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Critiques de Manuele Fior (422)
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Les variations d'Orsay

♫Bonjour, bonjour,

Je viens vous inviter.

Laissez tout tomber,

On va embarquer

Pour un pays

Qui va vous enchanter,

Vous embéguiner.

Laissez-vous tenter.

C'est une île perdue au milieu de l'océan,

Un jardin merveilleux, un spectacle permanent♫

Vive Le Douanier Rousseau - Compagnie Créole- 1983 -



Eve noire dans un Eden Inquiétant

Le Douanier Rousseau," la charmeuse de Serpents"

Asymétrie novatrice

figée dans un étrange silence....

Anecdotes, Orsay et ses coulisses

"Les Intransigeants", naissance d'une défiance.

une Impression Soleil Levant

trés beau brouillard sur le Néant...



Manuele Fior et son imaginaire

mélangeant images précises et oniriques

un tourbillon d'anecdotes historiques

4 * , tout pour me plaire

floppée de bons mots, de courbes, et de lignes

Ingres, Degas... opium avec térébenthine !





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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Timing parfait pour la lecture du père de tous les contes de Noël.

Je n’avais jamais lu Un Chant de Noël, et pourtant je connaissais l’histoire par cœur, tellement j’ai vu d’adaptations plus ou moins fidèles de ce conte à la télévision au fil des années. Il ne se passe pas un Noël sans un téléfilm présentant un personnage acariâtre, égoïste et haïssable qu’un heureux coup du sort confronte à un esprit de Noël qui lui montre la misère et surtout l’amour alentours et transforme ledit acariâtre en papa gâteau avide de rédemption et distributeur de bonheur.



Ici on a la crème. On a la plume phénoménale de Dickens qui peint l’avarice avec autant de talent que la misère et la joie simple d’être en bonne compagnie. Pas de gris, on est dans le contraste manichéen maximum. Il s’agit de faire passer un message : vous, les nantis, regardez dehors tous les pauvres bougres que vous exploitez, laissez-vous émouvoir et, une fois par an, osez faire preuve de mansuétude, permettez à l’empathie de vous envahir, vous ferez des heureux et le premier d’entre eux, ce sera vous.

La forme du conte est aussi belle que le fond, avec ce Scrooge infâme et solitaire dont des fantômes de Noël vont couche après couche éplucher la carapace de mépris.



Mon troisième Dickens, et toujours le même sentiment : j’en lis trop peu.

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Hypericon

En 1998, Teresa Guerrero, étudiante brillante en archéologie, décroche une bourse et un poste d'assistant scientifique en préparation d'une exposition sur le trésor de Toutânkhamon, qui se tiendra à Berlin. Arrivée à l'hôtel où elle pensait avoir réservé une chambre jusqu'au dimanche et non jusqu'au mercredi comme l'a noté l'hôtesse, elle se plonge, après un bon bain, dans le journal d'Howard Carter, le fameux archéologue et égyptologue qui a découvert la tombe de Toutânkhamon, en novembre 1922. Une lecture apaisante et bienvenue pour elle qui souffre d'insomnie. Peu après, dans le bus, elle fait la rencontre de Ruben, un pseudo-punk issu d'une famille riche qui travaille pour des magazines people en retouchant les rides des célébrités. Après une balade dans la ville, le jeune homme ne manque pas de lui donner sa carte de visite, l'informant au passage que dans le squat où il habite, elle serait la bienvenue. Quand, le mercredi, Teresa se rend compte qu'aucune chambre n'est libre dans la résidence des étudiants, elle se décide à appeler Ruben...



Ce roman graphique met, judicieusement, en parallèle, la vie aussi bien sociale, étudiante qu'amoureuse de Teresa, à Berlin et les recherches d'Howard Carter dans la vallée des Rois. Un parallèle entre le début et la fin du XXième siècle qui, dès lors, montre que l'Histoire n'est qu'un éternel recommencement... De son arrivée à Berlin à l'exposition qui attirera beaucoup de monde, en passant par sa rencontre puis son histoire d'amour chaotique avec Ruben, son travail, ses insomnies qui la rongent, ses lecture, l'on suit avec tendresse et passion les quelques mois passés hors de son Italie natale. Une histoire d'amour chaotique, certes, mais très belle entre deux personnages qui semblent n'avoir que peu en commun. Si Teresa est une solitaire, déterminée, prisonnière de ses angoisses et brillante, Ruben est libre, sans réel but dans la vie, à la fois gai et mélancolique. Des personnages forts, tout comme Howard Carter dont on suit l'exploration grâce à la lecture, le plus souvent nocturne, de Teresa. Et des contextes historiques qui le sont tout autant (la découverte de la tombe, la chute du mur de Berlin ou le 11-Septembre) qui rendent alors cet album tout aussi passionnant, singulier que touchant. Graphiquement, Manuele Fior nous offre de très belles planches au pinceau et à la gouache. Les décors sont magnifiques, que ce soit la ville de Berlin ou la vallée des Rois, aveuglante, les personnages expressifs et une palette de couleurs à la fois douce et lumineuse.

