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Critiques de Marcel Sel (41)
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Elise

Rosa de Marcel Sel avait été mon coup de coeur de l’année 2017, j’attendais donc avec curiosité de lire le second roman de cet auteur.

Je n’ai pas été déçu, j’en ai aimé la lecture mais il n’a pas détrôné Rosa.



Il y a 40 ans, François, un jeune soldat français est fait prisonnier par les Nazis et conduit dans un stalag en Mazurie, dans la Prusse Orientale. Il obtient de travailler chez un éleveur mais rapidement, ses connaissances musicales lui permettent d’accompagner au piano une Baronne et sa domestique.

Cette dernière, Élise, est au début admirative d’Hitler mais en viendra à le détester - elle le surnomme Wolf - Elise et François tomberont amoureux.

Le Quartier Général de Hitler est à proximité et Élise y sera réquisitionnée comme goûteuse.

Le dernier souvenir que garde François d’Elise est de l’entendre crier « Heil Hitler » alors qu’elle va être abattue par un soldat russe.



40 ans après, il entreprend de revenir en Mazurie, à présent polonaise pour comprendre ce cri.



À cet ancien amour se juxtapose l’histoire de Rita, l’épouse actuelle de François.



Difficile donc de tout décrire tant les épisodes sont nombreux et sans trop dévoiler...

La trame est ici tronquée par moi et je vous laisse la découvrir...



Il y a beaucoup de points communs avec le roman précédent de Marcel Sel : la seconde guerre mondiale et ses atrocités, les viols, la mémoire et la recherche de la vérité, les régimes totalitaires.

L’on passe du passé au présent, de la Mazurie prussienne à la Mazurie communiste polonaise, de la guerre en France à une marche forcée vers le stalag.

L’on passe aussi de la voix de François à celle d’Elise, ces deux personnages s’ignorent au début, se sentent attirés l’un par l’autre ensuite, s’aiment enfin mais restent néanmoins une énigme pour l’autre.

La guerre nous est montrée dans toute sa cruauté, certains épisodes de celle-ci sont éprouvants. Tous en sortent meurtris.

La genèse du régime nazi est bien narrée : on y voit pourquoi tant d’Allemands furent séduits, satisfaits de leur bien-être, et ont identifié leur pays à leur Führer et ce dernier s’est identifié à son pays.



La mémoire est omniprésente : elle justifie la recherche que fait François sur le comportement d’Elise, puis sur le passé de Rita qui elle, amnésique, n’a plus de mémoire.

Belle description également de la RDA, de la Pologne et du régime communiste qui eux, veulent éradiquer la mémoire de certains faits.

Les régimes totalitaires sont bien décrits avec leur endoctrinement et leur bureaucratie.

À la lecture, je me suis revu traverser à l’époque les frontières d‘Allemagne de l’Est et de Pologne, de la surveillance dont tous les occidentaux faisaient l’objet.

Beaucoup d‘humanité également dans ce roman, on y assiste même à la rédemption d’un nazi fanatique.



La lecture du roman reste aisée malgré ces retours en arrière.

Dois-je encore préciser que je l’ai aimé ?



Une petite touche négative cependant : j’ai été souvent irrité par les notes de fin de page expliquant certains faits qui me semblaient connus de tous, mais ce ne sont que des notes de fin de page, je ne devrais sans doute pas m’en offusquer...

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Rosa

J’ai été happé par ce livre dès sa première page...



J’ai aimé le sujet : un Père qui ordonne à son fils, Maurice, qui n’est appelé par son père que par « le Fils » ou « Momo », toujours entretenu jusque là, d’écrire un roman. J’ai aimé la description de cette relation parentale inédite, j’ai été touché par la vie de Rosa, la grand-mère du protagoniste, vie dont lui seul a connaissance et qu’il va distiller à son père en écrivant son roman.

J’ai aimé la construction très élaborée du livre qui passe d’une époque à l’autre : de la période actuelle à celle de l’enfance, ses 9 ans où il connaît la désillusion de trouver ses poèmes à la poubelle, ses 14 ans où son grand-père Giorgio lui révèle le secret entourant Rosa, la jeunesse de Rosa en Italie, l’admiration des Italiens pour leur Duce, les premiers temps relativement cléments pour les juifs qu’il suffisait de « discriminare e non perseguire », l’évolution tragique ensuite, la déportation de Rosa pour les camps, la manière dont Giorgio a appris ce qui lui était arrivé.

Les descriptions sont vivantes : le quartier bruxellois où habite Maurice, dans un loft avec vue sur le canal, de son public cosmopolite, les descriptions de la vie à Airole en Italie, des différents personnages qui y vivent.

Maurice commence son roman afin de blesser son père, pour lui apprendre que Rosa n’est pas partie de la maison mais qu’elle était juive, et que donc, cet état se transmettant par la mère, lui aussi l’est, pour lui faire remarquer qu’il ne savait rien de sa mère..

Mais bien vite, Maurice se passionne pour son roman, il se base certes sur le récit que lui a fait son grand-père, mais cherche à décrire le plus exactement possible les événements, même les moins importants (il va par exemple demander à un ami restaurateur d’assister à la préparation d’une daurade, ou alors guetter à la gare ce que peuvent être les adieux d’amoureux).



Beaucoup de sentiments m’ont envahi à cette lecture ! Les sourires ont alterné avec la tristesse, l’indignation avec l’admiration, j’ai été plus d’une fois profondément ému tant le récit peut être poignant.

J’ai été enthousiasmé, j’ai adoré !

J’ai voulu attendre avant de rédiger cette critique pour ne pas réagir à chaud, l’enthousiasme perdure toujours, je puis la publier !

