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Citations de Manu Larcenet (1012)


Je sais tout, Brodeck... tout. Et tu ne peux même pas imaginer ce que "tout" signifie... Les hommes sont plus pervers que les pires bêtes sauvages... Ils commettent le pire si facilement, puis sont incapables de vivre avec la vérité de leurs actes ! Leurs souvenirs, Brodeck, ceux cachés tout au fond, bien au chaud, ils ne mentent pas. Alors, ils viennent me voir parce qu'ils pensent que je peux les soulager, et ils me parlent... Ils me disent tout. Je suis celui dans le cerveau duquel ils déversent toutes leurs sanies, leurs ordures, pour s'alléger... Puis ils repartent, tout propres, prêts à recommencer à la première occasion. Je suis l’égout, Brodeck. Il savent que l'égout ne parlera jamais de rien à personne... Ça leur permet de dormir tranquilles. Moi, je déborde sous le trop-plein, ça me pourrit l'espoir, leurs secrets... Je crèverai sous le fardeau dégueulasse qu'ils m'ont confié, c'est sûr... Et ça me terrifie.
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« On te demande pas un roman, Brodeck ! Tu diras les choses, c’est tout, comme pour un de tes rapports. » (p. 14)
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Mais enfin... c'est inconcevable !
Vous vous rendez bien compte qu'il ne peu y avoir de chômeur dans une entreprise ! Ce serait un paradoxe !
Nous créons certes des chômeurs, mais nous ne les gardons jamais dans nos locaux !
… ce serait immoral ... 
p. 4 « Introduction à l'épanouissement individuel au sein de l'entreprise »
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« Bon, bin ça y est … Brigitte a demandé le divorce …
— Putain, tu dois être émotionnellement en vrac !
Tu rigoles ? Elle prend les enfants !
p. 147
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« J'ai comme l'impression que personne ne se souvient de moi, depuis que je suis mort !
En même temps, je n'intéressais déjà personne de mon vivant …
Après avoir raté ma vie, je rate ma mort. »
p. 146
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« Contrôle des arbres » ! Vous êtes tous de souche ?
p.120
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"Robert, qui a mon âge, vit en amitié avec son corps […]. Son corps et son esprit ont été élevés ensemble, ils sont bons camarades. […] Si le corps de Robert saigne, ça ne le surprend pas. […] Moi, chaque fois qu'il m'arrive quelque chose de nouveau, j'apprends que j'ai un corps."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.55 (14 ans, 10 mois, 10 jours)
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"Quant à soigner les gens... Il faut d'abord perdre beaucoup de temps à les guérir des histoires qu'ils se racontent à propos d'un corps qu'ils n'envisagent que sous l'angle moral. Je n'aurais pas la patience d'expliquer à la tante Noémie que la question n'est pas de savoir si elle "mérite" ou non son emphysème. Et qu'est-ce donc, qui t'intéresse, dans la vie ? me demande mon bon oncle. L'observation de mon propre corps parce qu'il m'est intimement étranger. […] Si poussées soient-elles, des études de médecine n'ôteraient rien à ce sentiment d'étrangeté."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.93 (17 ans, 2 mois, 17 jours)
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"Il en va des dessins d'enfants comme des œufs à la coque, chefs-d'oeuvre chaque fois uniques mais si nombreux en ce monde que ni l'oeil ni les papilles ne s'y arrêtent. Qu'on en isole un seul pourtant, […] qu'on se concentre absolument sur la saveur de l'oeuf et le sens du dessin, l'un et l'autre s'imposent alors comme merveilles fondatrices. […] Lison est à l'âge où l'enfant engage son corps entier dans le dessin. […] Dans un an, l'apprentissage de l'écriture aura raison de cette ampleur. La ligne dictera sa loi. Épaule et coude soudés, poignet immobile, […] les dessins de Lison pâtiront de cette soumission à qui je dois ma calligraphie de greffier […]. [Elle] se mettra a dessiner de petites choses qui flotteront dans la page, dessins atrophiés comme jadis les pieds des princesses chinoises."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.174 (34 ans, 6 mois, 9 jours)