Un album sensible et envoûtant...
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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Bon, je n'apprendrai à personne que Charles Dickens sait écrire. (Et ne me demandez pas pourquoi je lis ça en avril.)



Tout ce que je savais de son conte de Noël, c'est sa version Disney, et le fait que la plupart des tropes des histoires de Noël en proviennent.



Hey bien c'est très bon. J'ai compris pourquoi cela a tant été imité. J'ai aussi compris que très peu d'imitateurs ont fait un bon travail. J'ai ri et j'ai été ému. L'histoire s'adresse beaucoup moins aux enfants que je m'y attendais, les personnages, même Scrooge, y sont d'une grande complexité.



(D'ailleurs : il y a quatre fantômes, pas trois!)



Je devrai retenter du Dickens.
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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Est-il permis de lire un conte de Noël au printemps ? La question pourra en étonner plus d'un mais la vague de froid polaire que nous a gracieusement envoyée la Sibérie en ce mois d'avril qui s'annonçait pourtant si estival m'a motivée pour plonger dans le Londres de Charles Dickens, certaine veille de Noël. Ce Londres que seul Charles Dickens sait rendre aussi vivant et humain, fourmillant de ces milliers d'existences truculentes, brillant des feux de ses réverbères, résonnant du pas de course de ses enfants du pavé qui chipent aux étalage, et des rires de ses enfants gâtés qui admirent les vitrines...



Qui ne connaît le vieux Ebenezer Scrooge ? Sans doute l'une des figures littéraires les plus emblématiques de l'avarice, avec le Mr Grandet de Balzac. Tel un vieux cep de vigne racorni, Scrooge est un être vide, un mort vivant incapable de ressentir et d'exprimer le moindre sentiment pour son prochain, à commencer par ses parents ou son employé. Même en ce temps béni de Noël où la paix résonne dans les cœurs et les foyers, Scrooge ne se dévêt pas de son manteau de rancœur, de méchanceté et d'avarice. Quelle puissance, quelle entité divine ou paranormale pourrait bien enfin éveiller en lui l'humain ?



A travers son poème en prose onirique, Charles Dickens, ce conteur grandiose, nous donne la réponse à cette question. Un récit à lire à la lueur du feu de cheminée, à la veillée, pour laisser aux apparitions et aux fantômes qu'il renferme toute latitude de déployer leur spectre. Un récit classique certes convenu mais qui possède le charme et la magie des contes de fées et dont la force d'évocation doit tout au génie narratif de son auteur.





Challenge XIXème siècle 2017

Challenge BBC

Challenge MULTI-DÉFIS 2017
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L'entrevue

En 2048, en pleine nuit, une voiture en rase campagne. A son volant, Raniero, psychologue dans un grand hôpital, est au téléphone avec son ami Valter. Une mauvaise frayeur au passage à niveau ne l'empêche pas de continuer à rouler. Soudainement, il croit apercevoir dans le ciel des triangles lumineux. Serait-ce un vaisseau spatial? Absorbé par ce qu'il voit, il ne fait plus attention à la route et c'est l'accident. Une fois chez lui, il ne parle pas à sa femme de ce qui s'est passé, le couple étant en train de se séparer et elle cherchant un appartement. Il n'en parle pas non plus à son ami Valter le lendemain au boulot. Il l'informe qu'une nouvelle patiente, Dora, l'attend dans son bureau. La jeune femme semble voir les mêmes triangles dans le ciel...



En 2048, les voitures seront téléguidées et celles à essence obsolètes? Les jeunes vivront librement leur amour? Nous aurons la réponse dans quelques années. En tout cas, c'est dans cette société, en Italie, que Manuel Fior fait évoluer ses personnages, notamment Raniero, psychologue un peu paumé, en rupture avec sa femme et sujet à des visions, et Dora, jeune femme énigmatique. Mêlant habilement fantastique et romance, l'auteur nous offre un album dense et maîtrisé, aussi bien sur le fond que sur la forme: des personnages fouillés, un scénario habile, un dessin au fusain et au lavis tout en élégance, un noir et blanc profond et de superbes pages mélancoliques.
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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Je me rappelle encore quand pour la première fois j’ai entendu parler de ce livre de Dickens. Dans ma jeunesse, regardant beaucoup plus les séries télévisées qu’actuellement, j’avais un faible pour la série « Code Quantum » et son héros interprété par Scott Bakula. Un des épisodes de cette série était un hommage à cette œuvre de Dickens et l’évocation du fantôme des Noel passés m’avait beaucoup marquée. Entre temps, j’ai souvent entendu parler d’adaptations télévisées, sans pour autant avoir eu envie de les regarder, étant restée sur mes souvenirs plus que mitigés de ma lectures des Grandes espérances.

Bon, profitant de mes quelques jours de congés, je me suis lancée dans cette lecture qui s’est révélée fort intéressante, et qui m’a enfin permis d’en savoir plus sur le célèbre Mr Scrooge .

