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Critiques de Marcel Béalu (13)
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La Poésie érotique de langue française

Six siècles, du XVème au XXème, de poésie érotique. Les quinzième, seizième et dix-septième siècles sont riches de textes au langage cru et direct, flirtant allègrement avec la pornographie. Nombreux parmi les poètes de l'époque semblent être ceux qui se livraient à l'écriture de textes libertins.



Le langage se châtie davantage ensuite, notamment aux dix-neuvième et vingtième siècles, devenant plus suggestif et allégorique, même si certains textes restent très crus. Le genre semble également se raréfier un peu : nombre de poètes passés à la postérité n'apparaissent pas dans cette anthologie.



L'amour étant un des moteurs de la poésie, cette anthologie apporte un éclairage utile et intéressant sur la façon dont le thème a été traité au fil du temps.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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L'araignée d'eau

Les nouvelles fantastiques de ce receuil sont parmi les meilleures que j'ai lues et j'en ai lu beaucoup !



Le fantastique de Marcel Béalu se passe de spectres, vampires et autres sorcières.

Nous sommes ici plus en territoire de l'onirisme, d'une poésie macabre proche du surréalisme.



Pour autant, Béalu n'est pas un auteur difficile ou hermétique, sa plume élégante reste accessible.



Il est souvent question de rencontres qui changent à jamais la vie du narrateur, comme dans la longue nouvelle qui donne son titre au receuil : l'araignée d'eau.



Cette nouvelle donne admirablement le ton ; nous nous trouvons entre rêve et réalité, dans une sorte de marge à la limite du réel et de l'impossible...



Je connaissais cet auteur de nom depuis quelques temps, je me félicite d'avoir enfin découvert sa prose, rare et juste, des textes qui sont presque autant des contes que des poèmes en prose.



Un auteur méconnu à découvrir.
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Les messagers clandestins

Ce recueil est préfacé par Michèle Touret et comporte les illustrations suivantes: un détail de Guillaume Barré, "Le Voyage", en couverture, cinq dessins de Marcel Béalu lui-même (dont l'androgyne "Ange au chèvrefeuille", en regard de "No man's land") et enfin une photographie de Max Jacob par Marcel Béalu. Il réunit 18 textes courts, voire très courts, dont on ne saurait trop dire s'il s'agit de contes ou de nouvelles. En voici la liste: "Soliloque d'un veuf", "Le montreur de marionnettes", "Le fabricant de rides", "Palais-Royal", "Le mort de la chambre", "Le nom", "L'étranger impitoyable", "La visiteuse nocturne", "Les rois", "Le porte-bonheur", "L'inspecteur", "La maison d'en face", "L'armurier", "Le chroniqueur de l'empire", "Les lys et le sang", "La porte incompréhensible", "Les deux clientes", "Judith".

