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Critiques de Malin Persson Giolito (108)
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Délits mineurs

L’aire de jeux comme point de départ mais aussi comme point d’arrivée pour Billy et Douglas, deux gamins que la vie n’aurait pas dû mettre sur le même chemin. Dans cette banlieue de Stockholm, ces deux-là sont diamétralement opposés, tant physiquement que dans le milieu où chacun évolue. Billy est issu du quartier de Varinge, pauvre où la délinquance règne en maître. Leila, sa mère, est seule pour s’occuper de toute la fratrie et faire tourner son foyer. Parallèlement, Douglas, alias Dogge, vient des beaux quartiers de Ronnviken où les maisons individuelles et les grosses voitures fleurissent à vue d’œil. D’une famille bourgeoise huppée, Dogge est fils unique et ces parents sont loin du modèle qu’on peut attendre d’un milieu aisé. C’est à l’âge de 6 ans qu’il fait la connaissance de Billy sur l’aire de jeux. Indéniablement attiré par cette petite tête blonde, les deux enfants ne se lâchent plus, Douglas allant jusqu’à sécher les cours pour retrouver Billie dans son école. Une amitié avec un grand A.

Oui mais voilà que quelques années plus tard, le corps de Billie est retrouvé sans vie sur la fameuse aire de jeux où l’on voyait souvent les deux garçons ensemble. Très vite, les accusations se tournent vers Dogge… A-t-il réellement tué son meilleur ami ?



L’histoire se passe à Stockholm mais elle aurait totalement pu trouver ancrage à Paris. Impuissants, nous assistons à la chute de ce duo. Un engrenage qui va les broyer un par un à un si jeune âge. D’abord de petits délits mineurs pour rouler des mécaniques, se faire repérer mais des ennuis qui vont vite les dépasser et les faire basculer dans des règlements de compte et des trafics de stupéfiants bien plus gros qu’eux. Astucieusement, l’auteure va alterner des chapitres courts sur les réminiscences de l’enfance des deux amis et l’enquête qui tente de comprendre le cheminement.



Vertigineux, mais très actuel, il n’y qu’un pas entre les délits mineurs et la criminalité.

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Délits mineurs

Banlieue de Stockholm, un gosse de 14 ans, Douglas, dit Dogge vient de tuer son meilleur ami, Billy, du même âge de deux balles dans la tête. Dogge venait du quartier riche et blanc de Rönnviken alors que Billy vivait dans le quartier pauvre, gangrené par la délinquance, de Varinge. Les deux gosses étaient copains depuis l'âge de 6 ans.

Nous allons suivre, pendant 18 jours, les enquêteurs, dont un en particulier, Farid qui est issu de Varingue et en comprend le fonctionnement, la mère et la fratrie de Billy, Dogge et sa mère veuve ainsi que la bande du chef de gang Mehdi.

On voit les enfants plonger dans les délits mineurs dès l'âge de 8 ans avec du chapardage puis très vite tomber sous la coupe d'un chef de gang qui les entraîne dans des cambriolages, du trafic de drogue, des tabassages punitifs. On voit également le quartier de Varingue s'enfoncer dans la violence, la misère, la décrépitude; l'épicier turc Sudden voit son épicerie, la seule, se faire régulièrement attaquée; sa fille de 12 ans a été violentée par Dogge alors qu'il n'avait que 13 ans.

L'enquête est poussive et manque de rythme mais ce n'est pas le propos de ce roman noir social d'autant qu'on sait dès le début qui a tué qui mais on n'en connaît pas les raisons. Ce qui paraît essentiel, c'est la séparation de deux quartiers totalement antinomiques reliés par un tunnel et l'amitié de deux gosses qui n'auraient jamais dû se rencontrer dans une relation inversée par rapport à leur milieu social : Billy est apprécié, aimé alors que Dogge est rejeté ou méprisé, Billy a la volonté de prendre sa vie en mains et de s'en sortir alors que Dogge se laisse entraîner toujours plus bas . C'est aussi la condamnation de pères démissionnaires et absents, de mères dépassées bien que l'une, la mère de Billy, qui a élevé seule quatre enfants, se débat de toute ses forces pour protéger ses enfants alors que l'autre s'abrutit d'antidépresseurs pour supporter sa vie.

C'est aussi la peinture d'une police qui manque de moyens et qui les consacre en priorité aux quartiers qui en ont le moins besoin, qui laisse la situation dégénérer et devenir explosive. Le personnage de Farid, qui a passé son enfance à Varinge, est plein d'humanité, désespéré de ne pas pouvoir aider ces gosses qui se laissent éblouir par l'argent, le paraître, la popularité de petites frappes de quartier.

Ce roman écorne très sérieusement l'image idyllique de la Suède que la presse se plaît souvent à nous décrire comme un pays en pointe en matière d’éducation, de santé, de qualité de l'environnement, de liens sociaux, d’engagement civique, de sécurité et de satisfaction à l'égard de la vie ; il est assez déprimant, comme l’est peut-être la vie dans ces banlieues de Stockholm, car il fait un constat mais ne fait briller aucune lueur d’espoir pour l’avenir.
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Délits mineurs

J'avais d'abord regardé la série sur Netflix (Deliver Me) que j'avais beaucoup aimé. Quand j'ai su que c'était tiré d'un livre, je me suis dit pourquoi pas. Surtout quand j'ai su que c'était la même la même auteure que pour Quicksand (que j'ai préféré, j'avoue quand même).