J’ai retrouvé avec plaisir la plume de Dickens, avec, contrairement au pavé qu’était David Copperfield, une histoire qui compte à peine une petite centaine de pages.

Challenge BBC

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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Dans ce grand classique de Dickens, l'auteur essaye de convertir un ronchon à l'esprit de Noël. L'auteur nous raconte cette histoire comme s'il nous parlait, ce qui donne un conte très frais et qui n'a pas pris une ride. C'est l'histoire de Monsieur Scrooge (je suis sûre que vous le connaissez au moins de nom) : Un vieux monsieur bougon, un homme d'affaire pingre et aigri désagréable avec tout le monde toute l'année mais dont le comportement dénote particulièrement en cette période de fêtes.





Les fêtes ? « Sottise » que tout cela ! C'est inutile, ça coûte de l'argent, ça veut forcer les gens à être généreux et heureux, quelle idiotie n'est-ce pas ? Monsieur Scrooge envoie promener tous ceux qui essayent de l'inviter ou de le rendre plus gai. Mais en rentrant chez lui, lui qui ne croit pas seulement en la magie de Noël trouve sa maison hantée par trois esprits : L'esprit de Noël passé, du Noël présent et de Noël à venir.





Ces trois fantômes le font voyager dans le temps en lui montrant des images : Ils le sensibilisent avec des souvenirs oubliés qui font remonter des sensations perdues, puis lui montrent des vues de ce Noël avec des gens heureux alors qu'il ne sait plus ce que c'est et, pire, nous voyons où va le mener son mauvais esprit. D'une certaine façon, ce conte est un peu magique et surréaliste puisqu'il semble que la maison de Monsieur Scrooge soit hantée par des esprits. L'auteur explique ce fait surprenant en disant que lui-même n'a aucune idée de comment c'est possible, mais que ça semble pourtant bien réel.





Pour les plus cartésiens d'entre nous cependant, il se pourrait tout aussi bien que ce soit Monsieur Scrooge lui-même qui soit hanté par l'esprit de Noël, qui l'entoure malgré lui ; On imagine son subconscient qui s'exprime et tente de lui montrer ce qu'est sa vie, ce qu'elle sera s'il ne change rien et ce qu'elle pourrait être s'il s'ouvrait réellement au monde et profitait de sa vie. Car on sait que ce genre d'idées peut hanter beaucoup d'âmes en ces périodes de fêtes.





Ainsi, en apercevant la mort qu'il pourrait bien avoir s'il continue à vivre ainsi, Monsieur Scooge se rend compte que tout l'argent amassé ne lui servira à rien : Il ira à ceux à qui ils ne voulaient pas le donner, tandis que lui ne connaîtra jamais plus la chaleur des Noël d'antan, ni l'amour des siens. Pire, il ressent tout le mal qu'il causera, et prend conscience qu'il deviendra probablement l'un de ces esprits errants, plein de regrets. Ce qu'il a vu, que ce soit son subconscient ou réellement des messages de l'au-delà, réveille donc Monsieur Scrooge avec une furieuse envie de vivre et de changer sa vie !





En peu de pages, ce grand classique invite chacun d'entre nous à ouvrir la porte à l'esprit de Noël malgré tous nos malheurs. Non-pas par conformisme, mais plutôt avec l'idée que la seule manière d'être heureux est d'essayer et que le bonheur est contagieux. A propager le rire, il nous infiltre ; à semer de mauvaises ondes, elles nous reviennent… de sa plume chaleureuse et sûre, Dickens nous explique que, si les esprits sont classiquement représentés déambulant sans fin avec des chaines, c'est parce que ce sont celles qu'ils se sont forgées toute leur vie : l'esprit doit ensuite traîner comme un fardeau, pour l'éternité. Ce conte incite à essayer chaque jour de se libérer de ses chaînes, ainsi qu'à profiter de ces occasions de fêtes qu'on nous offre pour y parvenir.





Un message à retenir, que vous pouvez lire aussi à vos enfants !
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L'entrevue

J’ai été happé en deux secondes par ce roman graphique, un panoramique de sentiments qui touche ce qu’il y a de plus profond en nous. Le graphisme mêlé de noir, de gris et de blanc est une pure merveille. Ces trois couleurs dominantes représentent, à mon sens, le chemin de la vie, tantôt noir, parfois gris mais toujours une grande lueur d’espoir : le blanc.



Nous sommes en 2048, Ranièro, la cinquantaine, psychologue, nous prend la main et nous emmène avec lui dans un univers fait de relations humaines, du temps qui passe, du décalage entre les générations, de l’amour qui s’enfuit, la solitude et toutes ces névroses que nous cultivons en chacun de nous. Peut-être pour nous sentir plus vivant ?



Dora, 21 ans, va devenir la patiente de Ranièro. Cette jeune femme va bousculer la vie déjà bien tourmentée de ce psychologue. Dora est libre de ses paroles et de ses sentiments. L’époque permet à la nouvelle génération d’être adepte de la convention de non exclusivité du partenaire. Ranièro se sent vite dépassé par ce bouleversement social. Mais pourquoi a-t-il les mêmes visions que Dora ?



