Citations de M.C. Beaton (1508)
- Vous êtes anglaise ?
- Oui, répondit joyeusement Jenny. Je suis en vacances [ ici, dans les Highlands ]
- Vous auriez mieux fait de rester chez vous.
Son amie pouvait manger tout ce qu'elle voulait sans jamais prendre un gramme, alors qu'elle, il lui suffisait de regarder des desserts pour prendre un tour de taille.
Il se rappela qu'il n'avait pas dîné, mais il était harassé et eut seulement le courage de se préparer un sandwich. Il fit cuire du foie pour Lugs, sans saisir ce qu'il y avait d'ironique à faire à manger pour son chien malgré la fatigue, mais pas pour lui- même.
« Je vous sers un sherry ? proposa Agatha. Vous paraissez épuisée.
– Alf a pris froid. » Alf était le pasteur, et Agatha trouvait ce nom ridicule pour un ecclésiastique. Peregrine, Clarence, Digby, ou un prénom de ce style, voilà qui aurait été mieux. « J’ai fait les visites aux paroissiens à sa place. Honnêtement, la moitié d’entre eux ne se donnent même pas la peine de venir à l’église. »
Agatha posa un verre de sherry en face d’elle et déclara :
« Je suppose que personne ne craint plus Dieu. Or les gens aiment bien se faire peur.
– Cynique, mais juste. La nouvelle religion, c’est l’écologie. “La planète est en train de mourir, les calottes glaciaires fondent, et c’est entièrement votre faute, à vous autres pécheurs.”
Sont-ils tous aussi odieux qu'ils en ont l'air ? se demanda Hamish. Ou le sont-ils devenus à cause des deux meurtres dont ils ont été témoins ?
Les suspects se multiplient comme des petits pains
À vingt-trois ans, Melissa se considérait comme une adulte indépendante et sûre de ses choix. Mais ici, ses certitudes fondaient comme neige au soleil, la laissant désarmée. Pour un peu, elle aurait sangloté telle une gamine.
Voyons, Aggie, ce Noël idéal n’existe pas. Reviens sur terre ! Les gens sont stressés. Ils boivent trop, se disputent et décident qu’ils se sont toujours détestés.
Pourquoi ne pas chercher une place dans une entreprise plus agréable ?
Pourquoi ? Parce qu’il y avait deux rêves auxquels elle s’était cramponnée, au fil des ans. Le premier, c’était de travailler à Mayfair. Le second, c’était qu’un jour, elle achèterait un cottage dans les Cotswolds, où elle était allée enfant faire du camping avec ses parents. Ils s’étaient abrutis d’alcool pour tromper leur ennui, se plaignant de ne pas avoir opté pour un camp de vacances comme ceux où ils se rendaient d’habitude. Agatha, au contraire, avait été enchantée par la beauté et la tranquillité de la région.
Mais l’ambitieuse Agatha voulait à tout prix tourner la page d’un passé misérable : elle avait fui les quartiers pauvres de Birmingham où elle avait grandi, coupé les ponts avec ses parents alcooliques, plaqué son mari Jimmy Raisin. Elle se disait parfois qu’elle aurait dû divorcer pour mettre fin à leur mariage désastreux, mais remettait toujours cette décision à plus tard, et au bout d’un moment, elle supposa que l’alcool avait dû tuer son mari comme il avait tué ses parents.
Si, faute de moyens, elle habitait un modeste studio à Acton, elle prenait soin d’acheter des vêtements de marque dans les friperies et s’efforçait de gommer au maximum son accent de Birmingham.
Elle sentit le courage l’abandonner. Muette de terreur, elle resta là à regarder les journalistes qui restèrent là, à la regarder.
« Vous êtes la bonne, ou quoi ? » fit une voix.
Piquée au vif, elle retrouva la parole. La bonne, non mais ! Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir !
« J’ai une information à vous communiquer, commença-t-elle. Je suis la directrice de l’Agence de communication Agatha Raisin et je représente sir Bryce Teller. La nuit du meurtre, mon client avait ingéré une forte dose de barbituriques, ce qui explique qu’il n’ait rien entendu. Je vous invite à vérifier cette information auprès de son médecin, le docteur Giles Friend, à trois maisons d’ici. Voici l’ordonnance. Regardez-la bien, puis rendez-la-moi.
Maintenant, si vous voulez recevoir d’autres infos croustillantes de ma part, il va falloir être bien gentils et arrêter de clouer sir Bryce au pilori.