Délits Mineurs nous racontent des sujets actuels dans les cités, qui arrivent un peu dans n'importe quel pays. Même si j'ai préféré la série, la lecture reste agréable. À lire sans prise de tête.
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Délits mineurs

Gros coup de cœur pour ce polar social qui analyse en profondeur et à 360 degrés la faillite du modèle suédois qui faisait la fierté du pays dans les années 80.



La nuit est tombée sur Varinge, ville nouvelle de la banlieue de Stockholm. Billy, 14 ans vient d’être assassiné par 2 balles tirées à bout portant par son meilleur ami Dogge. Que s’est-il passé pour en arriver là ? L’enquête est confiée à Farid, policier de proximité qui a vu les deux enfants partir à la dérive et qui cherchera à comprendre cette spirale de la violence dans laquelle ils ont été entraînés.



Le titre du roman est parfaitement choisi : Délits mineurs, ce sont ces petits délits qu’on laisse passer par indifférence, par manque de moyens, de temps mais aussi par lâcheté et cela passe par le dysfonctionnement familial comme, à une échelle plus vaste, par l’aveuglement idéologique ou l’angélisme politique. Et quand une société démocratique n’est plus capable de gérer ces délits mineurs, c’est alors la porte ouverte à l’escalade. C’est une brèche dans laquelle s’engouffrent la grande criminalité aussi bien que l’auto-défense et le racisme.



Ce polar pourrait être un livre politique tant l’analyse qu’il livre du terreau menant à l’anarchie et à la violence est précise et circonstanciée. Impuissance des parents, du système scolaire, de la police, inefficacité des services sociaux et de la justice, faute de moyens souvent ou parfois de laxisme. On ne reconnait pas le mal quand il s’immisce, on colmate à la va-vite, on bricole et quand la catastrophe survient, il est trop tard et c’est toute la société qui se trouve déstabilisée.



La structure même du roman, qui alterne par courts chapitres le passé et le présent, permet de comprendre les mécanismes menant à ces situations dramatiques tout en maintenant un suspens permanent.

Si l’écriture reste classique, j’ai apprécié la force de certaines phrases qui font mouche et poussent le lecteur à la réflexion.



Ce texte très habile nous alerte sur la fragilité de nos démocraties, véritables colosses aux pieds d’argile.
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L'enfant qui ne souriait pas

Un enfant maltraité, qui n'arrive jamais à sourire, et élève perturbé, est place en famille d'accueil, à la suite des traces découvertes par son institutrice, un père en fuite, que les services sociaux et la police n'arrivent pas à arrêter, une mère qui "a un côté peu sympathique aussi frappant que difficile à cerner, parce qu'elle semble manipulatrice", une avocate spécialisé dans la défense des enfants battus. 4 personnages principaux. Alex, l'enfant retrouve finalement sa mère pour le meilleur....ou pour le pire, a l'occasion de la fête de la Saint Jean.

Ce premier roman d'une auteure, ancienne avocate n'apporte pas de réelle surprise, assez vite on pressent une issue de l'intrigue.

Par contre l'atmosphère, le problème de l'enfance maltraitée, du suivi de ces enfants, méritent les quelques heures de lecture

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Quicksand

Je possède Quicksand depuis sa sortie (8 mars 2018) grande amatrice de la littérature suédoise j’ai été encore une fois gâtée !



Une fusillade dans une salle de classe d’un lycée huppé dans la banlieue chic de Stockholm.



Cinq personnes gisent sur le sol perforées de balle , au milieu d’elles Maja Norberg , dix-huit ans à peine , élevé modèle fille de bonne famille , son petit-ami Sebastian fils de la plus grosse fortune suédoise , Amanda sa meilleure amie ou encore son ami Samir brillant fils d’immigrés figurent parmi les victimes .



Tout semble accuser Maja & Sebastian pourtant la vérité est beaucoup plus complexe qu’elle ne paraît …



En retraçant les débuts de leur idylle , le passé de nos protagonistes, le point de vue de Maja , nous pénétrons dans un univers où les apparences sont carrément trompeuses.



Ne nous arrêtons pas sur le préjugé de pauvres petits enfants de la haute société suédoise pauvres adolescents riches qui vivent avec une cuillère d’argent entre les lèvres .



Rien n’est aussi si simple .



Violence mal-être dépression drogues solitude tellement d’éléments qui nous font adorer nos existences plus simplistes et beaucoup moins luxueuses . Après tout l’argent ne fait pas le bonheur n’est-ce pas ?L’ouvrage nous fait voyager entre la maison d’arrêt où est incarcérée Maja , le procès qui se tient ensuite et le passé qui retrace



Tout les événements importants qui nous permettent de comprendre d’entrer dans la tête de Maja et de juger si elle est coupable ou non …



Un roman extrêmement sombre une ambiance pesante .