Peu importe finalement que l’histoire nous projette en 2048, nous avons et aurons toujours les mêmes questions existentielles : qui suis-je et ou vais-je ?

Ranièro m’a conquise par sa fragilité intérieure. Instantanément, dans son regard se dégage quelque chose de mélancolique et saisissant. Les personnages souvent dessinés de dos évoquent un sentiment étrange de malaise et de désarroi qui incite le lecteur à tourner la page comme si nous voulions les obliger à confronter notre regard.



Néanmoins, quelque chose m’a un peu chagriné. Deux personnages ont disparu trop vite du récit. J’aurai aimé les connaître davantage pour mieux comprendre leur attitude, leur ressenti. La chute était trop rapide à mon goût peut-être parce que le graphisme et le récit m’ont tellement embarqué que tourner la dernière page a été une véritable frustration.



Manuele Fior, une première entrevue éblouissante d’images et de sentiments forts !

Manuele nos chemins n’ont pas fini de se croiser.



Un grand merci à ma Tête de Thon pour ce magnifique album qui m’a embarqué une fois de plus dans ce qu’il y a de plus tortueux chez l’homme : Les Sentiments Profonds.




Lien : http://marque-pages-buvard-p..
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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Décidément j'ai une véritable affection pour les vieux grigous de la littérature,et le Scrooge de Dickens ne fait pas exception.Ce vieil avare acariâtre et sinistre pourrait presque être l'alter ego du père fouettard tant il est désagréable.

Comme vous l'avez compris,notre bon vieux pingre déteste Noel et tout ce qui s'y rapporte,le soir du réveillon,seul dans le noir,le spectre de son ancien associé, Marley, vient l'avertir que trois fantômes vont lui rendre visite les nuits suivantes.Mort de peur,Scrooge redoute ces visites qui vont l'emmener vers le chemin de la rédemption....



Moi qui ai une sainte horreur des fêtes de fin d'années,ce conte est parfait pour moi,il y a bien sûr une jolie morale à la fin de l'histoire mais je crois que ça m'aurait plu de voir devenir Scrooge encore plus horrible que ce qu'il n'est .Je n'ai pu m'empêcher de sourire lors des passages ou il montre ouvertement sa peur des fantômes,ça casse une peu le mythe du radin au coeur de pierre.Bon c'est sûr,à la base c'est un conte pour enfants,on va pas non plus noircir le tableau à nos chères têtes blondes mais ce qui m'a un peu gênée chez un héros aussi dur c'est qu'il revienne à la raison si facilement.

J'ai adoré ce livre,Dickens se montre toujours à la hauteur dans l'écriture et le style.A lire!
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Mademoiselle Else (BD)

Club N°51 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Magnifique adaptation de la nouvelle de Schnitzler.



Le lettrage et les dessins évoquent l'art de cette époque : la Sécession viennoise.



Wild57

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J'ai bien aimé le dessin à l'ambiance des tableaux de Klint.



L'histoire ne m'a pas laissée indifférente mais l'ensemble ne m'a pas séduite.



Morgane N.

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La forme est réussie mais l'histoire ne m'a pas touchée.



Gwen

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Je ne suis pas une grande fan des fêtes de Noël mais j’ai toujours adoré le film Scrooged (la version de 1988 avec Bill Murray).



https://www.youtube.com/watch?v=S3J_3mcOwdQ



Tout le monde connaît l’histoire de ce vieux Ebenezer Scrooged et ses voyages nocturnes en compagnie du fantôme du Noël passé, présent et futur. Pour faire court, j’ai adoré la simplicité de l’histoire et fort apprécié l’écriture de Dickens. J’ai juste regretté que la conclusion ne soit pas plus longue.



Il faudra que j’en lise d’autres… Le Magasin d’antiquités me tente bien.









Challenge défis de l’imaginaire 2019

Challenge SOLIDAIRE 2019 - Des classiques contre l’illettrisme
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Cinq mille kilomètres par seconde

Ayant entendu parler de cette bande-dessinée lors de mon précédent club-lecture, j'ai été attirée par les couleurs vives de cette dernière et ai eu envie, moi aussi, de la découvrir, étant donné qu'elle a obtenu Le Prix des lycéens en apprentis de la région PACA (à savoir, ma région).



L'histoire débute en Italie où deux jeunes garçons, Piero et Nicola attendent les résultats de leur Bac tandis qu'une charmante voisine, Lucia, d'environ leur âge, emménage en face dans l'immeuble de l'un d'entre eux, avec sa mère. Dans cet ouvrage, le lecteur suit les destins de ces trois personnages dont les routes vont de nombreuses fois se séparer puis se recroiser à nouveau. Tandis que l'un sera promis à une brillante carrière de chercheur sur des fouilles en Egypte, l'autre restera dans son petit village italien pour reprendre le commerce de son père.