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Elise

J’ai failli renoncer à la lecture du 1er chapitre, heureusement j’ai persévéré grâce à la recommandation d’une amie du groupe de lecture de la bibliothèque de ma localité.

Un conseil, il faut s’accrocher et cela en vaut la peine !



C’est la guerre de 1940-1945, en Allemagne nazie, dans l’ombre d’Hitler.

Heureusement, il y a de la tendresse, de l’amour et la musique omniprésente : un prisonnier français envoyé pour accorder le piano dans un château. Ils donneront des concerts de musique classique : au piano, François, le prisonnier français, la Baronne Ellinor et Elise, son élève pour le chant. Notre trio profite du peu de culture musicale des officiers SS présents pour interpréter Mendelssohn, musicien juif interdit par Hitler, en présentant sa musique comme étant de Schumann.



Les crimes commis par les Russes envers les civils se révèlent être la triste réalité de ce que vivent les Ukrainiens aujourd’hui.



L’auteur, Marcel Sel, achève son roman par un chapitre titré « La fiction et l’histoire » ; je ne peux que lui adresser mes félicitations pour s’être aussi bien documenté ainsi que pour sa qualité d’écriture.

Ce roman fait partie de la sélection « prix Horizon », prix accordé au deuxième roman d’auteurs sélectionnés, au préalable, par un jury et dont le premier prix est soumis au vote des lecteurs lors d’une rencontre dans la ville de Marche-en-Famenne, en Belgique, sous le patronage de Armel JOB.



Au vu de l’actualité, de la guerre en Ukraine, ces actes horribles sont malheureusement une réplique de ce qui s’est passé en 1940-1945.

À lire (sous réserve de votre état d’esprit) !
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Rosa

J'ai fait la connaissance de "Rosa" à sa sortie numérique. Je ne connaissais rien d'elle, je ne savais pas ce qui m'attendait, mais j'ai préféré me lancer vers l'inconnu. Et j'ai eu raison.



Tout commence à Bruxelles dans les années 2000. le personnage principal, Maurice, profite bien de la vie grâce au revenus que son père lui fournit. Mais cela ne peut pas durer éternellement et un jour le paternel pose ses conditions. S'il veut gagner l'argent par lui- même, il doit écrire un roman et le travail sera payé 30 euro la page. Maurice n'a pas le choix et le travail commence. Contraint au début, passionné par après, le jeune auteur se prend au jeu et l'histoire de "Rosa" prend vie ou refait surface. Car Rosa n'est pas un personnage fictif, c' est la grand-mère de Maurice.



Nous voilà, plongé dans l'Italie fasciste du temps de la guerre. On fait la connaissance de cette femme de caractère , on apprend qu'elle est juive et qu'elle a été déportée.



Au fil des pages, le père prend connaissance de toutes les choses qu'il ignorait et commence à voir les choses d'une autre façon.



Je me rejoins aux autres lecteurs pour dire que j'ai beaucoup apprécié ce roman touchant. J'ai tout aimé : l'idée de départ , la construction du récit, l'analyse des personnages et de leurs souffrances visibles ou invisibles. J'ai aimé les descriptions du village italien, la partie historique, les mots italiens qui apparaissaient de temps en temps dans le texte. J'ai aimé le personnage principal avec ses petits défauts et ses efforts. Est-ce qu'il y a quelque chose que j'ai oublié?



Une magnifique découverte.



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Elise

Je devais lire ce livre dans le cadre du prix Horizon (prix du deuxième roman de la ville de Marche-en-Famenne).



La période de la seconde guerre mondiale est une période sur laquelle j'aime beaucoup lire.



Je disposais de peu de temps compte tenu de l'arrivée tardive des livres.



Il me tardait de découvrir comment quarante ans plus tard, le narrateur appréhendait cette époque extrêmement pénible.



Je n'ai pas pu aller bien loin. Violence extrême et très peu d'avancée dans les chapitres qui se déroulent quarante ans plus tard et qui auraient pu avoir beaucoup d'intérêt.



Je ne mets pas de note et je vous laisse tenter d'aller plus loin que moi dans la lecture.
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Elise

C'est un très beau mais dur roman que nous propose Marcel Sel. Un livre audacieux, déstabilisant au début pour plusieurs raisons.



La première est l'actualité et la guerre présente en Ukraine qui amplifient la violence décrite dans ce roman excessivement bien documenté. La seconde est que la narration évolue dans le temps, tantôt durant la seconde guerre mondiale, tantôt dans les années 80 ou encore dans les souvenirs des narrateurs, en alternance François, un soldat français fait prisonnier au début de la guerre et Elise, une jeune femme vivant en Mazurie dans la Prusse Centrale, la Pologne actuelle.



De nombreuses annotations en bas de page ayant le mérite d'être au plus proche de la réalité historique gâchent un peu le plaisir de lecture, mais je vous assure que faisant fi de cela cette histoire est vraiment magnifique.



Un roman audacieux qui mèle l'horreur de la seconde guerre avec une histoire d'amour adoucie par la musique, plus précisement le chant lyrique.



François a été emmené comme prisonnier au début de la guerre dans un stalag en Mazurie. Il a la "chance" d'en être sorti au départ pour "traire les vaches" mais aussi par ses qualités d'accordeur de piano. Il va devenir l'accompagnateur de piano à la demande de la Baronne Ellinor, une cantatrice ayant pour élève "Elise May", une jeune fille dont François deviendra amoureux.



Elise fait partie des 15 goûteuses d'Hitler, elle avait dit à François sa haine pour le Führer qu'elle surnommait péjorativement "Wolf" mais lorsqu'elle avait été mise en joue par un soldat de l'armée rouge en janvier 45, avait crié avec conviction "Heil Hitler".



