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Citations de Ludovic Miserole (130)


– Allons bon ! Des femmes respectées ? Ici ? En France ? Ne vous retournez-vous pas sur une belle gorge ? Ne parlez-vous pas, entre gens de bonne compagnie, de vos secrets d’alcôves ? Nous donneriez-vous la même place et les mêmes responsabilités que celles qu’on donne pourtant à vos amis sans sourciller ? Je ne parle pas de travailler au champ ou d’autres corvées pour lesquelles, étrangement, nous valons aussi bien qu’un homme. Je parle bien d’emplois avec des responsabilités.
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Julie n’entend rien aux choses politiques, mais ce dont elle est certaine, c’est qu’il est difficile de vouloir remettre en cage un animal qui a goûté à la liberté. Les philosophes commencent à semer dans la tête des gens leurs idées nouvelles et de beaux rêves commencent à y germer. L’avenir est plus qu’incertain, mais peut-être bien qu’un jour, les personnes telles que le marquis de Sade seront jugées comme n’importe quel homme de ce pays.
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L'infidélité fait des ravages dans le cœur de la personne trompée. Battant et conquérant hier, il n'est plus qu'un champ de ruines, un organe assassiné à coups de mensonges et de creuses promesses laissant le vide que seul créé l'absence. Pas celle de l'être aimé, mais celle des sentiments qu'il avait su faire naître en vous.
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Le silence était lourd. Une arme facile, à la portée de tous et qui, bien gérée comme elle l'était par cet homme, pouvait faire bien des ravages.
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Ces hommes poudrés et bien mis avaient beau faire de belles promesses, ils cherchaient la même chose que leurs congénères avinés, mais l'exotisme en plus. Se faire une pauvresse, une moins-que-rien, une marie-souillon qui ne rechignerait pas à faire des trucs bien dégueulasses que leurs légitimes emperruquées n'oseraient même pas imaginer. Tout cela était facile, bon marché et tellement utile, voire nécessaire, pour conforter cette suffisance et ce sentiment de domination. Si les richesses de ces messieurs demeuraient bien cachées derrière les portes des hôtels particuliers, les plaisirs quant à eux n'avaient aucun scrupule à descendre dans la rue pour s'assouvir dans la fange. Prérogative d'une certaine aristo-crassie !
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Pleurer la mort de quelqu'un est un acte égoïste. Réfléchis Rosalie. C'est que tu penses à la perte que je vais te causer, à tous ces moments que tu ne partageras plus avec moi. On pleure en fait sur l'absence et sur le sentiment d'abandon que l'on va ressentir. C'est cela, faire le deuil de quelqu'un. C'est apprendre à gérer sa tristesse et l'absence de l'autre. C'est apprendre à vivre sans lui et se souvenir brutalement que d'autres, un jour, pleureront à leur tour.
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Alors, pourquoi vous obstiner à le défendre envers et contre vous ? Il fait de votre vie un véritable enfer et pourtant vous continuez à vous lamenter sur son sort et à lui trouver des excuses auxquelles personne, pas même vous, ne croit. Et comme si cela ne suffisait pas, vous cédez au moindre de ses caprices et lui obéissez comme un brave petit chien répondant à la voix de son maître, le confortant ainsi dans cette domination qu'il aime à exercer sur vous.
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La plupart de ces gens se réveilleront demain, prêts à entamer une nouvelle journée. Une parmi tant d’autres, sans saveur particulière, ennuyeuse même pour certains qui, les yeux à peine ouverts, penseront, comme nombre de leurs matins tristes, à ce doux moment où il leur sera à nouveau possible de regagner ce lit chaud qu’ils ne désirent pas quitter. Ont-ils seulement conscience que se confondent dans leurs soupirs las les derniers souffles de ceux qui n’auront pas la chance de vivre une nouvelle aurore ? Ont-ils seulement conscience que les choses qui nous semblent les plus banales sont bien souvent les plus précieuses ? L’amour de cette personne se trouvant à leurs côtés lorsque débute ce nouveau matin, la nourriture qu’ils partagent avec leurs amis, le samedi soir, entre rires et confidences, le sourire reconnaissant de cette femme à qui ils ont tenu la porte, l’enthousiasme d’un enfant ou d’un animal lors de leur retour à la maison après cette journée de labeur. Tous ces petits riens qui, quand on y pense, font de l’existence même le plus précieux des présents.
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– Je suis née à Paris, à la fin du siècle dernier.
– La Terreur vous a donc épargnée.
– Mes jeunes années ont été relativement confortables, loin des soucis liés au manque d’argent ou de pain sur la table.
– Madame vous avez bien de la chance.
– Oui, mes parents ont tout fait pour me préserver.
Rosalie se tourne vers son interlocutrice, sourcils froncés.
– Et puis ? N’est-ce pas là dans l’ordre des choses ? Encore faut-il avoir les moyens d’y parvenir.
Madame Grancher comprend sa maladresse.
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– Que vous dire ?
– Eh bien parlez-moi de vous. Je ne connais jamais la vie des gens qui veulent connaître la mienne. Avouez que ce n’est pas juste.
– Vous avez raison.
– Alors cette fois-ci, on fera l’inverse. Je ne vous adresserai la parole qu’en échange de la vôtre.
– Bien… Par quoi voulez-vous que je commence ?
– Comme vous voulez.
L’infirmière hésite.
– Je suis née à Paris, à la fin du siècle dernier.
– La Terreur vous a donc épargnée.