L’intrigue est bien ficelée , l’histoire addictive , cela nous tient en haleine fermement tout au long du récit !



J’ai eu envie de savoir précisément et intensément pourquoi Maja s’est retrouvée dans cette situation apocalyptique où les gens auxquels elle tient sont tous décédés , et si elle a activement participé à cette fin fatale…



Est-elle finalement coupable ? Qu’est-il arrivé ? Pourquoi autant de violence ?



Un bain de sang traumatisant qui ne laisse personne indemne qui fait toujours autant réfléchir sur la dangerosité des armes , ces débats qui font fureur aux USA depuis des décennies …



Nous sommes pourtant en Suède mais l’ambiance était un peu similaire à un lycée américain les adolescents rencontrent tous les mêmes problématiques les mêmes troubles peu importe le pays la nationalité…



Un roman fort , poignant , intense qui a été plutôt bien adapté par netflix je l’ai lu en même temps que j’ai visionné les 6 épisodes de la mini série netflix ce n’était absolument pas décevant bien au contraire j’ai été agréablement surprise par la qualité de l’adaptation !



Je ne peux que vous conseiller de lire l’ouvrage mais aussi de regarder son adaptation !
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Quicksand

Maja Norberg est au milieu d'un énorme scandale qui fait la une des journaux ; la jeune fille est accusée d'avoir eu un rôle important lors de la fusillade qui a eu lieu dans sa classe. L'autre accusé, Sebastian (son petit ami), a été tué par Maja qui est également coupable de la mort d'Amanda, sa meilleure amie.

Était-ce de l'autodéfense ? Maja a-t-elle atteint Amanda en essayant d'empêcher Sebastian de tirer une nouvelle fois ? La jeune fille savait-elle que, un peu plus tôt, son petit ami avait tué son père ? Maja est-elle coupable ?



Le livre nous fait voyager entre le procès de Maja, la maison d'arrêt où elle est placée en attendant de savoir quelle sera sa peine et l'année précédant la catastrophe. C'est la jeune fille qui nous raconte son histoire, en nous interpellant de manière régulière et en nous disant ce que nous pensons d'elle (même s'il lui arrive d'être à côté de la plaque avec mes pensées à moi, mais bon).

Quicksand est un roman très sombre et à l'ambiance assez lourde. Il nous plonge dans le monde de ces adolescents venant d'une école réputée pour instruire "les enfants de...". Ce livre nous tient en haleine jusqu'au bout, que l'on soit du côté de Maja (ça c'est moi) ou non (ça c'est je-sais-pas-qui).



Pour moi, cette histoire était une première. Parce que ça se passe en Suède, d'abord. Que je n'avais jamais rien lu ou vu comportant des scènes de tribunal (excepté Broadchurch durant la saison 2), ensuite. Et, enfin, même en cherchant bien dans ma mémoire, je ne me rappelle pas avoir déjà lu un roman aussi glauque, psychologique et terre-à-terre... Peut-être à quelques exceptions près.

Ce livre me laisse légèrement perplexe même si, après réflexion, je le trouve plutôt bien écrit ; Malin Persson Giolito arrive à nous mettre dans la tête de Maja, de nous faire comprendre ce que la jeune fille a vécu, pensé et pourquoi elle a agi comme ça.

La version que j'ai lu est une réédition du livre paru en 2018 sous le titre "Rien de plus grand" qui a été adapté en série sur Netflix.

Bien que j'aie apprécié ce livre, je le déconseille vivement aux moins de 15-16 ans (et encore)...
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Rien de plus grand

Le procès de Maja Norberg, seule rescapée indemne d’une fusillade dans un lycée. Indemne peut-elle l’être vraiment ? Physiquement certes. Que s’est-il passé dans cette salle de classe et avant ? Maja nous livre ses pensées à la première personne, entre souvenirs et moment présent, parfois au compte-goutte, parfois en un flot continu. Victime ou coupable ?



Le personnage de Maja m’a émue et touchée. Je l’ai sentie sous le choc, dans un véritable stress post traumatique, fragile au possible et tout en sensibilité. Elle ne mâche pas ses mots mais lorsqu’elle relate l’évènement c’est de façon assez froide, détachée : on éprouve ses difficultés à repenser à cela. Plus encore à repenser à sa famille, sa vie d’avant. Alors elle verrouille son esprit, ne relate que les faits. Une immense solitude pèse sur elle, depuis longtemps, avant même son enfermement.

Est-il si difficile pour les parents, les adultes, de parler réellement aux jeunes ? de poser des questions intéressées ? d’accompagner, d’entourer ? Il semblerait, c’est ce qui ressort à plusieurs reprises dans les diverses familles dépeintes.

Pourtant Maja fait partie de la jeunesse dorée suédoise, habite un beau quartier, côtoie les plus riches familles. Mais l’argent ne fait pas le bonheur, n’est-ce pas ?