Enfin, je ne vous en dis pas plus, à vous de venir découvrir de qu'il adviendra de Lucia. Une bande-dessinée aux dessins grossiers (c'est fait pour) mais aux couleurs pastels très agréables à regarder et une histoire- celle de la vie de trois hommes et femmes- qui captive et dont le fin laisse libre cours à toutes les interprétations possible et titille l'imagination du lecteur. A découvrir !
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Hypericon

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Hypericon de Manuele Fior, découverte grâce aux éditions Dargaud, que je remercie.

1998, Odile, brillante étudiante en archéologie, décroche une bourse et un poste à Berlin pour participer à la préparation d'une grande exposition sur la découverte du tombeau de Toutankhamon. Sa bible de travail, le journal d'Howard Carter.

Elle rencontre Ruben, un jeune Italien rêveur et fantasque, venu s'éclater à Berlin.

Parallèlement aux crises de couple dues aux insomnies chroniques de la jeune femme et à leurs moments intimes d'un amour passionné, leur histoire se révèle entre la Vallée des Rois et la folie berlinoise de la fin du XXème siècle.

Qu'adviendra-t-il de leur futur ?

Hypericon est une très belle bande dessinée autant au niveau des textes que des illustrations, qui sont vraiment magnifiques. Quand à la colorisation, elle est parfaite :)

Nous suivons d'un coté le journal d'Howard Carter, et sa découverte du tombeau de Toutankhamon.

Et de l'autre coté, nous suivons en 1998 Odile, brillante étudiante en archéologie. Elle arrive à Berlin pour participer à la préparation d'une grande exposition sur la découverte du tombeau de Toutankhamon. En plus de son travail, nous découvrons sa vie en Allemagne, sa rencontre avec Ruben, un jeune italien fantasque.

J'ai trouvé très intéressant de suivre leur romance, sur fond de la découverte du tombeau de Toutankhamon et de l'expo qui lui est consacré. C'est original, bien trouvé et très intéressant.

J'aime beaucoup l'Egypte,

Les deux époques se confrontent et s'entremêlent, sans pour autant ne m'avoir perdu une seule seconde. Au contraire, j'ai été captivée par ce roman graphique. Et j'ai aimé l'idée que ces deux époques soient unies par le motif de l'hypéricon, une fleur aux mille vertus.

Hypericon est une très belle BD adulte dont j'ai aimé l'ambiance, les deux époques, les personnages.

Une bien jolie surprise qui mérite un énorme cinq étoiles :)



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Les variations d'Orsay

Un poème en dessins comme c'est original. Des dessins pleins de poésie comme c'est charmant. Un conte enchanteur, une gardienne de musée rêveuse à souhaits, charmeuse de serpents dans un tableau du Douanier Rousseau. Et de ses rêves sortent l'histoire du musée d'Orsay, gare d'alors à musée d'aujourd'hui, peuplés de gens exquis, Monet, Renoir, Cézanne, Degas, Sisley, Pissaro...toute la bande de la peinture moderne pour l'époque et Impressionniste pour nous.

Bel album qui en l'espace d'un soupir, un sourire aux lèvres et une rêverie dans la tête, nous fait suivre tous ces peintres dans leurs aventures et nous met du baume aux neurones et la joie au coeur.

Le trait est irrégulier mais qui s'en soucie, les personnages aux visages changeants mais toujours charmants, le texte est à l'unisson et les bulles à leur place dans les vignettes dont la couleur est chatoyante.

Alors que demander de plus.

Court mais bon moment.

A lire, relire, regarder et regarder encore...

Quelques reproductions de tableaux en fin d'album.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

Au cours d'une nuit de veillée, pourquoi ne pas s'offrir un joli petit spectacle maison avec ce fabuleux conte, et son illustre personnage qui incarne tous les vices de l'avarice! Quel personnage! Même à la veille de Noël, son cœur reste fermer, colmater à toute forme d'ouverture, de gentillesse ou de charité! He bien, si les hommes ne parviennent pas à lui faire entendre raison, alors ce sera une fratrie de fantômes qui viendra déboussoler son être pendant cette nuit de veillée, qui va vite se transformer en une nuit d'enfer mais aussi de transformation! Si Un chant de Noël m'a toujours émerveillé sous toutes ses adaptations artistiques mais relire cette version originale est d'une saveur sans limite! Une narration qui vous saisit et vous tient en haleine du début jusqu'à la fin!
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Hypericon

Hypéricon, c'est le nom d'une plante de la famille du millepertuis ; une plante qui chasse les démons selon les croyances de l'Egypte Antique et une plante utilisée en phytothérapie pour lutter contre l'anxiété et l'insomnie.

C'est aussi l'un des traits d'union entre les deux histoires que nous raconte Manuele Fior dans cette B.D. :

- la découverte du tombeau de Toutankhamon par Howard Carter à l'aube du 20ème siècle.

- le séjour de Teresa, étudiante italienne, à Berlin en 1998 pour participer à la préparation d'une exposition sur cette fabuleuse découverte archéologique.



J'ai bien aimé la bande-dessinée même si les personnages conservent une grande part de leur mystère : on en apprend très peu sur eux, sur leur passé, etc (ce qui cause les insomnies de Teresa par exemple)



J'ai aussi beaucoup aimé le travail sur les dessins et les couleurs qui rend l'ambiance légèrement éthérée et qui m'a donné envie de découvrir les autres livres de Manuele Fior.

