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Citations de Lydia Flem (325)


Je suis pour les donations et contre les héritages. Il faudrait toujours faire un testament, désigner nommément ce qu'on souhaite léguer et à qui on le destine. La passation d'une génération à l'autre ne devrait pas aller de soi, elle devrait être un choix, une offrande, une transmission explicite, concertée, réfléchie, et non pas seulement une convention, un laisser-faire passif, une résignation. J'héritais, j'aurais aimé recevoir. (p. 41)
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Certains se figent dans les gestes rituels, les convenances, le savoir-vivre des endeuillés, le rang à tenir, les couleurs sombres, les phrases de circonstance. Ce qu'ils éprouvent, ils ne le laissent pas transparaître : rage, indifférence, manque d'émotion, sanglots muets de petit enfant, amertume et désespérance de n'avoir pas été assez estimé, reconnu, aimé, et de ne plus pouvoir rien attendre désormais.
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[ Incipit ]

A tout âge, on se découvre un jour orphelin de père et de mère. Passé l'enfance, cette double perte ne nous est pas moins épargnée. Si elle ne s'est déjà produite, elle se tient devant nous. Nous la savions inévitable mais, comme notre propre mort, elle paraissait lointaine et, en réalité, inimaginable. Longtemps occultée de notre conscience par le flot de la vie, le refus de savoir, le désir de les croire immortels, pour toujours à nos côtés, la mort de nos parents, même annoncée par la maladie ou la sénilité, surgit toujours à l'improviste, nous laisse cois.
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Des dangers et des plaisirs. Jalouse peut-être de voir sa fille devenir une rivale, musardant sur la carte du Tendre, parcourant les dédales de la géographie amoureuse. Une mère se sent-elle encore séduisante alors que sa fille accroche tous les regards ?
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je me souviens que le vêtement a été inventé pour trois raisons: la protection contre les intempéries, la pudeur afin de cacher sa nudité, la parure pour se faire remarquer. A ces trois motifs de protection, de pudeur et de parure, Barthes en a ajouté une quatrième : le port du vêtement comme un "acte de signification, un acte profondément social" (p.80)
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Les choses ne sont pas seulement des choses, elles portent des traces humaines, elles nous prolongent. Nos objets de longue compagnie ne sont pas moins fidèles, à leur façon modeste et loyale, que les animaux ou les plantes qui nous entourent. Chacun à une histoire et une signification mêlées à celle des personnes qui les ont utilisés et aimés.
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Il y a quelque chose de l'ordre du sacré dans le foyer parental. Y toucher relève du sacrilège, de la profanation.
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Je me souviens de l'expression "faire tapisserie". (p. 31)
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« De tous les coins et recoins émergeaient toujours davantage de feuilles, d’enveloppe, de cartes, de notes, de cahiers, de petits carnets, de photocopies, de photographies, de plans, de brouillons, de listes, de pense-bêtes. J’en avais le tournis.

Devais-je, par fidélité, conserver ces infimes fragments de vie ? Leur étais-je enchaînée ? Mon père et ma mère avaient peut-être inconsciemment cherché à ensevelir l’horreur sous l’abondance de l’anecdotique, du quotidien, des petits bonheurs soutirés à la vie, au coup par coup, c’est toujours ça de pris à l’ennemi. Chacun garde intentionnellement ou par hasard, par paresse, par lassitude, des tas de paperasses. Mes parents avaient conservé presque toutes les strates de leur vie, tout ce qu’ils avaient pu sauver du néant : bouclier imaginaire contre le vide qui demeurait en eux ? Mais en quoi cela me concernait-il à présent ? Je n’étais pas censée, en devenant leur héritière, me faire leur psychanalyste. J’étais partagée entre l’envie de poursuivre mon exploration et le désir de plus en plus puissant de bazarder le tout. La curiosité m’en empêchait encore. » (p. 84-85)
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Rien ne nous est indifférent dans la maison de nos parents.
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Lydia Flem
Les objets aussi deviennent orphelins. Ils leur faut des parents d’adoption, de nouveaux amis, des propriétaires à nouveau exclusifs et furieusement jaloux qui prennent bien soin d’eux. Les objets souffrent d’être inutiles, à l’abandon, désœuvrés.
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Je me souviens que chaque matin notre corps se met en scène pour exister à sa mode sur le théâtre du monde. (p. 74)
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Le feu couvait sous la cendre. Elle réprimait chez moi ce qu’elle ne supportait pas chez elle : la fougue, le désordre, l’insouciance, la sensualité.
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Librairie L'Âge d'Homme