Dans une première partie, les informations sont distillées au goutte à goutte : l’auteur tient en haleine le lecteur, joue avec son impatience de découvrir « l’affaire », toujours sous fond de procès qui démarre. Puis les souvenirs affluent : l’ambulance, la maison d’arrêt, les interrogatoires et l’isolement total. Et enfin les souvenirs de sa vie d’avant l’évènement, comment tout ça a pu se produire, comment on en arrive à une tuerie sanglante. Et on revient au procès ponctuellement, régulièrement.

Ce récit est donc très structuré, offre des changements de rythme, permet de reprendre son souffle pour mieux repartir. Il y a des passages pesants, révoltants, affligeants, et d’autre un peu plus légers. Toutefois même lorsqu’elle décrit le bonheur qu’elle a connu, subsiste en toile de fond son traumatisme actuel et cette angoisse sous-jacente. Pour le coup, c’est une lecture lente, qui m’a demandé une certaine concentration. Je ne l’ai pas lu en un souffle, j’ai pris du temps pour connaître le personnage et prendre connaissance des faits.

Victime ou coupable ? Chacun se fera son propre avis.



Je lis sur la quatrième de couverture : « portrait dérangeant et empathique d’une génération ». Portrait dérangeant certes, mais portrait d’une portée universelle. Les enfants ne sont-ils pas le reflet de la vie parfois détraquée des adultes ?



Je remercie chaleureusement les Editions Presses de la Cité pour l’envoi de ce 4e roman de l’auteur, ainsi que Babelio pour l’organisation de la Masse Critique privilégiée.

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Rien de plus grand

Des coups de feu. Une salle de classe avec, semble-t-il, 5 morts, l’un d’eux tenant encore son fusil, et Maja, intacte, un fusil à la main. Que s’est-il donc passé ? Interpellée, la jeune fille passera 9 mois en maison d’arrêt avant que son procès ne débute.

C’est elle qui relate ce qui s’y dit, ce qu’elle ressent, ce dont elle se souvient quand, entre les audiences, elle retourne en cellule

Elle avait à peine 18 ans quand elle a été élue petite amie par Sebastian, un jeune homme gravement perturbé mais adulé en tant que fils de la plus grosse fortune de Suède. Au cours des fêtes somptueuses qu’il organise, les jeunes du lycée noient leurs peurs dans l’alcool, la drogue et le sexe

Peu à peu, gorgé de drogues et écrasé par son père, Sebastian entre dans une spirale de haine, de folie et de chantage dans laquelle il piège Maja.

Au fil du procès, Maja s’interroge et doute, est-elle coupable ou non ? Elle hésite et réfléchit car si l’inculpée tremble, pleure, s’accable de ce qui s’y dit, en même temps elle analyse avec une grande maturité ce qui s’y tait : les préjugés qui farcissent chaque témoignage, chaque regard ; les grands principes brandis mais foulés chaque jour aux pieds ; la fausseté fondamentale de tout jugement qui se pose depuis l’extérieur sans rien connaître de l’intime du sujet.

Remarquable, ce livre est néanmoins lent car il chemine au rythme de la pensée
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Rien de plus grand

***



Maja Norberg a 18 ans et vient de passer plus de 9 mois en maison d'arrêt. Pourquoi ? Parce qu'on l'accuse de complicité de meurtres dans la tuerie qui s'est passée dans une classe de son lycée. Parce qu'on affirme qu'elle a intentionnellement ôter la vie à des jeunes qu'elle côtoyait tous les jours. Parce qu'on soutient que rien n'était plus grand que l'amour qu'elle vouait à Sebastian. Mais rien n'est aussi simple, aussi clair et aussi rigide que ça...



J'ai mis du temps à apprécier ce thriller. Il est pourtant bien écrit mais sa construction m'a parfois semblé longue et les répétitions nombreuses. J'ai eu l'impression de tourner en rond et de revivre a plusieurs reprises les mêmes scènes. Mais une fois le verdict tombé, dans les toutes dernières pages, j'ai repris mon souffle... C'est alors que j'ai compris que Malin Persson Giolito avait volontairement donné un rythme lent à son récit afin qu'on se sente totalement impliqué et proche des personnages. Et c'est finalement un moment de lecture particulier, une histoire dense et compliquée, où chaque fil tiré ouvre une nouvelle porte, dévoile un nouveau coupable, redistribue les cartes et offre un peu d'espoir...



Merci à NetGalley et aux éditions Presses de la Cité pour le partage de ce roman...
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Rien de plus grand

Sachez tout de suite que ce livre m’a provoqué un petit coup de coeur mais il m’est vraiment difficile de vous expliquer pleinement pourquoi il m’a marqué sans ne rien vous révéler de son intrigue. Mais je vais tacher de vous faire passer au mieux mon enthousiasme pour vous communiquer l’envie de le lire et de pouvoir, ainsi, en discuter plus avec vous quand vous l’aurez lu. Bon, pour être tout à fait honnête, au départ j’ai eu peur de m’ennuyer, parce que les thrillers scandinaves ne sont pas toujours des réussites pour moi, parce que la longueur des chapitres m’a un peu freiné aussi et que, avec la narration interne, je craignais un monologue un tantinet trop lourd pour 500 pages. Mais, au fur et à mesure de la lecture, j’étais de plus en plus prise par cette histoire, les chapitres longs ne me gênaient plus et, plus le temps passait, plus me décoller des pages était compliqué. J’y pensais en boucle, même entre deux séances de lecture, et je n’arrêtais pas de dire « mais que c’est bon! C’est sacrement bon ce livre » et cet effet s’est intensifié jusqu’à avoir ressenti un coup de coeur. L’histoire est [...]



Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
Lien : http://yuyine.be/review/book..
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Rien de plus grand

Une lecture qui se traîne en longueur, on a les yeux qui se ferment, on admire sa tapisserie...



Pourtant, les procès, en littérature, j'adore ! Mais là, rien ne m'a passionné...



J'ai sauté des lignes, puis des paragraphes avant de carrément sauter des pages et des pages, filant directement à la fin, juste pour savoir, avant de le replacer dans mes étagères dans le coin "À déposer dans une boîte à livres".



Au suivant ! 
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Rien de plus grand

Rien de plus grand de Malin Persson Giolito m'a été envoyé par Les Presses De La Cité et net galley.

Je suis amatrice des thrillers psychologiques, des histoires de tuerie, et ce roman m'a captivée.

Nous découvrons Maja Norberg, dix-huit ans à peine, élève modèle et fille de bonne famille. Elle se retrouve seule survivante d'une tuerie. Dans la salle de classe d'un lycée huppé, cinq personnes gisent sur le sol, perforées de balles. Elle les connaissait tous, elle seule est en vie, qu'elle est son implication là dedans ??

Neuf fois plus tard, lors de son procès, on va découvrir le pourquoi du comment...

Rien de plus grand est un excellent roman. Il se lit rapidement, puisqu'une fois ouvert, il est très difficile de le lâcher !

On ne s'ennuie pas une minute, il y a énormément de rythme et en le refermant j'ai fait Waouh, à bout de souffle !

J'ai adorée ce livre, il est vraiment très très bon et mérite un gros cinq étoiles.
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Rien de plus grand

Qu'est-ce que c'est plus effrayant : une fusillade dans une salle de classe d'un lycée de la banlieue chic de Stockholm qui a laissé cinque morts ou la description du quotidien médiocre, vide d’intérêt des adolescents riches ? Ce roman radiographie les hypocrisies des classes dirigeantes et l'extrême violence qui resurgit sur leurs enfants.
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Rien de plus grand

Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les Presses de la cité pour m'avoir offert l'opportunité de découvrir cette auteure suédoise. Ma dernière lecture dans ce genre littéraire nordique n'était pas vraiment concluant malgré le prix qui lui était attribué. Celui-ci est également primé, mais n'allais-je pas être à nouveau essuyer une nouvelle déception ?

Le résumé est prometteur, le titre surprenant et l’intérêt de Netfix intriguant et ma curiosité l'emporte et on ne refuse pas une masse critique privilège. Et cerise sur le gâteau ma binôme a aussi reçu ce livre Go pour une nouveau partenariat.

Une fois encore je suis étonnée de constater que Malin Persson Giolito est au départ avocate et que ce n'est pas son premier roman. Elle brosse le contexte politico- économique du pays comme bien d'autres auteures que j'ai pu lire, il semble que se soit un sujet de préoccupation et source de nombreux problèmes en Suède. Mais quel peut-être le rapport dans cette intrigue dans laquelle une jeune fille sort indemne d'une folie meurtrière dans un lycée ? Une jeune fille victime ou bourreau ?

Le lecteur ne sait que penser et 1000 questions se bousculent dans sa tête. Dans un premier temps nous nous comportons comme des jury de base et soumis à nos préjugés nous penchons pour la culpabilité de Maja. N'est-elle pas incarcérée suite à l'enquête ? Elle donc forcement coupable. Oui facile de se répéter cette maxime : innocente jusqu'à la preuve du contraire . Maintient-on un mineur innocent en prison ? Il semble que oui dans le système judiciaire suédois et l'argent ne peut rien y faire pas de libération sous caution comme aux USA.

C'est à travers le point de vue de l'accusé au cours du procès et de son incarcération que le lecteur découvre les événements qui ont précédés le drame. A travers le récit de Maja nous suivons ce thriller psychologique sociétal. Et nos certitudes s'envolent.

L'intrigue et les thèmes abordés sont très contemporains et effrayants avec cette tuerie, une de plus impliquant des ados. Mais quel malaise hante nos jeunes pour qu'ils en arrivent à de telles extrémités ?

Nous suivons donc Maja dans son quotidien, une jeune fille reconnue coupable par la société, complice, incitatrice de meurtre mais le lecteur se demande au fil des chapitres si elle n'est pas simplement une victime collatérale ?

Au fil du récit nous découvrons le passé de notre personnage principal, une jeune fille assez passive dans sa relation avec Sebastian ce fils à papa, ce petit ami que tout le monde lui envie,qui flatte son propre ego, une relation qui fait la satisfaction de ses parents que j'ai trouvé bien tolérants et eux même effacés. Mais personne ne voit donc rien ? L'auteure brosse ici un tableau très désolant des relations parents/enfants des interactions et des impacts sur la vie des uns et des autres.