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Un chant de Noël : Histoire de fantômes pour Noël

" Humbug ! "



Sans doute l'une des exclamations les plus célèbres de la littérature anglaise : celle d'Ebenezer Scrooge lorsque quelqu'un ose lui souhaiter un joyeux Noël.

He oui ! Scrooge, ce vieillard aigri, acariâtre, pingre, froid et plein d'autres qualités du même genre - qui il faut le rappeler à donner son nom à Picsou ; "Scrooge McDuck" en anglais - n'aime pas, que dire, exècre Noël et tout le tralala qui va avec.



On l'aura compris, le personnage de Dickens est d'emblée présenté comme quelqu'un de totalement antipathique, chose assez peu commune pour le personnage principal d'un écrivain qui rédigeait ses romans pour faire pleurer dans les chaumières.

Ce portrait peu flatteur change radicalement lorsque que le premier esprit (le Ghost of Christmas Past) arrive. Le lecteur découvre alors Scrooge en être humain qui a ses failles lui aussi : le vieillard est forcé de faire face à ce qu'il était, c'est-à-dire un homme forcé de travailler pour nourrir sa famille et qui a cherché a s'en sortir par son dur labeur. Mais (car il en faut bien un pour être devenu un vieil homme si désagréable) il a aussi perdu l'amour quand il a commencé à chercher l'argent.



C'est à partir de là que les motifs de morale chrétienne (omniprésents dans l'œuvre de Charles Dickens) arrivent ; on le voit entre autre avec Tiny Tim en figure christique du sacrifice. Si ces motifs de morale chrétienne sont parfois agaçants (à mon goût) cela ne m'a pas gêné dans ce roman, la qualité d'écriture de l'auteur est toujours au rendez-vous (et c'est déjà pas mal !), même si ce n'est pas un "grand" Dickens.



Ce qui fait de ce Chant de Noël une œuvre universelle et intemporelle (c'est la définition d'un classique ça, non? ) c'est d'abord qu'elle illustre une peur que beaucoup d'entre nous avons, c'est la fameuse question : " Que vais-je laisser derrière moi?" Avec Scrooge en pécheur repenti, Dickens nous dit qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et s'intéresser à son prochain. Car c'est bien là que réside l'esprit de Noël : dans la générosité. A mon avis, à l'heure où Noël est plus synonyme de surconsommation et de gâchis à gogo que de moment de "recueillement" pour penser aux autres et surtout à ceux qui ont moins que nous, il me semble que ce roman a peut-être plus d'impact aujourd'hui qu'il n'en avait au 19ème siècle.

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Mademoiselle Else (BD)

Je suis née pour être insouciante.

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Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, une adaptation d’une nouvelle parue en 1924, du romancier Arthur Schnitzler (1862-1931). Sa première publication date de 2009, et il a bénéficié d’une réédition en 2023. Cette adaptation a été réalisée par Manuele Fiore pour le texte, les dessins et les couleurs. Elle comprend quatre-vingt-trois pages de bande dessinée. L’édition de 2023 se termine avec un texte d’une page de Fiore intitulé Sfumato schnitzlerien, et sept pages d’études graphiques.



Dans la station thermale italienne de San Martino, en vacances, Else, une jeune femme de bonne famille, est en train de jouer au tennis avec son cousin Paul, sous les yeux de Cissy Mohr, une autre jeune femme courtisée par son cousin. Ce dernier court pour ramasser la balle, tout en regrettant que sa cousine ne veuille plus jouer. Elle confirme qu’elle n’en peut plus et lui indique qu’elle le retrouvera tout à l’heure. Puis elle salue Cissy d’un très formel Au revoir chère madame. Celle-ci lui répond gentiment de ne pas toujours l’appeler Madame, mais Cissy tout simplement, alors que Paul se tient contre elle. Taquine, Else reformule sa phrase : au revoir, madame Cissy. Cette dernière continue, lui demandant pourquoi elle part déjà, alors qu’il reste deux bonnes heures avant le dîner. Paul tempère et fait remarquer que Else fait du genre, c’est son jour. À l’attention de sa cousine, il ajoute : un genre d’ailleurs qui lui va à ravir, et son pull rouge encore mieux. Taquine, elle rétorque qu’elle espère qu’il aura plus de succès avec le bleu, couleur du pull de Cissy, et elle s’éloigne, sous le regard agacé de ses deux interlocuteurs.