François ne comprend pas pourquoi et va quarante ans après ce drame refaire le voyage à l'Est pour comprendre.



Une lecture exigeante qui décrit les atrocités de la guerre, l'endoctrinement, qui permet de comprendre la manipulation exercée dès le plus jeune âge d'un peuple qui va perdre sa lucidité et se sentir conforté dans ses droits en suivant son meneur. Endoctrinement, mensonges et terreurs semés par les régimes totalitaires.



Un roman historique qui présente la réalité des pays de l'Est avant la chute du mur. Ce roman est certes difficile, mais la poésie y trouve sa place. La musique adoucit un peu le tout et nous démontre qu'elle peut aussi être un outil de résistance.



Des passages magnifiques, une écriture poétique et un final surprenant.



C'est vraiment une belle découverte, je n'ai qu'une envie faire remonter "Rosa" le tout premier roman de ma PAL.



Ma note : 9/10


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Rosa

Maurice, la trentaine, recherche désespérément la reconnaissance de son père depuis qu’il est enfant. Il lui écrivait des poèmes qui se retrouvaient dans la poubelle du bureau. Le Père, considérant son fils comme un artiste, lui alloue une rente chaque mois. Et un jour, le Père décide que le Fils doit écrire un roman et qu’il le rétribuera 30 EUR par page.

Que va écrire Maurice? Il racontera l’histoire de sa grand-mère paternelle Rosa. Il compte bien ainsi se venger du Père et le faire souffrir quand il prendra connaissance de sa propre histoire qu’il ignore.

Mais le Père lit-il les pages que Maurice lui envoie par mail?



Je découvre ici la plume de Marcel Sel et c’est un véritable régal. Phrases courtes et rythmées, humour, quiproquos, amour, Histoire, Italie... agrémentent le roman. On ne s’ennuie pas, on découvre au fur et à mesure la vraie histoire familiale. L’histoire de l’Italie fasciste est mélangée à l’histoire personnelle de Maurice à Bruxelles et en tant que lecteur, on suit très facilement ces deux histoires croisées.

Cerise sur le gâteau, aucun jugement n’est porté sur les personnes, ni sur leurs actes. Au contraire, je trouve que Marcel Sel a beaucoup de bienveillance, d’humanisme à l’égard de ses personnages et de leur histoire. Ce livre nous fait grandir également.

Vraiment hâte de relire cet auteur belge...un peu de chauvinisme ;-).
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Elise

Lorsque j’ai rédigé ma chronique de Rosa, l’auteur m’avait préparée en me disant qu’il ne me restait plus qu’à « affronter » le deuxième volume de son dyptique, Elise.

J’étais prévenue ! Effectivement c’est dur, parfois à la limite du supportable, mais malgré tout l’écriture fait que, tout comme Élise, on s’évade dans cette histoire romanesque.



François, français, se retrouve prisonnier de guerre en Allemagne. Amoureux de la langue de Goethe et de Mendelssohn (compositeur juif dans l’Allemagne nazie), il se retrouve à la traite des vaches et accordeur de piano dans un château d’Elinor, baronne et cantatrice et son accompagnatrice, Élise. Les deux femmes, comme beaucoup d’autres, sont de « bonnes aryennes », croient en leur Führer … enfin jusqu’à un certain point, avant de comprendre et de basculer dans la détestation de celui qui mènera le pays, et ses habitants, à la ruine. Quelques quarante ans plus tard, François revient dans cette Prusse orientale, devenue polonaise, pour tenter de comprendre pourquoi Elise a pu hurler « heil Hitler » avant de tomber sous les balles des soldats russes.



Ce roman, c’est plusieurs histoires en une : celle de la seconde guerre mondiale, de l’embrigadement de la jeunesse allemande, de la vie des prisonniers étrangers sur le front arrière en Allemagne, mais aussi celle de ses habitants dont la vie qui continue malgré tout, et une, enfin deux, belles histoires d’amour.

C’est aussi une histoire de doutes, de questions sans réponse, de convictions qui volent en éclat et, malgré les horreurs (et le mot est faible) commises par les représentants des deux camps totalitaires, une histoire d’une grande humanité.



Il est aussi beaucoup question de musique et de littérature dans ce roman, comme pour mieux mettre en exergue que ces arts peuvent, à défaut d’adoucir les mœurs, faire l’objet d’actes de résistance. En ces temps troublés par les obscurantismes de tous bords, c’est toujours bon de l’avoir en tête.



Même si le personnage de François peut paraître parfois un peu niais et naïf, encore une fois, Marcel Sel réussit la prouesse d’écrire un roman ultra bien documenté en arrivant à mettre de la poésie et même de la délicatesse dans ce monde et cette époque de brutes, et rien que pour cela ce roman mérite le détour.
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Rosa

« Tu vas écrire un roman, qu’il m’a dit. C’était un ordre » Ainsi commence « Rosa », l’écriture d’un roman imposée par le père et l’humiliation du fils, le narrateur de cette histoire. Car oui, il va l’écrire, ce roman, et noircir ses pages pour toucher la rétribution que lui verse ce père autoritaire. Et c’est là qu’entre en scène la seconde histoire de « Rosa », à la fois histoire familiale et fresque historique et qui va retracer grâce à l’enquête du narrateur la destinée dramatique de sa grand-mère Rosa. Juive italienne, Rosa est une jeune fille au caractère bien trempé, elle n’hésitera pas à embrasser le parti des Garibaldi qui se battent contre le fascisme de Mussolini..Peu à peu, sous la plume du fils, se révèle ce secret de famille muselé par le père.

Le récit de la vie mouvementée de Rosa dans les années trente s’intercale avec bonheur et intelligence avec les propres aventures du narrateur dans un quartier populaire de Bruxelles des années 2000.