– Mes jeunes années ont été relativement confortables, loin des soucis liés au manque d’argent ou de pain sur la table.
– Madame vous avez bien de la chance.
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Rosalie l’invite à prendre place à ses côtés. Si elle est résolument décidée à ne rien raconter, la présence d’Hélène peut néanmoins lui apporter un peu de distraction en ce lieu qui en est tellement dépourvu. Et puis elle a réussi à piquer sa curiosité. Pourquoi désire-t-elle se plonger dans le passé et dans une des périodes les plus sombres que la France ait connues ?
– Vous êtes donc une lectrice assidue.
– Depuis mon plus jeune âge, je dévore les livres d’Histoire.
– Comme je vous envie ! Je ne sais pas lire.
– Je suis désolée.
– Il ne faut pas. Je me console en me disant que je ne suis pas la seule.
– Certes, mais…
– Alors ! Qui êtes-vous Madame Grancher ?
La brutalité de la question décontenance Hélène. L’infirmière est venue pour soutirer quelque confidence à la vieille demoiselle et la voici prise à son propre piège.
– Que vous dire ?
– Eh bien parlez-moi de vous. Je ne connais jamais la vie des gens qui veulent connaître la mienne. Avouez que ce n’est pas juste.
– Vous avez raison.
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Assise à l’ombre d’un marronnier, Rosalie se souvient de ce jour de l’été 1793, tout aussi suffocant. Elle n’avait alors que vingt-cinq ans. Un homme s’était présenté avec l’idée saugrenue de sauver la prisonnière la plus impopulaire du pays ! Ses armes ? Un bouquet d’œillets, une volonté de fer et une once de folie. Au début on aurait pu croire à une plaisanterie. Mais Marie-Antoinette s’était prise au jeu du doux rêveur. Elle, qui jusque là refusait toute tentative d’évasion, s’était finalement laissée convaincre par ce chevalier de l’ordre de Saint-Louis.
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Avec la mort de Marie-Antoinette, le passé de tous les Français sera à jamais perdu et le futur deviendra incertain. Car que l’on soit royaliste ou non, l’avantage de l’ancien régime est qu’on le connait même si on en souffre. Le Roi est mort et la Reine prête à le rejoindre, on fait un grand saut dans l’inconnu et le vertige est terrifiant.
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- Comment pouvez-vous rire de pareilles choses ?
- Mais ne font-elles point partie de la vie ? Croyez-moi, mieux vaut ne pas prendre la vie trop au sérieux. Elle est déjà bien assez dure et cruelle sans prendre tout avec gravité. C’est peut-être aussi à cause de cela que l’existence est belle et précieuse. Ce sont tous ces petits moments de bonheur et de joie qui succèdent à ceux de douleur et de chagrin, qui vous font prendre conscience de l’importance de chaque souffle, de la beauté de chaque instant et de la poésie même de l’existence. Ecoutez les conseils avisés d’une vieille femme qui est votre amie : souriez à la vie, vous n’en serez que plus sereine face à la mort.
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Pleurer la mort de quelqu’un est égoïste. Réfléchis Rosalie. C’est que tu penses à la perte que je vais te causer, à tous ces moments que tu ne partageras plus avec moi. On pleure en fait sur l’absence et sur le sentiment d’abandon que l’on va ressentir. C’est cela faire le deuil de quelqu’un. C’est apprendre à gérer sa tristesse et l’absence de l’autre. C’est apprendre à vivre sans lui et se souvenir brutalement que d’autres, un jour, pleureront à leur tour.
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Voici que Sade nie tout en bloc : l’empoisonnement des prostituées à l’aide des bonbons cantharides et la sodomie qui, selon les deux époux, ne peut être prouvée.
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Il paraît toutefois que la petite ingrate, guidée par l’âme revancharde du marquis, désire profiter pleinement des changements politiques des derniers mois. Louis XV est mort et la disgrâce de Maupeou est un facteur essentiel pour faire casser le jugement d’Aix rendu deux ans plus tôt.
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— Si seulement Renée-Pélagie avait hérité de mon caractère ! soupire-t-elle. Au moment où la famille devrait s’unir et faire front, voici qu’elle se déchire.
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Elle plie avec fureur le papier noirci de fiel, le range dans son décolleté aussitôt recouvert de son châle. La Présidente fulmine. Renée-Pélagie est bien trop fidèle et docile. Elle est si soumise à ce Sade qu’elle en vient à renier sa famille et à s’éloigner des siens sans la moindre hésitation. Elle est totalement sous son emprise, dévouée à une extrémité telle qu’elle pourrait leur être fatale à tous les deux.
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Donatien ne doit pas bouder son plaisir. La Présidente n’est pourtant pas dupe. Ce vil marquis est sans aucun doute à l’origine de cet acte de trahison, peut-être même lui a-t-il dicté ce mémoire. Il ne peut en être autrement tant ce papier suinte le style dramatique et mensonger de cet amoureux de théâtre. Elle le sait pour en avoir reçu copie par l’un de ses obligés au sein du bureau de monsieur Chapote.
Un tissu ordurier dans lequel on la rend responsable de tous les maux subis par Sade depuis plus de deux ans. Madame de Montreuil ne peut s’empêcher d’en relire quelques lignes.
"Ce n’est point un criminel qu’elle poursuit, mais un homme qu’elle envisage comme rebelle à ses ordres et à ses volontés. Mais faut-il que de pareils motifs soient le prémisse d’un outrage fait à l’humanité,"
— Rien de moins ! ricane la Présidente.
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