Vladimir Dimitrijević (..)
Arrivé clandestinement en Suisse,via l'Italie, il trouve du travail comme jardinier, couvreur, ouvrier dans une usine horlogère avant de devenir libraire chez Payot.En contraste avec la société communiste, la Suisse,si ordonnée et paisible, lui fait éprouver des sentiments d'envie et d'amertume.Il se sent "tenu derrière la porte, sur le palier ".Le livre et la librairie vont jouer le rôle d'un sésame ouvre-toi.(p.328)
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Les objets ont une âme, je me sentais chargée de les protéger d'un trop funeste destin.
Combien d'heures avais-je déjà passées à les soupeser, à me laisser envahir par les souvenirs, à rester indécise, ne sachant qu'en faire, voulant tout à la fois m'en séparer et les conserver ? Je les prenais en main comme pour leur dire adieu puis, lasse, les reposais dans un carton, remettant à plus tard une décision encore trop déchirante.
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” Quelque chose avait basculé ; Un instant plus tôt rien n’était arrivé, un instant plus tard tout était bouleversé. […]
Comment nommer ce qui venait de se passer, de surgir comme la bête dans la jungle, elle ne le savait pas. Peu importait le nom d’ailleurs. Le mot était là, à n’en pas douter, même si elle hésitait à la désigner d’un nom ou d’un autre. Alice s’interrogeait : à quel moment la joie s’était-elle retirée ? Quand le basculement s’était-il produit ? Où était la frontière entre un ici déjà étrange et un là-bas inquiétant mais encore familier ? […] Comment sous le doigt innocent une petite boule éveillait-elle l’attention ?
Dans la partie de cartes contre le Roi et la Reine de cœur, Alice avait perdu ; ils l’avaient condamnée :
-Qu’on lui tranche la tête ! […]
Alice savait qu’elle n’avait pas d’autre choix que de consentir, donner son consentement à ce qui était advenu, à ce qui était. Ne pas se cabrer, ne pas se révolter ; au contraire : épouser le déséquilibre, chercher les forces obliques,
la botte secrète.
Dire oui.
Oui, dans les larmes et dans les rires.
Il naîtrait peut-être des arcs-en -ciel. “ pp.11-13
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Paris,le 15 juillet 2019

Mon très cher Man Ray,

Je m'adresse à vous comme à un vieil ami de la famille. Toute mon enfance à été bercée par les récits de ma mère qui évoquait l'effervescence de votre vie,de vos œuvres,les constellations de vos amitiés. Elle me laissait entrevoir que l'existence-et l'exigence- artistique et intellectuelle était le seul accomplissement désirable. (p.187)
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La librairie L' Âge d'Homme

Le premier volume qu'il aperçoit à la vitrine d'une librairie de Lausanne,c'est l'Homme révolté d'Albert Camus.Il entre dans la boutique, demande dans un anglais balbutiant aux accents slaves: "Where is Amiel ?",se souvenant de l'admiration de Tolstoï pour le grand diariste genevois.Aussitôt il se plonge dans la lecture des fragments du Journal intime d'Amiel dont bien plus tard,devenu éditeur, il publiera l'intégralité des
16 847 pages en douze volumes.

"Amiel m'apportait la preuve que ces gens si bien mis et si corrects que je voyais autour de moi,qui habitaient ces maisons si respectables d'apparence et si cossues, comme faites pour résister à toutes les atteintes imaginables, pouvaient être, en réalité, touchés par la détresse et le malheur.le Journal intime d'Amiel exprimait une douleur qui faisait écho à la mienne,et d'ailleurs il y avait aussi chez lui quelque chose d'un déraciné, après qu'il eut quitté l'humble milieu de ses parents pour fréquenter le beau monde de la bourgeoisie lettrée ".(p.330)
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Se séparer de nos propres souvenirs, ce n'est pas jeter, c'est s'amputer.
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Vider, le verbe me gêne. Je voudrais dire : « ranger », mais ranger n’est qu’une partie du travail. Certes, il faudra trier, évaluer, classer, ordonner, emballer mais aussi choisir, donner, jeter, vendre, garder...
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