A travers le destin de Rosa, c’est une traversée de l’histoire européenne des années trente à nos jours que nous offre Marcel Sel. Parfois tragique, souvent drôle et jamais ennuyeuse, cette histoire m’a charmée.

Les personnages sont bien campés et, le livre refermé, j’ai longtemps gardé l’image de Rosa.

La construction, ingénieuse, et le style, limpide et tonique, contribuent au plaisir de la lecture

C’est bien documenté, avec quelques passages inspirés d’histoires réelles, mais tout cela reste crédible.

Un beau roman







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Elise

Un sentiment de malaise m’a étreinte dès le début de ce roman. Le sujet était dur, je le savais avant de commencer ma lecture mais j’en ai lu d’autres sur le sujet. Non, il y a autre chose…



Quinze, quatorze, treize… on comprend assez vite que les jeunes femmes dont on parle sont de moins en moins nombreuses. Ces quinze-là sont les goûteuses d’Hitler. Lorsque les Russes ont envahi l’Allemagne, elles ont été abandonnées par les Nazis et sont tombées aux mains de l’Armée rouge. Battues, torturées, violées… elles subiront les pires exactions avant d’être tuées comme le fait comprendre ce compte à rebours. Elise est l’une d’entre elles. Le récit nous raconte son parcours et celui de son fiancé qui, quarante ans plus tard, fera le voyage en RDA, sur les traces de la disparue afin de comprendre.



J’ai aimé découvrir Rosa, le précédent roman de Marcel Sel. J’ai beaucoup moins goûté celui-ci que j’ai fini par lâcher presqu’aux deux tiers du récit. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit. Le changement d’époque d’un paragraphe à l’autre par exemple est déstabilisant. Puis la violence décrite dans les moindres détails, le voyeurisme que cela engendre malgré nous m’ont donné plus d’une fois la nausée. L’atrocité de la vie des goûteuses, les soldats sautant sur les mines, le quotidien des prisonniers… c’était trop. Et la poésie qui parfois affleure entre deux descriptions sordides m’a paru déplacée.

Certes, je me doutais que parler d’endoctrinement, de guerre, de vengeance… n’offrait pas un tableau impressionniste aux couleurs diaphanes. Mais trop de cruauté, de langage cru, de scènes horribles voire complaisantes m’ont fait abdiquer avant la rédemption, le pardon, la compassion.



Certains me disent que je suis passée à côté d’un bon roman. Tant pis. Il n’était pas pour moi.
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Elise

Je devais lire ce livre dans le cadre du prix Horizon (prix du deuxième roman de la ville de Marche-en-Famenne).



La période de la seconde guerre mondiale est une période sur laquelle j'aime beaucoup lire.



Je disposais de peu de temps compte tenu de l'arrivée tardive des livres.



J'avais hâte de découvrir comment quarante ans plus tard, le narrateur appréhendait cette époque extrêmement pénible.



Je n'ai pas pu aller bien loin. Violence extrême et très peu d'avancée dans les chapitres qui se déroulent quarante ans plus tard et qui auraient pu avoir beaucoup d'intérêt.



Je ne mets pas de note et je vous laisse tenter d'aller plus loin que moi dans la lecture.
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Elise

Elise est allemande et fait partie des 15 goûteuses d’Hitler. François, prisonnier de guerre français, est envoyé chez une baronne pour accorder son piano et accompagner Elise au chant. Le livre débute par le viol et l’assassinat des goûteuses d’Hitler en janvier 1945 lorsque l’armée russe s’empare d’une partie de l’Allemagne. Tout au long du livre, le décompte des goûteuses violentées par les Soviétiques est raconté par Elise, tandis qu’elle s’échappe mentalement en se remémorant les années précédentes et son histoire avec François. Fervente admiratrice d’Hitler comme bon nombre d’Allemands élevés comme tels, elle déchante au fur et à mesure des découvertes sur le Führer et des traitements infligés aux Juifs et à ses armées. Pourtant, juste avant d’être abattue, elle crie Heil Hitler ! Ce dernier acte obsède pendant 40 ans François qui a survécu et décide de retourner à la Tanière du Loup pour comprendre les derniers mots d’Elise. Nous sommes en 1985 en RDA aux côtés des communistes puis sur les terres de l’actuelle Pologne, où tout a changé.



Ce roman est à la fois très beau, très dur et d’une grande humanité. Il alterne les voix de François et d’Elise, et les époques de 1940 à 1985. Il faut donc s’accrocher pour suivre mais l’histoire est si bien construite et bien documentée ! L’auteur aborde beaucoup de questions non conventionnelles telles que la manipulation des jeunesses hitlériennes via la construction de l’idéologie nazie et la peur, les actes de résistance de certains Allemands, les viols des femmes par les soldats, aussi bien Russes qu’Allemands … L’envie de raconter ce qui s’est passé comme un devoir de mémoire sera le fil conducteur du roman. D’une grande richesse historique avec la musique en toile de fond et comme acte de résistance, je recommande vivement la lecture de ce roman qui n’était pas loin de remporter le prix Horizon … Et qui m’a donné envie de découvrir Rosa, un autre roman historique de l’auteur, qui se déroule en Italie et évoque le fascisme.



