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Citations de Lynn Flewelling (79)


Tu m’as interrogé sur la fidélité. Je t’ai dit que c’était une notion complexe.
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Tobin leva le couteau. La douleur l'obligea à ravaler ses lèvres avec un grognement quand il enfonça la lame encore plus avant. Il s'était toujours figuré que la minuscule esquille sortirait aussi spontanément qu'une simple écharde, mais sa chair s'était promptement refermée sur elle , à la manière dont un tronc d'arbre se cicatrise autour d'un clou. Il vrilla de nouveau la lame et entendit quelqu'un pousser un hurlement strident. On aurait dit la voix de Frère, mais sa propre gorge en était à vif.
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Cette nuit là, ils firent l'amour avec fougue et avidité; dans un violent déferlement de désir, ils se donnèrent l'un à l'autre avec une égale générosité. Lorsqu'ils finirent enfin par s'écarter, essoufflés et transpirants, leur peau était marquée de légers bleus et morsures. Une brise nocturne inhabituelle pénétrait par la fenêtre ouverte, les rafraichissant agréablement. Seregil roula sur le côté et posa sa tête sur le torse lisse d'Alec, tandis que celui-ci lui caressait délicatement les cheveux d'une façon qui lui donnait envie de ronronner. Seregil embrassa la peau chaude de son amant au niveau du cœur, savourant le goût salé et les battements puissants sous ses lèvres.
Si tu meurs, je te suivrai de près.
Certaines émotions et pensées se transmettaient plus clairement que d'autres par leur lien talimenios, ou peut-être qu'Alec le connaissait trop bien. Tirant doucement sur une mèche de ses cheveux, il murmura :
- Je t'attendrais aux portes de Bilary. Maintenant, arrête de t'inquiéter. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, tali.
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Au moment où Thero toucha Sedge avec sa baguette, une insupportable puanteur le parcourut. Il eut une brève impression d'yeux rouges et d'une gueule difforme pleine de dents jaunes avant qu'une effroyable force ne le frappe, en l'envoyant à l'autre bout de la pièce et dans le mur en pierre, si violemment qu'il en perdit presque connaissance. Il eut un haut-le-cœur et déglutit avec difficulté, en essayant désespérément de ne pas vomir.
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— Seuls les morts peuvent marcher avec les morts.
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Nous savons tous les deux ce qu'est Tobin, ce qu'il doit être, mais il est aussi ma fille bien-aimée, tout ce qui me reste d'Ariani. Si grand soit-il, aucun sacrifice n'est excessif pour préserver ses jours!
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Cet être silencieux, ancien et pâle comme les os n’était ni mâle ni femelle, mais puisqu’il n’avait pas de seins, on avait pris l’habitude depuis le temps de Hâzadriël de dire « il » et « lui » à son propos. Habillé et couvert par la magie du khirnari, il ne laissait rien paraître de remarquable.
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Ce n’était pas de la musique, mais l’étrange mugissement bourdonnant, sonore et ronronnant produit par l’oo’lu n’était pas déplaisant. En écoutant attentivement, on entendait la stridulation des cigales estivales, les beuglements d’un taureau, les coassements des minuscules grenouilles des marais et les appels des oiseaux. Les motifs étaient complexes lorsqu’un expert était à l’œuvre. Et pour les novices, il était impossible sans entraînement d’en tirer plus qu’un faible bruit de pet.
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Les rares mariages mixtes avec les Retha’noï avaient peu à peu été tolérés depuis que le peuple des montagnes s’était révélé être un allié loyal qui restait dans la vallée aussi jalousement que les Fays, sinon plus. Mais se reproduire avec un étranger ? C’était impensable, et strictement défendu.
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L’amour et la haine ne sont pas des sentiments si éloignés l’un de l’autre.
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La meilleure façon de nous protéger, c’est de convaincre tout le monde que nous reprenons toujours nos forces.
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- J'ai un grand-papa ? Je ferai sa connaissance un jour ?
- Non, mon chéri, ta grand-maman l'a empoisonné voilà bien des années.
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- Ce n'était pas de la bravoure. C'est juste qu'il n'y avait rien d'autre à faire, dit Alec en haussant les épaules, d'un air gêné.
- Par Sakor, tu as donc appris le secret de la bravoure.
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En équilibre précaire sur le faîte du mur hérissé de tessons Seregil fouillait d'un regard impatient les ombres du jardin, guettant l'arrivée de son compagnon. Alec se trouvait juste derrière lui quand il était ressortit par la fenêtre de la bibliothèque, ou du moins, c'était ce qu'il avait cru.Dans cette affaire, tout avait été trop long : trouver le moyen d'entrer, puis la bonne pièce (les indications qu'on leur avait fournies étaient erronées), enfin, dénicher la fameuse broche volée, que le malfaiteur à l'origine du larcin -un nouveau maître chanteur des plus retors qui sévissait depuis peu à Rhiminie - avait habilement dissimulée dans une cassette qui en contenait plusieurs dizaines d'autres. Seregil avait dû les examiner une par une à la lueur d'une pierre lumineuse. S'il n'avait pas été si attaché à la jeune dame dont la réputation dépendait du succès de cette mission, il aurait laissé toute cette satanée opération depuis longtemps.