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"Ce qui se lit d'abord sur nos visages quand nous sommes en société, c'est le désir de faire partie du groupe, l'irrépressible besoin d'en être. On peut certes attribuer cela à l'éducation, au suivisme, à la faiblesse des caractères […], j'y vois plutôt une réaction archaïque contre l'ontologique solitude, un mouvement réflexe du corps qui s'agrège au corps commun, refuse instinctivement la solitude de l'exil, fût-ce le temps d'une conversation superficielle. Quand je nous observe, tout autant que nous sommes, dans les lieux publics où nous conversons […], c'est cette aptitude à dire oui d'abord qui me frappe dans les mouvements de notre corps. Elle fait de nous une bande d'oiseaux mécaniquement opinant : Oui, oui, font les pigeons qui marchent côte à côte. […] Cette adhésion de surface n'entame en rien notre quant-à-soi. La pensée critique va suivre, peut-être même est-elle déjà à l'ouvrage, mais, par instinct, nous sacrifions d'abord à la cohésion du groupe avant de nous entre-tuer. C'est en tout cas ce que nous faisons dire à nos corps."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.188 (37 ans, 13 jours)
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"Vu du coin de l'oeil une joueuse de tennis piquer son odeur sous son aisselle. […] Dix contre un qu'à peine franchie la porte du vestiaire elle va tartiner son aisselle d'un quelconque déodorant, d'un déodorant qui la rendra quelconque. Nous nous repaissons en secret des miasmes que nous retenons en public. Ce double jeu vaut aussi pour nos pensées et cette duplicité est la grande affaire de notre vie."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.191 (40 ans, 7 mois, 13 jours)
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"Ce matin, plus la moindre énergie. […] L'influx n'y était plus. […] Tout, aujourd'hui, a été question de volonté, tout a été de l'ordre de la décision. […] Une décision par acte, à chaque acte sa décision, à chaque décision son effort particulier […]."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.199 (43 ans, 8 mois, 24 jours)
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"Dix-sept heures de négociations. […] Ce qui est le plus fatiguant dans ce genre de sport, […] c'est le fardeau de la retenue de tous ces tempéraments priapiques. Car ils n'en finissent pas de bander, tous autant qu'ils sont. C'est même cette érection permanente qui les a placés à ce niveau de pouvoir. Ils n'en peuvent plus de tendre leur froc sans avoir la liberté de sortir leur queue pour marteler leurs convictions. Ils s'épuisent en circonvolutions diplomatiques tout en rêvant de s'enculer à sec. Dans leurs bureaux, c'est autre chose, ils peuvent éjaculer sans dommage sur le petit personnel, mais ici... Le ténor politique est priapique par nature. C'est par cette énergie-là que se conquiert le pouvoir"
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.218 (45 ans, 5 mois, 9 jours)
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"Le verbe "culpabiliser" s'est installé dans la langue française en 1946. Et le verbe "déculpabiliser" en 1968. Quand l'Histoire parle d'elle-même..."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.262 (62 ans, 9 mois, 16 jours)
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"J'ai très tôt fabriqué de la périphrase. J'y ai gagné une réputation de bavard. La périphrase vous fait parler beaucoup plus que votre interlocuteur, comme ces chiens fureteurs qui, zigzaguant la truffe au sol, font douze fois la promenade de leurs maîtres."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.277 (66 ans, 1 mois, 1 jour)
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"La peur d'Aloïs Alzheimer ! […] La conviction qu'Alzheimer m'a enfin rattrapé l'emporte sur tout raisonnement et je me vois à brève échéance au dernier degré de la maladie, contact perdu avec le monde et avec moi-même, chose vivante qui ne se souvient pas d'avoir vécu."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.293 (72 ans, 2 mois, 2 jours)
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"Le meilleur ami m'a répondu qu'il n'irait pas voir Tijo à l'hôpital ; il préférait garder de lui l'image de sa "vitalité indestructible". Délicatesse immonde, qui vous abandonne tout un chacun à son agonie. Je hais les amis en esprit. Je n'aime que les amis de chair et d'os."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, p.325 (75 ans, 1 mois, 28 jours)
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"C'est ainsi que nous vivons, par disparitions et résurrections successives."
Daniel Pennac, Journal d'un corps, Notes à Lison, p.348
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Quand j'ai vu son cercueil j'ai pensé qu'il était trop petit, que ton père n'y rentrerait pas mais si. On parait plus grand vivant que mort.
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-Je vais aux goujons, tiens! Ça m'évitera de caillasser votre tracteur!
-C'est ça!
Comme ça, les lapins et les pruniers ne souffriront pas de l'insécurité!
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