Ainsi nous faisons la connaissance de Sebastian, un jeune homme qui peut tout se permettre sans aucun filtre ni aucune limite. Son pouvoir sur autrui est immense, c'est effrayant. Il est envié souvent, et détesté parfois. Mais l'argent ne fait pas le bonheur, cette maxime se confirme. Sebastian a beau s’étourdir de fêtes, de voyages au bout du monde sur un coup de tête, il est malheureux, rejeté par son père et semble s'accrocher à Maja comme à une bouée de sauvetage, mais le poids de ses chaines ne risque-t-il pas d’entraîner cette derrière dans sa noyade ? A moins que ce ne soit Maja qui le pousse à des décisions inéluctables ? N'est-elle pas responsable de ce chaos ? Tous les échanges semblent le prouver.

De rebondissements en rebondissements nous avançons vers le dénouement. Et le lecteur n'est sur de rien, comme Maja elle même. Nous découvrons les rôles de chacun, dont certains très déterminants, ceux de Samir, d' Amanda la meilleure amie, Dennis, les parents. J'avoue être restée sur les fesses devant la petite bombe de l'auteur. Et de m'interroger, la réalité est-elle telle que ce que nous l'imaginons ? Sommes nous influencés par le récit des autres et leurs points de vue ? J'ai conclu que surement. la démonstration de l'avocat de Maja est assez concluante. Et quand est-il de Rien de plus grand que l'amour ? La réponse est évidente. Et le titre prend tout son sens.

C'est durant le procès que nous découvrons les tenants et les aboutissants de ce drame, vivons les émotions de Maja qui dessine pour nous la personnalité de tous les protagonistes. L'auteure nous tient en haleine , nous interpelle, nous sommes jury, procureur, avocat de la défense, témoins. Le lecteur se pose sans cesse des questions.

Maja nous intrigue, qui est-elle vraiment ? Quel est la place de Samir dans cette histoire ? Comment tout ceci va-t-il se terminer ?

Quelle fin possible pour ce polar psychologique angoissant ? Existe-t-il une chance que Maja soit libérée ? Existe-t-il un doute raisonnable sur sa part de responsabilité dans les meurtres de Dennis, Sebastian, Amanda, Samir, le professeur victime collatérale de cette folie ?

Pour cela il faut aller jusqu'au bout pour le savoir.

La plume de l'auteure ainsi que son style narratif est plaisant, original, additif. Malin Persson Giolito nous plonge dans les méandres du monde judiciaire et carcéral Suedois. L'argent n'offre pas à notre héroïne des conditions de vie plus souples, et l'auteure nous attache davantage à cette jeune fille touchante pour qui on éprouve beaucoup d'empathie.

Pour moi une auteure à suivre et une interprétation ciné à voir.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
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Rien de plus grand

Maja, une « connasse de bourge » comme elle se définit, vient d'avoir 18 ans. Bien jeune pour être jugée pour meurtre. Par sa voix, nous assistons à son procès. Neuf mois après des faits terribles où l'on a retrouvé, dans le lycée que fréquente la jeune fille, les corps d'Amanda, de Dennis, de Christer et de Sebastian. Seul Samir survit au massacre.

Que s'est-il passé ? Sebastian et Maja ont pénétré dans l'établissement avec des armes et une bombe. Le garçon a tiré sur trois de ses « camarades ». Maja aurait occis par erreur sa meilleure amie et volontairement son amant. Parce qu'il le voulait. Parce qu'elle avait essayé de sauver cet être charismatique mais fragile psychologiquement qui plongeait dans la spirale infernale de la drogue, de l'alcool, du sexe et de la violence parce que son père, l'une des plus grosses fortunes de Suède, le haïssait et l'avilissait.

Alors que la réalité des événements est insoutenable, la confession de Maja et ses retours dans le passé nous font toucher la vérité. Celle d'une jeune fille qui a voulu se sacrifier.

Très habilement construit, « Rien de plus grand » dresse le portrait d'une société qui néglige ses adolescents alors qu'ils vivent l'une des périodes les plus délicates de leur existence où la frontière entre le bien et le mal est ténue.



EXTRAIT

Rien de plus grand que l'amour. (…) Que rien ne comptait plus pour moi que cet amour. Elle se trompe. L'amour n'est rien face à la peur de mourir.


Lien : http://papivore.net/litterat..
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Rien de plus grand

Merci aux éditions Presses de la Cité pour ce thriller complètement addictif et original. Je n’avais jamais rien lu de semblable jusqu’à présent et je sors de ma lecture assez déboussolée. Malin Persson Giolito entraîne son lecteur dans une histoire dans laquelle toutes les cartes sont brouillées. Du grand art.



Le roman démarre rapidement. Maja est au tribunal. Elle a dix-huit ans, est issue d’une famille riche de Stockholm, elle est brillante à l’école. Et pourtant, elle est accusée de meurtre: elle a participé à une tuerie dans son lycée avec son petit ami Sébastian qui fait partie des victimes.