Dans son for intérieur, Else jurerait qu’ils ont une liaison, cousin Paul et Cissy Mohr. Elle espère seulement qu’ils ne la croient pas jalouse, rien au monde ne lui indiffère davantage. Puis elle joue beaucoup mieux que Cissy, et Paul non plus n’est pas vraiment un matador. Il a une si belle allure pourtant. Si seulement il était moins affecté. Tante Emma n’a rien à craindre. Elle ne pense pas à Paul, pas même en rêve. Elle ne pense à personne. Elle n’est amoureuse de personne. Dommage quand même que le beau brun à la tête de Romain soit déjà reparti. Il a l’air filou, disait Paul. Dieu, elle n’a rien contre les filous au contraire. Elle aimerait assez se marier en Italie, mais pas avec un Italien. Villa sur la Riviera, escalier de marbre plongeant dans la mer. Elle, étendue nue sur le marbre. Elle est née pour une vie insouciante. Ah, pourquoi faut-il retourner à la ville ? Else est arrivée au pied de l’escalier menant à la terrasse de l’hôtel : elle croise monsieur Dorsday, vicomte von Eperies, et son épouse. Ils échangent quelques paroles. Il se montre galant ; elle lui fait une remarque insidieuse et piquante sur son âge. Elle pénètre dans les immenses salons de l’hôtel et son flux de pensées reprend. A-t-elle fait la fière ? Non, elle ne l’est pas. Paul l’appelle Altière. Altière et du genre distant, surtout aujourd’hui. À cause de ses règles évidemment ; ça l’élance dans les reins. Cette nuit, elle reprendra du Véronal. Un groom s’approche d’elle, il a un courrier à son attention. Tout en prenant la lettre, elle remarque que son filou est revenu. Elle regagne sa chambre, dénoue ses cheveux et prend connaissance du courrier de sa mère. Il s’agit de son père, et d’une dette pressante.



L’adaptation d’une œuvre littéraire en bande dessinée constitue un genre en soi, avec le risque du mauvais dosage oscillant entre l’intégration de trop de textes du roman, soit une interprétation trop éloignée qui fait perdre le goût de l’original, voire le trahit. Le lecteur entame ce tome et découvre deux dessins en pleine page avec uniquement un personnage en train de courir pour aller ramasser la balle, de gauche à droite dans la page de gauche sur fond blanc, et inversement au retour dans la page de gauche toujours sur fond blanc. L’artiste indique qu’il va proposer une adaptation aérée, ou au minimum sans gros pavés de texte. De même dans les deux planches suivantes, seuls sont représentés les trois personnages. Puis un dessin en double page les montrent discutant avec l’immense complexe hôtelier à quelque distance, et les montagnes en arrière-plan. Au cours du récit, l’auteur réalise cinq pages dépourvues de texte, laissant les dessins parler d’eux-mêmes, porter toute la narration. Le texte se présente soit sous la forme de dialogues, soit sous la forme du monologue intérieur d’Else, des phrases courtes, assez naturelles, bien éloignées de la simple recopie d’un texte littéraire. Fiore ne fait qu’une seule exception : le texte de la lettre initiale de la mère d’Else qui court sur trois pages, avec des illustrations de la largeur de la page venant s’insérer entre deux paragraphes.



Dans le texte en fin d’ouvrage, l‘auteur indique qu’il a choisi cette œuvre pour répondre à une commande d’adaptation d’un éditeur. Après avoir écarté plusieurs œuvres soit trop difficiles soit déjà mainte fois adaptées, il retient cette nouvelle. Il ajoute : après s’être lancé près de quatre fois, il a compris que l’œuvre graphique de Gustav Klimt (1862-1918) allait être son nord, cette ligne en fil de fer qui est la sienne, qui suit les cuisses des femmes, leur découpe des nez pointus et se courbe selon les formes amples de ses modèles. Il ne réalise pas des tableaux de Klimt, mais il s’inspire de sa façon de représenter les êtres humains. Il utilise des traits de contours très fins, parfois comme tremblés ou mal assurés, ou tracés sous l’inspiration du moment sans avoir été repris pour être consolidés. Cela donne parfois des représentations un peu naïves, un point pour figurer un œil dans un visage ou des yeux écarquillés trop ronds et trop grands, quelques vagues traits pour la barbiche clairsemée de Dorsday, ou au contraire la sensation de percevoir l’état d’esprit du personnage. Le lecteur se dit que cette façon de représenter les individus correspond à la perception subjective qu’en a Else elle-même. Sa propre délicatesse avec son visage épurée et doux, l’âge de monsieur Dorsday avec son visage asymétrique et marqué, ses trois cheveux sur le dessus du crâne, son corps lesté par un gros ventre, la tante avec son air revêche et repoussant comme si elle était incapable de ressentir la détresse qui émane de sa nièce, etc.



Ces traits de contour fins et fragiles sont habillés par des aquarelles qui leur apportent de la consistance, des nuances changeantes, des couleurs naturelles ou bien des impressions de lumière. En fonction de la séquence, du moment de la journée, de l’état d’esprit d’Else, un visage peut aussi bien être de couleur chair, que jaune, ou taupe, ou encore gris. De la même manière, l’aquarelle pare les décors de consistance, soit en venant occuper l’espace délimité par les traits de contour, soit en couleur directe. Passés les quatre dessins en pleine page sur fond blanc, le lecteur découvre le paysage de l’hôtel se détachant sur la ligne de montagne, un trait délimitant le contour du bâtiment, des portes fenêtres et des fenêtres, le pinceau donnant corps aux poutres apparentes, à la rangée d’arbres devant le bâtiment, à celle derrière de couleur plus sombre, ainsi qu’aux pentes de la montagne. Les images emmènent le lecteur sur le court de tennis avec son filet comme quadrillé au crayon, sur les marches menant à la très longue terrasse de l’hôtel, sous les lustres des salons très hauts de plafond, dans la chambre juste esquissée d’Else, de retour dans les salons maintenant teintés d’une nuance verte alors que la soirée commence, puis à l’extérieur dans des teintes bleutées et grises alors que la nuit commence à tomber, sur les rives rougies d’un lac avec de nombreux voiliers, etc.