Dans "Aurélia", me semble-t-il, Gérard de Nerval écrit: "Je n'ai jamais éprouvé que le sommeil fût un repos. Après un engourdissement de quelques minutes, une vie nouvelle commence." Dans "Judith", le narrateur déclare explicitement:" je me trouvai aussitôt transporté, en rêve, dans un autre théâtre", tandis que celui de "L'étranger impitoyable" se dit à son tour "tiré trop tôt du sommeil pour vaquer à [ses] habitudes". Ces messagers apparaissent comme des passeurs similaires aux personnages de Shigeru Mizuki ("Kitaro" et "3, Rue des mystères" essentiellement) et le monde des songes n'est pas toujours affirmé catégoriquement, de sorte qu'on peut soupçonner que des esprits s'en mêlent. "La visiteuse nocturne" s'apparente très clairement à cette histoire de Shigeru Mizuki dans laquelle un étage entier d'un grand magasin disparaît mystérieusement pour le liftier. Le veuf clôt son soliloque par cette phrase: "quand j'aurai tout dit, j'irai me jeter dans le puits". Je pense que Michèle Touret résume fort bien dans sa préface l'univers de Marcel Béalu: "le moment où tout bascule est aussi celui où se déchirent les voiles, où se défont les apparences, dans la plus banale des situations; alors tout dérape dans l'insolite et l'inacceptable. Il n'y a pas de degré dans l'inacceptable, c'est cela que Marcel Béalu nous fait percevoir par un art de figurer l'insolite, qui va de l'indice subtil à l'image fantastique dans un monde d'ombres fugaces, de scènes atroces ou atrocement rêvées, qui répondent à des codes secrets et à leurs propres règles de savoir-vivre, comme dans la nouvelle intitulée "L'Armurier": "en aucun cas, la victime ne doit, par le spectacle de son agonie, indisposer le sacrificateur". Il y a donc aussi de l'humour, mais surtout un style que je qualifierais de très élégant dans sa concision. L'ensemble des six sens du lecteur sont paradoxalement maintenus en éveil par une perception que l'écrivain sollicite constamment. Ainsi dans "Les lys et le sang", l'odorat devient un personnage à part entière. Je souhaite m'attarder à présent sur ce texte qui comporte en exergue cette citation de Shakespeare: "Les lys qui pourrissent sentent plus mauvais que les herbes." Duval, le protagoniste, qualifié d'abord de fou par le narrateur est ainsi présenté: "mais aussitôt une réflexion pleine de clairvoyance me stupéfiait, car elle indiquait à n'en pas douter un esprit non seulement nourri par des années d'études et de méditation, mais aussi aiguisé au laminoir des passions." Son rapport à l'argent suscite la part du narrateur cette réflexion: "c'est dans la libre jouissance des "biens de la terre" que réside peut-être le pire des désespoirs, si l'on se distingue quelque peu du dernier des animaux". Il dispose d'une bibliothèque: "la "Bible", "Le Livre des Morts thibétains, les "Lois de Manou" y voisinaient avec Swift, Cervantès, Poe, Melville. À côté de ces sommets de l'intuition des hommes, je remarquai, rassemblés dans un coin, plusieurs ouvrages bizarres: "Le Lys dans le Blason", par M. de Rochecaille; un "Traité de la fleur", par le Révérend Père Bastien; "L'Horticulture Pratique", de Rolph du Guet ; "Pour avoir des Orchidées", et autres "Fleurs du Jardin"...". Je ne saurais dire davantage sur le véritable secret qui relie les lys à ce mystérieux Duval, si ce n'est donner la parole à l'intéressé: "seuls les lys possèdent une clarté charnelle pareille à certains airs envoûtants de Monteverdi ou de Schutz..." et ensuite au narrateur: "puis une persistante et forte odeur, grisante jusqu'à la nausée, nous assaillit. Enfin, au débouché du sentier, j'éprouvai ce choc silencieux et toujours trop bref qui précède l'enchantement de l'âme. Il semble que seule l'absolue nouveauté puisse le provoquer, et pourtant l'ivresse en persiste bien après que s'est enfui l'étonnement." J'utilise enfin les trois dernières lignes du texte pour qualifier mon sentiment de lecture: "merveilleux et immarcescible bijou ciselé dressant ses triomphantes étamines comme des antennes d'or tendues vers quelque secret paradis futur".
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Mémoires de l'ombre - cent vingt récits brefs

Cet ouvrage est un recueil atypique. Il est composé de textes ,très courts, qui bousculent notre quotidien pour le projeter dans un univers fantastique.

Marcel Béalu multiplie les références à notre "existence ordinaire", et vient du fond de l'ombre de son imaginaire, parfois délirant, éclairer la méprise de la condition humaine, pointer du doigt l'incohérence du réel.

Il ne faut pas chercher dans ce livre d'explications rationnelles aux choses, il faut, pour y apprécier la beauté des textes, suivre le cheminement interne du langage et des mots qu'il développe.

Le "Fantastique" de Marcel Béalu se heurte à la vulgaire réalité et l'auteur lui-même a déclaré, lors d'une interview radiodiffusée que "le décalage de l'angle de son regard n'avait qu'un seul but : mieux faire ressortir les plans lumineux ; et qu'en définitive la seule question posée est celle de la réalité de l'activité créatrice d'illusion".

Marcel Béalu est un poète. Proche de Max Jacob et de Jean Cocteau, il découvre le surréalisme à la fin des années 30. Cependant il gardera une inspiration et un style très personnels qui feront de lui un écrivain des plus originaux.