"Imagine que tu fais un rêve. Dans ce rêve, tu as 16 ou 17 ans. On t’a placé dans un groupe solidaire et formidable. On t’a dit que tu étais avec les meilleurs. On t’a inculqué une culture supérieure à toutes les autres. On t’a montré Dieu sous les traits du Führer. Et ça, depuis ta première primaire. Notre Führer. Notre Grand Monsieur. Heil Hitler ! Tous les jours. Dix fois par jour ! Alors, tu suis les autres, tu penses comme eux. Plus tu penses comme eux, plus tu montes dans l’estime des chefs. Evidemment, tu es persuadé que tout ce que tu fais est normal, moral, et même héroïque ! Et puis, un jour, tu sors du rêve, tu vois tout ça d’en haut, tu découvres la vérité nue, sans la propagande, sans la doctrine… Et là, tu te rends compte que ce rêve était un cauchemar et que le monstre du cauchemar, c’était toi…C’était moi !"
Lien : https://alinebouquine.fr/eli..
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Elise

François est français. Il a vingt ans au début de la seconde guerre mondiale. Il verra mourir son ami Gégé qui sautera sur une mine, ce qui lui sauvera la vie …

Élise est allemande, elle aime chanter et crois en son pays, jusqu’à ce qu’elle découvre l’horreur engendrée par la jeunesse hitlérienne …

François sera prisonnier dans le pays d’Élise, ils s’y rencontreront et s’aimeront. Mais la tragédie couve, les souffrances sont proches …

Les deux protagonistes prendront la parole pour nous donner leur version des faits, à tour de rôle, chapitre après chapitre. Et verront leurs rêves d’un monde idéal et plus juste voler en éclats … Élise ne survivra pas à cette guerre meurtrière et sans pitié. François partira sur ses traces, dans cette Allemagne coupée en deux, pour tenter de comprendre l’incompréhensible, quarante ans plus tard …

Un agréable roman sans prétention qui se lit avec plaisir.
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Elise

Elles sont Allemandes, elles ont cru en leur führer, elles pensaient être le peuple de la race suprême. Puis elles ont eu peur, elles ont compris que tout était fini, que des hordes sauvages étaient aux portes de l'Allemagne, et que leur corps serait ravagé, détruit à jamais, sans aucune chance de réparation ou même de début d'excuses.

Elles ont été l'objet de la vengeance suprême des Russes sur les meurtriers nazis. Élise était l'une d'elles. François était son amant.



Prisonnier de guerre français affecté au travail agricole dans la campagne polonaise germanisée, François a vu, au cours de ses quatre années de détention, cette Allemagne descendre de son piédestal pour s'écrouler dans la fange. Mais il a vu aussi Élise, ou la baronne, ou un certain capitaine de la Wehrmacht, commencer à douter, à en vouloir à Hitler.

Pourtant le jour de son exécution, Élise dénazifiée depuis des mois criera "Heil Hitler".

Trente ans plus tard, alors que sa femme vient de partir, il a besoin de réponses. On est dans les années 80, le bloc communiste est solide, ses réponses se trouvent de l'autre côté du mur.



Le personnage de François m'a agacée. Il est un peu niais dans ses réflexions et le choix de l'auteur de lui donner un langage parlé populaire tout au long du livre n'aide pas.

Mais c'est un bien piètre reproche comparé à la qualité de ce roman.



Ces différentes plongées en RDA, en Pologne communiste, en Allemagne nazie, en Italie d'après-guerre… Cette maitrise des époques, des lieux, des personnages aux noms germaniques, sans jamais perdre le lecteur… Ce sujet qui a fait couler tant d'encre, mais qui se renouvèle une fois de plus sous l'excellente plume de Marcel Sel… Ces voyages dans la tête d'Élise pour fuir cette longue nuit de viol par l'armée Bolchevick… Quel roman, mais quel roman!!



En fermant "Rosa", le premier roman de Marcel Sel, j'avais immédiatement commandé "Élise". Je ne suis pas déçue et je serai lectrice du 3e!



Un roman à lire! Un auteur à lire!


Lien : https://carpentersracontent...
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Rosa

Je connaissais l'humour et le sens critique de Marcel Sel par ses chroniques hebdomadaires dans mon journal des programmes télé.

J'ai découvert son roman avec plaisir.

L'idée de départ est géniale. le personnage principal obligé d'écrire un livre et en profitant pour régler ses comptes avec son père est une belle trouvaille.

Ensuite le sujet historique est bien traité, bien documenté. le style est truculent et plein de vie qui déborde des pages.

On sent que l'auteur aime sa ville, Bruxelles hors des sentiers battus et des guides pour touristes, une Bruxelles du petit peuple, authentique. Et puis, ce petit village italien des "cinque terre" suspendu sur la mer avec ses sentiers à flancs de falaises et ses maisons de pêcheurs multicolores, m'ont donné l'envie de revoir cet endroit magique.

Les personnages s'entremêlent entre Belgique et Italie, entre passé et présent, entre secrets et non-dits. Un bon moment de lecture.
Lien : https://babelio.com/livres/M..
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Rosa

Maurice est un homme mal dans sa peau et complexé. À 30 ans il vit seule et est entretenu par le Père (c'est ainsi qu'il parle des son père). Depuis son enfance il écrit mais en vain. Un jour son père lui lance un défi: écrire un roman.



Maurice fâché que son père, qui n'a jamais rempli sa tâche de papa comme il se doit, décide de se venger. Il va écrire l'histoire de sa grand-mère Rosa. L'histoire que son grand-père lui raconta mais que son père ignore. Car le Père n'a jamais connu Rosa, sa maman, ni son histoire.



Et c'est ainsi que Maurice se met à écrire l'histoire de Rosa Molinari: une jeune femme italienne fasciste et... juive. La guerre va venir chambouler toute la vie des Molinari. Et un jour l'Histoire sera fatale pour Rosa. Elle sera déportée à cause de son statut juif ainsi que de son rôle dans la Résistance.



