AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marco Malvaldi (69)


Une fois à l'abris sous son kiosque, le dément enleva son gros manteau et l'on vit apparaitre deux belles grosses moustaches blanches. Si l'on voulait faire l'inutile étalage de sa culture, le moment serait venu de vous expliquer que des moustaches de ce type portent techniquement le nom de "favoris en côtelettes" et étaient considérées comme extrêmement élégantes par les gentilshommes du milieu du XIX ème siècle. Mais comme l'auteur soupçonne que peu d'entre vous nourrissent un sincère intérêt pour la classification formelle des différents types de moustaches, il vaut mieux abandonner le sujet.
Commenter  J’apprécie          00
Mais cet homme est le genre même de chrétien qui n'a pas lu la parabole de l'Evangile et qui, aveuglé par la poutre qu'il a dans l'oeil, a cherché la paille dans mon raisonnement.
Commenter  J’apprécie          10
Première du bon politicien: toujours répondre à une question par une autre question.
Commenter  J’apprécie          10
Certainement, déclara Massimo qui ne pouvait s'empêcher d'admirer l'habileté avec laquelle le commissaire avait transformé sa déclaration simple et linéaire en un enchevêtrement baroque , capable de satisfaire aux critères immuables de la langue judiciaire.
Commenter  J’apprécie          40
comme il faudrait attendre quatre cent cinquante ans pour assister à l’ouverture d’un supermarché, les artistes possédaient un poulailler qui leur fournissaient des œufs frais…
Commenter  J’apprécie          00
C’est l’heure du dîner, au château. Et comme toujours lorsqu’il y a des visiteurs, ce soir on dîne dans ce que l’on appelle le salon de l’Olympe.
Commenter  J’apprécie          10
Un livre de cuisine. Pauvre Italie.
Commenter  J’apprécie          10
— Ce n’est quand même pas lui qui fait à manger, n’est-ce pas ?
— Je ne saurais dire, grand-mère.
— Parce que moi, je ne mange rien si ce n’est pas Parisina qui l’a préparé. Et puis un homme, imagine. Depuis quand les hommes se mettent-ils à faire la cuisine, tout de même ?
— Beaucoup de grands cuisiniers du passé étaient des hommes. Vatel, par exemple. Brillat-Savarin.
— Je n’en ai jamais entendu parler. Et toi tu as lu cela dans les livres. Mais tu n’iras pas me dire que tu as déjà mangé quelque chose préparé par ce Brillassavèn. Toi aussi tu as toujours mangé ce que prépare Parisina.
Commenter  J’apprécie          10
(...) la conception que Lapo avait de la façon dont il faut se comporter avec les autres êtres humains était simple et sans détours. Si c’était une femme : belle, on la baisait ; laide, on en baisait une autre. Si c’était un homme, on allait au bordel avec lui. Tout le reste de la vie – manger, bavarder, monter à cheval, quelques occasionnelles parties de chasse – était un devoir moral pour l’authentique homme du monde, qui converse avec tout le monde, y compris avec les êtres inférieurs...
Commenter  J’apprécie          20
— Il est certainement gros.
— Vous croyez ?
— Le contraire m’étonnerait. Avez-vous jamais vu un cuisinier maigre ?
— Non, non. Mais en réalité cet homme n’est pas cuisinier de métier, n’est-ce pas ? À ce que l’on dit, c’est un marchand de tissus.
— C’est ce qu’il semble. Et ce n’est pas son seul commerce. Je ne voudrais pas…
Tandis qu’il réfléchissait à ce qu’il n’aurait pas voulu, Lapo Bonaiuti di Roccapendente croisa l’espace d’un instant le regard vide et anxieux de Mlle Barbarici, infirmière et dame de compagnie de sa grand-mère Speranza, en se demandant peut-être pour la millième fois qui aurait bien pu s’envoyer une pareille horreur.
— Qu’est-ce que vous ne voudriez pas ?
— Rien, rien. Des idées à moi. De toute façon, cela renforce ce que je disais. Un commerçant ayant la marotte de la bonne chère. C’est quelqu’un qui amasse. De l’argent à la banque, et de la graisse. Vous verrez, il va nous falloir appeler pour qu’on le décoince de la baignoire, si jamais il en connaît l’usage.
— Oh, que dites-vous, monsieur Lapo ?
— Il n’y aurait rien d’étrange à cela. Au fond, c’est un Romagnol. Des rustres, dit-il, crachant l’extrémité de son cigare qu’il venait de couper d’un coup de dent, des gens qui ne pensent qu’à manger, travailler, amasser du bien.
Commenter  J’apprécie          20
Elles sont en effet nombreuses, les choses que l’on ignore sur le compte de la personne qui va arriver. Elles ont été également réparties entre les divers groupes d’enquête qui se promènent sur le gazon. Le caractère. Les vêtements. Mais, plus que toute autre chose : la physionomie. En fin de compte, on se trouve à la fin du dix-neuvième siècle, où les gens célèbres le sont en général pour ce qu’ils font ou ce qu’ils disent, non pour leur aspect physique qui, le plus souvent, demeure inconnu de tous, ou presque. Heureux temps.
Commenter  J’apprécie          20
En revanche, la deuxième personne que l’on attend est célèbre et digne d’une certaine estime, ce qui rend l’attente plutôt fébrile. Au fond, les résidents, bien qu’il s’agisse d’oisifs professionnels qui n’ont pas produit une heure de travail honnête de toute leur vie, ont été contraints par la chaleur inhumaine à une journée entière d’immobilité dans la fraîcheur des grandes pièces, et maintenant plus encore que d’habitude ils éprouvent de l’ennui. C’est pourquoi la venue de cet invité constitue véritablement le « clou » de la journée. Les habitants du château se promènent donc par deux ou par trois, en échangeant des hypothèses sur le personnage, l’oreille tendue vers un éventuel bruit de roues et de chevaux.
Commenter  J’apprécie          20
Dehors, sous le soleil qui tape, il ne reste que les ouvriers agricoles, le régisseur et les domestiques, qui s’occupent des étables et du jardin. Du reste, à la chaleur, ils y sont habitués.
Les messieurs et les dames du château ne sortent en général que vers six heures du soir, quand la Terre s’est lassée de tout ce soleil et a commencé à tourner le dos à l’astre. Ce soir aussi, à six heures exactement, le baron et tous ses commensaux sont sortis dans le jardin pour attendre le deuxième des hôtes invités pour égayer la battue de la fin de semaine. Le premier invité, M. Ciceri, qui, sur sa carte de visite, se présentait comme « daguerréotypiste-photographe d’ambiance », est arrivé dans l’après-midi, accueilli avec une courtoise indifférence.
Commenter  J’apprécie          20
L’apparence de la colline de San Carlo dépend essentiellement de l’heure de la journée.