Ce recueil est un magnifique moyen d'aborder son oeuvre, assez peu connue

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La Poésie érotique de langue française

L'anthologie de poésie érotique de Marcel Béalu (classique du genre paru la première fois en 1971) a été republié avec les illustrations de Louise Bourgoin.



L'actrice a étudié à l'école des Beaux arts de Rennes et on découvre à côté des poèmes coquins, grivois ou franchement salaces, ses silhouettes délicates en noir et blanc. Leurs contorsions n'ont de limites que celles de l'imagination de la dessinatrice.



Côté texte, on découvre une profusion de termes pour parler du sexe féminin et du sexe masculin ou encore pour dire de bien des façons l'acte d'amour.



Ce livre rose est aussi l'occasion de découvrir les écrits, probablement moins connus que ceux étudiés à l'école de Victor Hugo, Alfred de Musset, Jean de la Fontaine, Baudelaire, ou Guillaume Apollinaire par exemple.




Lien : http://www.baz-art.org/2024/..
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L'araignée d'eau (suivi de) Contes du demi-so..

Onirique

Fantastique

Poétique

Hermétique

Au gré des presque quarante nouvelles qui composent ce livre, l'un de ces adjectifs peut s'appliquer.

Mais il y a un hic

Je ne suis pas fan de nouvelles, et même si j'ai trouvé un certain charme à celles-ci, heureusement qu'elles étaient courtes pour ne pas trop se lasser.

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Mémoires de l'ombre - cent vingt récits brefs

Mémoires de l'Ombre est un recueil de 120 (!!) très courtes nouvelles s'étalant sur 250 pages, rédigé par Marcel Béalu, écrivain français jusqu'alors inconnu au bataillon pour ma part mais qui, si j'en crois internet, fait partie des maîtres de la littérature fantastique francophone aux côtés de Jean Ray et Claude Seignolle.



Oniriques, drôles, touchantes et/ou troublantes, ses nouvelles abordent le fantastique de façons diverses et variées tout en diluant un certain sentiment d'étrangeté, la frontière entre le « normal » et le fantastique restant généralement assez floue.

Par contre, il est préférable de lire les nouvelles à petites doses plutôt que de tout enchaîner comme je l'ai fait au début, sous peine de passer complètement à côté de certaines et de ne réellement en savourer qu'une sur dix (environ, hein !), d'autant plus qu'il faut tout de même bien avouer que le style est assez daté.
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Mémoires de l'ombre - cent vingt récits brefs

Un de mes livres préférés. Un vrai coup au coeur!
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Enfances et apprentissage

Porte ouverte sur la rue est le deuxième tome de l'autobiographie entreprise par le poète-écrivain-libraire, Marcel Béalu. Autobiographie comprenant 3 volets: Enfances et apprentissages, Porte ouverte sur la rue, et Présent définitif.

Cet écrivain qui sera dans la mouvance des surréalistes, est un autodidacte, qui vient à Paris vers 1925, parle de sa découverte des livres, de l'écriture, de ses rencontres, de ses amours, de ses rencontres avec les écrivains, de son amitié avec max Jacob, les artistes de la Capitale.



trois volumes passionnants, fourmillant d'informations sur la vie littéraire à Paris, sur le monde des artistes , son métier de libraire qu'il pratique de façon singulière...ses rencontres, ses coups de gueule, ses passions...Un itinéraire hors du commun, très riche pour l’histoire littéraire, la poésie, le mouvement surréaliste, sans omettre ses talents de peintre

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L'araignée d'eau

J'ai pour L'Araignée d'eau, je l'avoue, une admiration particulièrement vive. Ce livre n'a jamais quitté mon souvenir depuis que je l'ai lu, et je le considère comme l'une des productions les plus achevées que nous ait données la littérature française dans le domaine du fantastique. Plus que tout autre texte, sans doute, il est révélateur de l'étrange sensibilité et du singulier talent de Marcel Béalu...