Rosa est une femme inspirante et je me suis attachée à ce personnage. C'est une battante. J'ai eu beaucoup de mal à me détacher de ce personnage. J'ai été émue par elle et par son amour pour Giorgio, son mari, et sa famille, par sa volonté de se battre contre l'injustice, par son envie de protéger les plus faibles même si cela signifie se mettre en danger.



Ce livre retrace le drame d'une famille italienne d'hier et devenue belge. C'est un magnifique histoire qui me restera longtemps dans la mémoire.

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Rosa

Maurice est artiste. Bon à rien, dirait son père qui l’entretient jusqu’au jour où il décide qu’il le paiera pour une bonne raison : l’écriture d’un roman. 30 euros la page. A défaut, il lui coupera les vivres.



Maurice, mû par le désir de vengeance de la domination paternelle, rédige l’histoire de Rosa, sa grand-mère. Cette histoire, tous, y compris son père, l’ignorent. Rosa a été déportée. Elle était italienne et juive. Son fils, le père de Maurice, lui qui se veut être un bon catholique, l’est donc également. Encore faudrait-il pour le savoir qu’il lise les pages que lui transmet son fils.



Peu importe, le désir de vengeance laisse place à la curiosité : Maurice se prend au jeu de la découverte de son histoire familiale. Dans son Bruxelles populaire, il s’imprègne de la vie de Rosa, parcours les carnets que son grand-père lui avait fait acheter et sur lesquels il avait scrupuleusement indiqué l’histoire secrète que son aïeul lui contait.



Roman dans le roman, Maurice narre la rédaction du roman « Rosa », que nous lisons. Le Bruxelles populaire des années 2000 du petit-fils côtoie l’Italie fasciste des années 30 de la grand-mère. Deux ambiances, deux lieux, deux histoires, reliés par une lignée familiale.



Bien que j’ai préféré l’immersion dans l’Italie mussolinienne d’avant-guerre à celle de la vie bruxelloise de Maurice, la mise en abîme narrative apporte tout son intérêt au roman, jusqu’au dénouement de l’histoire qui n’en constitue plus qu’une seule.



J’ai particulièrement apprécié l’atmosphère se dégageant des descriptions italiennes de Rosa. Les paysages des Cinqueterre, l’armoire bleue sur fond ocre, le rire de la vieille Carmela, la sauce tomate de la trattoria familiale. L’Italie est à nos pieds. Malheureusement pour Rosa et pour tant d’autres, elle a chaussé sa propre forme, décrite avec justesse.



Loin des polémiques dont Marcel Sel est friand sur son blog, l’auteur nous livre un premier roman juste et émouvant, sur le destin d’une femme libre, fidèle à ses convictions.


Lien : http://cetaitpourlire.be/ind..
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Indignes de cons !

Blanche est la page devant moi. Exactement identique à la bulle de matière grise inutile qui git (et non qui végète, car elle me semble bien morte) dans la case qui lui est destinée.

C’est donc vierge de connaissances que je me retrouve devant ce livre, ce codex d’un rouge vif, presque tape-à-l'œil. Je dirais qu'il est d’un rouge agressif, d’un rouge au goût de cri de guerre, de révolte.

Un titre qui me provoque, qui m’interpelle. Quoi ! C'est moi l’invité de la soirée, c’est moi le con ! C’est à moi que tu parles ! C’est à moi que… eh bien oui ! Certainement. Et je me le suis procuré timidement. Ce devait être dû à un appel qui émana de quelque part, un murmure inexplicable qui me força à débourser quelques pièces (ou un billet avec retour de monnaies, ou deux billets avec des cent et des cent à volonté, plein de pièces pour augmenter la masse monétaire).

J’étais dans le flou total avant la lecture de cet ouvrage. Vous savez, ceux qui sont comme moi, dès qu’on parle d’un truc, tout se mélangent. Alors si on ajoute des chiffres et plus de lettres. C’est bingo mal de crâne. Les thèmes importants et ce qui s’en suit. Miserabilis, suis-je et resterais-je. Je me refusai de baisser la garde si promptement et d’accuser une défaite ridicule. Je me suis dit que même si le couvercle de la marmite risquait de vaciller sous le bouillonnement de sa tambouille, je devais me lancer pour vaincre mon ignorance. C’est ainsi que vaillamment, moi, Jean le mou, roi de la paresse, j’entamai la lecture de ce manuscrit.

Indignés de cons. Pour ma part, le con indigné s’émeut de rencontrer une vérité si agilement contée.

Mon avis à chaud (que certains ont probablement déjà lu) :

« Je suis très heureux de lire un bouquin accessible, un vrai gai savoir. Je me reconnais en tant que cancre et j'ose dire : enfin un texte qui propose un bilan dont le but est d'atteindre un public plus large que celui du cercle “fermé” des initiés. Riche, allégé tout en restant fluide. Dense d'informations rendue avec humour, à lire sans crainte de voir les paupières tombées sous un amas de théories soporifiques. Car c'est bien là toute la difficulté, devant une surmédiatisation de tout, le citoyen est gavé et ne sait plus à quel saint se vouer. Je ne l'ai pas fini, mais vous pouvez y aller sans crainte. Une voix et voie éclairée, débroussaillée... »

Et après ? Je maintiens ma première impression.

Je ne trouvais pas les mots. Un sujet, des sujets si sensibles qui sont presque placés sous la bannière du commun. Du train-train quotidien, mange-prie- aime ou métro-boulot-dodo. De mon fin fond des Bermudes, c’est kif-kif, de lire Mr Sel ou Lucky Lucke. Je parle pour les ignorants comme moi, qui ont fait ce choix. Tout le monde n’est pas comme moi, c’est déjà positif, tout n’est pas perdu finalement. Applaudir une belle argumentation, se plaindre et voter pareil après. Un changement de mentalité s’impose évidemment. Avant tout, ne pas se résigner et oser changer. Choisissez votre option: le climat, l'eau, la pollution, la finance, l'économie, la dette et la croissance, la politique...il y a tellement. Moi, j'ai fais le choix de présenter ce qui me vient spontanément à défaut d'être capable de préciser un avis sur les sujets précités.

