Et Marc Aurèle dans ses Pensées répond en écho : "A quoi faut-il donc s'exercer ? Une intention juste, des actions au service de la communauté ; un discours qui ne peut jamais tromper ; une disposition intérieure qui accueille avec amour toute conjonction d'évènements, en la reconnaissant comme nécessaire, comme familière, comme découlant d'un principe et d'une source qui sont tels qu'ils sont."
p. 136
"Tout peut devenir méditation ; il suffit d'être présent à l'expérience vécue." Joan Kabat-Zinn
L'échelle de l'être
Du moment où tu vins dans le monde de l'existence, une échelle fut placée devant toi, pour te permettre de t'évader ;
d'abord tu fus minéral, puis tu devins plante ;
ensuite tu es devenu animal : comment l'ignorerais-tu ?
Puis tu fus fait homme, doué de connaissance, de raison, de foi ;
considère ce corps, tiré de la poussière : quelle perfection, il a acquise !
Quand tu auras transcendé la condition de l'homme, tu deviendras, sans nul doute, un ange ;
alors tu en auras fini avec la terre ; ta demeure sera le ciel.
Dépasse même la condition angélique : pénètre dans cet océan.
Afin que ta goutte d'eau puisse devenir un mer...
Rûmi
Créer
Ce que tu as appelé monde
il faut commencer par le créer
Ta raison, ton imagination,
ta volonté, ton amour
doivent devenir ce monde.
La vie n'aura servi à rien
à celui qui quitte le monde
sans avoir réalisé son propre monde.
Brihadaranyaka Upanishad
Sans jamais se départir de sa sérénité helvétique, Jung se révèle un polémiste plein d'humour lorsqu'il crible de flèches au curare "l'intelligence myope" des matérialistes et "la foi inébranlable que l'homme d'aujourd'hui accorde à tout ce qui porte l'étiquette scientifique."
Cette erreur matérialiste, erreur "inévitable", s'explique selon Jung, par la médiocrité rationaliste de la prétendue ère des lumières, mais aussi par la crainte et l'aversion primitives envers tout ce qui touche à l'inconscient.
(page 97) (texte de G. Matzneff)
C'est le regard double qui importe : celui qu'on jette (comme un filet) sur autrui, celui qu'on porte (comme une charge) sur soi-même. Si le regard sur l'autre s'avère souvent féroce et en tout cas sans aménité, celui sur soi-même doit l'être aussi, car il est essentiel pour l'évolution de notre caractère de nous rendre compte du jeu de parade auquel notre moi égocentrique se livre sans cesse.
Si le "paraître" empiète sur l'être, notre personnalité vraie en souffre et la fausseté de ce jeu du je se révèle aux autres en pleine lumière. (...)
Nos gestes et nos silences trahissent notre jeu. À nous de savoir très bien jouer, auquel cas se pose un autre problème : quand on se retrouve seul, que reste-t-il ?
L'intellect qui n'est plus en phase avec l'intuition, la pensée qui se coupe du corps et donc de ses bases, et le concept qui ignore sa conception créent une raison qui s'aveugle, un discours qui ne s'écoute plus, une suite d'actions qui ne se considèrent ni ne se concerne plus.
Le silence vide d'un paysage de neige invite à la concentration, à la méditation et offre la possibilité d'un épanouissement.
"C'est cette force et ampleur qui manque à l'homme moderne. Ballotté entre les bureaucraties et les cirques, entre l'ennui et la distraction, incapable de se retrouver dans une civilisation sans culture profonde qui s'efforce de combler, ou du moins de camoufler, son manque fondamental en faisant beaucoup de bruit, le citoyen fuit tout ce qui ressemble au vide, où il pourrait, peut-être, rencontrer et contempler son "visage originel", et se complait, plus ou moins satisfait, mais jamais heureux, dans une médiocrité "bien remplie"."
Tant que tu pries en ayant conscience que tu pries, tu ne pries pas vraiment.
Jean Cassien
HYMNE A L'AMOUR
Quand je parlerais les langues
des hommes et des anges,
si je n'ai pas a charité,
je suis airain qui résonne et cymbale qui retentit.
Quand j'aurais le don de prophétie,
que je pénétrerais tous les mystères et toutes les sciences,
quand j'aurais la plénitude de la foi,
jusqu'à transporter les montagnes,
si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tout mon avoir aux pauvres,
quand je livrerais mon corps aux flammes,
si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien.
La charité est longanime, elle est bonne ;
la charité ignore l'envie,
la charité ne se vante pas, ne se rengorge pas,
Elle n'est pas inconvenante,
elle ne cherche pas son intérêt,
elle ne s'irrite pas, elle ne pense pas à mal ;
elle ne se réjouit pas de l'injustice,
mais elle se réjouit de la vérité.
Elle excuse tout, croit tout, espère tout, endure tout.
La charité jamais ne passera.
Les prophéties ? elles disparaîtront.
Les langues ? elles se tairont.
La science ? elle s'effacera.
Imparfaite est notre science,
imparfaite aussi notre prophétie.
Quand viendra ce qui est parfait,
tout ce qui est imparfait sera dissipé.
Lorsque j'étais enfant, je parlais en enfant.
Devenu homme, je me suis défait de ce qui tenait de l'enfant.
Présentement nous voyons dans un miroir, de manière confuse ;
mais alors nous verrons face à face.
Présentement, je connais de manière imparfaite,
mais alors je connaîtrai parfaitement,
comme moi-même je suis connu.
Maintenant, foi, espérance et charité subsistent, toutes trois,
mais la plus grande des trois, c'est la charité.
Saint Paul, Hymne
Ce n'est ni en pleurant, ni en s'affligeant, que s'obtient la paix de l'esprit