Dès le départ, on déteste Maja. C’est un monstre de cruauté qui juge la société du haut des ses dix-huit ans et qui semble se foutre complètement de son geste. Elle déteste ses avocats, semble tout autant détester ses parents. C’est une sale gosse et on se dit qu’elle mérite bien la prison à vie pour ce qu’elle a fait. D’ailleurs la procureure du tribunal ne lui laisse que peu d’espoir dès le début du procès.



Et puis, au fur et à mesure du roman, Maja va expliquer son geste, pourquoi il a y eu tous ces morts. On remonte alors le temps à ses côtés et on explore sa vie: sa rencontre avec Sébastian; l’amour fou, fusionnel de ces deux êtres; le mal-être de Sébastian qui rejaillit sur Maja.



L’auteur met son lecteur à la place du juré du tribunal. La vie de Maja est étalée devant nos yeux: elle y est disséquée. Maja est-elle la coupable? N’est-elle pas la victime de ce procès?



Peu à peu les éléments se mettent en place et on commence à comprendre les raisons et les conséquences de la tuerie. Jusqu’au bout, l’auteur tient son lecteur en haleine. Elle nous donne des éléments pour nous forger notre opinion puis brouille les cartes de manière à voir les choses sous un autre angle. C’est haletant d’un bout à l’autre.



Avec Rien de plus grand, Malin Persson Giolito signe un thriller déroutant, obsédant, déstabilisant. On doute de tout avec ce roman hypnotisant.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Rien de plus grand

"Prix du meilleur thriller scandinave 2017".



Et bien, c est mérité !



Parce que le sujet est innovant : le procès d une jeune fille coupable d'une tuerie dans un lycée suédois.



Parce que le point de vue narratif est audacieux : Maja nous raconte la maison d arrêt, le procès et revient, par le biais de flash back, sur ce qui fait qu'elle en est arrivée là...Maja finit même par nous interpeler, nous lecteurs, et ça fait froid dans le dos.



Parce que la psychologie des personnages, de l avocat à l'héroïne en passant par les parents et leurs ados, est des plus fines.



Parce que les thèmes abordés sont passionnants : grandeur et décadence d'une jeunesse dorée, privilégiée, à qui on pardonne moins encore; l'emprise amoureuse ; la négligence parentale ; la solitude adolescente et l'entre soi des plus argentés...



Un très bon roman donc, malgré le malaise, qui m'aura fait penser tout du long au terrible film WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN...



Avis aux amateurs !
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Rien de plus grand

Rien de plus grand de Malin Persson Giolito est un thriller psychologique qui nous plonge dans la tête d’une adolescente accusée d’être l’auteure d’une tuerie de masse dans son lycée en complicité avec son petit ami mort dans la fusillade. L’axe de traitement de l’histoire est vraiment original.



Maja Norberg figure sur le banc des accusés dans un procès qui déchaîne les passions. Cette jeune fille qui avait tout pour elle, plutôt jolie, issue d’une famille aisée, bonne élève et entourée d’amis, a commis le pire. Qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête de cette adolescente si convenable en apparence pour qu’elle devienne du jour au lendemain l’auteure d’une tuerie de masse avec son petit ami ?



Toute l’intrigue se concentre sur le personnage de Maja qui est d’ailleurs la narratrice de l’histoire. Le roman se déroule au rythme du procès et se découpe en journées. Nous suivons le fil des interrogations, les différentes prises de positions sur les faits et tout cela à travers le regard désabusé et cynique de Maja. Les passages du procès sont entrecoupés de passages où Maja, isolée dans sa cellule, nous raconte la façon dont elle a vécu les événements. J’ai trouvé l’intrigue prenante même si je déplore son rythme un peu lent. On a parfois l’impression que l’auteure rembobine la bande jusqu’à l’usure tant le schéma des faits racontés par Maja et ce qu’en disent les témoins en parallèle donne un effet un peu répétitif. J’ai trouvé les passages racontés par Maja tels qu’elle les a vécus bien plus intéressants et plus significatifs au niveau de l’avancée de l’intrigue. Le personnage de Maja est un personnage d’adolescente énigmatique, mi- ange mi- démon, qui ne provoque ni empathie ni antipathie. A travers ce personnage et la tuerie de masse au lycée, l’auteure aborde les clivages sociaux qui règnent en Suède mais également en Europe. Elle aborde le fossé entre les classes et la perception impitoyable de l’immigration au travers des personnages de Samir et Sebastian. Samir est un jeune homme ayant fui la Syrie avec sa famille, très bon élève au lycée il est pourtant stigmatisé par le fait d’être issu de l’immigration. A l’opposé de ses camarades qui ont un train de vie plutôt bourgeois, il vit en banlieue avec ses parents qui triment pour gagner leur vie. Ce fossé criant s’illustre dans la rivalité qui se développe au fil du récit entre Samir et Sebastian. Sebastian est une caricature de gosse de riche, son père étant la plus grosse fortune de Suède, il vit dans les quartiers chics et voyage aux quatre coins du globe, il semble tout avoir et est malgré tout en totale perdition. L’auteure crée une tension dans la confrontation de ces deux milieux par le biais de ces deux adolescents qui se détestent mais également à l’intérieur de chacun des milieux, l’un tente d’exister aux yeux de son père qui le méprise et l’autre a honte du milieu d’où il vient et espère sans sortir en intégrant les meilleures écoles.