L’intrigue s’avère fort simple : Else est mandatée par ses parents restés aux Pays-Bas pour demander un prêt urgent de trente mille guldens à monsieur Dorsday, vicomte von Eperies, pour rembourser une dette dans les deux jours. Celui-ci accepte à une condition : pouvoir la contempler nue un quart d’heure. Acceptera-t-elle de se soumettre à cette exigence infâmante et ainsi sauver son père ? Ou refusera-t-elle pour conserver sa dignité au risque de condamner son père ? Un suspense binaire. Les auteurs, le romancier et le bédéiste, mettent admirablement en scène à la fois l’entrée dans l’âge adulte avec ses compromis, à la fois le tourment psychologique de la toute jeune femme. La lettre de la mère, reproduite dans son intégralité, constitue un exercice exemplaire de manipulation coercitive sous les dehors d’une demande gentille d’un menu service aussi banal que dérisoire, sur les plans affectif, émotionnel et psychologique. Voilà que la fille a le pouvoir de vie et de mort sur son père, ou plutôt la responsabilité afférente, ce qui constitue une inversion de la responsabilité des parents envers les enfants. Aussi bien les parents que monsieur Dorsday illustrent la maxime que l’âge et la traîtrise auront toujours raison de la jeunesse et du courage.



Dès la première séquence, le lecteur a conscience que la jeune demoiselle est ballotée par les injonctions sociales à trouver un mari et par ses hormones. D’un côté, elle ressent le fait de devoir bientôt se trouver un mari, devoir accepter les avances d’un homme qu’elle ne pourra au mieux que choisir par défaut, au pire qui lui sera imposé, tout en défendant sa vertu contre toutes les tentations. Elle a déjà pu constater l’effet que la présence physique de son corps habillé a sur les hommes, le pouvoir de séduction que cela lui confère et les avantages qu’elle peut en retirer. Dans le même temps, elle a compris que se montrer nue à Dorsday équivaut à faire de son corps, d’elle-même, une simple marchandise vendue pour de l’argent, un produit ayant une valeur économique dans un système capitaliste. D’un autre côté, elle fait l’expérience qu’elle ne peut pas concilier toutes les injonctions sociales qui pèsent implicitement la femme qu’elle est. Pouvoir faire l’expérience d’être amoureuse, et faire un bon mariage ou un mariage de raison. Accepter son corps sexué et la sexualité qui va avec, et rester pure. Sauver son père au prix d’être souillée par le regard d’un quinquagénaire libidineux et riche, et préserver sa vertu, sa virginité comme les convenances l’exigent. Conserver son intégrité psychique et sauver son père. Personne ne peut ressortir indemne d’autant de doubles contraintes. Comment devenir adulte dans une telle situation ? Comment construire sa propre voie, sa manière personnelle de faire ?



Adapter Arthur Schnitzler en conservant toute sa finesse et ses subtilités : un beau défi, relevé avec élégance par Manuele Fiore. Une bande dessinée à la narration visuelle sophistiquée et élégante, exprimant en douceur feutrée toutes les dimensions du conflit psychique se déroulant dans l’esprit d’une jeune femme estimant qu’elle est née pour être insouciante.
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Une étudiante italienne se rend à Berlin pour travailler sur un projet en égyptologie.

Souvent avec Manuele Fior, on ne sait jamais trop où il veut nous amener : une romance, un parallèle historique, le déracinement, la perte des repères, une quête, un désir d'avancer dans la vie malgré les angoisses, la découverte de l'indépendance ? À vrai dire, je cherche encore. Pourtant j'ai beaucoup aimé cette lecture.

Le graphisme est toujours élégant, simple, il a un aspect instantané avec son trait brut, ses couleurs épurées, et il possède une douceur. Cela donne un côté familier, quotidien, on s'immerge, on y reconnaît des faits, des situations, des évènements, l'aveuglement devant l'avenir, on est entre 2000 et 2001. Manuele Fior nous offre des moments à partager, simples, ordinaires, parfois plus fous, plus insouciants, et même érotiques. Les grands évènements du monde, la découverte du tombeau de Toutankhamon, les attentats du 11 septembre 2001 sont mis face à la vie de tous les jours : arriver dans une ville qu'on ne connaît pas, rencontrer quelqu'un, vivre une aventure, prendre des décisions, faire des choix de vie.

Une très belle bande dessinée dans laquelle on est bien.
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