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Magyana resserra la cape trempée qui l'enveloppait. Jamais au cours de ses trois cent trois ans d'existence, elle n'avait ressenti le froid aussi vivement. Peut-être la foi l'avait-elle réchauffée jusqu'alors, pensa-t-elle tristement : la foi en son mode de vie confortable, la foi en Nysander, le magicien qui avait été son âme sœur pendant deux siècles. Cette maudite guerre lui avait volé les deux, et bien plus encore.
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-- Auriez-vous l'obligeance de m'apprendre à parler correctement ? répéta-t-il avec autant de circonspection que s'il s'initiait à quelque langue étrangère. Et puis auriez-vous l'obligeance de m'affran... m'apprendre, pour les fantômes ?
-- Je ferai les deux du mieux que je pourrai, répondit-elle en souriant.
Tout bien réfléchi, elle en avait sainement jugé. Ce gosse-là était tout sauf un rutabaga.
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Cet hiver-là, les vents auxquels se mêlait la neige fondue fouettaient la mer et rugissaient dans les rues sombre de Rhiminie. Comme arrachés par un gigantesque enfant furieux, des tuiles et des bardeaux mal cloués tombèrent avec fracas dans les rues et les jardins. Les arbres nus oscillaient, le claquement de leurs branches semblable à des os s'entrechoquant. Dans le port, sous la citadelle, les navires amarrés étaient si secoués qu'ils cognaient contre les digues. Que ce soit dans la ville haute ou basse, même les tenanciers des maisons closes ne tardèrent pas à fermer leurs volets.
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Les trois jours suivants s'écoulèrent trop vite au gré de Ki, tout écartelé qu'il se retrouvait entre l'excitation d'exercer le commandement pour la première fois et le sentiment de culpabilité que lui causait sa séparation d'avec Tamír. Il consacra ses journées à veiller sur l'équipement de sa compagnie et à dresser des plans avec Jorvaï en vue de la première confrontation à laquelle il serait associé. Quant à ses soirées, il les passait auprès de Tamír, à guetter dans ses regards l'ombre d'un regret, mais il n'y perçut que du contentement pour lui-même et l'ardent désir de l'amener à se distinguer au cours des opérations.Le soir qui devait précéder son départ, il s'attarda chez elle après que les autres se furent tous retirés. Comme ils se tenaient assis près de la fenêtre ouverte, à siroter leur dernière coupe de vin tout en prêtant l'oreille aux chants des grillons, il fut surpris par la vision qu'il avait d'elle. Elle était en train de contempler d'un air pensif les constellations du firmament, et l'un de ses doigts délicats parcourait lentement le motif en relief de son hanap d'argent. Elle portait en l'occurrence une robe brodée de pampres d'or et dont le rouge sombre lui seyait à merveille. La lumière de la chandelle adoucissait ses traits et mettait des reflets mouvants dans sa chevelure qui se répandait librement sur ses épaules et sa poitrine.En ce moment précis, Ki perdit Tobin de vue comme cela ne lui était encore jamais arrivé. Les lèvres de Tamír lui semblèrent aussi pulpeuses que celles de toutes les filles qu'il avait jamais embrassées, ses joues aussi lisses que celles d'une jouvencelle et non plus d'un garçon imberbe. Sous ce jour-là, elle lui donnait presque un sentiment de fragilité. Il avait comme l'impression qu'il la voyait pour la toute pre­mière fois.Et puis elle se tourna vers lui et haussa un sourcil en une expression tellement coutumière qu'elle lui ressuscita Tobin sur-le-champ, Tobin qui le dévisageait du même œil que toujours.
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Tout englué qu'il se trouvait encore sur la bordure de songes ténébreux, Tobin prenait conscience, petit à petit, du fumet qu'exhalait le bouillon de viande et d'une rumeur feutrée de voix indistinctes dans les parages. Trouant le noir à la manière d'un fanal, elles le firent émerger du sommeil. C'était la voix de Nari, ça. Que diable sa nourrice venait-elle fabriquer à Ero ?Il ouvrit les yeux et se rendit compte avec un soula­gement mêlé de perplexité qu'il occupait son ancienne chambre, au manoir.
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Les tortionnaires d'Asengai avaient des habitudes réglées comme du papier à musique : ils s'arrêtaient toujours au coucher du soleil. De nouveau enchaîné dans un petit coin de cette cellule pleine de courants d'air, Alec tourna son visage vers le mur dénudé et pleura jusqu'à en avoir mal à la poitrine.Un vent froid provenant des montagnes gémissait à travers les grilles au-dessus de sa tête, amenant avec lui la douce odeur de la neige à venir. Toujours en pleurs, le garçon se terra plus profondément encore dans la paille rance. Elle grattait douloureusement là où il avait été frappé et où les bleus fleurissaient sur sa peau nue. Mais c'était mieux que rien et tout ce qu'il avait.
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