« L'innocence et la fièvre sont les deux plus puissants ressorts qui par l'écrivain soient mis ici en oeuvre... Cette innocente promenade, qui si terriblement s'achève, est conduite, disons le mot, à la perfection. L'émotion à tel point se communique que le lecteur, à tête reposée, en vient à se demander s'il n'y a pas plus que du rêve dans cette histoire impossible, et si l'origine de tout cela ne se confond pas avec quelque réalité. Quant à la fièvre, sensible dès la première page, sa courbe jusqu'à la fin est ascendante, et par sa violence elle ordonne un dénouement qui ne peut être que tragique. Elle fait son chemin, dans la conscience du lecteur aussi, par les voies de la sensualité ou, comme on dit un peu trop facilement aujourd'hui, de l'érotisme. Sous ce rapport, je ne connais pas beaucoup de récits qui soient doués d'un charme aussi trouble et insinuant que L'Araignée d'eau. Quoique les limites de la décence y soient toujours respectées, ce petit ouvrage est l'un des plus immoraux que je sache ; ce qui n'est pas, on s'en doute, pour nuire à mon admiration. »
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L'expérience de la nuit

L'Expérience de la nuit (1945) de Marcel Béalu est un roman déconcertant. On est plus dans du surréalisme que du fantastique, servi par une écriture recherchée, voire désuète, qui n’hésite pas à employer l'imparfait du subjonctif. Au début, c'est efficace, intrigant. Le narrateur évolue dans un monde proche du nôtre, mais comme hors du temps et de l'espace, où tout semble vouloir le piéger. Il y a une véritable ambiance de solitude anxiogène. Au milieu du roman on rejoint étonnamment un classique du fantastique français : une perturbation de la vision. Le narrateur se fait donner de nouveaux yeux par un scientifique suspect, et ses perceptions en sont modifiées, il voit l'univers comme s'il était sous LSD. Tout lui semble plus vaste, plus beau, plus dense, il perçoit tout simplement plus. Mais il y a un prix à payer : tout ce qu'il touche tombe en poussière. On est là incroyablement proche de L’œil du purgatoire de Jacques Spitz, publié la même année, où là aussi le narrateur subit une modification radicale de la vision qui le condamne à ne plus pouvoir interagir avec le monde. On pense aussi à Un autre monde (1895) de Rosny ou L'homme truqué de Maurice Renard (1921)



Mais au final, L'Expérience de la nuit, malgré une écriture mystérieuse et accrocheuse, pèche par son côté expérimental. Plus la trame avance, et plus on se demande s'il y a une colonne vertébrale. Il y en a peut-être une, thématique, mais narrativement, le roman ne retombe jamais sur ses pattes. On a l'impression, comme trop souvent dans ce genre de littérature, d'une vaste esbroufe, d'un talent réel utilisé plus pour faire voler en éclat les codes que pour construire une œuvre solide.



Et quel dommage, parce que quand on lit des passages tels ceux ci-dessous, qui témoignent d'une vison riche et réelle — et des moyens de l'exprimer — on aimerait qu'ils soient les briques d'une bâtisse robuste plutôt que des feuillets jetés au vent :



La raison ne sert qu'à justifier nos impulsions. Elle est l’inutile oriflamme clamant dans le vent : toute cette masse, au-dessous de moi, je la fais se mouvoir, c'est moi le maître du navire... pendant que la voilure se gonfle et travaille, silencieuse.



La plupart des hommes ne voient pas parce qu'ils sont trop accoutumés à voir. Guérir l’œil, soigner la vue... utopie de pédagogues à l'esprit lourd, qui confondent l'effet avec la cause. Il faut déplacer le regard, changer l'angle de vision pour que la vérité essentielle apparaisse dans un nouveau relief. Donner à chacun regard à sa mesure, puisqu'il est impossible de transformer le monde à la mesure de chaque regard...



Mieux valait trébucher dans les ténèbres vers le jour que courir allègrement sous la lumière vers la nuit.


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La Poésie érotique de langue française

Il y a là du fleuri, de l’euphémisme, de l’analogie, du bête et du méchant, bref tout ce que la langue et l’imagination humaines ont pu inventer quand il s’est agi d’écrire le sexe.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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L'école de Rochefort

Ecole découverte grâce à Mr Debreuille à Lyon 2.
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