En ce qui me concerne, il s’agirait de me mettre à écouter les infos à la radio ou regarder la télé juste avant les séries et tenir jusque-là météo et consulter le journal quotidien pour voir comment va le monde. Je ne conduis pas et vous ferez le lien rapido, je n'ai pas de voiture. Je pourrais me mettre au jardinage, j'ai le jardin. Je trie mes déchets. J'ai ma part de participation sur le sauvetage de la planète. Un ensemble de choses qui soutient maigrement, symboliquement, la bonne cause naturelle et intellectuelle. C’est très très léger. Insignifiant. Par contre, comme les 7 milliards et bientôt 9 ne peuvent se transformer d’ici demain ou dans quelques années, et que de toute façon notre mère nourricière n’en aura pas pour tout le monde. La solidarité, l’entraide devraient équilibrer la chose. Mais il y a un ennemi redoutable qui nous empêche d’agir à coup de spéculation, de manipulation d’intérêts, les « financiaristes » plus puissants que nos politiciens (je voulais dire politicards, mais il y en probablement des très bons alors je reste cool), plus forts que nos États, plus forts que tout, ils sont Dieu tout puissant. Les euros dollars baby qui nous fouettent à coup de « swap sur taux d’intérêts » (lisez le bouquin vous comprendrez, oui c’était de la pub) et de DCS (j’en retiens une assurance émise sur un prêt au cas où le filou qui doit rembourser ne le ferait pas : ex : obligation d’état : vous prêtez de l’argent à votre État et il ne peut pas vous rendre vos soussous, alors DCS). Ce genre de chose nous (la croissance, le marché et ce qui y est lié, nous au bout du compte) ont noyés en gros, enfin surtout la Grèce, l’Espagne et le reste suit. Je respire et me calme. Le taux monte. Mais que faire donc ? Si personne ne peut lever le bouclier sur une pluie de flèches empoisonnées ? Une idée en passant, copier l’ennemi, lui ressembler. Le connaître pour mieux toucher ses faiblesses et préparer une défense. (On dirait un morceau du livre « L’art de la guerre » Sun Tzu. Je vous laisse vérifier). N’y a-t-il pas quelqu’un capable de pratiquer ces jeux macabres d’achats et de ventes de valeurs virtuelles qui, tel un robin de la bourse, réinjecterait les plus values aux bons endroits, là où nous en aurions réellement besoin ? Puisque la restriction sur les valeurs dérivées est lente, c’est une façon d’agir. Non ? Des dérivées sociales ?

Il y a bien d’autres notions bien plus frappantes encore qui sont abordées dans l’ouvrage de Mr Sel. Et oui, c’est alarmant. Je vous préviens, mais c’est juste et c'est un excellent rassemblement d’exemples qui s'offre à vous si vous ne savez pas où mettre de la tête devant un labyrinthe d’informations qui vous forcent presque à vous résigner.

Je pense que l’essentiel, du moins ce que j’en retiens. C’est d’abord de s’ouvrir. Lire ce bouquin. Blindés de cas précis et réalistes, parfois chiffrés, mais il y a toujours une conclusion ou une synthèse pour « le rock fêlé » de la classe (là aussi, il faut avoir lu le livre pour capter l’allusion). J’étais très content de voir les synthèses, c’est vrai. D’une manière immensément générale, la connaissance, l’éducation, l’information, la curiosité, le rassemblement d’idées concrètes pour qui désire changer une chose. Ne pas se contenter de hurler à l’injustice et à l’arnaque mondiale. Nous sommes des citoyens qui avons toujours le choix. Celui de dire non à la connerie. Il ne tient qu’à nous de nous secouer le fondement au lieu de brandir les mouchoirs blancs à tout bout de champ.

Ouvrir les yeux et pour vous aider, en plus du livre ici présent, si je vous disais qu'il y avait un projet énorme en cours. L' action prend le dessus sur l'espoir de jours meilleurs.

Il n'est jamais trop tard pour compléter une information, c'est pourquoi je m'empresse de signaler qu'une initiative intelligente de grande ampleur poursuit sa route depuis novembre 2011. Et c'est en gros le citoyen qui met les pieds dans le plat. A SUIVRE ET A PARTAGER GRANDEMENT.

LE G1000:

Qu'est-ce donc: Le sommet des citoyens:

"Voici le plan : le 11 novembre 2011, chez Tour & Taxis à Bruxelles, nous voulons réunir mille citoyens des quatre coins du pays pour discuter des grands défis lancés à notre société. Ils seront tirés au sort, de manière à refléter convenablement la population nationale. Ils ne siégeront pas sur une tribune, mais à des tables de dix personnes. Sur l’estrade centrale, les sujets seront introduits. Ensuite, nous écouterons ce qu’ont à dire les citoyens ordinaires et libres. Ils voteront sur ce qu’ils trouvent vraiment important. Nous, citoyens d’un pays en crise, voulons aider les représentants du peuple à chercher des solutions.

Le G1000 est conçu comme une fusée à trois étages. D’abord nous lancerons une enquête de grande envergure en ligne (de juillet à novembre 2011) : Qu’est-ce qui cause le plus de souci au citoyen ? Ensuite nous déciderons : Comment voulons-nous frayer les uns avec les autres ? Quels principes partageons-nous ? Quelles sont les priorités. Enfin, à l’exemple de l’Islande, un petit groupe de citoyens tirés au sort s’attellera (jusqu’en avril 2012) à approfondir et former concrètement les décisions du sommet.