Je hais cette situation ! » éclata-t-elle. Puis elle ajouta, avec un grand sourire : « Vous savez quoi ? Je rends mon tablier ! Je ne suis pas sous contrat. Je vais retourner là-bas et donner ma démission. Ouf ! »
Quand elle eut allumé sa cigarette, il reprit : « Parlez-moi de vous. » (..)
« Mais alors, pourquoi travailliez-vous pour Jill ? s’étonna sir Bryce.
– Je voulais apprendre le métier de la com’. Si ça se trouve, je suis douée pour ça ! Jill n’y comprend rien. Elle m’emmène avec elle comme bonne à tout faire quand elle invite des journalistes au restaurant ou autre. J’ai un dossier secret sur chacun d’eux. Je connais leurs points faibles. Je sais comment faire pression sur eux.
– Vous êtes une jeune femme effrayante. Ah ! voilà le café. Comment l’aimez-vous ?
– Noir, s’il vous plaît.
– Alors, comment vous y prendriez-vous pour m’aider ?
Vêtu d’un costume sur mesure de bonne coupe, d’une chemise blanche et d’une cravate en soie, l’homme prit place dans un fauteuil face à Agatha.
« Votre nom? demanda-t-il.
– Agatha Raisin.
– Et vous êtes ?
– La secrétaire de Jill Butterfrick.
– Qu’on envoie pour me dire que sa chère agence ne me représentera pas ?
– Euh, oui, admit Agatha, la gorge serrée.
– Vous voulez un café ?
– Oui, s’il vous plaît. »
(…)
Et vous qu'est ce qui vous a amenée à venir vivre ici ?
- Avant, j'enseignais dans un collège public du Lanarkshire. La plupart des élèves avaient des parents au chômage, leurs conditions de vie étaient horribles. Certains de ces garçons étaient portés sur la violence. Un jour, un gamin m'as mis un couteau sous la gorge dans la cour de récréation - ce sont deux de mes collègues qui l'ont désarmé. L'établissement a réclamé une exclusion, mais notre généreuse hierarchie a jugé bon de le garder.
" De mon temps, les folies de la ville se répandaient lentement jusqu'à nous ; aujourd'hui elles circulent à la vitesse d'une diligence."
Oliver Goldsmith
- Je suis déjà trempé. Avec cette pluie, je n'y vois pas à deux pas.
- Par ici, c'est ce qu'on appelle une belle journée, (...).
Il y a toujours de l'espoir. Pour toute femme, quel que soit son âge, il y a toujours de l'espoir.
Elle sentit le courage l’abandonner. Muette de terreur, elle resta là à regarder les journalistes qui restèrent là, à la regarder.
« Vous êtes la bonne, ou quoi ? » fit une voix.
Piquée au vif, elle retrouva la parole. La bonne, non mais ! Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir !
« J’ai une information à vous communiquer, commença-t-elle. Je suis la directrice de l’Agence de communication Agatha Raisin et je représente sir Bryce Teller. La nuit du meurtre, mon client avait ingéré une forte dose de barbituriques, ce qui explique qu’il n’ait rien entendu. Je vous invite à vérifier cette information auprès de son médecin, le docteur Giles Friend, à trois maisons d’ici. Voici l’ordonnance. Regardez-la bien, puis rendez-la-moi.
Maintenant, si vous voulez recevoir d’autres infos croustillantes de ma part, il va falloir être bien gentils et arrêter de clouer sir Bryce au pilori.
Toutes les tâches ingrates retombaient sur le dos d’Agatha. Elle ne supportait cette situation que parce qu’elle voulait s’imprégner de Mayfair. Elle passerait bientôt à autre chose, et alors, songeait-elle avec cynisme, il faudrait au moins trois employés pour la remplacer !
Le lendemain matin, un nouveau garçon de bureau, le visage blafard et boutonneux et les cheveux coiffés en crête, déposa le courrier sur son bureau d’un geste désinvolte. On aurait dit un gamin.
« Voilà pour vous ! dit-il avec un accent cockney.
- Quel âge as-tu ? demanda Agatha. Je ne fais pas travailler les enfants, moi !
- Quinze ans.
- Et tu t’appelles ?
- Roy Silver.
- Écoute-moi bien, Roy : maintenant tu travailles à Mayfair, alors il faut que tu aies le physique de l’emploi. Va voir Freda, qu’elle te donne un peu d’argent. Ensuite, file chez le coiffeur et débarrasse-toi de cette crête !
- Maïs je suis juste un garçon de bureau ! »
Agatha vrilla son regard sur le jeune freluquet.
« Ok, chef, j’y vais tout de suite. »