Le matin, le soleil se lève de l’autre côté du col ; le château ayant été construit un peu en dessous de la crête, ses rayons ne parviennent pas à pénétrer directement par les fenêtres des chambres où reposent le septième baron de Roccapendente, ses proches et ses hôtes (souvent nombreux), qui peuvent donc dormir tranquillement jusqu’à une heure tardive.
En tout début d’après-midi, les rayons du soleil dardent impitoyablement sur le château, ses jardins et le domaine environnant, contraignant toute personne se trouvant à l’extérieur à supporter une chaleur mortelle, rendue plus cruelle encore par l’humidité des marécages voisins. Mais, à cette heure, le baron et ses hôtes se trouvent habituellement à l’intérieur du château, dans de grandes salles aux plafonds voûtés où l’on peut jouir d’une fraîcheur plaisante et revigorante, qui aide les esprits à se concentrer sur le jeu de cartes, la lecture ou de complexes marqueteries de dentelle.
Commenter  J’apprécie          20
Cependant, le duc d'Orléans n'était pas libre d'agir à sa guise, il devait obéir au roi. A son roi. C'est-à-dire au petit débile efflanqué que nous avons décrit plus haut, lequel était incapable de conquérir une latrine, alors un royaume...
Commenter  J’apprécie          60
Petit, bossu, doté d'un nez effrayant et de touffes de barbe rebelle qui étaient le seul indice manifeste de sa virilité, Charles VIII ressemblait moins à un roi qu'à un tabouret mal monté. (p.47)
Commenter  J’apprécie          50
L'important, dans les prévisions, a-t-il [l'astrologue de la cour] coutume de dire, c'est de prévoir un évènement ou une date, mais jamais les deux en même temps. (p.11)
Commenter  J’apprécie          50
Au premier abord, il trouva l'aéroport décevant et un brin provincial. Les quelques boutiques du premier étage étaient laides ; le restaurant-pizzeria-cafétaria ainsi que les deux bars qui se disputaient le droit de nourrir le voyageur, peu engageants.
Et pourtant, cet endroit lui plaisait.
Koichi appréciait le calme évident des Italiens et le sourire avec lequel l'agent de police avait contrôlé ses papiers et lui avait souhaité un bon séjour dans un anglais bien mauvais pour quelqu'un qui travaillait dans un aéroport ; il appréciait l'inexplicable et pourtant manisfeste satisfaction du barman auquel il avait commandé un café, comme si commandé un café à cette heure de la journée et dans ce bar précis était la meilleure chose à faire pour un homme civilisé. Enfin le café, sombre et concentré, servi dans une petite tasse réchaufféé, était excellent.
D'autres détails, en revanche, lui avaient déplu. Les toilettes, par exemple. Il avait entendu dire que les Italiens sont le peuple le plus propre d'Europe ; de toute évidence, avait-il pensé, ces toilettes étaient conçues par des Allemands. Vastes, certes, mais au sol invraisemblablement mouillé, crasseux, et dotées d'un robinet sans demi-mesure qui, ouvert à moitié, délivrait une misérable goutte à des intervalles de deux ou trois secondes, et, ouvert un peu plus, vous donnait l'impression d'avoir percé une digue. Et puis, la lunette non chauffée. A Tokyo, dans toutes les toilettes publiques, la lunette était chauffée.Italie et Japon ne s'entendaient pas sur la nature des cuvettes à réchauffer ou pas.
Commenter  J’apprécie          100
Un métier ennuyeux parvient à tirer de vous le meilleur de vous-même. Il ne faut pas penser à ce qu'on fait, mais agir en pilotage automatique, et votre cerveau se met en route pendant ce temps. A l'époque où il élaboré la théorie de la relativité, Einstein travaillait au bureau des brevets. Böll était contrôleur, Boulgakov, un médecin du Service de santé. Pessoa travaillait au cadastre, me semble-t-il. Borges était bibliothécaire, et Kavafis employé de la société des aqueducs.

p. 155
Commenter  J’apprécie          30
Les journaux locaux écrivent, et écrivent ce que les gens veulent savoir. Nous avons des journaux qui parlent presque exclusivement de malheurs et qui ne sont pas objectifs même quand ils parlent du temps, figurez-vous quelle déontologie ils peuvent montrer dans ce cas. Les personnes lisent les journaux, les commentent et concluent.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marco Malvaldi (266)Voir plus


{* *}