Les citoyens en sont-ils capables ? Bien sûr que oui. De récents essais à petite échelle à la VUB et à l’université de Liège ont prouvé que des citoyens belges avec les opinions les plus divergentes étaient prêts à chercher des solutions constructives à des problèmes complexes. Un sommet des citoyens tel que le G1000 peut être comparé à un jury d’assises. Si des citoyens lambda sont en mesure de décider d’une vie humaine, ils sont en état de se faire une opinion nuancée et mûrement réfléchie sur certains aspects cruciaux de l’avenir d’une société." (extrait du site "G1000, sur la page l'idée du G1000)
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Elise

un livre coup de poing qui déménage et qui nous donne le point de vue allemand sous l’œil d’un français prisonnier en Allemagne durant la seconde guerre mondiale.



Le récit est extrêmement bien documenté et passionnera tous les férus de cette terrible période du 20 ième siècle , l’écriture est fluide et originale. J’ai été embarqué dans ce feuilleton mais qui nous désespère sur l’âme humaine car la guerre fait s’échapper le bourreau qui se cache dans bien des individus.



Nous sommes aussi effarés de la bestialité des russes pénétrant en 1945 en Allemagne et violant toutes « choses » féminines sur leur passage ( spécifions que le récit fut écrit avant l’envahissement de l’Ukraine par la Russie )



Au cœur de la sauvagerie , l’ombre d’une tendre histoire d’amour se promène et donne de la légèreté dans ce cimetière d’ombres , l’humain est capable du pire et du meilleur , ce ne sont pas toujours les mêmes … j’ai été séduit par ce roman que j’ai lu d’une traite mais certains passages nous tétanisent d’effroi d’autant que nous savons qu’ils sont véridiques
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Elise

Les romans et les films sur la seconde guerre mondiale sont tellement nombreux que même les passionnés de fiction historique frôlent parfois l’overdose. Combien de fois a-t-on déjà lu ou vu le récit d’une jeune française tombée amoureuse d’un soldat allemand pendant l’Occupation ? L’Elise de Marcel Sel s’éloigne heureusement de ces clichés. Ce roman historique paru en octobre 2019 offre une perspective très intéressante sur l’idylle d’un prisonnier de guerre français avec une jeune Allemande.



François Bourdoiseau est un sexagénaire que sa femme vient de quitter. Seul avec sa culpabilité, il repense à son premier amour. Fait prisonnier par les Allemands en 1940 alors qu’il n’a que 24 ans, il est stationné en Mazurie, une région du Nord-Est de la Pologne qui fait alors partie du Reich allemand. En plus des travaux agricoles obligatoires, ses compétences d’accordeur de piano le mettent en relation avec la baronne locale qui est cantatrice à ses heures. C’est là qu’il y rencontre Elise, une jeune Allemande qui prend des cours de chants auprès de la baronne.



Alors que la guerre n’en finit pas, les conditions de vie s’aggravent et la vision du monde d’Elise est peu à peu ébranlée. Son idylle avec François prend fin subitement au moment de la déroute allemande, alors que les soldats soviétiques arrivent en Mazurie. Incrédule, François voit Elise crier Heil Hilter ! en faisant le salut nazi devant un soldat russe, avant d’être exécutée.



Des années plus tard, François reprend le chemin de la Pologne pour tenter de comprendre ce cri. Elise était-elle vraiment nazie ? Chaque étape de son parcours amène un flashback qui le replonge dans ses années de captivité. Il se remémore les amitiés entre prisonniers, la méfiance puis la solidarité naissante entre prisonniers et habitants du village. Parallèlement à sa quête, le lecteur entend aussi la voix d’Elise qui partage ses propres souvenirs à la veille de sa mort. Persuadée qu’elle est sur le point d’être exécutée, elle entame un décompte macabre qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin.



L’alternance des deux points de vue fonctionne très bien et le récit d’Elise offre une perspective intéressante sur l’endoctrinement des jeunes dans l’Allemagne hitlérienne, et sur l’écart croissant entre la propagande idéologique et la réalité quotidienne. Ironie du sort, François et ses camarades prisonniers sont stationnés à quelques mètres de la Tanière du Loup, le QG d’Hitler en Pologne censé être totalement secret. Une situation qui aura une conséquence inattendue pour Elise…



Bien que le style oral adopté par l’auteur soit un peu déstabilisant au début, le lecteur s’identifie rapidement à François. Celui-ci est d’autant plus attachant qu’il se remet en question et cherche à comprendre les raisons de son « abandon » par les deux femmes qu’il a le plus aimées : Elise, puis sa femme Rita, une Italienne survivante des camps. Homme de principe qui ne cherche pas à être un héros à tout prix, il refuse de mettre tous les Allemands dans le même panier et cherche le meilleur moyen de survire à la guerre sans se trahir.



En mettant en avant de nombreux aspects peu souvent peu évoqués dans les récits sur la seconde guerre mondiale, comme les exactions de soldats russes (en particulier à l’égard des femmes) à leur arrivée en Allemagne, Elise contribue à une meilleure compréhension de la guerre – si tant est qu’on puisse comprendre l’incompréhensible violence de toute guerre. Sans rien enlever à la force du roman, l’épilogue intitulé « La fiction et l’histoire » offre par ailleurs une mine d’informations très intéressantes sur la part de réalité et d’imaginaire dans les évènements décrits par l’auteur.



Elise est donc un livre qui mérite largement qu’on se plonge dans ses 450 pages. Il donne envie de découvrir Rosa, le premier roman de Marcel Sel.
Lien : https://histfict.fr/elise-ma..
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