Manu Larcenet

Je porte la croix d’un homme que je ne suis plus… Mais elle n’en est pas moins lourde… Je ne demande ni indulgence, ni pitié, ni compréhension… Je ne demande rien… J’attends seulement de mourir avec plus d’impatience que la majorité des gens de mon âge…

Accueil du grand fiston par sa maman inquiète/pénible/adorable : "Aaah ! Tu as encore la cigarette au bec ! Tu sais que le fils de madame Bergerin est mort du cancer, l'an passé ?... Ooooh mais tu m'as l'air bien pâle ! Tu ne dois pas bien manger, toi. Depuis tout petit, tu as des problèmes avec la nourriture. Et ta constipation, ça va mieux ? Ooh ! Et puis tu ne t'es pas rasé et tes vêtements ne sont pas repassés... Qu'est-ce que je suis contente de te voir !" (p. 13)

[Quelques planches tome 4 disponibles sur le site de l'éditeur : ]

http://www.dargaud.com/combat-ordinaire/planter-clous,2486.html

[Plusieurs planches sur le site de l'éditeur :]

http://www.dargaud.com/combat-ordinaire/combat-ordinaire,2853.html

Jamais je ne te laisserai dans les ténèbres.
Tu le sais ça.

_p.79

-Qu’est-ce que tu ferais si je mourais ?
-Si tu mourais, je voudrais mourir aussi.

Si tu manques aux petites promesses, tu manquzeas aux grandes
(p. 40)

Depuis toujours. Il ne faut pas rester sur place.

C’est comme ça que font les gentils. Ils essaient. Ils ne laissent pas tomber.

(A propos de l’éducation des enfants)
Le but c’est pas d’avoir raison ! C’est qu’elle comprenne qu’elle a tort.

32 ans, 6 mois, 9 jours

JEUDI 19 AVRIL 1956
Tijo me fait observer que quand j'éternue je dis ATCHOUM, Iitteralement. Il y voit un souci d'orthodoxie. Toi et tes Donnes manières! Tu es si bien élevé que si ton cul pouvait parler, il dirait " prout ".

Moi, depuis tout petit, j'aime les questions et les chemins qu'elles nous font prendre. Les réponses sont sans importance, Brodeck, c'est arpenter le chemin qui est satisfaisant pour l'homme. Être capable de dire " "j'ai avancé".

- Tu le croiras ou pas, mais je me suis trouvé un boulot super tendance : critique de bande dessinée !
- Ah ouais ? Et t'y connais quelque chose, toi en art ?
-... En quoi ?

Aujourd’hui quand le monde va mal, il se débrouille tout seul, avec sa tempête. Je ne brille plus. Plus l’envie. Plus le courage. Le burn-out. Je suis fini. Ça m’est tombé dessus par surprise. J’ai rien vu venir… “L’étoile qui danse”, indispensable à l’entreprise créatrice, avait déserté la voie lactée de mon intellect… Tiens, c’est joli, ça… Si seulement j’écrivais des chansons…

Une équipe, c'est comme les doigts de la main : un seul a la gangrène et il faut tous les couper... mais s'il y a du chocolat tout le monde en profite.

La condescendance est un trait commun à ceux qui ont la conscience tranquille.

- De toute façon, on va la faire, ton expo... mais, dans le futur, ce serait pas mal que tu reviennes à des choses pluuuuuus... Enfin, tu vois, quoi...
- Ok. Je vais tâcher d'être "pluuuuus"...Enfin, tu vois quoi...
- Rhôô ! Mais tu te vexes pour un rien ! Mais arrête - toi ! Où tu vas ?
- ...manger avec mon frère... il est pluuus... tu vois quoi...
Chier !
- Marco ! Tu oublies tes tirages !
- J'te les laisse !
- Mais.... où veux-tu que je les stocke ?!
- Dans ton cul !

Dans presque toutes les maisons que j’ai habitées sans y être invité, j’ai pu vérifier l’omniprésence de ces médicaments du mal-être… C’est étrange qu’ils soient l’apanage des sociétés dont la priorité n’est plus la survie.

- Aaah ! Mon brave Petit-Jean... Que cette forêt est douce et accueillante... Elle me fait presque oublier l'affection du sieur Alzheimer dont je suis malheureusement atteint...Les moments d'absence que cette maladie engendre sont des plus désagréables !

- Boaf... Vous savez Messire Robin, un bon coup de gourdin sur le crâne et vous retrouvez la raison.

- Hein ? Mais de quoi parlez-vous Monsieur ? J... Et puis qui êtes-vous, d'abord ? Et où sommes nous ? Je déteste la forêt... Où est mon pécari ? Ou était-ce un gnou ?

"BLAM"

Ils sont dans mon église tous les dimanches, et je vois leurs visages compassés, hypocrites!
Je vois leur humilité de façade, forcée, outrancière et, moi, je sais leurs indignités, leurs secrets les plus dégueulasses...
Je sens aussi leur sueur, Brodeck, aigre et rance... Ce n'est pas de l'eau bénite qui leur suinte du cul, tu peux me croire !
C'est de la peur.