur dans un univers où la répression, comme la continuité de la révolte collective, appartient au passé, illustre une autre faille où le réel advient. Capitaine Vertu ou l’écoute de nos disparitions, les pertes et les noms qu’on leur prête, comme forme de tenace, fragile, morale.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Freshkills

Merci la masse critique Babelio

superbe lecture , et super voyage à New York

Je ne connaissais pas cet endroit

J'aime les lectures instructifs

Un documentaire, Idéal entre 2 fictions et parfait pour finir le mois en beauté.

ça me change

Court et efficace

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Freshkills

Bout de corps bout de chairs

Cimetière sous les gravats

Décharge

Tu deviendras parc

Réhabilitation de l’odeur

Un parc pour les foulées animées

Famille, jogging

Un parc pour troubler les souvenirs

Déchets à ciel ouvert

Amoncelés

Un temps puis longtemps

Les habitants suffoquent

Réhabilitation

Puis un avion s’abat sur une tour puis deux.

Ces gravats-là seront les derniers

Avant fermeture

Cimetière à ciel ouvert

Réhabilité

Pour les pique-niques endimanchés



Un texte pour saisir les nuances, pour comprendre un peu mieux notre monde et ses enjeux.

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