Rien de plus grand est un thriller avec une part sociologique forte. L’auteure nous plonge dans l’ambiance d’un procès et nous fait entrer dans la tête d’une adolescente accusée d’un crime horrible. J’ai beaucoup aimé cette lecture très bien construite dans l’ensemble même si je déplore certaines longueurs qui cassaient un peu le rythme du récit.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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Rien de plus grand

Quand Babélio m’a proposé ce roman lors d’une Masse critique privilégiée (un grand merci à eux et aux Editions Presses de la Cité), je n’ai pas hésité longtemps avant de tenter ma chance. Un synopsis intriguant + un achat des droits par Netflix pour une adaptation en série + le Prix du meilleur roman policier suédois en 2016 + le Prix Clé de verre en 2017 = un véritable coup de coeur!



Maja est une jeune lycéenne de dix huit ans bien sous tout rapport : bonne élève, issue d’une classe privilégiée, celle qui prétend ne posséder aucun attrait particulier, sort tout de même avec le fils d’une des familles les plus riches de Suède, Sébastian Fagerman. Mais un jour, la jeune fille se retrouve mêlée à une fusillade dans sa propre salle de classe : sa meilleur amie Amanda, ses amis Samir et Dennis, son professeur Mr Christer, même Sébastian, tous ont été touchés. Excepté Maja qui s’en sort miraculeusement sans égratignure. Quelques mois plus tard, débute alors son procès…



S’il y a bien des livres qui marquent, ce sont bien ceux qui interagissent avec leur lecteur ; ceux qui les poussent à la réflexion, ceux qui les font douter ou partir sur des fausses pistes et tout simplement ceux qui possèdent plusieurs niveaux de lecture. Rien de plus grand fait partie de ceux-là. Ainsi, le lecteur ne suit pas seulement de manière passive le déroulé d’un procès, après un sordide fait divers. Au contraire, à travers les yeux de Maja, il se retrouve face à une critique acerbe de la société suédoise et par extension de notre mode de vie occidentale. Maja n’hésite pas à pointer du doigt l’hypocrisie des adultes, la jeunesse dorée et désabusée à laquelle elle appartient, la manipulation des médias, la politique migratoire de l’Europe et de l’intégration des immigrés, le système scolaire qui laisse de côté les élèves qui décrochent, les problèmes de drogue, etc… Si elle possède un certain recul par rapport à ce qu’elle observe, elle ne peut tout de même s’empêcher de tomber dans un pessimisme blasé.

Et je peux vous dire que tout le monde en prend pour son grade même vous, cher Lecteur (et moi) sommes égratignés! Maja nous pousse directement à s’interroger sur nous-mêmes. Car après tout, ne faisons-nous pas nous aussi des raccourcis trop rapidement malgré le manque d’informations et de connaissances sur un sujet? Nos préjugés ou ce que nous croyons savoir n’influent-ils pas sur notre jugement? Lorsque la vérité est tronquée par les médias, ne sommes-nous pas manipulés? Et bien, c’est exactement ce qui s’est passé avec ce roman et cela a été une sacrée claque pour moi, je peux vous l’affirmer! Moi aussi, dès les premières pages, j’avais une idée toute faite sur Maja : « Bah! Encore une petite bourge trop gâtée par ses parents qui a pété un plomb! Encore une adolescente qui se croit meilleure que tout le monde, jamais contente de rien! Bien sûr qu’elle est coupable de meurtre, comment pourrait-il en être autrement? Et bien, je peux vous l’affirmer : le roman fera voler en éclat toutes vos certitudes!



Enfin, je terminerai sur le fond de ce roman : doté d’une écriture fluide, il se révèle également bien documenté ce qui lui confère une certaine crédibilité. Il faut dire que Malin Persson Giolito connaît parfaitement le domaine judiciaire car avant de devenir écrivain, elle a été avocate à la Cour de justice de l’Union Européenne puis juriste à la Commission Européenne.



En conclusion, Rien de plus grand a été une incroyable expérience de lecture. Bien documenté, crédible, doté d’une écriture fluide, un personnage principal fort, le roman possède également plusieurs niveaux de lecture. Il part ainsi d’un simple procès sur une fusillade dans un lycée huppé de la banlieue de Stockholm pour ensuite faire une critique acerbe de notre société occidentale et enfin terminer sur notre personnalité propre et notre propension à juger trop rapidement. Bref, Rien de plus grand est un coup de maître et je ne peux que vous inciter à venir vous remettre en question avec Maja!



PS : il semblerait que l’auteure soit présente aux Quais du polar 2018! Parfait, je penserai à bien prendre mon exemplaire!
Lien : https://labibliothequedaelin..
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